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Le centre historique de Bruges

Belgique
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Habitat
  • Infrastructures liées aux énergies renouvelables
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Impacts potentiels de nouveaux projets de construction

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**

mars 2010: mission Centre du patrimoine mondial / ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a eu lieu du 23 au 25 mars 2010 en réponse à la demande faite par le Comité lors de sa 33e session. Le 19 avril 2010, l’État partie a soumis un rapport d’état de conservation du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial qui apportait des informations détaillées concernant les projets «Musée d’histoire» et «Casselberg, Sept Tours et Bouclier Français», rapport qui a été étudié par l’équipe de la mission. Le rapport de mission est disponible en ligne à l’adresse Internet suivante : https://whc.unesco.org/fr/sessions/34COM

La mission a étudié les projets «Musée d’histoire» et «Casselberg, Sept Tours et Bouclier Français», comme le demandait le Comité. Elle a également étudié l’état global de conservation du bien.

a) Le Musée d’histoire

Ce projet visait le site de l’ancien hôpital St. Jean (Oud Sint-Jan) qu’une entreprise privée proposait de développer en construisant un Musée d’histoire (numérique) et en créant un parking souterrain qui permettrait d’aménager l’espace récupéré en un vaste parc urbain. Une première proposition (2006) impliquait que le classement d’une remise en tant que monument historique soit révoquée pour permettre sa démolition ; cette révocation acceptée par les autorités locales a été annulée à deux reprises par le Conseil d’État. Un nouveau concept beaucoup plus idiosyncratique et contemporain que le précédent a été présenté en 2008. Celui-ci n’ayant pas reçu l’approbation de la Flemish Immovable Heritage administration, les investisseurs se sont désisté et ont choisi d’installer le musée dans un bâtiment classé situé sur la place du marché. Le rapport de l’Etat partie indique que l’avenir du site Oud Sint-Jan demeure cependant incertain.

La mission conjointe de suivi réactifconsidère que le principe général de développement de cette zone représente une menace pour l’intégrité des institutions religieuses et sociale de l’hôpital St Jean. Par conséquent, tout projet futur (y compris le parking souterrain proposé), devra être soumis à une évaluation rigoureuse des impacts sur la valeur universelle exceptionnelle, l’authenticité et l’intégrité du bien.

b) Le projet Casselberg, Sept Tours et Bouclier français

Il s’agit de la transformation de quelques maisons historiques du centre ville de Bruges en un complexe hôtelier de 120 chambres. Pour assurer la rentabilité du projet, des bâtiments plus récents et jugés de faible valeur patrimoniale ont été démolis pour faire place à une aile contemporaine dont le concept a été révisé à plusieurs reprises afin de tenir compte des avis des différents organismes consultés. Le projet a finalement reçu l’aval des organisations consultatives dont le Flemish Immovable Heritage administration et la Commission pour l’Esthétique urbaine. Le complexe hôtelier a ouvert ses portes vers la fin de l’année 2009.

Selon le rapport de mission, les travaux de restauration des édifices historiques ont été réalisés avec professionnalisme, sous la supervision du Département pour la préservation des monuments et sites, et de la rénovation urbaine. La nouvelle aile contemporaine respecte le volume et les proportions de l’ancienne centrale téléphonique. Toutefois, la situation conflictuelle qui a marqué les débuts de ce projet souligne les faiblesses du cadre légal et administratif en vigueur en matière de conservation du patrimoine bâti.

c) État général de conservation du bien

La mission conjointe de suivi réactif a estimé que, bien que des ressources considérables aient été allouées à long terme aux projets de restauration, à l’amélioration des espaces publics et à la revitalisation de la vie culturelle de la ville, elle constatait néanmoins des signes d’érosion progressive des attributs qui expriment la valeur universelle exceptionnelle. La mission a identifié les facteurs suivants qui contribuent à cette érosion :

  • Le statut juridique ambigu du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial dans le système juridique national
  • La politique locale à l’égard des bâtiments perçus comme d’une “valeur mineure”
  • Une approche libérale de la transformation de la typologie urbaine
  • Des développements économiques et des constructions au voisinage immédiat du bien
  • L’impact visuel de grands projets d’installations industrielles dans le paysage environnant.
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    La mission a également noté qu’il existe une zone de protection de 50m autour des monuments classés. Toutefois, des transformations importantes et des démolitions sont autorisées dans ces zones. De plus, des bâtiments qui ont leur importance dans le tissu urbain et qui contribuent à sa cohérence ne bénéficient pas d’une protection au titre du patrimoine, malgré leur contribution essentielle à l’intégrité du bien, et certains ont même été démolis. Il semble y avoir un manque d’attention sur la globalité du bien qui exprime une valeur universelle exceptionnelle. A l’inverse, l’attention est centrée sur un certain nombre de bâtiments spécifiques dans la ville. Le réaménagement de certaines zones ne respecte pas la cohérence globale et l’originalité de la ville, et la mission a noté le développement à grande échelle de zones commerciales et de quartiers de bureaux à proximité du bien, qui entrent en conflit avec les fonctions et le tissu urbains de la ville historique et ont un impact négatif sur l’intégrité du bien.

    Bien que Bruges n’ai pas de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, l’évaluation de I’COMOS et la justification des critères qui ont été acceptés font clairement ressortir que la valeur de Bruges est associée à son ensemble architectural exceptionnel qui reflète la globalité de son tissu médiéval et de sa structure urbaine et la manière dont le tissu historique a évolué au cours des siècles, le style gothique faisant partie intégrante de l’identité de la ville. Bruges est extraordinairement cohérente et contenue à l’intérieur de ses murs médiévaux. L’aspect général de la ville et l’espace qu’elle occupe sont cruciaux pour comprendre comment la ville médiévale a conservé intacte sa forme et ses détails architecturaux et la manière dont l’évolution de la ville est liée au style gothique des bâtiments. Bruges ne reflète aucun autre style dans son évolution, contrairement à de nombreuses autres villes. Pour cette raison, sa cohérence est d’une importance cruciale.

    La mission a considéré qu’il était nécessaire de classer le bien dans le cadre de la législation nationale en tant que « paysage urbain » afin de protéger la cohérence de la forme urbaine globale. La mission a également considéré que l’étude des zones urbaines spécifiques devrait être entreprise afin de définir la typologie urbaine et les conditions possibles de développements futurs. La mission recommande de développer des liens plus clairs et efficaces entre les intérêts de développement de la ville et la nécessité de conserver le Centre historique de Bruges, en intégrant les obligations de conservation du patrimoine dans les plans régionaux. La mission recommande aussi qu’une étude d’impact visuel soit établie pour les vues principales depuis et sur le bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, en tenant compte des perspectives historiques et principales, puis d’intégrer les résultats aux documents de planification urbaine afin d’éviter un impact visuel négatif sur le bien.

    Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS considèrent que le développement de ces deux objectifs souligne la faiblesse de la planification et de la gestion du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial qui semblent réactives plutôt que proactives, et souhaitent promouvoir un développement approprié dans le cadre de contraintes approuvées. Ils considèrent de plus qu’une meilleure gouvernance pourrait aider à alléger ces tensions, et qu’un système de gestion amélioré, défini dans un plan de gestion approuvé, basé sur une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle approuvée, pourrait grandement améliorer la protection du centre historique. Ils considèrent aussi qu’il serait bénéfique de constituer un panel consultatif d’experts pour le bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, qui pourrait être consulté à propos de grands projets et donner son avis sur l’adéquation des projets à un stade précoce.

    d) Construction de deux éoliennes

    En avril 2010 l’Etat partie a informé le Centre du patrimoine mondial du projet de construction, par la société Final Energy, de deux éoliennes à courte distance du Centre historique de Bruges d’une hauteur totale (mât et rotor) de 113 mètres ; les ailes du rotor faisant 82 mètres. Une étude d’impact effectuée pour différents points de la ville a démontré que les éoliennes seront visibles au-dessus des bâtiments historiques et ce, à plusieurs endroits. L’Etat partie demande ainsi l’avis du Centre et de l’ICOMOS sur le projet.

    Dans son évaluation, l’ICOMOS considère que la documentation fournie démontre clairement que les éoliennes proposées seraient visibles depuis le bien inscrit et affecteraient négativement son intégrité et sa valeur universelle exceptionnelle. Le Centre du patrimoine mondial est parvenu à la même conclusion. Compte tenu de ces commentaires, l’Etat partie a rapporté que ces projets ont été abandonnés.

     

    Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives s’inquiètent de l’érosion progressive du tissu urbain, en raison du manque de protection des bâtiments, du paysage urbain et de la typologie urbaine, ainsi que du manque de politiques urbaines efficaces dans le respect des attributs qui expriment la valeur universelle exceptionnelle du bien.

    Ils s’inquiètent également des menaces provenant de l’environnement du bien et des quartiers commerciaux et de bureaux.

    Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives considèrent qu’une réponse urgente est nécessaire aux recommandations de la mission qui appellent à une meilleure compréhension des attributs spécifiques de la ville qui expriment la valeur universelle exceptionnelle, une meilleure protection du tissu urbain historique, de meilleures politiques urbaines et une meilleure gouvernance qui intègre la conservation dans le développement.

    Ils apprécient la décision de l’État partie de retirer son projet de deux grandes éoliennes.

     

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.79
Centre historique de Bruges (Belgique) (C 996)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 33 COM 7B.94 adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Exprime son inquiétude concernant les conclusions de la mission qui signale l'érosion progressive des attributs qui expriment la valeur universelle exceptionnelle et, par conséquent, menace l'intégrité du bien en termes de cohérence globale et d'originalité;

4. Recommande vivement à l'État partie de traiter les recommandations de la mission, en particulier :

a) envisager des moyens de classer le bien dans le cadre de la législation nationale en tant que «paysage urbain» afin de protéger la cohérence de la forme urbain globale,

b) entreprendre l'étude de zones urbaines spécifiques afin de définir la typologie urbaine et les conditions possibles de développements futurs,

c) promouvoir des liens plus clairs et efficaces entre les intérêts de développement de la ville et la nécessité de conserver le Centre historique de Bruges, en intégrant les obligations de conservation du patrimoine dans les plans régionaux,

d) définir les principales vues depuis et sur le bien et incorporer leur protection aux documents de planification urbaine,

e) renforcer la gouvernance du bien pour la rendre plus proactive et l'intégrer dans le plan de gestion approuvé basé sur une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle approuvée,

f) envisager également la constitution d'un panel consultatif d'experts, spécifiquement créé pour le bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, qui pourrait être consulté sur les grands projets et donner son avis sur l'adéquation des projets à un stade précoce;

5. Demande à l'État partie de développer d'ici le 1er février 2011, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;

6. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.

Projet de décision : 34 COM 7B.79

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 33 COM 7B.94 adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Exprime son inquiétude concernant les conclusions de la mission qui signale l’érosion progressive des attributs qui expriment la valeur universelle exceptionnelle et, par conséquent, menace l’intégrité du bien en termes de cohérence globale et d’originalité ;

4. Recommande vivement à l’État partie de traiter les recommandations de la mission, en particulier :

a) envisager des moyens de classer le bien dans le cadre de la législation nationale en tant que “paysage urbain” afin de protéger la cohérence de la forme urbain globale, 

b) entreprendre l’étude de zones urbaines spécifiques afin de définir la typologie urbaine et les conditions possibles de développements futurs,

c) promouvoir des liens plus clairs et efficaces entre les intérêts de développement de la ville et la nécessité de conserver le Centre historique de Bruges, en intégrant les obligations de conservation du patrimoine dans les plans régionaux,

d) définir les principales vues depuis et sur le bien et incorporer leur protection aux documents de planification urbaine,

e) renforcer la gouvernance du bien pour la rendre plus proactive et l’intégrer dans le plan de gestion approuvé basé sur une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle approuvée,

f) envisager également la constitution d’un panel consultatif d’experts, spécifiquement créé pour le bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, qui pourrait être consulté sur les grands projets et donner son avis sur l’adéquation des projets à un stade précoce ;

5. Demande à l’État partie de développer d’ici le 1er février 2011, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;

6. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.

Année du rapport : 2010
Belgique
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(vi)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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