Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Zone protégée du Wadi Rum

Jordanie
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Déchets solides
  • Gouvernance
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Tels qu’identifiés au moment de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial

  • Absence de base de données sur le patrimoine culturel
  • Absence de conservation appropriée et d’entretien des sites archéologiques
  • Absence de plans de gestion de la circulation et du flux des visiteurs
  • Empiètement potentiel dû au développement dans le village de Rum
  • Absence de personnel qualifié et de ressources financières pour la gestion du bien
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Le Comité n’a pas encore demandé à l’État partie de fournir de rapports sur l’état de conservation ; toutefois, lors de l’inscription en 2011, le Comité a demandé à l’État partie d’inviter une mission à se rendre sur le site pour évaluer les progrès réalisés par rapport aux différentes recommandations en matière de gestion et de conservation, et de rendre compte au Comité du patrimoine mondial à sa 38e session, en 2014(décision 35 COM 8B.15). Une mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN a visité le bien du 28 avril au 1er mai 2014 ; le rapport de mission complet avec ses conclusions est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1377/

Il a été remis à la mission un projet de plan de gestion révisé (2014-2018), actuellement en cours d’examen pour adoption en  2014. Le Plan de développement du tourisme et de gestion des visiteurs de la Zone protégée du Wadi Rum (ZPWR), daté du 14 mars 2013, et le Plan de gestion du patrimoine culturel de la ZPWR, ont été tous deux envoyés au Centre du patrimoine mondial après la mission. La mission a été informée que la direction du site préparait une modification des limites de la zone tampon.

La mission a constaté que la zone classée au patrimoine mondial est un écosystème désertique complexe où il y a depuis la préhistoire une interaction permanente extraordinaire entre la population et son environnement. Elle considère que l’état général de conservation du site reste satisfaisant. Elle a noté des progrès dans la gestion du bien et a évalué d’autres problèmes et menaces. Elle souligne qu’il n’a pas été créé de base de données sur le patrimoine culturel à partir d’une étude complète et systématique et qu’il n’a donc pas été possible d’évaluer l’état de conservation de l’art rupestre du bien qui comprend près de 25 000 pétroglyphes, 20 000 inscriptions et 154 sites archéologiques. Il serait nécessaire de disposer d’une base de données pour pouvoir totalement définir les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et jeter les bases de la mise en place d’un programme de conservation et de suivi du site. Dans les quelques lieux visités, la mission n’a pas trouvé de preuves attestant de la mise en œuvre active de mesures de conservation sur ces sites. Il a été noté que le temple nabatéen proche du village de Rum était en assez bon état de conservation malgré le manque d’entretien approprié ; la détérioration causée par les graffitis a été jugée préoccupante.

Concernant la gestion du bien, la mission a constaté ce qui suit :

  • Gouvernance et dotation en personnel : absence de représentation du Département des Antiquités (DoA) sur les sites et aux niveaux régionaux ; absence d’un spécialiste en écologie/sciences de la Terre ;
  • Gestion des déchets : un plan régional/spécial a été établi par l’Administration de la zone économique spéciale d’Aqaba (ASEZA), incluant une amélioration de la gestion des déchets dans la région mais les déchets solides et liquides continuent à poser un sérieux problème, en particulier avec l’augmentation rapide du tourisme ;
  • Gestion du tourisme : le site accueille chaque année environ 250 000 touristes – dont 60 % viennent de l’étranger et 40 % sont des locaux ou des ressortissants nationaux. Pourtant, la capacité d’accueil du site n’a pas été évaluée, ce qui risque d’entraîner des impacts négatifs sur l’environnement et sur la conservation du patrimoine culturel. Le bien du patrimoine mondial dans son ensemble ne bénéficie ni d’interprétation, ni de communication ni de promotion appropriée. La mission a constaté la présence de nombreux camps illégaux à l’intérieur du bien (environ 30 camps reconnus et autant de camps illégaux) ;
  • Coordination institutionnelle : la mission a rencontré les partenaires concernés et a noté une absence de coordination entre les différents départements administratifs ainsi qu’entre les institutions régionales et nationales ; un mémorandum d’accord (MoU 2014-2016) a été préparé entre le Ministère du Tourisme et des Antiquités/DoA et de l’ASEZA et était prêt pour signature en mai 2014 ;
  • Programme de suivi intégré : il n’existe pas actuellement de programme de suivi intégré ni d’outils de suivi en place ;
  • Financement du site et partenariats en cours et futurs pour les communautés locales : le financement officiel provenant de l’ASEZA a été réduit récemment. Les fonds provenant des droits d’entrée financent la gestion du site. De plus, un autre financement est assuré par un projet PNUD/Fonds pour l’envionnement mondial (FEM) et par l’USAID pour le plan de gestion ;
  • Renforcement des capacités : des mesures ont été prises pour renforcer les capacités du personnel chargé du patrimoine naturel, avec le soutien du Bureau régional de l’UICN pour l’Asie Occidentale à Amman (Jordanie), de la Royal Society for the Protection of Nature (RSCN) en Jordanie et du Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) à Bahreïn – qui est un Centre UNESCO de catégorie 2 –, mais il n’en est pas de même pour le personnel chargé du patrimoine culturel du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

La mission a conclu que le bien du patrimoine mondial n’est pas sérieusement menacé et que l’état général de conservation du site reste satisfaisant. Elle a cependant jugé que plusieurs recommandations formulées lors de l’inscription restaient à mettre en œuvre d’urgence, en particulier la définition complète des attributs de la VUE. La documentation adéquate concernant le patrimoine culturel et la création d’une base de données culturelle et naturelle intégrée est essentielle pour étudier et suivre l’état du bien et pour définir et adopter une stratégie cohérente de conservation susceptible d’assurer la préservation à long terme du bien et de mieux en documenter l’interprétation.

Il convient de renforcer la gouvernance d’ensemble pour atténuer les menaces potentielles dues à sa fragilité et aux pressions du tourisme et des visites, et de mettre effectivement en œuvre le plan de gestion. Les mesures recommandées incluent de recruter un responsable culturel pour la DoA dédié au bien et de procéder à un renforcement des capacités approprié pour répondre à ses besoins. Il est également recommandé de faire appliquer le mémorandum d’accord entre le Ministère du Tourisme et des Antiquités/DoA et l’ASEZA ; ce mémorandum comprend en effet un modèle de gouvernance performant et fournit tout le soutien financier et technique nécessaire pour sa mise en œuvre dans les dispositions du plan de gestion révisé.

Des mesures doivent être prises pour mieux gérer le tourisme sur le site, en particulier par l’application de dispositions et réglementations juridiques et par la révision du plan de gestion du tourisme. Cette révision devrait être faite de manière à globalement prendre en compte les valeurs naturelles et culturelles du bien, et à tirer des enseignements de l’évaluation d’impact sur l’environnement et sur le patrimoine des mesures proposées en matière de tourisme. Les actions précises à réaliser d’ici la révision du plan incluent de fixer un nombre maximum de camps à l’intérieur de la zone tampon et du bien, et de fournir une interprétation appropriée, une meilleure communication et une promotion efficace du site en tant que bien du patrimoine mondial. Il convient aussi de faire appliquer les dispositions et réglementations juridiques pour contrôler les activités touristiques et la création et le fonctionnement de camps à l’intérieur du bien, de supprimer d’urgence les camps illégaux, et de réhabiliter les zones dégradées.

Il est en outre recommandé de mettre en place, peut-être en l’incluant dans le projet du PNUD, des mécanismes de financement durable pour la gestion du bien, avec des retombées financières pour les communautés locales bédouines.

Enfin, si l’État partie décidait de soumettre une modification mineure des limites d’ici le 1er février 2015, il faudrait veiller à définir précisément le zonage autour du village de Rum et de sa route d’accès et à justifier clairement la nécessité de réviser les limites fixées lors de l’inscription. Il convient de noter que lors de l’évaluation du bien, l’UICN avait demandé un complément d’information à l’État partie concernant l’exclusion du village de Rum et de sa route d’accès du bien proposé pour inscription. Dans sa réponse, l’État partie avait indiqué que la limite du bien proposé pour inscription avait été « revue pour inclure toute l’étendue des aires protégées telles que définies dans l’arrêté de la zone protégée du Wadi Rum et sans l’exclusion de la bande de terrain allant du centre d’accueil des visiteurs au village de Rum ». Par conséquent, le bien inscrit comprend par conséquent le village de Rum et sa route d’accès.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.56
Zone protégée du Wadi Rum (Jordanie) (C/N 1377)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 35 COM 8B.15 adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
  3. Prend note du rapport de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de 2014 sur le site et des progrès accomplis en ce qui concerne les recommendations sur la conservation et la gestion;
  4. Prie instamment l’État partie de prendre des mesures pour assurer le retrait des camps illégaux de touristes hors du bien, ainsi que la réhabilitation des zones dégradées ;
  5. Prie aussi instamment l’État partie de créer une base de données intégrée sur le patrimoine culturel et naturel permettant de définir pleinement les attributs de la Valeur universelle exceptionnelle du bien et de constituer la base d’un suivi de la conservation et d’une interprétation appropriée ;
  6. Réitère sa demande à l’État partie de faire en sorte que le plan de gestion actualisé prévoie des mesures juridiques et politiques générales, soutenues par une dotation en personnel et des ressources financières nécessaires, pour permettre une gestion effective du bien et de sa zone tampon, y compris la réglementation des activités de développement, des infrastructures et des équipements touristiques, en y intégrant une stratégie de gestion des visiteurs incluant un contrôle des itinéraires carrossables à l’intérieur du bien ;
  7. Réitère également sa demande à l’État partie d’assurer, lors de la mise en œuvre du plan de gestion, la mise à disposition à l’unité de gestion du bien de personnel supplémentaire et qualifié spécialisé en recherche, protection et mise en valeur des valeurs géologiques, géomorphologiques et culturelles du bien, et l’engagement d’institutions nationales et internationales de recherche dans le système de gestion du bien ;
  8. Demande à l’État partie de mettre totalement en œuvre les demandes formulées par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session, ainsi que les recommandations précises de la mission conjointe de suivi réactif de 2014 du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN ;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un rapport incluant un résumé exécutif d’une page sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session, en 2016.
Projet de décision :   38 COM 7B.56

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelantla décision 35 COM 8B.15 adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
  3. Prend note du rapport de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de 2014 sur le site et des progrès accomplis en ce qui concerne les recommendations sur la conservation et la gestion;
  4. Prie instamment l’État partie de prendre des mesures pour assurer le retrait des camps illégaux de touristes hors du bien, ainsi que la réhabilitation des zones dégradées ;
  5. Prie aussi instamment l’État partie de créer une base de données intégrée sur le patrimoine culturel et naturel permettant de définir pleinement les attributs de la Valeur universelle exceptionnelle du bien et de constituer la base d’un suivi de la conservation et d’une interprétation appropriée ;
  6. Réitère sa demande à l’État partie de faire en sorte que le plan de gestion actualisé prévoie des mesures juridiques et politiques générales, soutenues par une dotation en personnel et des ressources financières nécessaires, pour permettre une gestion effective du bien et de sa zone tampon, y compris la réglementation des activités de développement, des infrastructures et des équipements touristiques, en y intégrant une stratégie de gestion des visiteurs incluant un contrôle des itinéraires carrossables à l’intérieur du bien ;
  7. Réitère également sa demande à l’État partie d’assurer, lors de la mise en œuvre du plan de gestion, la mise à disposition à l’unité de gestion du bien de personnel supplémentaire et qualifié spécialisé en recherche, protection et mise en valeur des valeurs géologiques, géomorphologiques et culturelles du bien, et l’engagement d’institutions nationales et internationales de recherche dans le système de gestion du bien ;
  8. Demande à l’État partie de mettre totalement en œuvre les demandes formulées par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session, ainsi que les recommandations précises de la mission conjointe de suivi réactif de 2014 du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN ;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport incluant un résumé exécutif d’une page sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session, en 2016. 
Année du rapport : 2014
Jordanie
Date d'inscription : 2011
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(v)(vii)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 38COM (2014)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top