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Montagnes dorées de l'Altaï

Fédération de Russie
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Grandes installations linéaires
  • Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Grandes installations linéaires (projet de construction d’un gazoduc)
  • Infrastructures de transport de surface (impacts d'un projet de route traversant le bien) 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**

2001: mission conjointe UNESCO/PNUD ; 2007, 2012 : missions de suivi réactif conjointes Centre du patrimoine mondial/UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 31 janvier 2017, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/768/documents/, qui répond aux préoccupations exprimées depuis longtemps par le Comité à propos de l’éventuelle construction d’un gazoduc à travers le bien, et réitérées récemment dans sa décision 40 COM 7B.96. Ce rapport peut être résumé comme suit :

  • La prise de décision sur la mise en œuvre du projet de gazoduc de l’Altaï (« Power of Siberia 2 ») et le choix de son itinéraire exact vers la Chine n'a pas progressé et le rapport ne signale aucune construction ayant un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  • Le gouvernement de la République de l'Altaï ne prévoit pas de projets de construction linéaires (comme des gazoducs) ou tout autre projet de construction majeur dans le bien qui est juridiquement protégé aux niveaux fédéral et régional ;
  • Les recommandations de la mission de suivi conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de 2012 sont en cours d'exécution ;La recherche et le suivi de l'habitat d'été du léopard des neiges, de l’argali et du renne est en cours, ainsi qu'un projet consacré au suivi à long terme du changement climatique et des écosystèmes ;
  • La pression du tourisme a augmenté. Elle est gérée grâce à un ensemble de mesures de suivi, de contrôle, de réglementation et d'éducation, comme l'introduction de quotas de visiteurs pour résoudre les pressions sur certaines zones et certains écosystèmes ;
  • Un accord sur la mise en commun des efforts de conservation a été signé entre la réserve naturelle de biosphère d'État de Katunskiy et le parc naturel de Belukha ;
  • Le rapport fait état de multiples activités de recherche, de gestion et d’application de la loi dans la réserve naturelle de biosphère d’État d'Altaiskiy. Des efforts sont faits pour passer d'une approche de protection stricte à une approche plus intégrée de type réserve de biosphère, fondée sur le dialogue entre le gouvernement, le milieu universitaire, le secteur privé et les communautés locales ;
  • Une mise à jour est également fournie sur les patrouilles et l'application de la loi dans la réserve de biosphère d'État de Katunskiy, la plupart des infractions à la loi étant liées au passage non autorisé de groupes de touristes par le territoire de la réserve ;
  • S’agissant de la coopération internationale, le rapport évoque l’inscription conjointe de la réserve de biosphère transfrontalière « Le Grand Altaï » avec l'État partie du Kazakhstan dans le cadre du programme de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère (MAB), qui englobe la réserve naturelle de biosphère de Katunskiy (Fédération de Russie) et le parc national de Katon-Karagaiskiy (Kazakhstan).
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

Il est à noter qu'aucune décision concernant le projet de gazoduc n'a été prise et qu'aucune activité de construction n'est engagée à ce stade. Toutefois, malgré les demandes réitérées du Comité aux États parties de la Fédération de Russie et de la Chine concernées par ce projet, d'exclure explicitement le bien lors du choix de l’itinéraire (Décisions 33 COM 7B.27, 35 COM 7B.26, 36 COM 7B.25, 37 COM 7B.25, 39 COM 7B.21 et 40 COM 7B.96), l’éventualité de la construction d'un gazoduc traversant le bien demeure et est considérée comme la principale menace pour sa VUE, car elle est susceptible d’avoir un impact direct sur le parc naturel de la zone de silence d'Ukok, sans compter d’autres impacts indirects probables. En outre, le rapport de l'État partie ne contient aucune référence aux exigences de l’évaluation de l'impact sur l'environnement (EIE).

L'intention déclarée du gouvernement de la République de l'Altaï de ne pas construire des infrastructures linéaires (comme des gazoducs) dans le bien est bienvenue. Néanmoins, la possibilité légale de telles constructions demeure, puisque le décret 212 N 202, daté du 2 août 2012 de la République de l'Altaï, est encore en vigueur.

La poursuite d'importants projets de recherche consacrés aux espèces emblématiques et aux réactions de l’écosystème au changement climatique, ainsi que la consolidation des efforts de coordination à la fois au niveau de la République de l'Altaï et, de l’autre côté de la frontière, avec le Kazakhstan sont bienvenues. Il convient notamment de saluer l’inscription conjointe par les États parties de la Fédération de Russie et du Kazakhstan d'une réserve de biosphère transfrontalière et d’encourager vivement la meilleure harmonisation possible des efforts de conservation dans le cadre du Programme de l'Homme et la biosphère de l'UNESCO (MAB) et de la Convention du patrimoine mondial. Tous les États parties de la région de l'Altaï devraient être vivement encouragés à renforcer davantage la coordination et la communication transfrontalières en matière de gestion et de conservation du patrimoine culturel et naturel commun, avec les conseils du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives, s’il y a lieu.

Même si la référence au suivi de la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2012 est bienvenue, il convient de rappeler que la première recommandation est une décision sans équivoque contre la construction du gazoduc de l’Altaï à travers le bien. Il est également rappelé qu’une autre recommandation vise à développer une stratégie globale de tourisme durable pour le bien. À un moment où l'État partie fait état d’une augmentation de la pression touristique, notamment la présence non autorisée de groupes de touristes, il est de plus en plus important de mettre en œuvre tout particulièrement cette recommandation. Notant les efforts visant à améliorer la participation des parties concernées et à élargir l'approche de gestion, il convient de rappeler que la mission a recommandé de renforcer la coopération avec la société civile, notamment avec les communautés autochtones, et d’évaluer les valeurs culturelles du bien en vue de son éventuelle réinscription au titre de critères culturels.

Comme dans les précédents rapports, y compris ceux des missions de suivi réactif menées en 2007 et 2012, on peut conclure que l’état général de conservation du bien continue d'être bon. Cependant, des incertitudes demeurent sur l'emplacement exact d’éventuels projets à grande échelle, en particulier un gazoduc vers la Chine, ainsi que sur de multiples autres problèmes de gestion. Les recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 restent valables pour aider à résoudre ces problèmes de manière systématique.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.5
Montagnes dorées de l’Altaï (Fédération de Russie) (N 768rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7B.96 adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Accueille favorablement l’engagement soutenu de l’État partie et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission, concernant en particulier la planification et la gestion du tourisme, la participation de la société civile, et notamment des communautés autochtones, ainsi que la prise en considération du patrimoine culturel du bien ;
  4. Prenant note des informations fournies par l'État partie selon lesquelles le choix de l'itinéraire du gazoduc de l'Altaï envisagé n'est pas encore arrêté et qu’aucun travaux de construction n’ait été engagé par ailleurs, réitère sa plus vive préoccupation si le gazoduc de l’Altaï était appelé à traverser le bien, réitère sa demande à l'État partie de prendre la décision sans équivoque d'abandonner les plans pour la construction du gazoduc de l’Altaï à travers le bien et prie instamment les États parties de la Fédération de Russie et de la Chine d’envisager d’autres itinéraires ;
  5. Réitère sa position selon laquelle toute décision de poursuivre le projet de gazoduc de l’Altaï à travers le bien représenterait un péril prouvé pour sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), conformément au paragraphe 180 des Orientations, et représenterait une raison manifeste d’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  6. Se félicite également du fait que le gouvernement de la République de l'Altaï n'a actuellement aucune intention de construire des infrastructures linéaires (comme des gazoducs) ou tout autre projet d'infrastructure majeure dans le bien, mais réitère également sa préoccupation au sujet des changements législatifs intervenus en 2012, qui accordent toujours la possibilité légale de telles constructions, et souligne que, conformément au paragraphe 180 des Orientations, la modification du statut de protection légale d'une zone comprise dans un bien est considérée comme un péril potentiel pour sa VUE et une raison d'inscrire ce bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et prie instamment l'État partie d’abroger le décret 212 N 202 du 2 août 2012 de la République de l'Altaï ;
  7. Félicite les États parties de la Fédération de Russie et du Kazakhstan d’avoir progressé dans leurs efforts de conservation transfrontalière et encourage vivement tous les États parties de la région de l'Altaï à consolider les efforts de conservation transfrontalière existants, notamment dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial et du Programme sur l’Homme et la biosphère de l'UNESCO (MAB), et de demander conseil au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, s’il y a lieu ;
  8. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, en particulier sur le statut du projet de gazoduc de l’Altaï, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018, en vue d’envisager, en cas de confirmation de péril prouvé ou potentiel pour la VUE, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 41 COM 7B.5

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7B.96 adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Accueille favorablement l’engagement soutenu de l’État partie et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission, concernant en particulier la planification et la gestion du tourisme, la participation de la société civile, et notamment des communautés autochtones, ainsi que la prise en considération du patrimoine culturel du bien ;
  4. Prenant note des informations fournies par l'État partie selon lesquelles le choix de l'itinéraire du gazoduc de l'Altaï envisagé n'est pas encore arrêté et qu’aucun travaux de construction n’ait été engagé par ailleurs, réitère sa plus vive préoccupation si le gazoduc de l’Altaï était appelé à traverser le bien, réitère sa demande à l'État partie de prendre la décision sans équivoque d'abandonner les plans pour la construction du gazoduc de l’Altaï à travers le bien et prie instamment les États parties de la Fédération de Russie et de la Chine d’envisager d’autres itinéraires ;
  5. Réitère sa position selon laquelle toute décision de poursuivre le projet de gazoduc de l’Altaï à travers le bien représenterait un péril prouvé pour sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), conformément au paragraphe 180 des Orientations, et représenterait une raison manifeste d’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  6. Se félicite également du fait que le gouvernement de la République de l'Altaï n'a actuellement aucune intention de construire des infrastructures linéaires (comme des gazoducs) ou tout autre projet d'infrastructure majeure dans le bien, mais réitère également sa préoccupation au sujet des changements législatifs intervenus en 2012, qui accordent toujours la possibilité légale de telles constructions, et souligne que, conformément au paragraphe 180 des Orientations, la modification du statut de protection légale d'une zone comprise dans un bien est considérée comme un péril potentiel pour sa VUE et une raison d'inscrire ce bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et prie instamment l'État partie d’abroger le décret 212 N 202 du 2 août 2012 de la République de l'Altaï ;
  7. Félicite les États parties de la Fédération de Russie et du Kazakhstan d’avoir progressé dans leurs efforts de conservation transfrontalière et encourage vivement tous les États parties de la région de l'Altaï à consolider les efforts de conservation transfrontalière existants, notamment dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial et du Programme sur l’Homme et la biosphère de l'UNESCO (MAB), et de demander conseil au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, s’il y a lieu ;
  8. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, en particulier sur le statut du projet de gazoduc de l’Altaï, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018, en vue d’envisager, en cas de confirmation de péril prouvé ou potentiel pour la VUE, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2017
Fédération de Russie
Date d'inscription : 1998
Catégorie : Naturel
Critères : (x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2017) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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