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Paysage minier des Cornouailles et de l’ouest du Devon

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Développement commercial
  • Exploitation minière
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Reprise des activités minières ;
  • Aménagement du port
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Octobre 2013: mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial /ICOMOS/ICCROM

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM s’est rendue sur le bien en octobre 2013 (rapport de la mission disponible à https://whc.unesco.org/fr/soc/1970). Par la suite, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 31 Janvier 2014, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1215/documents. Par ailleurs, à la demande de l’État partie, une réunion avec des représentants de l’État partie des niveaux national et local, des Organisations consultatives et du Centre du patrimoine mondial a eu lieu le 11 avril 2014 pour discuter des problèmes du bien et identifier des approches envisageables. Les principaux sujets de préoccupation comprennent :

  • Activité minière proposée à South Crofty : La mission a trouvé que le projet pourrait avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) compte tenu de sa conception, de son intensité et de son échelle. Elle reconnaît que des efforts importants ont été faits pour abaisser le bâtiment de traitement et réduire des impacts potentiels sur les caractéristiques visuelles et l’environnement physique qui modèlent cette composante du bien. La mission a en outre souligné que l’évaluation de l’impact sur l’environnement (EIE) soumise ne prenait pas en compte d’une manière appropriée les relations entre les attributs subsistant dans cette zone et l’aménagement proposé. Une attention insuffisante a été accordée aux vues sur les attributs de la VUE et aux relations entre ces attributs et à leur emplacement ; la zone avec les vues les plus importantes du site de réaménagement est presque totalement située à l’intérieur du bien. L’État partie a réitéré que le projet proposé avait été négocié avec le propriétaire de la mine et English Heritage pendant une période assez longue et que l’autorisation d’aménagement avait été accordée. Il a aussi indiqué que les recommandations de la mission ne seront prises en considération que lorsque qu’elles n’entrent pas en conflit avec l’autorisation d’aménagement existante. Le rapport note que le propriétaire de la mine est actuellement placé sous administration judiciaire et qu’il est peu probable que le projet avance dans l’immédiat.
  • Projet d’aménagement du port de Hayle proposé : La mission a rappelé l’importance du port de Hayle pour la VUE du bien dans son ensemble, en ce qui concerne son rôle dans l’importation de ressources énergétiques et dans l’exportation de minerais produits par la mine. Elle a conclu qu’un aménagement de lotissement mixte, axé sur le patrimoine, sur les quais de Hayle constituerait un danger potentiel pour la VUE du bien, en raison de l’aspect monolithique de son échelle, de son concept et de ses matériaux, qui sont incohérents avec le caractère historique du quai. Des conseillers en patrimoine locaux et nationaux, et le Comité du patrimoine mondial dans ses décisions de 2012 et 2013, ont donné des avis similaires. L’État partie indique que la proposition a reçu l’accord du gouvernement local et que toute modification entraînerait une compensation financière importante étant donné que le promoteur est peu disposé à réexaminer le concept. Des travaux ont déjà commencé sur l’infrastructure de l’écluse et pour la construction du bâtiment du supermarché. Il indique également que le Conseil local de Cornouailles et le Conseil de partenariat du bien du patrimoine mondial de Cornouailles et l’ouest du Devon estiment que l’impact est minimal. Bien que l’État partie reconnaisse l’impact négatif sur la VUE, il considère que celui-ci n’affecte qu’une très petite partie de l’ensemble du bien et que des impacts négatifs doivent être considérés au regard des aspects positifs comme l’amélioration de la défense contre les inondations et la réparation de l’infrastructure portuaire.
  • Proposition d’amélioration de la route de Callington, à Tavistock: Le projet concerne un nouvel aménagement de logements sur un terrain adjacent au canal de Tavistock, faisant partie du bien du patrimoine mondial, même si l’aménagement réel serait situé en dehors des limites du bien. La mission, reprenant les avis des conseillers en patrimoine locaux et nationaux, a exprimé ses inquiétudes concernant plusieurs éléments de la conception et leur impact sur le cadre. Elle a recommandé que les négociations soient poursuivies pour mettre le projet en conformité avec la VUE du bien et assurer la conservation future du canal. L’État partie indique que des recommandations sont utiles pour continuer le dialogue avec le promoteur et qu’il est seulement envisagé actuellement de donner un accord général pour l’aménagement.
  • Mécanismes de contrôle des aménagements : La mission a recommandé que le processus de révision et d’approbation des projets d’aménagement à grande échelle dans le bien soient révisés pour garantir que des projets n’ont pas d’impact négatif sur la VUE du bien. L’État partie observe que les autorités locales et nationales pensent que les systèmes de révision en place sont suffisants et ont conduit à un bien correctement géré.
  • Autres problèmes :L’État partie signale que les intempéries et des inondations récentes ont affecté des parties du bien, bien que les dommages soient limités, et que des actions nécessaires sont en cours de mise en œuvre.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Il est important de noter les conclusions de la mission qui souligne aussi le niveau élevé de professionnalisme et d’engagement du Bureau de gestion du site du patrimoine mondial (Cornish Mining World Heritage Site Management Office) pour coordonner des actions destinées au bien. Toutefois, d’importants défis sont à relever en ce qui concerne le contrôle des propositions d’aménagement à grande échelle, comme illustré par les propositions pour South Crofty, Hayle Harbour, et Tavistock. Bien qu’il s’agisse de seulement trois projets parmi beaucoup d’autres qui sont proposés chaque année, leur mise en œuvre peut avoir une incidence négative sur la VUE du bien. Des craintes sont suscitées par le fait que deux projets ont déjà été approuvés alors que des questions au sujet de l’impact sur la VUE restent en suspens et qu’un de ces projets a commencé les travaux de construction. Cela pourrait montrer qu’il est nécessaire pour l’État partie de réexaminer le processus d’évaluation et d’approbation des projets d’aménagement à grande-échelle dans le bien.

S’agissant des activités minières proposées à South Crofty, il est considéré que la conception de l’ensemble des bâtiments, en particulier l’échelle et l’effet de masse de plusieurs services de soutien, est susceptible d’avoir un impact négatif sur les bâtiments historiques des machines, qui sont des attributs du bien. Le fait que des vues depuis différents points du bien puissent être potentiellement perturbées par la conception actuellement proposée donne lieu à des préoccupations. Alors que l’EIE a été menée à bien, il n’a pas été tenu compte suffisamment de l’impact sur la VUE du bien. Il est par conséquent recommandé de procéder à une Evaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) prenant en compte des attributs de la VUE, avec une attention particulière aux vues sur ces attributs et à leurs relations entre eux, pour servir de base aux modifications du concept nécessaires.

En ce qui concerne la proposition de supermarché au port de Hayle, il est considéré que ce port est une composante transmettant la VUE du bien dans son ensemble et que tout aménagement sur le quai sud devrait être compatible avec celle-ci. Il est noté qu’une autorisation d’aménagement a été accordée malgré l’opinion des conseillers en patrimoine locaux et nationaux de l’Etat partie, et malgré les décisions du Comité du patrimoine mondial de 2012 et 2013, qui demandaient qu’une restauration à plus petite échelle, axée sur le patrimoine, soit envisagée. Il est considéré que l’aménagement, tel que prévu actuellement, correspond à une échelle, un effet de masse et une conception qui sont inappropriées au caractère et à l’esprit du lieu et à la compréhension du quai comme élément constitutif du bien. Alors que l’aménagement d’un supermarché est possible sur le quai, cela exigerait que des architectes travaillent sur un concept innovant, comprenant des structures plus petites et plus articulées, plutôt que sur un bâtiment typique du style « grande surface ». Il est également noté que l’État partie lui-même reconnaît l’impact négatif sur la VUE du bien, même s’il ne le considère pas suffisamment important pour justifier une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Il est considéré que le concept, tel qu’il se présente aujourd’hui, aurait un important impact préjudiciable sur cette composante et, par conséquent, sur la VUE de du bien dans son ensemble. Il est donc particulièrement préoccupant que des travaux de construction soient déjà en cours sur la structure du supermarché. En concordance avec toutes les recommandations et décisions antérieures du Comité du patrimoine mondial et les résultats de la mission récente, il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial envisage d’inscrire immédiatement le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril et de demander à l’État partie d’arrêter immédiatement le projet déjà lancé sur South Quay, et de travailler avec le promoteur afin de concevoir un concept approprié et d’atténuer des impacts qui pourraient potentiellement avoir été générés par la construction.

En ce qui concerne la proposition d’aménagement de la route de Callington, à Tavistock, il conviendrait de rappeler les conclusions de la mission, en particulier qu’il existe un potentiel pour que ce projet ait une incidence sur le cadre du bien, mais que l’État partie examinera les recommandations faites dans les négociations avec le promoteur.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.34
Paysage minier des Cornouailles et de l’ouest du Devon (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord) (C 1215)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B ;
  2. Rappelant les décisions 36 COM 7B.94 et 37 COM 7B.89, adoptées à sa 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) et 37e (Phnom Penh, 2013) sessions respectivement,
  3. Note les informations fournies par l’État partie en janvier 2014 ;
  4. Prend note des recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM sur le site en octobre 2013 et demande à l’État partie d’accorder la priorité la plus élevée à la mise en œuvre de ses recommandations ;
  5. Exprime ses préoccupations quant aux récentes inondations dans le bien, causées par de fortes intempéries, et note également l’engagement de l’État partie pour réparer les dommages qui en ont résulté ;
  6. Encourage l’État partie, le Conseil de partenariat pour le bien du patrimoine mondial de Cornouailles et l’ouest du Devon, le Bureau de gestion du bien du patrimoine mondial de Cornouailles et l’ouest du Devon, et les trois Conseils locaux, qui constituent les principales agences du système de gestion du bien en série, d’élaborer l’évaluation nécessaire et les mécanismes de contrôle des propositions d’aménagement à grande échelle ;
  7. Note en outre que les activités minières à South Crofty ne devraient très probablement pas avancer pendant un certain temps et engage l’État partie à demander une révision de la conception de l’ensemble des bâtiments, sur la base d’une évaluation l’impact sur le patrimoine (EIP), conformément aux orientations de l’ICOMOS sur les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial, et en tenant compte des attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE), avec une attention particulière accordée aux vues sur les attributs et à leurs relations entre eux ;
  8. Regrette vivement que l’État partie ne se soit pas conformé aux demandes formulées dans les décisions 36 COM 7B.94 et 37 COM 7B.89 d’arrêter le projet d’aménagement d’un supermarché dans le port de Hayle, et appelle l’État partie à trouver des options mieux adaptées favorisant la régénération du patrimoine pour tout développement qui pourrait être proposé à l’avenir dans le port de Hayle  ;
  9. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif ICOMOS/ICCROM sur le bien afin d’évaluer l’étendue des impacts sur la Valeur universelle exceptionnelle du bien résultant de la mise en œuvre du projet de supermarché à Hayle Harbour, et afin d’identifier les actions possibles pour remédier à ces impacts et/ou les atténuer ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, incluant un résumé exécutif d’une page, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Projet de décision:   38 COM 7B.34

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B;

2.  Rappelant les décisions 36 COM 7B.94 et 37 COM 7B.89, adoptées à sa 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) et 37e (Phnom Penh, 2013) sessions respectivement,

3.  Note les informations fournies par l’État partie en janvier 2014;

4.  Prend note des recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM sur le site en octobre 2013 et demande à l’État partie d’accorder la priorité la plus élevée à la mise en œuvre de ses recommandations ;

5.  Exprime ses préoccupations quant aux récentes inondations dans le bien, causées par de fortes intempéries, et note également l’engagement de l’État partie pour réparer les dommages qui en ont résulté ;

6.  Encourage l’État partie, le Conseil de partenariat pour le bien du patrimoine mondial de Cornouailles et l’ouest du Devon, le Bureau de gestion du bien du patrimoine mondial de Cornouailles et l’ouest du Devon, et les trois Conseils locaux, qui constituent les principales agences du système de gestion du bien en série, d’élaborer l’évaluation nécessaire et les mécanismes de contrôle des propositions d’aménagement à grande échelle ;

7.  Note en outre que les activités minières à South Crofty ne devraient très probablement pas avancer pendant un certain temps et engage l’État partie à demander une révision de la conception de l’ensemble des bâtiments, sur la base d’une évaluation l’impact sur le patrimoine (EIP), conformément aux orientations de l’ICOMOS sur les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial, et en tenant compte des attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE), avec une attention particulière accordée aux vues sur les attributs et à leurs relations entre eux ;

8.  Regrette vivement que l’État partie ne se soit pas conformé aux demandes formulées dans les décisions 36 COM 7B.94 et 37 COM 7B.89 d’arrêter le projet d’aménagement d’un supermarché dans le port de Hayle, et réitère sa demande urgente à l’État partie d’arrêter immédiatement ce projet et de trouver une option de régénération axée sur le patrimoine qui soit plus appropriée ;

9.  Considère que la mise en œuvre du projet de supermarché dans le port de Hayle constitue une menace pour la VUE du bien et que le bien est en péril conformément au chapitre IV.B des Orientations, et décide d’inscrire le Paysage minier des Cornouailles et de l’ouest du Devon (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;

10.  Demande également à l’État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d’élaborer des mesures correctives et un calendrier pour leur mise en œuvre, avec une proposition d’Etat de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015;

11.  Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, incluant un résumé exécutif d’une page, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

Année du rapport : 2014
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
Date d'inscription : 2006
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2014) .pdf
arrow_circle_right 38COM (2014)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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