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Zone de nature sauvage de Tasmanie

Tasmanian Wilderness

In a region that has been subjected to severe glaciation, these parks and reserves, with their steep gorges, covering an area of over 1 million ha, constitute one of the last expanses of temperate rainforest in the world. Remains found in limestone caves attest to the human occupation of the area for more than 20,000 years.

La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0

Zone de nature sauvage de Tasmanie

Dans une région qui a subi de fortes glaciations, ces parcs et réserves, avec leurs gorges profondes, qui couvrent une superficie de plus d’un million d’hectares, constituent l’une des dernières étendues de forêt pluviale tempérée du monde. Les vestiges découverts dans les grottes calcaires témoignent de l’occupation de la région depuis plus de 20 000 ans.

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منطقة الطبيعة العذراء في تاسمانيا

في منطقة عرفت مراحل جليدية قاسية، تشكّل هذه المنتزهات والمحميات بوهادها العميقة التي تغطي مساحة أكثر من مليون هكتار إحدى آخر المساحات من غابات المطر المعتدلة في العالم. وتشهد البقايا التي تمّ اكتشافها في المغاور الكلسية على سكن الناس للمنطقة منذ أكثر من 20000 سنة.

source: UNESCO/CPE
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塔斯马尼亚荒原

这些公园和保护区地处受冰河作用严重影响的地区,到处都是峭壁峡谷,占地总面积超过100万公顷,是世界上仅有的几个大规模的温带雨林之一。在石灰石洞穴中发现的遗迹可以证明早在两万多年前就曾有人类在这里居住过。

source: UNESCO/CPE
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Дикая природа Западной Тасмании

Территории этих парков и резерватов, изобилующие ныне глубокими ущельями, а в прошлом подвергавшиеся серьезному оледенению, покрывают площадь более 1 млн. га. Это один из последних на планете районов произрастания влажных умеренных лесов. Археологические находки, обнаруженные в пещерах, свидетельствуют о заселении этой местности более 20 тыс. лет назад.

source: UNESCO/CPE
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Zona de naturaleza salvaje de Tasmania

Los parques y reservas de esta región –en la que antaño se produjeron intensas glaciaciones– están surcados por desfiladeros profundos y se extienden por una superficie de más de un millón de hectáreas. El sitio alberga uno de los últimos bosques pluviales más extensos de la zona templada existentes en el mundo. Los vestigios encontrados en las grutas calcáreas atestiguan una presencia del ser humano en este territorio desde unos 20.000 años atrás.

source: UNESCO/CPE
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タスマニア原生地域

source: NFUAJ

Tasmaanse wildernis

De Tasmaanse wildernis ligt in een gebied dat strenge ijstijden heeft meegemaakt. Het is een van de laatste grote gematigde regenwouden in de wereld, met een oppervlakte van 1 miljoen hectare. De parken en reservaten kennen steile ravijnen en vele kalksteengrotten. Gevonden achterblijfselen in grotten getuigen van menselijke bewoning gedurende meer dan 20.000 jaar. Het gebied strekt zich uit over een groot deel van het zuidwesten van Tasmanië waaronder een aantal eilanden voor de kust. Het insulaire karakter van Tasmanië heeft ertoe bijgedragen dat de fauna in de Tasmaanse wildernis uniek is, omdat er geen invloeden van exotische faunasoorten mogelijk waren.

Source : unesco.nl

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

La Zone de nature sauvage de Tasmanie couvre plus de 1,58 million d’hectares, près d’un quart de l’État insulaire australien de Tasmanie. C’est l’une des zones de nature sauvage tempérée les plus étendues et spectaculaires au monde, et un paysage culturel précieux pour les peuples aborigènes de Tasmanie qui vivent sur ces terres depuis environ 40 000 ans.

Les peuples aborigènes de Tasmanie qui se sont adaptés à une évolution du climat et du milieu naturel pendant un cycle climatique glaciaire-interglaciaire complet, ont peuplé les lieux les plus au sud de la planète pendant la dernière glaciation. Des manifestations de leur culture subsistent aujourd’hui à l’intérieur du bien avec des sites d’occupation de grottes remarquables du Pléistocène et de l’Holocène qui lui a succédé, démontrant une richesse et une variabilité rarement observées dans des contextes globaux comparables. Les marquages sur les parois des cavités représentent une extraordinaire connexion avec leurs idées et leurs croyances. Le bien est l’une des grandes ‘provinces’ archéologiques du monde, avec beaucoup de sites importants et un paysage modelé depuis des millénaires par les pratiques de brûlage aborigènes.

Les écosystèmes que renferment les étendues sauvages du bien sont d’un intérêt exceptionnel de par leur extraordinaire beauté naturelle, leurs formes de relief et leurs communautés et espèces paléo-endémiques distinctives. Les écosystèmes des zones humides alpines, estuariennes et alcalines sont singuliers et uniques au monde. L’environnement côtier, insulaire, littoral et marin sert d’habitat à d’importantes populations reproductrices d’oiseaux de mer. Ces lieux sont constitués de vastes étendues vierges de côtes rocheuses et sableuses, très énergétiques, de forêts de laminaires géantes et d’herbiers marins tempérés.

Critère (iii) : La Zone de nature sauvage de Tasmanie apporte un témoignage exceptionnel sur l’occupation humaine la plus au sud du monde pendant la période du Pléistocène. Des sites rupestres contiennent des amas d’artefacts lithiques et de vestiges osseux extrêmement riches et remarquablement bien préservés. Divers marquages relevés sur des parois rocheuses et des abris sous roche bien conservés attestent d’une occupation aborigène qui remonte à environ 40 000 ans.

Critère (iv) : La Zone de nature sauvage de Tasmanie est un paysage culturel varié que gèrent et modifient les peuples aborigènes depuis environ 40 000 ans. Les périodes significatives de l’histoire de l’humanité, du Pléistocène jusqu'à l’arrivée des Européens, sont illustrées à travers une grande diversité d’abris sous roche, d’artefacts dispersés et de dépôts coquilliers de l’Holocène, ainsi que des sites du patrimoine culturel aborigène. Les régimes de feux aborigènes ciblés sont mis en évidence par les types de végétation modifiés au cœur de ce paysage.

Critère (vi) : Les marquages sur les parois rocheuses sont une illustration concrète des croyances et des idées des peuples établis le plus au sud du monde durant le Pléistocène, et de leurs descendants des ères successives. Des mains réalisées au pochoir à l’ocre rouge, des taches d’ocre et d’autres marques amorphes ont été découvertes dans des grottes à travers le bien. Parmi ces sites figure Wargata Mina qui est le lieu de marquage du Pléistocène le plus au sud connu en Tasmanie et le premier site au monde où a été identifié du sang de mammifère mélangé avec de l’ocre, possiblement comme fixatif.

La plupart des marquages sur les parois rocheuses dans les grottes sont des motifs individuels, séparés les uns des autres dans l’espace. Cela participe d’une intention spirituelle ou artistique qui met en évidence une approche codée, organisée et réfléchie de la création de marquages, étayée par l’absence de matériel culturel ou de traces d’occupation. Les marquages sur les parois rocheuses et les pochoirs de mains des grottes induisent un lien étroit avec les idées, les croyances et les traditions vivantes des peuples aborigènes de Tasmanie et de leurs ancêtres. 

Critère (vii) : Les épisodes glaciaires et géologiques, la variation du climat à l’échelle des temps géologiques et du paysage, et l’occupation et l’exploitation aborigènes ont contribué à créer une profusion de milieux naturels vierges, divers et étendus, d’une importance esthétique exceptionnelle. Les importantes caractéristiques paysagères qui reflètent la variété et la beauté du bien incluent les chaînes de quartzite accidentées et incrustées de lacs, tels que les Eastern Arthurs. Le rempart spectaculaire des Great Western Tiers marque les limites nord et est du Plateau Central alpin vallonné, où des dunes de sable avec d'anciens pins crayon jouxtent des lacs peu profonds. Des estuaires aux eaux noires, comme la Lagune de New River, se nichent au pied de pics abrupts. La côte sauvage et venteuse, avec ses pelouses marsupiales émeraudes, et l’étrange beauté des écosystèmes sous-marins de Port Davey et Bathurst Harbour ajoutent à l’attrait esthétique du bien. Les ors et les verts de la flore alpine et subalpine moulée par le vent, les vastes couvertures de landes de buttongrass et les parcelles de forêts tropicales moussues vert foncé masquant les pentes sud, contribuent à sa diversité scénique. Les réseaux de grottes sont ornés de vers luisants, les rivières sauvages traversent de façon spectaculaire les chaînes de quartzite vers des eaux plus calmes en contrebas, et les forêts dominées par l’Eucalyptus regnans, à 70-100 mètres, éclipsent la forêt tropicale en contrebas.

Critère (viii) : De larges affleurements doléritiques du Jurassique attestent la fracturation du Gondwana il y a plus de 40 millions d’années. Des systèmes de terrasses sur de grands espaces, stabilisés par un revêtement tourbeux, mettent en évidence les variations de l’activité tectonique et du niveau de la mer. De vastes étendues de nature vierge et de côtes sauvages, dépourvues de plantes exotiques, permettent aux processus fluviaux, éoliens et   houlomoteurs de continuer. Les processus périglaciaires, inhabituels à l’échelle mondiale en raison de l’absence de permafrost, créent activement des bandes de pierre, des polygones et des marches. Les tourbières striées globalement distinctes sous l’action du vent résultent de processus bio-géomorphologiques continus, tout comme les systèmes d’étangs tourbeux. L’accumulation de matière organique se poursuit à l’échelle du paysage dans un sol de quartzite pauvre en nutriments où des couches de tourbe fibrique rougeâtre, globalement distinctes, se fixent en profondeur sous la forêt tropicale. Le bien renferme des exemples éminemment représentatifs, à l’échelle mondiale, de processus karstiques maritimes tempérés, de manière inhabituelle dans la dolomite. Le paléokarst, qui résulte en majeure partie de l’interaction inhabituelle de processus glaciaires et karstiques dans un climat maritime, fournit l’une des plus intéressantes données mondiales jamais enregistrées sur les processus glaciaires tempérés du sud, avec les dépôts sédimentaires issus de trois ères : le Cénozoïque supérieur, le Paléozoïque supérieur et le Protérozoïque supérieur.

Critère (ix) : La grande dimension et le caractère sauvage du bien permettent aux processus géomorphologiques et biologiques naturels fondamentaux de se poursuivre dans les écosystèmes terrestres, côtiers, riverains et de montagne. Le bien est un exemple éminemment représentatif de processus écologiques terrestres continus impliquant le feu et le vent. Les paysages ont fini par former une mosaïque de communautés végétales vulnérables au feu et dépendantes du feu. Cela inclut de vastes terres sauvages, reculées et intactes d’Eucalyptus regnans, un des plus grands arbres à fleurs au monde. À plus haute altitude, là où le vent disperse les chutes de neige sporadiques, se développent les plantes alpines en coussin exposées au vent et à l’abrasion par les glaces. Des communautés végétales distinctes incluant le seul arbre d’hiver australien à feuilles caduques, le hêtre caduc (connu aussi sous le nom de Tanglefoot), se forment sur les pentes nord-est à l’abri du feu et des intempéries. La succession cyclique menée sous l’action du vent dans les tourbières tapissées de sphaignes (Sphagnum) semble être unique au monde. Des assemblages inhabituels d’espèces marines d’eau profonde vivent dans les grands estuaires où les communautés sont modérées par une eau douce tannique, obscure, recouvrant le sel.

Critère (x) : De vastes terres vierges de haute qualité renferment des habitats de taille suffisante pour permettre la survie d’espèces endémiques et rares ou menacées, comme l’aigle d’Australie, et beaucoup de taxons anciens en lien avec le Gondwana. La perruche à ventre orange et un assemblage de marsupiaux carnivores ne se trouvent nulle part ailleurs. On observe la présence d’arbres ayant la plus grande longévité du monde, comme le pin Huon qui peut dépasser les 2 000 ans d’âge. Les habitats sûrs, y compris des centaines d’îles refuges, contiennent très peu d’organismes pathogènes, de mauvaises herbes ou de nuisibles. Les réseaux de grottes spectaculaires sont peuplés d’espèces endémiques d’invertébrés issues de populations reliques séparées durant les périodes de glaciation. Les forêts de laminaires géantes et les herbiers marins tempérés les plus au sud et les plus isolés du monde se trouvent à Port Davey et Bathurst Harbour, tandis que les îles reculées accueillent d’importantes populations reproductrices d’oiseaux de mer.

Intégrité

Le bien reflète l’interaction entre l’être humain et le paysage à travers les millénaires, et affiche un degré exceptionnel d’intégrité et un haut degré de préservation de son milieu naturel. Son immensité, son éloignement et la qualité de sa nature sauvage constituent le fondement de l’intégrité de ses valeurs naturelles et culturelles. Depuis la première inscription du bien en 1982, les extensions successives de ses limites ont permis d’élargir la zone de nature sauvage de haute qualité. Il y a un faible niveau de perturbation causé par les nuisibles, les mauvaises herbes et les maladies. Les dépôts du Pléistocène dans les grottes sont bien conservés grâce aux coulées stalagmitiques de carbonate de calcium (provenant de la roche calcaire environnante) répandues sur les gisements culturels qu’elles ont laissés largement intacts et à l’abri de l’érosion naturelle et autres impacts. L’état de conservation des ossements est excellent en raison de la forte alcalinité des dépôts sédimentaires.

La nature accidentée du terrain et son isolement géographique ont amené à restreindre la plupart des aménagements touristiques à la périphérie du bien. Seules deux grandes routes ont été construites avant que le bien soit inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. La production et la transmission d’énergie hydroélectrique y sont aussi limitées.

Authenticité

L’ensemble des sites culturels qui jalonnent le paysage reflète le mode de vie des peuples aborigènes et de leurs ancêtres, ainsi que leurs croyances et leurs idées sur une période d’environ 40 000 ans. L’occupation de la zone pendant le Pléistocène supérieur et le développement d’une tradition culturelle unique en réponse à des conditions climatiques extrêmes constituent le socle de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial au titre des critères du patrimoine culturel. Beaucoup d’autres sites représentatifs de ces événements ont été identifiés depuis l’inscription.

Éléments requis en matière de gestion et de protection

La Loi australienne de 1999 sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité (Environment Protection and Biodiversity Conservation Act (EPBC)) assure la protection juridique de la valeur universelle exceptionnelle en régulant les actions menées à l’intérieur ou hors des limites du bien du patrimoine mondial. Un plan de gestion statutaire est en place et révisé au moins tous les sept ans. Les zones dites de ‘nature sauvage’ représentent plus de 80 % de la surface du bien.

Deux conseils statutaires, le Conseil du patrimoine aborigène (AHC) et le Conseil consultatif des parcs nationaux et de la faune sauvage (NPWAC), donnent des avis aux Gouvernements tasmanien et australien concernant la gestion du bien. L’engagement de conservation de terres en propriété franche privée à l’intérieur du bien est assuré selon des plans de gestion conformes aux normes internationales témoignant d’un haut niveau d’engagement en faveur d’une protection permanente.

Les peuples aborigènes ont accès à leur Terre et en protègent les ressources culturelles de manière à ce que les pratiques culturelles puissent s’y exercer et se perpétuer.

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