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Fort de Bahla

Oman
Facteurs affectant le bien en 1995*
  • Activités de gestion
  • Autres menaces :

    Dégradation des structures

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Dégradation des structures;
  • Utilisation de matériaux de construction récents (ciment, ...)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1995
Demandes approuvées : 2 (de 1988-1988)
Montant total approuvé : 57 000 dollars E.U.
1988 Financial contribution to works and training for the ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1988 Mission to evaluate the threats to the integrity of ... (Approuvé)   7 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 1995**

octobre 1988: mission ICOMOS; mars 1994: mission UNESCO Centre du patrimoine mondial; décembre 1994: mission d'expert de l'ICOMOS; mai-juin 1995: mission d'experts

 

Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 1995

A la suite d'informations pouvant laisser craindre que l'authenticité ne soit pas respectée dans les travaux de restauration en cours au Fort de Bahla, les autorités omanaises avaient accepté la proposition du Centre d'envoyer sur place l'expert de l'ICOMOS qui avait procédé à l'évaluation du site en 1988 avant son inscription sur la Liste, afin d'évaluer les méthodes de travail utilisées et faire, le cas échéant, de nouvelles propositions.

Cette mission a été effectuée du 11 au 18 décembre 1994 et l'expert a établi les constatations et recommandations suivantes :

a) Du point de vue de la conservation, la situation du site s'est dégradée et de graves dommages structurels sont à craindre, en particulier l'écroulement du mur du mihrab d'une petite mosquée extra-muros, l'apparition de crevasses dans plusieurs murs, spécialement dans la vieille citadelle, et dans les fondations, les nefs et la terrasse de la Grande Mosquée. Des mesures réparatrices doivent y être prises sans délai.

b) Du point de vue de l'authenticité, les travaux accomplis jusqu'à présent sont bien davantage une rénovation qu'une restauration, et visent en fait à donner au monument l'aspect d'une construction neuve. Les travaux ont été entrepris sans études archéologique, topographique, architecturale et technique préalables. Les matériaux de construction d'origine (briques de terre, mortiers et plâtres) n'ont pas été étudiés ni employés. La pierre a souvent été employée sans justification à la place des briques de terre d'origine, et du ciment a été introduit dans les briques de terre. Ce matériau contenant du ciment (sarooj) a également été très largement employé pour enduire les murs, recouvrant tous les restes d'anciennes maçonneries et donnant aux murs une apparence dure et uniforme, totalement étrangère au caractère ancien du monument.

L'expert de l'ICOMOS a présenté sur place aux autorités omanaises, qui les ont reçues très favorablement, deux séries de recommandations :

I)

a) reprendre et achever des études architecturales des bâtiments,

b) respecter l'authenticité par l'emploi des matériaux et technique d'origine, laisser les enduits anciens aussi souvent que possible et conserver le caractère historique des monuments,

c) reprendre la fabrication des matériaux de construction anciens à partir d'analyses scientifiques en laboratoire de leur composition exacte,

d) réparer les plus graves dommages structurels,

e) respecter certaines priorités dans la restauration, détaillées dans le rapport.

II)

Préparer un plan directeur pour la réhabilitation du Fort de Bahla et de son oasis, avec une structure de coordination des apports nationaux et internationaux.

Le rapport du consultant et tous ces points ont été discutés avec sa participation lors d'une réunion de travail avec l'Ambassadeur, Délégué permanent d'Oman, le 31 janvier. Le rapport du consultant a été officiellement transmis aux autorités nationales le 3 février, en leur proposant de préparer l'envoi sur place d'un expert spécialiste des constructions en terre pour prendre les mesures nécessaires pour que l'authenticité des matériaux et des bâtiments soit respectée dans la poursuite des travaux.

Par lettre du 5 avril, Monsieur l'Ambassadeur, Délégué permanent d'Oman, a confirmé au Centre que les autorités nationales avaient confirmé leur accord pour que cette mission de deux experts soit organisée et financée conjointement au mois de mai 1995, pour déterminer, avec les responsables de la restauration, la nature des matériaux de terre les plus appropriés à la préservation de l'authenticité du monument.

Action requise

Le Bureau soutient les recommandations formulées par la mission d'expert et félicite le Gouvernement omanais de sa réponse positive. Le Bureau invite le Secrétariat à présenter au Comité du patrimoine mondial à sa 19e session un rapport sur la conclusion de la mission d'expert entreprise en mai 1995.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1995

Depuis la 18e session du Comité en décembre 1994, deux missions se sont rendues au Sultanat d'Oman pour le suivi et l'évaluation des travaux de restauration en cours au Fort de Bahia.

La première de ces missions a été effectuée en décembre 1994, et a donné lieu aux observations et recommandations décrites dans un "Rapport d'ensemble" transmis aux autorités nationales après une réunion de travail à la Délégation permanente. Il s'était alors confirmé que les travaux menés depuis deux ans avaient un caractère nettement "rénovateur", risquant de compromettre à jamais l'authenticité de ce monument historique. Une réorientation à la fois conceptuelle et technique a été préconisée par l'expert de l'UNESCO et sa mise en œuvre a commencé dès ce moment.

A la suite de ce rapport, et pour faciliter l'application des recommandations concernant l'emploi des matériaux et des procédés de construction traditionnels - en particulier la fabrication des blocs de terre crue (adobe), la composition et la mise en œuvre des mortiers et des enduits -, les autorités omanaises ont proposé au Centre du patrimoine mondial de partager les coûts d'une seconde mission de deux consultants, dont un spécialiste de la construction en terre internationalement connu du Groupe CRATerre. Cette mission a été effectuée du 27 mai au 11 juin 1995.

Ce spécialiste a ainsi pu donner aux architectes responsables sur place et au personnel de chantier des conseils très précis sur le choix des matériaux, leur préparation et leur mise en œuvre. Conjointement avec les architectes et deux ingénieurs civils mandés par le ministère de la Culture, des solutions ont été trouvées pour la conservation et/ou la restauration de certaines parties très ruinées, dont le mirhab de la petite mosquée extérieure et les pièces de réception de l'ancienne résidence du Gouverneur.

Lors de plusieurs séances de travail tenues avec de hauts responsables du ministère de la Culture, dont le Sous-Secrétaire au Bureau du patrimoine (Heritage Office), des questions cruciales touchant à l'avancement du projet et à sa finalité ont été débattues : exécution de relevés d'architecture par photogrammétrie et de recherches archéologiques, constitution d'une documentation historique, cartographique et iconographique sur Bahia, mise sur pied du projet de réhabilitation et de mise en valeur de l'ensemble formé par le Fort et l'oasis, établissement d'un schéma directeur d'aménagement de l'oasis de Bahla nécessitant la collaboration de plusieurs ministères.

Les responsables omanais ont clairement démontré leur volonté de sauvegarder Bahia selon les normes reconnues par la communauté internationale. Ils ont fait preuve de la plus grande ouverture à l'égard des avis et conseils émis par les consultants. Ils ont émis le vœu que soit poursuivie la collaboration avec l'UNESCO, notamment par l'envoi d'une mission de suivi.

Le rapport technique établi lors de cette seconde mission a été transmis à la Délégation permanente d'Oman le 11 juillet 1995.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 1995

Le Bureau pourrait souhaiter recommander au Comité d'adopter le texte suivant :

"Le Comité remercie les autorités omanaises pour leu active collaboration avec l'UNESCO pour la préservation du Fort de Bahia. Il apprécie tout particulièrement leur volonté de suivre les conseils des experts spécialistes de l'architecture en terre envoyés sur place. Cette démarche lui parait être la seule manière de préserver l'authenticité du monument, à laquelle il convient de continuer d'accorder la plus extrême importance. Il les remercie de l'effort financier consenti pour la sauvegarde de ce patrimoine, et leur demande que la mosquée extérieure et l'ancienne résidence du Gouverneur fassent également l'objet de restaurations conformes aux recommandations internationales en matière de préservation de l'authenticité. Le Comité suggère aux autorités d'Oman qu'une nouvelle mission des deux experts soit organisée en 1996 dans les mêmes conditions de partage des coûts, afin d'évaluer les travaux et l'état de conservation du monument et d'examiner si le retrait du Fort de Bahia de la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait être envisagé dans l'avenir."

Décisions adoptées par le Comité en 1995
19 BUR VI.21
Fort de Bahla (Oman)

Après avoir pris connaissance du rapport du Secrétariat sur les deux missions d'experts organisées avec la coopération des autorités nationales (décembre 1994 et mai-juin 1995), le Bureau remercie les autorités omanaises pour leur active collaboration avec l'UNESCO pour la préservation du Fort de Bahla. Il apprécie tout particulièrement leur volonté de suivre les conseils des experts spécialistes de l'architecture en terre envoyés sur place, ce qui lui paraît également être la seule manière de préserver l'authenticité du monument à laquelle il convient de continuer d'accorder la plus extrême importance. Il les remercie de l'effort financier consenti pour la sauvegarde de ce patrimoine, et souhaite que la mosquée extérieure et l'ancienne résidence du gouverneur fassent également l'objet de restaurations conformes aux recommandations internationales en matière de préservation de l'authenticité.

Le Délégué d'Oman a exprimé sa grande satisfaction pour le résultat des missions d'experts et a vivement remercié le Centre pour son efficacité et son excellente collaboration avec la Délégation et les autorités nationales.

19 COM VII.C.1.29
SOC : Fort de Bahla (Oman)

VII.29 Fort de Bahla (Oman)

Le Comité a été informé que deux missions d'experts se sont rendues sur place depuis la dix-huitième session. La première, qui avait donné lieu à des constatations et recommandations décrites dans un "Rapport d'ensemble" transmis aux autorités nationales avait confirmé que les travaux en cours avaient un caractère nettement "rénovateur" risquant de compromettre à jamais l'authenticité du monument. La seconde qui a été effectuée du 27 mai au 11 juin 1995, avec le concours financier d'Oman, et qui comprenait un spécialiste de l'architecture de terre, a pu donner des conseils précis sur les méthodes et matériaux à retenir et constaté l'implication des autorités nationales pour la sauvegarde de l'authenticité du monument et de bâtiments voisins.

Le Comité a remercié les autorités omanaises pour leur active collaboration avec l'UNESCO pour la préservation du Fort de Bahla. Il a apprécié tout particulièrement leur volonté de suivre les conseils des experts spécialistes de l'architecture en terre envoyés sur place. Cette démarche lui a paru être la seule manière de préserver l'authenticité du monument, à laquelle il convient de continuer d'accorder la plus extrême importance. Il les a remerciées de l'effort financier consenti pour la sauvegarde de ce patrimoine, et leur a recommandé que la mosquée extérieure et l'ancienne résidence du Gouverneur fassent également l'objet de restaurations conformes aux recommandations internationales en matière de préservation de l'authenticité. Le Comité a suggéré aux autorités d'Oman qu'une nouvelle mission des deux experts soit organisée en 1996 dans les mêmes conditions de partage des coûts, afin d'évaluer les travaux et l'état de conservation du monument et d'examiner si le retrait du Fort de Bahla de la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait être envisagé dans l'avenir. Le Comité a demandé au Secrétariat de présenter en conséquence un rapport à sa vingtième session.

Le Secrétariat recommande au Comité de prendre note des informations écrites fournies par le Secrétariat et d'adopter le texte suivant:

"Le Comité remercie les autorités omanaises pour leur active collaboration avec l'UNESCO pour la préservation du Fort de Bahla. Il apprécie tout particulièrement leur volonté de suivre les conseils des experts spécialistes de l'architecture en terre envoyés sur place. Cette démarche lui parait être la seule manière de préserver l'authenticité du monument, à laquelle il convient de continuer d'accorder la plus extrême importance. Il les remercie de l'effort financier consenti pour la sauvegarde de ce patrimoine, et leur recommande que la mosquée extérieure et l'ancienne résidence du Gouverneur fassent également l'objet de restaurations conformes aux recommandations internationales en matière de préservation de l'authenticité. Le Comité suggère aux autorités d'Oman qu'une nouvelle mission des deux experts soit organisée en 1996 dans les mêmes conditions de partage des coûts, afin d'évaluer les travaux et l'état de conservation du monument et d'examiner si le retrait du Fort de Bahla de la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait être envisagé dans l’avenir. Le Comité demande au Secrétariat de présenter en conséquence un nouveau rapport à sa 20ème session. "

Année du rapport : 1995
Oman
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Culturel
Critères : (iv)
Liste en péril (dates) : 1988-2004
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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