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Parc national de Lorentz

Indonésie
Facteurs affectant le bien en 2011*
  • Exploitation minière
  • Habitat
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Ressources financières
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Exploitation minière ;

b) Limitations de la sécurité ;

c) Menaces de développement ;

d) Exploitation des ressources marines ;

e) Absence d’agence de coordination ;

f) Absence de plan de gestion stratégique finalisé ;

g) Absence de bornage du périmètre du parc ;

h) Financement inadéquat.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Demandes approuvées : 2 (de 1996-2001)
Montant total approuvé : 41 400 dollars E.U.
2001 Strategic Planning for the Conservation and Effective ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1996 Nomination file for Lorentz National Reserve (Approuvé)   11 400 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2011**

 2004 : mission de l'UICN ; 2008 : mission de suivi réactif conjointe WHC/UICN ; 2011 : mission conjointe de suivi réactif WHC/UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011

Du 24 janvier au 3 février 2011, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN a visité le bien. Le rapport de mission est consultable en ligne à l’adresse Internet suivante : https://whc.unesco.org/fr/sessions/35COM. Le 1er février 2011, un rapport sur l’état de conservation du bien a été soumis par l’État partie. Ce rapport présente un résumé de l’Atelier international sur une gestion performante du Parc national de Lorentz – site du patrimoine mondial, tenu le 29 novembre 2010 à la demande du Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010). Cet atelier a réuni des représentants des bureaux concernés des autorités centrales et locales, ainsi que de l’UNESCO, d’ONG internationales, de la société Freeport et de communautés locales.

a) Développement de l’infrastructure

Le rapport de l’État partie indique que la construction d’une route entre Wamena et Yuguru vise à relier plusieurs régences isolées et qu’il n’y a pas d’autre possibilité que de traverser le bien, et notamment la région du lac Habema. Le rapport, comme la mission, reconnaît qu’actuellement, la plupart des transports dans cette province se font par avion. Cependant, comme le transport aérien est très cher pour le transport des marchandises et pour la communauté locale, le gouvernement provincial de Papouasie a décidé de poursuivre la construction de la route pour accélérer les programmes d’aménagement au profit de la population. L’Atelier international de 2010 a également conclu que le développement de l’infrastructure – comme les routes dans le périmètre du bien – était inévitable car il suit le taux de croissance du développement de la Papouasie en général. Toutefois, la mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN a constaté que l’écosystème de la région du Lac Habema était sérieusement endommagé par la construction de la route.

La mission note que les routes en cours de construction dans la région du Lac Habema comptent parmi les projets prioritaires du gouvernement provincial qui veut mettre en œuvre son programme de transport intégré. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que la mission de suivi a reçu des informations indiquant qu’à la suite d’une réunion interdépartementale le 1er avril 2011, la Direction des Autoroutes, dépendant du Ministère des Travaux publics, a chargé son bureau régional en Papouasie de cesser les aménagements routiers dans la région du Lac Habema jusqu’à l’obtention d’un permis délivré par le Ministère des Forêts. La mission recommande que l’État partie veille à la cessation immédiate de construction de routes dans le périmètre du bien et commence immédiatement à réhabiliter les routes construites. Elle recommande également que l’État partie commande une Étude environnementale stratégique (EES) du programme de transport intégré de Papouasie car cela concerne le bien ; cette étude devrait permettre de définir les solutions de transport les moins nuisibles pour l’environnement, et notamment d’autres solutions que la construction de routes. La mission recommande en outre que l’État partie entreprenne une Étude d’impact environnemental (EIE) de tous futurs projets susceptibles d’affecter les valeurs et l’intégrité du bien.

b) Dépérissement des forêts

L’État partie reconnaît que la construction de routes favorise la prolifération du Phytophthora fungus, qui peut endommager et détruire les forêts subalpines de nothofagus, très sensibles. Il indique que des actions de lutte contre le dépérissement des forêts vont être menées en 2011-2012. La mission note également que le dépérissement forestier en contrebas de la route semble s’être quelque peu stabilisé, mais qu’il semble maintenant survenir également au-dessus de la route, pour des raisons inconnues.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN soutiennent les recommandations de la mission demandant que l’État partie établisse des directives pour limiter le développement du dépérissement des forêts, et les adresse à tous les partenaires concernés qui entreprennent des activités à l’intérieur du bien.

c) Problèmes de gestion

L’État partie signale que l’Atelier international de 2010 a identifié un certain nombre de problèmes de gestion – dont une absence de mise en œuvre de la politique générale de gestion, une décentralisation des autorités locales, un manque de clarté des limites entre les régences, une communication limitée entre les partenaires concernés, une absence de réglementation sur le patrimoine mondial, une capacité de gestion limitée et un manque de détails du plan de gestion en matière de zonage, de droits communautaires traditionnels et d’utilisation du savoir local/traditionnel. L’État partie note que le gouvernement de Papouasie a créé dix nouvelles régences dans le périmètre du bien. Il rappelle aussi qu’une Équipe de collaboration de partenaires a été créée pour le bien en 2009 et qu’elle comprend des membres de neuf de ces régences ; elle a tenu un atelier en mars 2010 qui a réuni des représentants d’autorités provinciales et des régences, d’ONG et de communautés. Cet atelier avait pour but de définir un projet de zonage du bien pour aider à l’établissement du plan de gestion.

La mission commune de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN note que les autorités provinciales et les régences sont responsables de la gestion et de la préservation de la forêt dans leur juridiction et qu’en outre les propriétaires fonciers coutumiers concernés par le bien ne reconnaissent aucune souveraineté sur la terre autre que la leur. La mission fait également remarquer que ces chevauchements de juridictions créent des tensions qui constituent une menace croissante pour la gestion du bien, dans la mesure où le Parc national de Lorentz n’a quasiment aucun pouvoir pour s’opposer aux pressions du développement des autorités provinciales et locales. Elle ajoute que l’on constate une absence de consultation entre le Bureau du Parc national de Lorentz et les propriétaires fonciers coutumiers, ce qui fait que les propriétaires coutumiers concluent des accords avec les autorités provinciales et les régences et leurs entrepreneurs sous-traitants qui réalisent des travaux dans le bien, en contrevenant à la législation nationale. Par ailleurs, la mission rappelle que le personnel du Parc a peu de connaissances et d’expérience en matière de gestion moderne d’aire protégée, que le budget du Parc montre que la plupart des ressources sont affectées au développement de l’infrastructure et au fonctionnement plutôt qu’à des activités directes de gestion, et que le plan de zonage du bien est inutilement complexe.

La mission recommande que l’État partie recherche d’urgence une aide extérieure pour renforcer les capacités de gestion du personnel du Parc. Elle recommande également que l’État partie lance un programme d’information de la population pour sensibiliser les habitants et leur montrer les valeurs et avantages du bien. Elle recommande aussi que l’État partie étudie le budget du bien et l’allocation des ressources afin de s’assurer qu’elles servent bien à traiter les principales menaces qui pèsent sur sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), et qu’il passe en revue la gestion du bien et les plans de zonage, en fondant essentiellement ce zonage sur la protection de la VUE du bien.

d) Autres problèmes de conservation – exploitation forestière illégale, pêche illégale et braconnage

L’État partie indique que la construction de routes pourrait entraîner une augmentation de l’exploitation forestière illégale dans le Parc, mais qu’il manque de données exactes et fiables sur la situation actuelle de cette menace. Il rappelle que l’abattage de bois d’œuvre est associé à une utilisation traditionnelle par les communautés locales, et que le Bureau du Parc national de Lorentz coopère avec ces communautés locales pour réduire cette collecte de bois d’œuvre. La mission reconnaît qu’elle n’a pas trouvé de preuves d’opérations d’abattage à grande échelle. Elle indique également que les autorisations pour le transport du bois d’œuvre ne sont délivrées que si le demandeur possède des terres dans la Zone de conversion forestière, à l’extérieur du bien.

L’État partie indique que le Bureau du Parc national de Lorentz n’a pas la possibilité de contrôler la zone marine du bien car il ne possède pas de bateau. Il fait état d’activités de chasse traditionnelle et de pêche de subsistance pour les communautés locales à l’intérieur du bien. S’agissant du braconnage, la mission cite un rapport des médias selon lequel une cargaison de 11 000 tortues à nez de cochon a été interceptée dans la région d’Asmat. Elle recommande que l’État partie entreprenne un programme d’information communautaire pour sensibiliser et faire mieux connaître l’existence, les valeurs et les avantages du bien, ce qui aidera à détecter de futures activités de braconnage. 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent l’inquiétante absence d’avancement dans la cessation de la construction de la route à l’intérieur du bien, ainsi que le dépérissement des forêts, et ils considèrent que si une action urgente et efficace n’est pas menée pour lutter contre ces menaces et d’autres dans le bien, le Parc national de Lorentz risque de perdre peu à peu sa VUE de manière irréversible. Ils considèrent qu’il faut d’urgence faire cesser la construction de routes à l’intérieur du bien, et commencer la réhabilitation des routes construites – avec réinstallation et stabilisation des profils de sol et restauration de la couverture végétale dans les zones perturbées. Ils recommandent que le Comité du patrimoine mondial demande à l’État partie de commanditer une Étude environnementale stratégique (EES) du programme de transport intégré pour la province de Papouasie car cela concerne le bien ; cette étude devrait permettre de définir les solutions de transport les moins nuisibles pour l’environnement pour la partie alpine du bien, et notamment d’autres solutions que la construction de routes. Ils recommandent également que le Comité du patrimoine mondial demande instamment à l’État partie : i) d’établir des directives de gestion pour limiter la progression du dépérissement des forêts, et de les diffuser auprès de tous les partenaires concernés qui réalisent des activités à l’intérieur du bien ; ii) d’établir et de mettre en œuvre une stratégie permettant de faire participer les propriétaires coutumiers aux processus décisionnels de gestion du Parc ; iii) de passer en revue l’allocation de budget au Parc, afin de s’assurer que les ressources servent à traiter les principales menaces pour sa VUE ; et iv) de passer en revue le projet de plan de gestion et de plan de zonage, en fondant essentiellement ce zonage sur la protection de la VUE du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.15
Parc national de Lorentz (Indonésie) (N 955)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.13, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Note avec satisfaction qu'un Atelier international sur une gestion performante du bien s'est tenu en novembre 2010 comme l'avait demandé le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session, et encourage l'État partie à mettre en œuvre les recommandations de cet atelier;

4. Se déclare vivement préoccupé que l'on n'ait pas mis fin à la construction d'une route à l'intérieur du bien malgré les demandes répétées du Comité du patrimoine mondial, que le dépérissement des forêts continue à affecter le bien, et qu'en l'absence d'action urgente et efficace, le bien ne risque de perdre peu à peu sa valeur universelle exceptionnellede manière irréversible;

5. Réitère sa demande à l'État partie de cesser toute construction de route dans la région du Lac Habema et de réhabiliter les routes construites récemment, et prie instamment l'État partie de commander une Étude environnementale stratégique (EES) du programme de transport intégré de la région de Papouasie car cela concerne le bien, afin de définir les solutions de transport les moins nuisibles pour l'environnement pour la partie alpine du bien, et notamment d'autres solutions que la construction de routes;

6. Note l'engagement de l'État partie à étudier le dépérissement des forêts et à le traiter, et le prie aussi instamment d'établir des directives de gestion pour tous les partenaires concernés qui entreprennent des activités à l'intérieur du bien, pour limiter le développement du dépérissement des forêts;

7. Demande à l'État partie de mettre totalement en œuvre les recommandations des missions de 2008 et 2011, et de réaliser en priorité ce qui suit:

a) Développer et mettre en œuvre une stratégie pour faire participer les propriétaires coutumiers aux processus décisionnels de gestion du Parc,

b) Passer en revue l'établissement du budget du bien pour s'assurer que les ressources servent à traiter les principales menaces qui pèsent sur sa valeur universelle exceptionnelle,

c) Passer en revue le projet de plan de gestion et de plan de zonage, en fondant essentiellement ce zonage sur la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien,

d) Renforcer les capacités du personnel du Parc pour traiter les problèmes écologiques, techniques et sociologiques complexes;

8. Encourage également l'État partie à soumettre une demande d'assistance internationale pour aider à la mise en œuvre des recommandations qui précèdent, qui contribuent à l'efficacité de la gestion du bien;

9. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2013, un rapport sur l'état de conservation du bien, présentant l'avancement réalisé dans la mise en œuvre des recommandations des missions de 2008 et 2011 et de l'atelier interne, ainsi qu'un exemplaire de l'Étude environnementale stratégique (EES) du programme de transport intégré pour la province de Papouasie, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013.

Projet de décision : 35 COM 7B.15

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.13, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Note avec satisfaction qu’un Atelier international sur une gestion performante du bien s’est tenu en novembre 2010 comme l’avait demandé le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session, et engage l’État partie à mettre en œuvre les recommandations de cet atelier ;

4. Se déclare vivement préoccupé que l’on n’ait pas mis fin à la construction d’une route à l’intérieur du bien malgré les demandes répétées du Comité du patrimoine mondial, que le dépérissement des forêts continue à affecter le bien, et qu’en l’absence d’action urgente et efficace, le bien ne risque de perdre peu à peu sa valeur universelle exceptionnelle de manière irréversible ;

5. Réitère sa demande à l’État partie de cesser toute construction de route dans la région du Lac Habema et de réhabiliter les routes construites récemment, et demande instamment à l’État partie de commander une Étude environnementale stratégique (EES) du programme de transport intégré de la région de Papouasie car cela concerne le bien, afin de définir les solutions de transport les moins nuisibles pour l’environnement pour la partie alpine du bien, et notamment d’autres solutions que la construction de routes ;

6. Note l’engagement de l’État partie à étudier le dépérissement des forêts et à le traiter, et lui demande également instamment d’établir des directives de gestion pour tous les partenaires concernés qui entreprennent des activités à l’intérieur du bien, pour limiter le développement du dépérissement des forêts ;

7. Demande à l’État partie de mettre totalement en œuvre les recommandations des missions de 2008 et 2011, et de réaliser en priorité ce qui suit :

a) Développer et mettre en œuvre une stratégie pour faire participer les propriétaires coutumiers aux processus décisionnels de gestion du Parc,

b) Passer en revue l’établissement du budget du bien pour s’assurer que les ressources servent à traiter les principales menaces qui pèsent sur sa valeur universelle exceptionnelle,

c) Passer en revue le projet de plan de gestion et de plan de zonage, en fondant essentiellement ce zonage sur la protection de la VUE du bien,

d) Renforcer les capacités du personnel du Parc pour traiter les problèmes écologiques, techniques et sociologiques complexes ;

8. Engage également l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale pour aider à la mise en œuvre des recommandations qui précèdent, qui contribuent à l’efficacité de la gestion du bien ;

9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport sur l’état de conservation du bien, présentant l’avancement réalisé dans la mise en œuvre des recommandations des missions de 2008 et 2011 et de l’atelier interne, ainsi qu’un exemplaire de l’Étude environnementale stratégique (EES) du programme de transport intégré pour la province de Papouasie, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013. 

Année du rapport : 2011
Indonésie
Date d'inscription : 1999
Catégorie : Naturel
Critères : (viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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