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Églises creusées dans le roc de Lalibela

Éthiopie
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Activités de gestion
  • Cadre juridique
  • Eau (pluie/nappe phréatique)
  • Humidité relative
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Tremblement de terre
  • Autres menaces :

    Impact des quatre abris temporaires construits en 2008; Destruction de la plupart des habitations traditionnelles « Tukul »

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Inexistence de limites clairement définies du bien et d’une zone tampon 
  • Impact des quatre abris temporaires construits en 2008
  • Absence d’un plan de gestion du bien (problème résolu)
  • Réglementations urbaines et architecturales insuffisantes 
  • Développement urbain et empiètement autour du bien 
  • Action des eaux pluviales et de l’humidité 
  • Actions des séismes 
  • Propriétés géologiques et architecturales du bien
  • Destruction de la plupart des habitations traditionnelles « Tukul »
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2019

Montant total accordé au bien : 800 000 dollars EU pour le « Plan d’action pour la conservation de Lalibela » - Phase 1 et Phase 2 (Fonds en dépôt norvégien).

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 3 (de 1980-2000)
Montant total approuvé : 93 300 dollars E.U.
2000 Exposition sur le patrimoine culturel éthiopien (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1996 Review of Lalibela's restoration programmes, in situ ... (Approuvé)   8 500 dollars E.U.
1980 Photogrammetry survey of the monuments of Lalibela and ... (Approuvé)   79 800 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

En 2008, quatre abris de protection ont été érigés au-dessus de cinq des églises creusées dans le roc afin de les préserver des intempéries, notamment de l’infiltration d’eau dans les toitures. Présentés au départ comme des installations provisoires, ces abris qui sont un sujet de préoccupation pour le Comité du patrimoine mondial depuis l’introduction du projet en 2006, posent désormais un problème délicat qui touche les églises et la communauté de Lalibela. Suite à une demande de l’État partie le 1er décembre 2017, une mission de suivi conjointe UNESCO/ICCROM/ICOMOS a été menée à Lalibela du 20 au 25 mai 2018 afin de juger des progrès accomplis en termes de conservation du bien et, en particulier, de conseiller l’État partie sur le démantèlement des abris temporaires. Le Centre du patrimoine mondial a ensuite demandé à l’État partie, dans une lettre du 14 novembre 2018, de soumettre un rapport sur l’état de conservation du bien. Reçu le 29 janvier 2019, ce rapport qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/18/documents/, rend compte de ce qui suit :

  • Le plan de gestion du bien a été finalisé en décembre 2013 et soumis au Centre du patrimoine mondial en 2014. Ce plan qui couvre la période 2014-2023, vise l’application de lois sur la protection et la gestion du patrimoine, et prévoit des plans d’action en matière de gestion, conservation, tourisme, développement et autonomisation communautaire ;
  • En août 2015, le Conseil des ministres éthiopien a adopté le règlement N° 344/2015 qui définit les églises monolithiques de Lalibela comme un secteur réservé. Il a également établi un cadastre du bien et de sa zone tampon dont les cartes doivent être produites en 2019 ;
  • En 2018, l’État partie a invité l’ECDSWC (Entreprise éthiopienne de conception d’ouvrage et de supervision des travaux) à préparer les documents décrivant les termes de référence et les appels d’offres pour les travaux de conservation sur les églises. La proposition de feuille de route élaborée pour la conservation du site a été préparée par l’ECDSWC et est annexée au rapport ;
  • Deux évaluations des abris ont été faites : en 2014 (avec le concours de l’Université d’Addis-Abeba) et 2018 (en présence d’experts d’INDECO, entreprise chargée de la construction des abris) ;
  • Deux projets de restauration financés par les États-Unis ont été mis en œuvre à l’église Bete Gabriel-Rafael (inaugurée en 2016), puis aux églises Beta Golgotha et Mika’el (inaugurées en 2018), selon une méthode d’intervention minimale qui inclut le renforcement des capacités des artisans locaux formés aux techniques de conservation de la pierre.

Par ailleurs, une réunion entre l’ICOMOS, les experts français, les autorités éthiopiennes et le Centre du patrimoine mondial s’est tenue le 1er mars 2019 pour discuter d’une coopération française dans le but de soutenir financièrement les travaux de rénovation de Lalibela.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

Comme indiqué par la mission de conseil de 2018 à Lalibela, les quatre abris érigés en 2008, installés initialement à titre provisoire, sont aujourd’hui sujets de préoccupation tant pour les églises que pour la communauté. En particulier, certains des pylônes supportant ces structures sont placés à proximité de secteurs constitués de galeries souterraines, et les sensations perçues de fortes vibrations et de bruit sourd causés par le vent suscitent l’inquiétude quant à l’intégrité structurelle des abris. Les craintes de les voir s’effondrer, telles que les expriment la communauté locale, perturbent la vie ecclésiastique à l’intérieur comme à l’extérieur des églises.

Aussi la mission a-t-elle insisté sur la nécessité de retirer les abris après l’exécution des travaux nécessaires à la conservation des églises.

Par conséquent, s’il est appréciable que l’État partie ait soumis une proposition de feuille de route pour la conservation du site produite par l’ECDSWC, avec les rapports de 2014 et 2018 sur les évaluations des abris, les rapports des projets de restauration mis en œuvre pour les églises Bete Gabriel-Rafael, Beta Golgotha et Mika’el doivent être soumis, accompagnés des termes de référence des futurs projets de conservation envisagés sur les églises.

Plus précisément, la mission a recommandé que le démantèlement des abris se fasse sur la base d’un programme-cadre comprenant une analyse structurelle sur leur sécurité de construction, un projet de réparation des toits et d’entretien des églises qui prenne en compte l’évolution du microclimat sous l’abri, l’allocation de ressources et de fonds suffisants, ainsi qu’un programme de formation et de renforcement des capacités. Il est impératif de soumettre ce document avant de commencer tous les travaux.

En outre, la réglementation de 2015 sur les secteurs réservés définit également une nouvelle structure de gestion de Lalibela qui prévoit, notamment, la création d’un comité consultatif destiné à améliorer le processus décisionnel au niveau local. Toutefois, cette structure n’est pas encore opérationnelle. Quant au cadastre du bien et sa zone tampon préalablement établi pour lequel la production de cartes est attendue en 2019, il convient de noter que la délimitation du bien n’a pas encore été clairement définie et qu’aucune zone tampon n’a été soumise pour approbation suite à une demande de modification mineure des limites, ce qui nuit aux processus de planification et de gestion.

C’est pourquoi il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie d’assurer l’opérationnalisation en fonction du comité consultatif afin de réviser le plan de gestion 2014 et de le soumettre, accompagné des cartes cadastrales et d’une demande de modification mineure des limites incluant les dispositions prévues en termes de planification et de gestion.

Par ailleurs, l’urbanisation croissante de la ville de Lalibela nécessite d’être contrôlée et l’amélioration des conditions de vie près des églises doit être traitée. Il est indispensable d’obtenir une déclaration de vision commune de tous les acteurs concernés qui serve de principe directeur à la révision du plan structurel de la ville de Lalibela et, spécifiquement, à l’établissement d’un plan de développement local du bien et de sa zone tampon.

Les aspects immatériels liés aux pratiques religieuses dans les églises sont aussi importants pour préserver l’authenticité du bien. À cet effet, il est recommandé que le projet d’école théologique –initiative de l’église de Lalibela portant sur la gestion du tourisme et la conservation du patrimoine de Lalibela de manière holistique en utilisant les revenus provenant du tourisme – soit élaboré plus avant afin d’exprimer en termes adéquats l’interrelation entre la conservation et la sauvegarde des pratiques religieuses et traditionnelles. La proposition actuelle nécessite une révision substantielle concernant l’emplacement prévu, ses fonctions et sa globalité. 

Enfin, il est recommandé que le Comité encourage la poursuite des études et des recherches sur les artefacts, les peintures murales, l’architecture et l’archéologie de Lalibela, y compris les aspects structurels et les effets sismiques sur les églises.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.105
Églises creusées dans le roc de Lalibela (Éthiopie) (C 18)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 36 COM 7B.42, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
  3. Salue l’État partie pour son engagement à traiter les problèmes que posent les abris temporaires en ayant invité en mai 2018 une mission de conseil pour évaluer les progrès accomplis en faveur de la conservation du bien et, en particulier, pour conseiller l’État partie sur le démantèlement des abris temporaires et de plusieurs projets en cours concernant le bien ;
  4. Prend acte des renseignements fournis par l’État partie sur le suivi des abris temporaires, notamment de la proposition de feuille de route pour la conservation du site soumise par l’ECDSWC (Entreprise éthiopienne de conception d’ouvrage et de supervision des travaux) et des rapports de 2014 et 2018 sur les évaluations des abris ;
  5. Se félicite de l’étroite coopération de l’État partie avec le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et les équipes bilatérales, y compris le gouvernement français, et des efforts de financement ;
  6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial les rapports des projets de restauration mis en œuvre pour les églises Bete Gabriel-Rafael, Beta Golgotha et Mika’el, ainsi que les termes de référence des futurs projets de conservation sur les églises, pour examen par les Organisations consultatives ;
  7. Demande également à l’État partie de procéder au démantèlement des abris sur la base d’un programme-cadre comprenant une analyse structurelle de leur construction, un projet de réparation des toitures et d’entretien des églises, l’allocation de ressources et de fonds suffisants, ainsi qu’un programme de formation et de renforcement des capacités ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial le programme-cadre précité avant tout travaux sur les lieux, pour examen par les Organisations consultatives ;
  9. Prie instamment l’État partie d’assurer l’opérationnalisation du comité consultatif, conformément à la réglementation du secteur réservé, réviser le plan de gestion 2014 et le soumettre, accompagné des cartes cadastrales et d’une demande de modification mineure des limites, avec toutes les dispositions relatives à la planification et la gestion du bien ;
  10. Recommande que le contrôle et la planification du développement urbain, ainsi que l’amélioration des conditions de vie près des églises soient pris en compte et, à cet effet,
  11. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, une déclaration de vision sur la croissance et le développement, conforme à la politique de 2015 pour l’intégration d’une perspective de développement durable dans les processus de la Convention du patrimoine mondial, qui reflète et respecte la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et serve de principe directeur au plan de structure révisé de Lalibela et un plan de développement local pour le bien et sa zone tampon, présenté par les autorités nationales et régionales, qui devraient tous deux être soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
  12. Demande de plus à l’État partie de réviser le projet d’école théologique de façon à prendre dûment en compte l’interrelation entre la conservation et les pratiques religieuses et traditionnelles ;
  13. Encourage l’État partie à mener des études et des recherches sur les artefacts, les peintures murales, l’architecture et l’archéologie de Lalibela afin d’aborder des questions telles que l’intégrité structurelle des églises ;
  14. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Projet de décision : 43 COM 7B.105

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 36 COM 7B.42, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
  3. Salue l’État partie pour son engagement à traiter les problèmes que posent les abris temporaires en ayant invité en mai 2018 une mission de conseil pour évaluer les progrès accomplis en faveur de la conservation du bien et, en particulier, pour conseiller l’État partie sur le démantèlement des abris temporaires et de plusieurs projets en cours concernant le bien ;
  4. Prend acte des renseignements fournis par l’État partie sur le suivi des abris temporaires, notamment de la proposition de feuille de route pour la conservation du site soumise par l’ECDSWC (Entreprise éthiopienne de conception d’ouvrage et de supervision des travaux) et des rapports de 2014 et 2018 sur les évaluations des abris ;
  5. Se félicite de l’étroite coopération de l’État partie avec le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et les équipes bilatérales, y compris le gouvernement français, et des efforts de financement ;
  6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial les rapports des projets de restauration mis en œuvre pour les églises Bete Gabriel-Rafael, Beta Golgotha et Mika’el, ainsi que les termes de référence des futurs projets de conservation sur les églises, pour examen par les Organisations consultatives ;
  7. Demande également à l’État partie de procéder au démantèlement des abris sur la base d’un programme-cadre comprenant une analyse structurelle de leur construction, un projet de réparation des toitures et d’entretien des églises, l’allocation de ressources et de fonds suffisants, ainsi qu’un programme de formation et de renforcement des capacités ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial le programme-cadre précité avant tout travaux sur les lieux, pour examen par les Organisations consultatives ;
  9. Prie instamment l’État partie d’assurer l’opérationnalisation du comité consultatif, conformément à la réglementation du secteur réservé, réviser le plan de gestion 2014 et le soumettre, accompagné des cartes cadastrales et d’une demande de modification mineure des limites, avec toutes les dispositions relatives à la planification et la gestion du bien ;
  10. Recommande que le contrôle et la planification du développement urbain, ainsi que l’amélioration des conditions de vie près des églises soient pris en compte et, à cet effet,
  11. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, une déclaration de vision sur la croissance et le développement, conforme à la politique de 2015 pour l’intégration d’une perspective de développement durable dans les processus de la Convention du patrimoine mondial, qui reflète et respecte la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et serve de principe directeur au plan de structure révisé de Lalibela et un plan de développement local pour le bien et sa zone tampon, présenté par les autorités nationales et régionales, qui devraient tous deux être soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
  12. Demande de plus à l’État partie de réviser le projet d’école théologique de façon à prendre dûment en compte l’interrelation entre la conservation et les pratiques religieuses et traditionnelles ;
  13. Encourage l’État partie à mener des études et des recherches sur les artefacts, les peintures murales, l’architecture et l’archéologie de Lalibela afin d’aborder des questions telles que l’intégrité structurelle des églises ;
  14. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Année du rapport : 2019
Éthiopie
Date d'inscription : 1978
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2019) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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