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Baie d’Ha Long – archipel de Cat Ba

Viet Nam
Facteurs affectant le bien en 1999*
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures de transport maritime
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Nouveau port devant être construit dans la baie
  • Licence pour un vaste hôtel flottant sur le site 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1999
Demandes approuvées : 3 (de 1996-1998)
Montant total approuvé : 53 107 dollars E.U.
1998 Geomorphology Study of the Ha Long Bay World Heritage ... (Approuvé)   8 857 dollars E.U.
1997 Support to the Management Department of Ha Long Bay, ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1996 Management Planning for Sustainable Tourism at Ha Long ... (Approuvé)   24 250 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 1999**
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 1999

Résumé des précédentes délibérations : A sa vingt-deuxième session ordinaire (juin 1998), le Bureau avait noté que l'étude du gouvernement vietnamien et de la JICA sur la gestion de l'environnement de la Baie d'Ha-Long avait débuté en février 1998 et devait être achevée en octobre 1999. Le Bureau a été informé de l'accord de prêt signé en mars 1998 par le gouvernement vietnamien et l'OECF, Japon, pour la construction du pont de Bai Chay qui doit relier la plage de Bai Chay à la ville d'Ha-Long en surplombant la baie de Bai Chay. L'accord prévoyait une étude de faisabilité ainsi qu'une étude d'impact environnemental du projet de construction du pont. A sa vingt-deuxième session extraordinaire (novembre 1998), le Bureau a noté que l’Etat partie avait fourni au Centre plusieurs documents concernant l'étude des impacts des différents projets de construction proposés pour l'aménagement de zones marines et côtières dans le voisinage de la Baie d'Ha-Long. Le Bureau a engagé le Centre et l'UICN à entreprendre une étude approfondie des informations fournies par l’Etat partie et provenant d'études et de conférences en cours ou projetées et financées par des donateurs et de présenter un rapport sur l’état de conservation de la Baie d'Ha-Long à la vingt-troisième session du Comité en 1999. L'observateur du Viet Nam a informé la vingt-deuxième session du Comité (Kyoto, 1998) que son gouvernement considère que la préservation et la conservation de ce site du patrimoine mondial doivent se poursuivre en harmonie avec le développement socio-économique de la région. Il a fait remarquer que les premiers résultats de l'étude de gestion de l'environnement réalisée par la JICA ne signalaient pas d'impacts écologiques sérieux aux alentours du site du patrimoine mondial et que les résultats définitifs allaient sans doute donner une image plus claire.

Nouvelles informations : L'UICN-Viet Nam et le Centre ont participé à un séminaire organisé par le ministère de la Planification et de l'Investissement et le Bureau de la Banque mondiale au Viet Nam, à Hanoï et à Ha-Long, Viet Nam, du 6 au 8 avril 1999. Ce séminaire était organisé avec la coopération des gouvernements provinciaux d'Haiphong et Quang Ninh. Il a passé en revue les solutions possibles pour le développement d'ensemble de la zone côtière d'Haiphong­Quang Ninh qui comprend la baie d'Ha-Long, bien du patrimoine mondial. Le séminaire comprenait une visite de ce site pour tous les participants, y compris des représentants d'organismes bilatéraux et multilatéraux de donateurs. La visite sur le terrain a contribué à une meilleure prise de conscience de l'importance de la conservation de ce site sur le plan international et elle a attiré l'attention des donateurs sur la nécessité de traiter un certain nombre de menaces potentielles à l'intégrité du site qui sont dues au développement socio-économique rapide de la région environnante.

Des représentants du gouvernement vietnamien, dont ceux des deux gouvernements provinciaux, se sont engagés en faveur du développement d'ensemble de la zone côtière d'Haiphong-Quang Ninh. Ils se sont montrés prêts à protéger et gérer l'environnement de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long conformément aux normes et critères internationaux. Les villes d'Ha-Long, Haiphong et Quang-Ninh forment le plus important triangle de croissance du nord du Viet Nam. Le développement de la région est influencé par l'afflux de population en Chine du Sud pour qui la Baie d'Ha-Long devient une importante destination touristique. La zone côtière de Quang-Ninh-Haiphong devrait subir une croissance rapide du développement de son infrastructure, en particulier dans les secteurs des transports, du trafic maritime, de l'exploitation des mines de charbon et du tourisme. Les aspects essentiels du développement qui auront des conséquences préjudiciables sur la gestion future de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long et les moyens possibles de les limiter sont les suivants :

  • Chargement de charbon et transport. Les activités de chargement du charbon ont été récemment transférées de la Baie d'Ha-Long à Cam Pha – Mong Duong. Des péniches continuent à transporter le charbon jusqu'aux navires qui attendent dans les eaux intérieures de la Baie d'Ha-Long, bien que la plupart ne pénètrent pas dans la zone de patrimoine mondial. Il est possible que la construction du port de Cailan et l'amélioration des routes et des voies ferrées permettent de transférer les activités de chargement du charbon et de transport vers des installations entièrement basées sur la terre ferme
  • La pêche est très importante dans la Baie d'Ha-Long et certaines communautés de pêcheurs vivent dans des "villages flottants" à l'intérieur même de la zone de patrimoine mondial. Il faut étudier le rôle de ces "villageois" dans la gestion du site, en particulier pour la garde et la surveillance et les activités de nettoyage de l'environnement dans la Baie, y compris à certains endroits à l'intérieur de la zone de patrimoine mondial.
  • En raison de la présence de calcaire, d'argile et d'autres matériaux de construction, des industries de fabrication de ciment et de brique ont été créées dans des zones côtières à proximité de la Baie d'Ha-Long, ce qui entraîne des impacts potentiels de pollution de l'air, de fuites et de sédimentation. les activités industrielles dans la totalité de la zone côtière de Quang Ninh-Haiphong pourraient avoir des effets préjudiciables sur la gestion de l'environnement de la Baie d'Ha-Long et la zone de patrimoine mondial.
  • Le développement urbain de la ville d'Ha-Long a des effets nuisibles sur les eaux de la Baie d'Ha-Long causés par les égouts, les ordures et la mise en valeur des terres. Le développement de la ville d'Ha-Long en tant que "ville verte" est d'une importance essentielle pour la conservation à long terme de la Baie d'Ha-Long et de la zone de patrimoine mondial.
  • Des ports en eaux profondes sont prévus pour Cailan et Cua Ong. Le développement des ports développera le trafic maritime et donc le risque de dommages écologiques. L'installation actuelle de Cailan est assez petite et d'une capacité de 500 000 tonnes par an. La Banque mondiale estime que le port a pu traiter au total environ 400 000 tonnes pour l'année 1998. L'étude de faisabilité concernant le port de Cailan prévoit une demande qui atteindrait 2,7 millions de tonnes en l'an 2000, capacité comprenant les trois mouillages prévus à la phase 1 de l'expansion du port de Cailan. Toutefois, cette estimation de l'augmentation de la demande est basée sur l'ensemble de la croissance prévue pour tous les services portuaires jusqu'en 2010. La crise économique qui a touché les économies du Sud-Est asiatique après 1997 fait douter sérieusement de ces prévisions. Durant le séminaire de la Banque mondiale et du ministère de la Planification, les gouvernements vietnamien et japonais ont indiqué que les futurs plans d'expansion de la capacité du port de Cailan seraient basés sur des examens réguliers des prévisions de croissance de la demande totale. Cette approche prudente devrait être appuyée pour toute expansion de la capacité du port de Cailan après la phase 1.
  • Le développement de Cailan et d'autres ports en eaux profondes dans le nord du Viet Nam doit être considéré comme complémentaire aux efforts menés parallèlement pour restaurer le port d'Haiphong qui est le second port du Viet Nam. Les opérations de dragage pour augmenter le tonnage des navires qui pénètrent dans le port devraient être concentrés sur le port d'Haiphong. S'agissant du développement du port de Cailan, il faudrait éviter les opérations de dragage et les interdire totalement dans la zone de patrimoine mondial.
  • Le développement du tourisme à l'intérieur de la zone de patrimoine mondial doit être coordonné avec la stratégie de développement touristique pour la zone côtière de Quang Ninh-Haiphong. Des éclairages colorés et des passerelles dans l'une des grottes de la zone de patrimoine mondial peuvent se justifier étant donné l'intérêt qu'elles présentent pour le nombre croissant de visiteurs nationaux et locaux ainsi que chinois. Toutefois, les responsables de la gestion du site doivent se garder d'adopter la même stratégie pour mettre en valeur toutes les autres grottes car d'autres visiteurs internationaux pourraient préférer que les grottes restent plus "naturelles". On estime que la zone de patrimoine mondial comprend une centaine de grottes et il n'est peut-être pas nécessaire d'ouvrir la majorité de ces grottes aux visiteurs. Une étude de toutes les grottes de la zone de patrimoine mondial et le développement d'une stratégie en vue de leur utilisation comme ressources scientifiques aussi bien que touristiques pour la gestion de la zone de patrimoine mondial semblent être des priorités urgentes.

La clé d'une limitation effective de toutes les menaces potentielles qui pèsent sur la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long est un organisme de gestion totalement professionnel et doté de ressources. En dehors des postes de cadres comme celui du directeur, le personnel du département de gestion de la Baie d'Ha-Long n'a ni l'autorité suffisante ni le statut adéquat pour lutter contre les menaces de pressions causées par un développement économique. La gestion efficace des transports maritimes et du tourisme réduirait sensiblement les menaces potentielles sur le site du patrimoine mondial. De même, le développement durable à l'intérieur de la zone de patrimoine mondial et son interprétation ainsi que les dispositions de gestion qui profiteraient aux visiteurs exigent un personnel spécialisé. Actuellement, le département de gestion de la Baie d'Ha-Long ne peut pas traiter l'ensemble de la série grandissante de problèmes et de questions qui exige son attention. Quand on compare le mandat, les tâches et les questions d'organisation qu'exige la gestion du site du patrimoine mondial avec la structure actuelle du département de gestion, il est clair que le département n'a ni les ressources ni le statut adéquat pour se développer de manière stratégique. L'UICN-Viet Nam a préparé une proposition de projet pour améliorer la capacité du département de gestion et il recherche actuellement des sources possibles de financement. Plusieurs initiatives récentes visant à guider le développer et à contrôler la pollution dans la Baie d'Ha-Long pourraient également être étendues de manière à renforcer la gestion de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha­Long.

  • Le gouvernement vietnamien et l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont commandé une étude environnementale d'ensemble du site du patrimoine mondial et de la zone côtière adjacente à la ville d'Ha-Long. L'étude va passer en revue toute une série de sources de pollutions et d'indicateurs. Les résultats préliminaires de cette étude ont été présentés au séminaire d'avril 1999. Cela vaut la peine de considérer s'il serait possible d'ajouter à cette étude une seconde phase au cours de laquelle ont définirait les critères et normes de la gestion environnementale de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha­Long et l'on déterminerait la possibilité d'un suivi.
  • Le projet "Renforcement des capacités pour la gestion de l'environnement au Viet Nam" met au point une base de données à partir d'un système d'informations géographiques (SIG) pour la province de Quang Ninh, où se trouve le site du patrimoine mondial. La gestion efficace de l'environnement de la Baie d'Ha-Long dans l'avenir exige toutefois des recherches et des études complémentaires dans un certain nombre de domaines, en particulier la biodiversité, la morphologie des grottes, les taux de fréquentation des visiteurs et leurs destinations, le rôle des pêcheurs habitant les villages flottants de la Baie d'Ha-Long dans la gestion de l'environnement, et l'impact social du développement.
  • L'UICN-Viet Nam a reçu un financement de l'ambassade des Pays-Bas pour établir une liste récapitulative de plantes sélectionnées de la Baie d'Ha-Long ; elle figurera dans une brochure pour les visiteurs qui pourra être utilisée sensibiliser le public à la nécessité de préserver la biodiversité du site du patrimoine mondial.
Action requise

Le Bureau pourrait souhaiter accueillir avec satisfaction l'expression de l'engagement et de la bonne volonté des gouvernements national et provincial en ce qui concerne la gestion de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long, conformément aux normes et critères internationaux appropriés à une zone protégée côtière et marine située dans une région de développement économique intense. Le Bureau pourrait souhaiter reconnaître les efforts de la Banque mondiale et de l’Etat partie qui placent la conservation de la zone de patrimoine mondial au centre de leurs efforts de gestion de l'environnement et de conservation de la nature dans le développement d'ensemble de la zone côtière de Quang Ninh-Haiphong. Le Bureau pourrait inviter le gouvernement vietnamien à envisager d'améliorer le profil, la situation et la capacité du département de gestion de la Baie d'Ha-Long afin qu'il puisse totalement remplir ses responsabilités de gestion efficace de la zone de patrimoine mondial. Le Bureau pourrait demander au Centre et à l'Etat partie de collaborer à la mise au point d'une liste de projets d'importance critique essentiels pour le renforcement des capacités du département de gestion de la Baie d'Ha-Long et pour l'établissement de critères et de normes internationalement acceptables pour le contrôle de l'environnement de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long. Cette liste de projets, si elle est approuvée par le Comité à sa vingt-troisième session, pourrait servir de base de négociations entre l’Etat partie et des donateurs appropriés pour défendre la conservation de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1999

Résumé des précédents débats :

Vingt-deuxième session du Comité – paragraphe VII.27.

Vingt-troisième session ordinaire du Bureau – paragraphe IV.45.

 

Nouvelles informations : Depuis la clôture de la vingt-troisième session du Bureau en juillet 1999, les autorités vietnamiennes, par lettre du 18 août 1999, ont transmis la documentation suivante au Centre :

·        Deux volumes de l’EIE du Projet de construction du pont de Bai Chay qui a reçu l’approbation du ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement (MOSTE) du Viet Nam ;

·        Un projet de rapport sur l’étude intitulée « La gestion de l'environnement pour le projet de la Baie d'Ha-Long » préparée en commun par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), le MOSTE et le gouvernement de la province de Quang Ninh.

Ces volumineux rapports ont été transmis à l’UICN pour étude. De plus, le gouvernement vietnamien a proposé une nouvelle inscription de la Baie d'Ha-Long sous le critère de patrimoine naturel (i). Cette nouvelle proposition d'inscription sera évaluée par l’UICN en l’an 2000 et un rapport sera présenté à la vingt-quatrième session ordinaire du Bureau au second semestre de l’an 2000.

Le Bureau de la Banque mondiale au Viet Nam a répondu aux observations et recommandations de la vingt-troisième session ordinaire du Bureau par lettre datée du 19 août 1999. Il indique qu’il compte mettre en œuvre un programme plus important de prêts pour l’aménagement d’Haiphong – Ha-Long au cours des années à venir, conformément à la Stratégie d’assistance aux pays adoptée par la Banque.

La lettre de la Banque, ainsi que le rapport de l’UICN soulignent la coopération Banque mondiale/UICN dans la préparation d’un projet de subvention du Bloc B du FEM, en vue de mettre au point un programme de gestion marine pour le nord de l’archipel du Tonkin, qui comprend la Baie d'Ha-Long. L’UICN au Viet Nam a recruté un officier de marine de l’une des institutions locales pour aider au développement de cette proposition. Le projet va mettre en œuvre un programme de gestion intégrée pour l’archipel, qui jettera les bases d’un programme type gestion intégrée (ICM) pour la région. Ce projet, selon la lettre du Bureau de la Banque au Viet Nam, prévoira  la mise au point pilote de méthodes de réduction des polluants apportés dans l’archipel par l’agriculture, l’exploitation forestière et les activités industrielles et de développement urbain dans les provinces d’Haiphong et Quang Ninh. L’UICN a informé le Centre qu’Environment Australia et l’ambassade néerlandaise à Hanoï ont également été contactées pour fournir un appui à ce projet. L’ambassade a également été consultée pour appuyer d’autres projets, notamment renforcer la capacité du département de gestion de la Baie d'Ha-Long. Tous deux ont manifesté en principe leur intérêt pour fournir un appui aux deux projets, à condition que la demande provienne directement du gouvernement vietnamien. Le Bureau de la Banque mondiale au Viet Nam s’est engagé à « appuyer et coordonner les activités concernant le développement et la conservation réalisées par l’UNESCO ainsi que par d’autres bailleurs de fonds dans l’aire de patrimoine mondial » (texte de la lettre du 19 août 1999 adressée au Centre par le Bureau de la Banque mondiale à Hanoï, Viet Nam). L’ouverture d’un nouveau Bureau de l’UNESCO à Hanoï, Viet Nam, en septembre 1999, va encore faciliter la coordination des activités dans l’aire de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long, ainsi que la collecte des informations pour faire rapport aux sessions du Bureau et du Comité.

Décisions adoptées par le Comité en 1999
23 BUR IV.B.45
Baie d'Ha-Long (Viet Nam)

A sa vingt-deuxième session, le Bureau avait noté que l'étude du gouvernement vietnamien et de la JICA sur la gestion de l'environnement de la Baie d'Ha-Long avait débuté en février 1998 et devait être achevée en octobre 1999. Le Bureau a été informé de l'accord de prêt signé en mars 1998 par le gouvernement vietnamien et l'OECF, Japon, pour la construction du pont de Bai Chay qui doit relier la plage de Bai Chay à la ville d'Ha-Long en surplombant la baie de Bai Chay. L'accord prévoyait une étude de faisabilité ainsi qu'une étude d'impact environnemental du projet de construction du pont. A sa vingt-deuxième session extraordinaire, le Bureau a noté que l’État partie avait fourni au Centre plusieurs documents concernant l'étude des impacts des différents projets de construction proposés pour l'aménagement de zones marines et côtières dans le voisinage de la Baie d'Ha-Long. Le Bureau a engagé le Centre et l'UICN à entreprendre une étude approfondie des informations fournies par l’État partie et provenant d'études et de conférences en cours ou projetées et financées par des donateurs. L'observateur du Viet Nam a informé la vingt-deuxième session du Comité (Kyoto, 1998) que son gouvernement considère que la préservation et la conservation de ce site du patrimoine mondial doivent se poursuivre en harmonie avec le développement socio-économique de la région. Il a fait remarquer que les premiers résultats de l'étude de gestion de l'environnement réalisée par la JICA ne signalaient pas d'impacts écologiques sérieux aux alentours du site du patrimoine mondial et que les résultats définitifs allaient sans doute donner une image plus claire.

Le Bureau a été informé que l’UICN-Viet Nam et le Centre ont participé à un séminaire organisé par le Ministère de la Planification et de l'Investissement (MPI) et le Bureau de la Banque mondiale au Viet Nam, à Hanoï et à Ha-Long, Viet Nam, du 6 au 8 avril 1999. Ce séminaire était organisé avec la coopération des gouvernements provinciaux d'Haiphong et Quang Ninh. Il a passé en revue les solutions possibles pour le développement d'ensemble de la zone côtière d'Haiphong-Quang Ninh qui comprend la baie d'Ha-Long, bien du patrimoine mondial. Le séminaire comprenait une visite de ce site pour tous les participants, y compris des représentants d'organismes bilatéraux et multilatéraux de donateurs. La visite sur le terrain a contribué à une meilleure prise de conscience de l'importance de la conservation de ce site sur le plan international et elle a attiré l'attention des donateurs sur la nécessité de traiter un certain nombre de menaces potentielles à l'intégrité du site qui sont dues au développement socio-économique rapide de la région environnante.

Des représentants du gouvernement vietnamien, dont ceux des deux gouvernements provinciaux, se sont engagés en faveur du développement d'ensemble de la zone côtière d'Haiphong-Quang Ninh. Ils se sont montrés prêts à protéger et gérer l'environnement de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long conformément aux normes et critères internationaux. Les villes d'Ha-Long, Haiphong et Hanoï forment le plus important triangle de croissance du nord du Viet Nam. Le développement de la région est influencé par l'afflux de population en Chine du Sud pour qui la Baie d'Ha-Long devient une importante destination touristique. La zone côtière de Quang-Ninh-Haiphong devrait subir une croissance rapide du développement de son infrastructure, en particulier dans les secteurs des transports, du trafic maritime, de l'exploitation des mines de charbon et du tourisme. Les aspects essentiels du développement qui auront des conséquences préjudiciables sur la gestion future de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long et les moyens possibles de les limiter sont les suivants :

(a) Chargement de charbon et transport ;

(b) Les communautés de pêcheurs vivant dans des "villages flottants" à l'intérieur même de la zone de patrimoine mondial ;

(c) Des usines de fabrication de brique ont été créées dans des zones côtières à proximité de la Baie d'Ha-Long, ce qui entraîne des impacts potentiels ;

(d) Les aménagements urbains de la ville d’Ha-Long ont des impacts sur les eaux de la Baie d’Ha-Long ;

(e) Des ports en eau profonde sont prévus pour Cai Lan et Cua Ong. Le développement portuaire augmentera le trafic maritime et donc le risque de dommages écologiques ;

(f) Le développement de Cailan et d'autres ports en eaux profondes dans le nord du Viet Nam doit être considéré comme complémentaire aux efforts menés parallèlement pour restaurer le port d'Haiphong qui est le second port du Viet Nam. S'agissant du développement du port de Cailan, les opérations de dragage devraient être évitées et totalement interdites dans la zone de patrimoine mondial.

(g) Le développement du tourisme à l'intérieur de la zone de patrimoine mondial doit être coordonné avec la stratégie de développement touristique pour la zone côtière de Quang Ninh-Haiphong.

La clé d'une limitation effective de toutes les menaces potentielles qui pèsent sur la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long est un organisme de gestion totalement professionnel et doté de ressources. La gestion efficace des transports maritimes et du tourisme réduirait sensiblement les menaces potentielles sur le site du patrimoine mondial. Quand on compare le mandat, les tâches et les questions d'organisation qu'exige la gestion du site du patrimoine mondial avec la structure actuelle du département de gestion, il est clair que le département n'a ni les ressources ni le statut adéquat pour se développer de manière stratégique. L'UICN-Viet Nam a préparé une proposition de projet pour améliorer la capacité du département de gestion et il recherche actuellement des sources possibles de financement. Plusieurs initiatives récentes visant à guider le développer et à contrôler la pollution dans la Baie d'Ha-Long pourraient également être étendues de manière à renforcer la gestion de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long.

(a) Le gouvernement vietnamien et l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont commandé une étude environnementale d'ensemble du site du patrimoine mondial et de la zone côtière adjacente à la ville d'Ha-Long. L'étude va passer en revue toute une série de sources de pollutions et d'indicateurs et doit s'achever en octobre 1999. Cela vaut la peine de considérer s'il serait possible d'ajouter à cette étude une seconde phase au cours de laquelle ont définirait les critères et normes de la gestion environnementale de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long et l'on déterminerait la possibilité d'un suivi.

(b) Le projet "Renforcement des capacités pour la gestion de l'environnement au Viet Nam" met au point une base de données à partir d'un système d'informations géographiques (SIG) pour la province de Quang Ninh, où se trouve le site du patrimoine mondial. La gestion efficace de l'environnement de la Baie d'Ha-Long dans l'avenir exige toutefois des recherches et des études complémentaires dans un certain nombre de domaines, en particulier la biodiversité, la morphologie des grottes, les taux de fréquentation des visiteurs et leurs destinations, le rôle des pêcheurs habitant les villages flottants de la Baie d'Ha-Long dans la gestion de l'environnement, et l'impact social du développement.

(c) L'UICN-Viet Nam a reçu un financement de l'ambassade des Pays-Bas pour établir une liste récapitulative de plantes sélectionnées de la Baie d'Ha-Long ; elle figurera dans une brochure pour les visiteurs qui pourra être utilisée sensibiliser le public à la nécessité de préserver la biodiversité du site du patrimoine mondial.

Le Bureau a également été informé que le Centre a reçu de la Commission nationale vietnamienne pour l’UNESCO une étude d'impact environnemental très détaillée (EIA) pour le projet d'expansion du port de Cailan, qui sera étudiée par le Centre et l'UICN.

L'UICN a fait remarquer un certain nombre de menaces sur le site, y compris l'augmentation du tourisme ; l'infrastructure mise en place susceptible d'avoir un effet préjudiciable sur le site ; les opérations de chargement de charbon dans les eaux côtières de la baie ; l'importance de la présence de pêcheurs dans la baie ; et le développement urbain et industriel. L'UICN a souligné la nécessité de stratégies de gestion efficaces, en particulier en ce qui concerne la pêche et le tourisme et la nécessité de renforcer la capacité du département de gestion de la Baie d'Ha-Long afin d'aider à traiter ces questions de manière stratégique. L'UICN-Viet Nam a proposé une proposition de projet à cet égard.

Le Rappporteur a suggéré que la coordination entre les différentes organismes donateurs et les organisations de conservations actives dans la région de la Baie d'Ha-Long serait souhaitable. Le délégué du Japon a souligné que la responsabilité de la coordination de tous les projets concernant la Baie d'Ha-Long incombait au gouvernement vietnamien.

Le Bureau a accueilli avec satisfaction l'expression de l'engagement et de la bonne volonté des gouvernements national et provincial en ce qui concerne la gestion de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long, conformément aux normes et critères internationaux appropriés à une zone protégée côtière et marine située dans une région de développement économique intense. Le Bureau a rendu hommage aux efforts de la Banque mondiale et de l’État partie qui placent la conservation de la zone de patrimoine mondial au centre de leurs efforts de gestion de l'environnement et de conservation de la nature dans le développement d'ensemble de la zone côtière de Quang Ninh-Haiphong. Le Bureau a invité le gouvernement vietnamien à envisager d'améliorer le profil, la situation et la capacité du département de gestion de la Baie d'Ha-Long afin qu'il puisse totalement remplir ses responsabilités de gestion efficace de la zone de patrimoine mondial. Le Bureau a demandé au Centre, à l’UICN et à l'État partie de collaborer, y compris à la mise au point d'une liste de projets d'importance critique essentiels pour le renforcement des capacités du département de gestion de la Baie d'Ha-Long et pour l'établissement de critères et de normes internationalement acceptables pour le contrôle de l'environnement de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long. Cette liste de projets, si elle est approuvée par le Comité à sa vingt-troisième session, pourrait servir de base de négociations entre l’État partie et des donateurs appropriés pour défendre la conservation de la zone de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long. Par ailleurs, le Bureau a demandé au Centre de prendre contact avec le Bureau de la Banque mondiale à Hanoï et avec les autorités concernées du gouvernement vietnamien pour étudier les possibilités de coordination du travail des nombreuses organisations consacrées au développement et à la conservation qui sont actives dans la région de la Baie d'Ha-Long.

23 COM X.B.28
Rapports sur l’état de conservation de biens naturels dont le Comité a pris note

X.28 Le Comité a pris note des décisions de la vingttroisième session extraordinaire du Bureau telles qu'elles figurent dans le Rapport de la session du Bureau (document de travail WHC-99/CONF.209/6) et incluses en Annexe VIII de ce rapport sur les biens suivants. Des observations complémentaires faites au cours de la session du Comité sont reflétées ci-dessous :

Baie Shark - Australie occidentale (Australie)

Tropiques humides de Queensland (Australie)

Les îles Heard et McDonald (Australie)

Le Délégué de l'Australie a remercié l'UICN du processus consultatif amorcé, qui pourrait servir de modèle à d'autres États parties. Il a aussi informé le Comité que l'aire de protection marine autour de l'Ile Macquarie avait été étendue et qu'elle comprend maintenant 16 millions d'hectares, ce qui en fait la plus grande zone marine sous haute protection du monde.

Forêt Belovezhskaya Pushcha/Bialowieza Belovezhskaya Puscha (Bélarus/Pologne)

Réserve de faune du Dja (Cameroun)

Parc national de Los Katios (Colombie)

Le Délégué de la Colombie a informé le Comité qu'une délégation du ministère de l'Environnement s'était récemment rendue à Los Katios et avait visité des zones dont l'accès n'était pas possible jusque là. Il a souligné que la proposition d'accorder un droit collectif de propriété sur 100.000 hectares concernerait un secteur situé à l'extérieur du Parc, dans la zone tampon. Il a ajouté que son gouvernement serait heureux de recevoir la visite de la mission de suivi sur ce site en l'an 2000. Les autorités colombiennes ont resserré la coopération transfrontalière avec le Parc national de Darien (Panama) et renforcé le système des aires protégées.

Parc national de Morne Trois Pitons (Dominique)

Les Iles Galapagos (Equateur)

L'observateur des États-Unis a souligné le rôle de son gouvernement dans la sauvegarde des îles Galapagos et il a félicité le gouvernement équatorien des progrès réalisés. Il a noté la décision de référence relative à la Loi sur les Galapagos et a demandé si elle était entrée en vigueur, notamment en ce qui concerne la zone de 40 milles marins. Le Secrétariat a informé le Comité que l'on avait signalé quelques menaces de pêche illégale. L'UICN a noté le caractère essentiel de l'application de cette législation novatrice et le fait qu'il fallait rapidement élaborer et mettre en oeuvre une réglementation spécifique. La Déléguée de l'Equateur a fourni des informations provenant du ministère de l'Environnement faisant état de progrès dans le contrôle des espèces introduites et d'une amélioration générale de la conservation de la biodiversité du site. S'agissant du contrôle de la zone de 40 milles marins, elle a déclaré que la loi n'était pas encore entrée en vigueur mais qu'il existait déjà une base sur laquelle fonder la conservation et le contrôle de l'environnement. Elle a remercié le Comité de tous ses efforts de sauvegarde des Galapagos.

Parc national de Kaziranga (Inde)

Parc national de Komodo (Indonésie)

Parc national du Mont Kenya (Kenya)

Parc national de Sagarmatha (Népal)

L'observateur du Népal a exprimé sa gratitude pour l'appui international en faveur de l'important projet touristique mené dans le Parc national de Sagarmatha. L'observateur du Royaume- Uni a noté la caractère novateur du projet.

Te Wahipounamu - Zone sud-ouest de la Nouvelle-Zélande (Nouvelle-Zélande)

Sanctuaire de l'oryx arabe (Oman)

Le Délégué de la Thaïlande a noté les sérieux motifs de préoccupation soulevés par le Bureau concernant la gestion de ce site, vu la diminution du nombre d'oryx arabes et le fait que la délimitation des limites et la planification de la gestion devaient être achevés depuis longtemps. Il a rappelé que le Comité avait inscrit ce site en l'absence d'un texte de loi et d'un plan de gestion en décembre 1994. Il a souligné le rôle des Orientations concernant le retrait des biens. Le Délégué du Bénin a noté que l'on n'avait pas toujours agi avec rigueur dans le passé et qu'un certain nombre de sites n'auraient pas été acceptés s'ils étaient présentés aujourd'hui. S'agissant du retrait, un site serait d'abord mis sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Le Délégué de la Thaïlande a clairement indiqué qu'il n'avait pas proposé le retrait du site de la Liste du patrimoine mondial et qu'il était parfaitement informé des modalités de cette procédure. L'observateur du Royaume-Uni a observé que l'on rencontre des problèmes similaires dans un certain nombre de sites et que le processus de soumission périodique de rapports permettra certainement de traiter ces questions. L'UICN a fait remarquer qu'elle avait signalé à maintes reprises les problèmes que pose ce site. L'IUCN a noté que la législation était inefficace si l'on ne disposait pas de ressources suffisantes pour sa mise en oeuvre. Le Président a rappelé aux membres du Comité que les sites naturels de la Région arabe étaient rares sur la Liste. En conclusion, le Président a remercié le Comité du débat qui avait eu lieu et il a noté qu'il fallait sensibiliser les pays à la Convention du patrimoine mondial et à ses obligations, ainsi qu'aux valeurs à préserver pour les générations futures, en particulier les décideurs. Il a remercié le Délégué de la Thaïlande de sa déclaration et il a engagé le Comité à continuer à réfléchir sur la manière de renforcer la protection des sites du patrimoine mondial.

Parc national de Huascaran (Pérou)

Lac Baïkal (Fédération de Russie)

L'observateur de la Russie a demandé que les informations concernant ce site, fournies durant l'adoption du rapport de la vingt-troisième session extraordinaire du Bureau, soient incluses dans ledit rapport.

Forêt impénétrable de Bwindi (Ouganda)

Ile de Gough (Royaume-Uni)

Zone de conservation de Ngorongoro et Parc national de Serengeti (République-Unie de Tanzanie)

Parc national Canaima (Venezuela)

Baie d'Ha-Long (Viet Nam)

Mosi-oa-Tunya/Victoria Falls (Zambie/Zimbabwe)

Le Bureau pourrait souhaiter adopter le texte suivant et le transmettre au Comité pour qu’il en prenne note :

« Le Bureau exprime sa satisfaction de l’engagement du Bureau de la Banque mondiale à Hanoï, Viet Nam, en vue de coordonner les activités concernant le développement et la conservation dans l’aire de patrimoine mondial de la Baie d’Ha-Long. Le Bureau invite l’Etat partie à profiter de l’intérêt grandissant manifesté par les bailleurs de fonds pour épauler la conservation de l’aire de patrimoine mondial de la Baie d'Ha-Long et mettre en particulier en œuvre des mesures pour améliorer le profil, l’autorité et la capacité du département de gestion de la Baie d'Ha-Long. Ce département détient la majeure partie de la responsabilité de la gestion de l’aire de patrimoine mondial en tant qu’aire marine et côtière protégée située dans une zone de développement économique intensif. Le Bureau invite l’Etat partie à présenter des rapports annuels à la session extraordinaire du Bureau, en soulignant, en particulier, les mesures prises pour renforcer la capacité de gestion du site et contrôler l’environnement de la Baie d'Ha-Long selon les standards et normes reconnus au niveau international et applicables à une aire côtière et marine protégée. »

Année du rapport : 1999
Viet Nam
Date d'inscription : 1994
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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