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Ouadi Qadisha ou Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab)

Liban
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités illégales
  • Cadre juridique
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de cadre juridique et de plan de gestion d’ensemble ;
  • Absence de mécanismes de coordination ;
  • Constructions illicites et empiétement urbain ;
  • Dégradation des peintures murales et des structures bâties ;
  • Développement touristique incontrôlé et absence de gestion des visiteurs.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 4 (de 1993-2004)
Montant total approuvé : 65 000 dollars E.U.
2004 Elaboration of the Management Plan for Ouadi Qadisha ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2001 Installation of Plaques and Publication of Leaflets to ... (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
1999 Restoration works in the site of Ouadi Quadisha and the ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1993 Financial contribution for the preparation of a ... (Approuvé)   7 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Juin 2003 : mission de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial ; avril 2012 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Le 5 mars 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation. Dans ce rapport succinct, il est reconnu que, lors de l’année écoulée, le bien a été exposé à des projets qui, de l’avis de l’État partie, ont eu un impact négatif sur sa valeur universelle exceptionnelle (VUE) et en particulier son authenticité. Il y est également indiqué qu’une absence de gestion adéquate a contribué à ce qui est vu comme une dégradation de l’état de conservation. Afin de traiter les problèmes urgents, le ministère de la Culture a pris des mesures pour limiter l’impact des trois projets suivants.

  • Croix monumentale et mausolée à Bcharré : ce projet impliquait la construction tout à côté de la petite église Saint-Georges d’une grande croix de 13 mètres de haut au-dessus d’un monticule mausolée de 4 mètres. Les travaux de construction ont débuté début 2013, apparemment sans qu’aucun permis n’ait été délivré et dans une zone où il est interdit de construire en vertu de règlements d’urbanisme relativement récents. La petite église rectangulaire au toit plat de Saint-Georges fait partie du monastère de Mar Lichaa (Saint-Élisée). Posée au sommet d’une falaise abrupte, elle appartient à un ensemble de grottes et ermitages associés aux ermites Maronites. Le monticule et la croix auraient entièrement écrasé le lien intime entre l’église et le spectaculaire paysage de la vallée sacrée et auraient eu un impact visuel hautement négatif sur sa VUE et en particulier sur le puissant esprit du lieu dans son contexte. L’État partie rapporte que le projet a totalement été abandonné et la structure en béton armé du mausolée déposée à la suite d’une évaluation négative de l’ICOMOS.
  • Travaux à l’entrée est de la forêt des cèdres de Dieu : des travaux d’excavation et la construction d’une structure pour accueillir une cérémonie de mariage ont été entrepris dans le voisinage immédiat du site du patrimoine mondial, au sein de la zone tampon. Dans deux lettres au ministère de la Culture datées des 14 août et 23 octobre 2013, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l’État partie de préciser quelles étaient les mesures prises pour remédier aux dommages encourus sur le bien. Le 17 août 2013, le ministère de la Culture s’est dit préoccupé par ces travaux et leur impact sur l’environnement et sur l’intégrité visuelle du site et a rapporté que le projet était arrêté et la couche de béton retirée, ne laissant qu’un monticule de terre. L’État partie a repris cette information dans son rapport et déclaré que la « réhabilitation » de la zone était en cours de négociation avec le propriétaire du terrain.
  • Route : en réponse aux commentaires négatifs de la mission de 2012 sur l’impact d’un projet de route nouvelle autour du monastère de Qannubin (dans le cadre d’un programme de tourisme plus étendu), le projet a été revu à la baisse en une étroite route rurale pavée de pierre. Un tronçon échantillon de 40 mètres a été posé, comme demandé par le ministère de la Culture. La Direction générale des Antiquités a demandé un plan de gestion avant d’autoriser l’ouvrage sur l’intégralité des 4,5 km.
  • Grande statue et travaux de construction en bordure de la falaise de la vallée : en avril 2014, le Centre du patrimoine mondial a reçu des photographies montrant une grande statue, une structure en béton à l’abandon et un important tas de sable en bordure de la falaise de la vallée, tous susceptibles d’avoir un impact sur la VUE et l’intégrité du bien. Le 28 avril 2014, le Centre du patrimoine mondial a écrit au gouvernement libanais pour demander la vérification de la source et du contenu de ces informations et a rappelé la nécessité de l’informer de toute intention d’entreprendre ou d’autoriser de nouvelles constructions dans une zone protégée en vertu de la Convention.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Il est noté que des mesures correctives ont été prises pour faire marche arrière concernant les travaux d’édification d’une croix et d’un mausolée près de l’église Saint-Georges située au sein du bien et les travaux d’excavation et de construction dans le voisinage du bien, dans la zone tampon. Il est préoccupant que ces projets aient pu avancer autant sans aucune permission et en contravention des règlements de zonage actuels rapportés au Comité en 2012. Dans les deux cas, il est considéré que la priorité devrait être donnée à la remise en état du paysage comme il était avant que les travaux de construction ne commencent, plutôt que d’entreprendre une opération de boisement.

Un échantillon satisfaisant de pavage en pierre a été achevé pour le projet de route autour du monastère de Qannubin, revu à la baisse comme recommandé par la mission de 2012. Aucune confirmation n’a été donnée pour indiquer si la demande du Comité d’abandonner le projet de téléphérique et de villages modèles a été respectée.

Le rapport de l’État partie ne répond pas aux demandes du Comité concernant les recommandations de la mission de 2012. En particulier, il reste nécessaire :

  • d’établir une structure de gestion ;
  • d’établir un mécanisme de financement permettant le fonctionnement de la structure de gestion et la mise en œuvre des activités de réhabilitation et d’amélioration ;
  • d’entreprendre une cartographie détaillée du bien et un inventaire de tous les édifices ;
  • de revoir les cartes du bien et de sa zone tampon pour y inclure les villages environnants ;
  • d’élaborer un plan de conservation et de restauration ;
  • d’élaborer un plan de gestion des visiteurs ;
  • d’élaborer un plan de prévention des risques ;
  • d’entreprendre des études destinées à améliorer les conditions de vie des habitants du bien et des villages environnants.

Les problèmes de violations des règles d’urbanisme avec la croix et le mausolée non loin de l’église Saint-Georges, la grande statue, les travaux de construction en bordure de la falaise de la vallée et les travaux d’excavation et de construction dans la zone tampon sont symptomatiques de l’absence générale de gestion coordonnée, comme cela a été évoqué lors de la mission de 2012. Il devient urgent et nécessaire de considérer les recommandations de la mission et de mettre en place une réponse officielle coordonnée aux problèmes de contrôle du développement, implication des parties prenantes, suivi, financement approprié et apport de connaissances spécialisées en matière de conservation. Comme cela a été dit dans le rapport sur l’état de conservation de 2012, ces mesures doivent être traitées dans un avenir proche si l’on entend atténuer les menaces qui pèsent sur la VUE du bien.

Il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial réitère sa demande à l’État partie de demander une assistance internationale, de façon plus spécifique pour la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2012.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.1
Ouadi Qadisha ou Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab) (Liban) (C 85

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 36 COM 7B.53, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
  3. Accueille favorablement les progrès accomplis vis-à-vis de la construction d’un tronçon échantillon de la route pavée proposée autour du monastère de Qannubin et demande que le plan du projet pour le reste de la route soit soumis pour examen avant que les travaux n’avancent ;
  4. Réitère sa demande d’abandonner le projet associé de téléphérique et villages modèles au sein du bien ;
  5. Note avec une extrême inquiétude la violation de règles d’urbanisme près de l’église Saint-Georges et les travaux d’excavation et de construction au sein du bien et de sa zone tampon, et note également que des mesures correctives ont été prises pour déposer la structure du mausolée et interrompre les travaux de construction ; et demande également que des détails soient fournis sur la manière dont le paysage sera remis en état, tel qu’il était avant que les travaux ne commencent ;
  6. Note par ailleurs que l’État partie reconnaît les impacts négatifs résultant du manque de gestion appropriée ;
  7. Regrette que l’État partie n’ait pas apporté de réponse aux principales recommandations de la mission de 2012 et réitère sa demande de les mettre en œuvre, et en particulier de :
    1. revoir le système de gestion pour le bien et établir une structure de gestion permanente,
    2. actualiser le plan de gestion de 1998 sur la base des orientations de 2007, incluant un plan de conservation et un plan de gestion durable des visiteurs,
    3. entreprendre des études socio-économiques destinées à améliorer les conditions de vie des communautés dans et autour du bien ;
  8. Réitère ses encouragements à l’État partie afin qu’il soumette une demande d’assistance internationale pour la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2012 ;
  9. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

Projet de décision :   38 COM 7B.1

Le Comité du patrimoine mondial,

  1.   Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2.   Rappelant la décision 36 COM 7B.53, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
  3.   Accueille favorablement les progrès accomplis vis-à-vis de la construction d’un tronçon échantillon de la route pavée proposée autour du monastère de Qannubin et demande que le plan du projet pour le reste de la route soit soumis pour examen avant que les travaux n’avancent ;
  4.   Réitère sa demande d’abandonner le projet associé de téléphérique et villages modèles au sein du bien ;
  5.   Note avec une extrême inquiétude la violation derègles d’urbanisme près de l’église Saint-Georges et les travaux d’excavation et de construction au sein du bien et de sa zone tampon, et note également que des mesures correctives ont été prises pour déposer la structure du mausolée et interrompre les travaux de construction ; et demande également que des détails soient fournis sur la manière dont le paysage sera remis en état, tel qu’il était avant que les travaux ne commencent ;
  6.   Note par ailleurs que l’État partie reconnaît les impacts négatifs résultant du manque de gestion appropriée ;
  7.   Regrette que l’État partie n’ait pas apporté de réponse aux principales recommandations de la mission de 2012 et réitère sa demande de les mettre en œuvre, et en particulier de :

a)  revoir le système de gestion pour le bien et établir une structure de gestion permanente,

b)  actualiser le plan de gestion de 1998 sur la base des orientations de 2007, incluant un plan de conservation et un plan de gestion durable des visiteurs,

c)  entreprendre des études socio-économiques destinées à améliorer les conditions de vie des communautés dans et autour du bien ;

  1.   Réitère ses encouragements à l’État partie afin qu’il soumette une demande d’assistance internationale pour la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2012 ;
  2.   Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Année du rapport : 2014
Liban
Date d'inscription : 1998
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 38COM (2014)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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