Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

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Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore

Zimbabwe
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Exploitation minière
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Braconnage (problème résolu)
  • Programme d'exploration pétrolière (problème résolu) 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 2 (de 1990-2001)
Montant total approuvé : 51 854 dollars E.U.
2001 Capacity Building for Mosi-oa-Tunya/Victoria Falls and ... (Approuvé)   31 854 dollars E.U.
1990 Contribution for the organization meeting for preparing ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont reçu des rapports les informant de menaces liées à l’exploitation minière et au développement hôtelier pesant sur le bien patrimonial ‘Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore’ avant et après la 33e session du Comité du patrimoine mondial (Séville, 2009) et ont enquêté sur ces points avec les États parties du Zimbabwe, où le bien est situé, et de Zambie, d’où les menaces seraient originaires. Ils ont également examiné la situation à travers leurs réseaux et sources d’information officielles. Lors de l’inscription du bien, le Comité du patrimoine mondial a demandé aux autorités zambiennes d’envisager une proposition d’inscription pour le parc national voisin du Bas-Zambèze afin de constituer à terme une inscription conjointe sur la Liste du patrimoine mondial.

 

a) Menaces liées à l’exploitation minière

L’UICN a reçu des rapports l’informant d’importantes prospections de cuivre, or et uranium sur la rive zambienne du Zambèze et d’un projet d’extraction d’uranium sur la rivière Kafue. Ces activités ne se situent pas au sein du bien mais dans des zones adjacentes. Une lettre signée de nombreuses organisations internationales de conservation et de chefs de file de communautés locales a été adressée au gouvernement zambien, début 2009, faisant état de diverses préoccupations, notamment impacts directs de ces activités sur les zones protégées en Zambie ainsi qu’impacts indirects sur le site patrimonial de Mana Pools. Bien qu’il soit compris que les projets miniers n’en sont qu’au stade de l’exploration, les rapports des sociétés minières impliquées et le rapide développement des infrastructures sur les sites d’exploration suggèrent que les opérations d’extraction sont imminentes, et que certaines peuvent être déployées avant la délivrance de permis d’exploitation. Il est rapporté que des chefs de file de communautés ont publiquement fait part de leurs inquiétudes sur les effets d’une contamination possible par des sous-produits de déchets d’uranium, qui peuvent déjà être présents lors de la phase d’exploration.

Il est également suggéré que des évaluations d’impact environnemental (EIE) complètes ne sont pas nécessaires avant que ne soient réalisées les activités de la phase d’exploration. Les informations officielles font part de résultats positifs des activités d’exploration. Entre autres sociétés nationales et internationales qui ont des intérêts attestés dans la région figurent Zambezi Resources Ltd., Omega Corporation, Albidon Mining, African Energy Resources, Glencore International AG of Switzerland, Lithic Metals and Energy, Denison Mining et Rio Tinto Zinc. Les prospects envisagés sont réputés inclure des activités minières susceptibles d’être directement adjacentes aux affluents du Zambèze, qui forme la limite des biens.

D’autres informations sont requises pour pleinement évaluer les impacts éventuels et les inquiétudes vis-à-vis de la valeur universelle exceptionnelle du bien. L’UICN note que le bien est inscrit pour des critères esthétiques et de biodiversité. La moyenne vallée du Zambèze qui contient le bien était considérée comme l’une des dernières régions non radicalement modifiée par l’homme. Elle fournit donc un site de référence pour l’étude d’un environnement de "bancs de sable" riverains, avec succession et modification adaptives connexes, tandis que le rassemblement annuel d’animaux dans le parc rivulaire le long du vaste Zambèze est l’un des spectacles de la vie sauvage les plus étonnants d’Afrique. La région est également un des plus importants refuges pour rhinocéros noirs d’Afrique ainsi que pour un certain nombre d’autres espèces menacées (éléphants, léopards, lycaons et crocodiles du Nil) et satisfait donc le critère (x). L’UICN note par ailleurs que l’un des prospects se situerait à l’intérieur du parc national du Bas-Zambèze et serait un “gisement de cuivre à ciel ouvert de catégorie internationale”. Ce prospect pourrait ainsi avoir directement un impact sur la zone que le Comité recommandait à la Zambie d’envisager comme extension transfrontalière potentielle du bien existant.

 

b) Menaces liées aux développements hôteliers

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont reçu des informations sur un grand projet hôtelier envisagé par le groupe Protea Hotels, qui se situerait sur la rive du Zambèze opposée au bien. Des inquiétudes ont été formulées concernant ses impacts et le précédent qu’il pourrait également créer en matière de pressions accrues dues au développement. En avril 2010, il a été rapporté que le groupe Protea Hotels avait pris la décision de retirer sa demande de développement d’un projet hôtelier dans la région du Bas-Zambèze. Ayant entrepris une évaluation d’impact environnemental (EIE) complète et pris connaissance des problèmes soulevés, le groupe a décidé de ne pas poursuivre, estimant qu’une plus grande clarté sur la question était nécessaire. Si cette menace semble s’être estompée, elle prouve néanmoins l’importance d’envisager des plans de tourisme pour le bien et la région qui l’entoure.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que le degré de connaissance sur l’intégrité, la protection et la gestion du bien est particulièrement faible, aucun rapport n’ayant été examiné par le Comité du patrimoine mondial concernant le bien depuis 1984. Il serait bon pour le bien d’avoir la possibilité de fournir des informations au Comité du patrimoine mondial sur ces questions, étant donné l’étendue des défis auxquels les services en charge des zones de protection ont été confrontés dans la sous-région ces dernières années. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent par ailleurs que des informations et un dialogue sont requis pour examiner l’état de conservation actuel du bien, ainsi que l’obtention et l’examen d’autres informations de l’État partie de Zambie voisin concernant l’attention accordée à la valeur universelle exceptionnelle du bien et à la recommandation du Comité du patrimoine mondial concernant le parc national du Bas-Zambèze, vis-à-vis de sa planification et de l’évaluation d’éventuels développements miniers et projets touristiques. Dans la mesure où ce processus devrait également inclure un dialogue avec les représentants des communautés, les intérêts économiques miniers, touristiques et autres, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent qu’une mission de suivi réactif sur le bien et ses environs, pour rencontrer les deux États parties concernés, devrait être entreprise dès que l’occasion se présente.

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.7
Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore (Zimbabwe) (N 302)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,

2. Rappelant l'article 6 de la Convention qui stipule que chacun des États parties s'engage à ne prendre délibérément aucune mesure susceptible d'endommager directement ou indirectement le patrimoine culturel et naturel visé aux articles 1 et 2 qui est situé sur le territoire d'autres États parties à cette Convention ;

3. Note avec inquiétude les menaces rapportées d'exploitation minière sur le bien et dans les zones de protection apparentées limitrophes en Zambie ;

4. Demande à l'État partie de Zambie de veiller à ce que la valeur universelle exceptionnelle du bien patrimonial du Zimbabwe 'Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore', soit pleinement considérée lors d'éventuels projets d'exploration et de production minières susceptibles d'affecter le Zambèze et ses bassins-versants, ou le bien et les zones de protection adjacentes ;

5. Demande également à l'État partie de Zambie de soumettre au Centre du patrimoine mondial des copies de toute étude préliminaire ou de faisabilité déjà réalisée par les sociétés minières, et de veiller à ce que tout développement minier ou autre susceptible d'avoir un impact sur le bien soit signalé au Centre du patrimoine mondial, conformément aux Orientations, avant d'accorder un quelconque permis d'exploration ou de production minières ou autre développement ;

6. Encourage les États Parties de Zambie et du Zimbabwe à accroître leur coopération concernant la protection du bien, notamment par rapport aux menaces liées à l'exploitation minière et à la planification du tourisme et de la fréquentation dans la région, dans le cadre de la conservation de la région du Bas-Zimbabwe et des zones protégées dans cette région ;

7. Demande en outre aux États Parties du Zimbabwe et de Zambie d'inviter conjointement une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN pour étudier l'État de conservation du bien, et examiner les activités minières dans le Bas-Zambèze et leurs impacts éventuels sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

8. Demande enfin aux États Parties du Zimbabwe et de Zambie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport commun sur l'État de conservation du bien, incluant les impacts potentiels sur le bien des activités minières en Zambie, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.

Projet de décision : 34 COM 7B.7

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,

2. Rappelant l’Article 6 de la Convention qui stipule que chacun des États parties s’engage à ne prendre délibérément aucune mesure susceptible d’endommager directement ou indirectement le patrimoine culturel et naturel visé aux articles 1 et 2 qui est situé sur le territoire d’autres États parties à cette Convention ;

3. Note avec inquiétude les menaces rapportées d’exploitation minière sur le bien et dans les zones de protection apparentées limitrophes en Zambie ;

4. Demande à l’État partie de Zambie de veiller à ce que la valeur universelle exceptionnelle du site patrimonial du Zimbabwe ‘Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore’, soit pleinement considérée lors d’éventuels projets d’exploration et de production minières susceptibles d’affecter le Zambèze et ses bassins-versants, ou le bien et les zones de protection adjacentes ;

5. Demande également à l’État partie de Zambie de remettre au Centre du patrimoine mondial des copies de toute étude préliminaire ou de faisabilité déjà réalisée par les sociétés minières, et de veiller à ce que tout développement minier ou autre susceptible d’avoir un impact sur le bien soit signalé au Centre du patrimoine mondial, conformément aux Orientations, avant d’accorder un quelconque permis d’exploration ou de production minières ou autre développement ;

6. Encourage les États Parties de Zambie et du Zimbabwe à accroître leur coopération concernant la protection du bien, notamment par rapport aux menaces liées à l’exploitation minière et à la planification du tourisme et de la fréquentation dans la région, dans le cadre de la conservation de la région du Bas-Zimbabwe et des zones protégées dans cette région ;

7. Demande en outre aux États Parties du Zimbabwe et de Zambie d’inviter conjointement une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN pour étudier l’état de conservation du bien, et examiner les activités minières dans le Bas-Zambèze et leurs impacts éventuels sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

8. Demande enfin aux États Parties du Zimbabwe et de Zambie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport commun sur l’état de conservation du bien, incluant les impacts potentiels sur le bien des activités minières en Zambie, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011. 

Année du rapport : 2010
Zimbabwe
Date d'inscription : 1984
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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