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Tipasa

Algérie
Facteurs affectant le bien en 2006*
  • Déchets solides
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vent
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Certaines menaces identifiées dans les rapports précédents sont déjà levées. D’autres persistent, mais devraient être levées grâce à une nouvelle politique urbaine, des outils et des moyens de gestion mis en place ou en cours d’élaboration.

a) Dégradations naturelles lentes dues à l’érosion littorale et éolienne, et à la présence de sel marin ;

b) Dégradation de l’anfractuosité du rocher, lit d’un ancien oued, où s’écoulent les eaux usées de l’égout à ciel ouvert qui traverse le secteur du fait de l’absence de réseaux d’assainissement, et où sont jetés des déchets ;

c) Présence d’un certain nombre de bâtiments à l’intérieur du périmètre des secteurs classés ;

d) Faible capacités des services chargés de la conservation du site.

Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Détérioration des vestiges archéologiques ;
  • Dégradations anthropiques suite à des actes de vandalisme (destruction, vols, ordures, etc.) ;
  • Techniques de restauration inadaptées ;
  • Urbanisation accrue des abords du site et de la zone considérée comme zone tampon ;
  • Litiges constants d’ordre foncier avec des propriétaires ou opérateurs publics et privés et constructions de logements à l’intérieur du site ;
  • Dégradations naturelles dues au sel marin, à l’érosion littorale et éolienne, à la végétation incontrôlée ;
  • Faibles capacités des services de conservation en termes de personnel qualifié, de moyens matériels et financiers.

(Décision 26 COM 21 (b) 34)

Mesures correctives pour le bien

[tels que définis par la mission de suivi réactif de mars 2006]

a) Délimitation du périmètre officiel des secteurs inscrits et de la zone tampon sur la base du nouveau cadastre ;

b) Procédure de relogement des familles installées illicitement à l’intérieur du périmètre classé ;

c) Renforcement des ressources humaines et financières ;

d) Réalisation et mise en application du plan de protection (PPMVSAZP) ;

e) Réalisation d’un plan de gestion du site.

 

Calendrier pour la mise en œuvre de ces mesures correctives:

Les autorités locales et nationales ont annoncé à la mission de mars 2006 le démarrage de toutes ces actions en 2006. Un calendrier devra encore être déterminé, l’ensemble des opérations étant estimé à environ deux ans.

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2006

Montant total accordé au bien : 9 564 dollars EU sur le Fonds-en-dépôt italien.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Demandes approuvées : 6 (de 1989-2001)
Montant total approuvé : 75 900 dollars E.U.
2001 Elaboration d'un plan d'urgence et mise en oeuvre de ... (Approuvé)   35 500 dollars E.U.
1992 Mission to advise on the elaboration of a urban Master ... (Approuvé)   9 000 dollars E.U.
1991 Purchase of topographic equipment for the site of Tipasa (Approuvé)   3 000 dollars E.U.
1990 Expert mission to advise the authorities on the ... (Approuvé)   7 000 dollars E.U.
1990 Consultants and equipment for urgent works on Tipasa ... (Approuvé)   18 900 dollars E.U.
1989 Contribution to a survey on the urban development of ... (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2006**

Mission de deux experts du Centre du patrimoine mondial en février 2002, puis du Centre du patrimoine mondial en septembre 2002 ; Mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial-ICOMOS du 3 au 9 mars 2006.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006

Une mission envoyée par le Centre du patrimoine mondial en février 2002 avait remarqué que la plupart des vestiges était dans un état de conservation précaire, voire dangereux. La mission mentionna en particulier des actes de vandalisme alarmants (destructions, vols, dépôts d’ordures, etc.), une urbanisation accrue à proximité du site, des litiges constants d’ordre foncier avec des propriétaires ou opérateurs publics et privés, une dégradation naturelle due aux sels marins, à l’érosion éolienne du littoral et la végétation incontrôlée. Le Comité exprima sa vive préoccupation face à cette situation, incompatible avec le maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien qui avait justifié l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial. En conséquence, le Comité inscrivit le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2002 et invita le Centre du patrimoine mondial à envoyer une nouvelle mission chargée d’identifier des mesures de sauvegarde et de faire cesser les menaces risquant d’affecter l’intégrité du bien et de sa zone tampon. Le Comité recommanda également au Centre d’assister l’Etat partie dans la préparation d’un plan de redressement, incluant la gestion des visiteurs et la sensibilisation du public, unissant le site à son environnement.

Lors de sa 27e session en 2003, et suite à une mission supplémentaire, le Comité du patrimoine mondial recommanda :

a) la délimitation immédiate du périmètre officiel du site du patrimoine mondial et de sa zone tampon, à partir des études archéologiques existantes, et la publication d’un décret officiel temporaire gelant toute construction à l’intérieur de ces limites ;

b) l’établissementd’un plan, incluant un calendrier, visant à réinstaller à l’extérieur des limites du bien les 100 familles vivant actuellement sur le site;

c) le renforcement des ressources humaines et financières de l’Inspection locale ;

d) des mesures urgentes de conservation préventive pour les mosaïques et autres constructions exposées, ainsi qu’un contrôle plus efficace des visiteurs ;

e) l’application de la loi de 1998, et l’élaboration et la mise en œuvre rapides du Plan de sauvegarde et de mise en valeur, en consultation avec le Centre, pour remplacer les instruments urbains actuels, ainsi que

f) l’élaboration d’un Plan de gestion conforme aux orientations fournies dans les rapports techniques rédigés par les consultants du Centre en 2002.

Le Comité examina les progrès dans la mise en œuvre des recommandations ci-dessus lors de ses 28e et 29e sessions en 2004 et 2005, et recommanda une mission supplémentaire du Centre du patrimoine mondial et de l’ICOMOS en vue de considérer la possibilité de retirer le bien de la Liste du patrimoine mondial en péril à sa 30e session en 2006.

L’Etat partie a transmis un rapport en date du 28 janvier 2006 par lequel il informe le Comité du patrimoine mondial des mesures prises par le gouvernement algérien depuis la mise en péril du bien, dans le cadre d’une démarche concertée entre le Ministère de la Culture et la Wilaya de Tipasa. Le rapport fait part également de la récente (décembre 2005) réorganisation du secteur du patrimoine culturel, avec la création d’un Office de Gestion et d’exploitation des Biens Culturels (OGBC), sous la forme d’un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), placé sous la tutelle du Ministère de la Culture, et d’un Centre national de recherches en archéologie, sous la forme d’un Etablissement Public à caractère Scientifique et Technologique, placé sous la double tutelle du Ministère de la Culture et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. De plus, les missions de puissance publique et de conservation des biens culturels ont été transférées aux Directions de la Culture des Wilaya. La création d’un Centre national de restauration des biens culturels est également en projet.

En ce qui concerne le site de Tipasa, le rapport mentionne la mise en place du Plan de protection et de mise en valeur du site archéologique de Tipasa et de sa zone de protection , ainsi que le lancement de l’appel d’offre pour l’élaboration d’une étude pour ce plan, déjà annoncées dans le rapport présenté par l’Etat partie en 2005. Mention est également faite d’une demande d’assistance internationale (recommandée par la décision 29 COM 7A.16, paragraphe 6), laquelle n’a jamais été soumise par l’Etat partie, pour financement sur le Fonds du patrimoine mondial.

Ainsi que demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 29e session, l’Etat partie a invité une mission conjointe du Centre du patrimoine mondial et de l’ICOMOS pour étudier la possibilité d’un retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril à sa 30e session (Vilnius, 2006).

La mission conjointe a noté qu’une nouvelle situation politique, un cadre législatif remodelé, des outils réglementaires de gestion urbaine rénovés, la déconcentration des services de l’Etat et la réorganisation des services chargés du Patrimoine ont radicalement modifié la situation qui était celle de 1992 (aggravée durant la période 1992-1999) et les conditions qui ont abouti à la demande de mise en péril. Les engagements financiers de l’Etat algérien démontrent sa volonté d’intégrer la protection du patrimoine dans les questions de planification générale et son souci de trouver des solutions durables plutôt que d’apporter des réponses ponctuelles aux différents problèmes posés. Des investissements importants ont déjà été réalisés ou engagés pour des travaux comme la réfection de la route d’accès, le réaménagement des aires de stationnement, la création d’un centre d’accueil et d’information au Mausolée royal de Maurétanie, ou encore la création d’un réseau séparatif des eaux, de stations d’épuration et de relevage à Tipasa. Des études sont également financées et en cours de réalisation, comme l’établissement du plan cadastral, du Plan de Protection et de Mise en Valeur du Site Archéologique et de sa Zone de Protection (PPMVSAZP) ou la révision du PDAU de Tipasa.

Dans le respect des calendriers et échéances propres aux dispositions légales du pays (loi de finance, autorisations de construction, dégagement de crédits…), les autorités représentant l’Etat s’engagent à mettre en œuvre des solutions conformes aux recommandations faites par le Comité (décision 28 COM 15A.16) :

a) La délimitation du périmètre officiel peut être établie officiellement sur la base du nouveau cadastre.

b) Le Wali de Tipasa s’est engagé à ce qu’un calendrier et un plan de relogement des familles installées sur le site soit arrêtés avant la fin de l’année 2006.

c) Le renforcement des ressources humaines et financières, outre les recrutements récents qui ont été effectués, sera précisé par l’OGBC nouvellement créé.

d) De même, cet Office, chargé à l’heure actuelle de la gestion du site, devra prendre des mesures précises pour la protection des mosaïques demeurées in situ.

e) Les récents décrets établissent juridiquement le Plan de Protection (PPMVSAZP) en cours de réalisation, son opposabilité au tiers et sa substitution au POS dans la «zone tampon» qui sera ainsi définie. Par ailleurs l’avis conforme du Conservateur, qui dépend maintenant du Directeur de la Culture de la Wilaya, est désormais nécessaire pour toute opération sur le site.

f) Un plan de gestion du site est en préparation par l’OGBC.

Le 9 avril 2006, à la suite de la mission de suivi réactif, une lettre fut adressée par la Ministre de la Culture d’Algérie au Directeur général de l’UNESCO, mentionnant la politique de dé-densification et de déplacement du centre urbain de Tipasa dans le cadre d’un programme intégré de protection du littoral. Ce courrier reprend également les éléments présentés dans le rapport de l’Etat partie en ce qui concerne les réformes engagées dans le domaine de la gestion et de la préservation du patrimoine culturel.

Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7A.18
Tipasa (Algérie) (C 193)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,

2. Rappelant la décision 29 COM 7A.16, adoptée lors de sa 29esession (Durban, 2005),

3. Félicite l'État partie des mesures prises et des actions engagées pour améliorer la protection du bien, notamment dans les domaines institutionnel, juridique et de gestion ;

4. Apprécie le fait que l'État partie ait pris des engagements fermes, incluant l'établissement d'un plan d'action avec un calendrier défini, tant pour l'achèvement des travaux en cours que pour la conduite de projets à plus long terme ;

5. Décide de retirer Tipasa (Algérie) de la Liste du patrimoine mondial en péril ;

6. Décide en outre que si les conditions suivantes :

a) La délimitation du périmètre officiel des secteurs inscrits et de la zone tampon sur la base du nouveau cadastre ;

b) La procédure de relogement des familles installées à l'intérieur du bien ;

c) Le renforcement des ressources humaines et financières ;

d) La réalisation et la mise en application du plan de protection et de mise en valeur (PPMVSAZP) ;

e) La réalisation d'un plan de gestion du bien; ne sont pas satisfaites, le bien sera de nouveau inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril à sa 31e session en 2007 ;

7. Demande à l'État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, avant le 1février 2007, un rapport sur l'état de conservation du bien pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007.

30 COM 8C.3
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens retirés)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné les rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-06/30.COM/7A et WHC-06/30.COM/7A.Add.Rev),

2. Retire les biens suivants de la Liste du patrimoine mondial en péril :

  • Algérie, Tipasa (décision 30 COM 7A.18)
  • Allemagne, Cathédrale de Cologne (décision 30 COM 7A.30)
  • Inde, Ensemble monumental de Hampi (décision 30 COM 7A.24)
  • Sénégal, Parc national des oiseaux du Djoudj (décision 30 COM 7A.11)
  • Tunisie, Parc national de l'Ichkeul (décision 30 COM 7A.12)
Projet de décision : 30 COM 7A.18

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,

2. Rappelant la décision 29 COM 7A.16, adoptée lors de sa 29esession (Durban, 2005),

3. Félicite l'Etat partie des mesures prises et des actions engagées pour améliorer la protection du site, notamment dans les domaines institutionnel, juridique et de gestion;

4. Prie instamment l’Etat partie de prendre des engagements fermes, incluant l’établissement d’un plan d’action avec un calendrier défini, tant pour l’achèvement des travaux en cours que pour la conduite de projets à plus long terme, en particulier :

a) La délimitation du périmètre officiel des secteurs inscrits et de la zone tampon sur la base du nouveau cadastre ;

b) La procédure de relogement des familles installées illicitement à l’intérieur du bien ;

c) Le renforcement des ressources humaines et financières ;

d) La réalisation et la mise en application du plan de protection et de mise en valeur (PPMVSAZP) ;

e) La réalisation d’un plan de gestion du site;

5. Demande en outre à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial,avant le 1er février 2007, un rapport sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations ci-dessus, pour étude par le Comité à sa 31e session, en 2007 ;

6. Décide de maintenir Tipasa (Algérie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril

Année du rapport : 2006
Algérie
Date d'inscription : 1982
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2002-2006
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 30COM (2006)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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