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Ensemble architectural, résidentiel et culturel de la famille Radziwill à Nesvizh

Bélarus
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Activités de gestion
  • Destruction délibérée du patrimoine
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 1 (de 2003-2003)
Montant total approuvé : 3 522 dollars E.U.
2003 Organisation of a seminar for the revision of the ... (Approuvé)   3 522 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**

Février 2010: misison conjointe de suivi réactif ICOMOS / Centre du patrimoine mondial

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Depuis sa construction en 1582, l’ensemble du palais de Nesvizh a subi diverses modifications jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il est par conséquent l’expression de différents styles : de la renaissance à l’architecture moderne, en passant par le baroque et le classicisme. Malgré les assurances contraires de l’État partie, depuis juin 2008 des inquiétudes majeures ont été exprimées concernant les différentes approches adoptées pour les travaux effectués sur le site.

À sa 33e session, le Comité du patrimoine mondial a demandé à l’État partie d’inviter sur place une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS afin d’inspecter les travaux en cours, d’étudier les stratégies de conservation adoptées et de faire le point sur l’état de conservation général du bien. Il lui a également demandé de soumettre des détails sur la méthodologie adoptée pour reconstruire la Galerie Est, les types de matériaux spéciaux et les technologies employés pour les travaux de conservation et le degré de conservation, de restauration et de reconstruction visé dans la stratégie adoptée pour le projet. Le 12 octobre 2009, l’État partie a fourni un rapport sur les travaux entrepris dans la Galerie Est.

 

La mission s’est déroulée du 20 au 24 février 2010 et a fait de ses principales observations et recommandations le compte rendu suivant :

 

a) La mission a été informée que des efforts étaient en cours pour renforcer la capacité et les responsabilités des organisations nationales chargées du patrimoine et des spécialistes, en plus d’une augmentation de leurs budgets, des fonds spéciaux de conservation étant alloués en 2010.

b) La mission a noté que l’ensemble du palais s’était sérieusement dégradé pendant la période où il a été utilisé comme sanatorium et que la restauration et la réhabilitation financées par la République du Bélarus constituaient une amélioration significative en ce qui concerne son état de conservation.

c) La mission a également noté que les travaux de réparation des bâtiments étaient effectués avec des matériaux et techniques traditionnels, après des recherches historiques approfondies et une analyse complète de l’état des bâtiments. Les mesures de stabilisation des fondations, des murs et des structures porteurs impliquaient d’indispensables travaux de réhabilitation et de modernisation, et le recours à des travailleurs manuels qualifiés a permis des interventions de conservation/restauration de la qualité voulue. Les plans de reconstruction de grande ampleur de certaines salles se basaient sur des photographies montrant leur état historique tel qu’il a été documenté pour la dernière fois, tandis que la stratégie de restauration de l’extérieur reflète principalement la période du milieu du XVIIIe siècle, époque à laquelle la façade XVIe siècle d’origine (côté cour) a été totalement remodelée.

d) La mission a noté que la Galerie Est avait été démolie et reconstruite pour des raisons structurales, comme il est expliqué dans le rapport d’information présenté par l’État partie le 12 octobre 2009. Le travail initial de reconstruction des murs et voûtes intérieurs a révélé ce qui a été considéré comme des problèmes plus fondamentaux de structure. La Galerie, qui s’est apparemment effondrée pour la première fois en 1755, a été ultérieurement stabilisée par un appareil en métal et un contrefort. Elle a été abattue après plusieurs tentatives pour préserver au moins les murs extérieurs. Après cette démolition qui, dans le principe, est regrettable, la Galerie Est aujourd’hui reconstruite est une reconstruction partielle inévitable de l’ensemble du palais de Nesvizh.

e) En étudiant la méthodologie de reconstruction adoptée, la mission a noté que la reconstruction de la Galerie Est avait été faite avec notamment des briques de récupération provenant de la structure historique démantelée, que la Galerie avait été inspectée avant le démantèlement et reconstruite à la même hauteur et avec le même fenêtrage, en appuyant ses murs sur les fondations, conformément aux normes modernes. En évaluant les types de matériaux et les technologies employés pour les travaux de conservation, la mission a noté que les murs et voûtes intérieurs étaient recouverts d’enduit, avec quelques décorations en stuc sur les élévations de la cour.

f) Sur le plan des principes, la mission fait état de peu de difficultés à approuver les normes et l’approche adoptées pour la reconstruction : certaines parties avaient été réparées et sauvegardées ; des parties manquantes avaient été remplacées ; les ajouts du XXe siècle qui défiguraient l’ensemble avaient été retirés ; et l’état antérieur du bien avait été reconstitué. Au passage, elle a noté cependant que certaines approches des travaux de conservation, restauration et rénovation mélangeaient, dans certains cas, conservation et rénovation.

g) La mission a également noté qu’il conviendrait de rappeler au personnel chargé du bien de la nécessité de maintenir l’équilibre entre réparation et rénovation, lequel doit faire partie de politiques et d’approches clairement définies de la conservation, de la restauration et de la reconstruction dans le plan de gestion. En outre, des projets comme celui-ci devaient être communiqués au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’ICOMOS, conformément au paragraphe 172 des Orientations.

h) Evaluant la stabilité technique des structures, en dehors de l’état de désolation de la petite tour du XIXe siècle dans l’angle nord-est de l’aile de l’arsenal, la mission a constaté que la stabilité de la plupart des structures avait été renforcée et que les parties mises en péril par l’instabilité des fondations avaient été soigneusement inspectées.

i) Evaluant le degré d’avancement du plan de gestion du bien et la révision de la politique de restauration et de reconstruction demandés par le Comité du patrimoine mondial à sa 29e session (Durban, 2005), la mission a noté que le plan de gestion était en accord avec la nouvelle loi de la République du Bélarus sur la protection du patrimoine historique et culturel adoptée le 24 juillet 2006. Toutefois, contrairement à ce qu’avait demandé le Comité, il n’énonce pas de politique de restauration et de reconstruction.

j) La mission a estimé que, compte tenu de l’énormité des tâches de protection et de conservation des monuments et sites biélorusses, le Département de la protection du patrimoine historique et culturel et de la restauration devrait renforcer ses équipes de spécialistes de la conservation, de la restauration et de la documentation.

k) La mission a noté que des propositions étaient en cours de préparation pour installer un système de chauffage dans l’église Corpus Christi et a estimé qu’un plan global de conservation était nécessaire avant d’entreprendre ce travail. Elle a également noté la nécessité d’une plus grande protection de l’environnement urbain de Nesvizh, où les nouveaux bâtiments édifiés au cours des dernières décennies sont de dimensions disproportionnées par rapport à l’environnement bâti et ont un impact négatif sur l’intégrité visuelle du cadre du bien.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives s’inquiètent de la démolition de la Galerie Est pour des raisons structurales, sachant que les détails de ce projet n’ont pas été communiqués au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS conformément aux Orientations, ce qui aurait permis une discussions sur la nécessité ou non de plus amples conseils en matière de génie civil. Ils considèrent néanmoins que les approches adoptées pour sa reconstruction sont adéquates.

Ils notent que la mission est globalement satisfaite des stratégies de restauration adoptées en ce qui concerne les recherches, les matériaux, les techniques et la documentation, mais que la restauration et la rénovation semblent inextricablement imbriquées sans logique claire pour expliquer leurs justifications différentes. Bien qu’un plan de gestion ait été préparé pour le bien et qu’il soit en accord avec la législation nationale, il ne définit pas d’approche claire de la restauration, de la conservation et de la rénovation, contrairement à ce qu’avait demandé le Comité du patrimoine mondial. Une approche claire doit être adoptée avant d’entreprendre tout projet de travaux, comme l’installation d’un chauffage dans l’église Corpus Christi.

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.78
Ensemble architectural, résidentiel et culturel de la famille Radziwill à Nesvizh (Belarus) (C 1196)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,

2. Rappelant sa décision 33 COM 7B.93 adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Prend note des résultats de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS de février 2010;

4. Regrette profondément la démolition de la Galerie Est et sa reconstruction sans avoir au préalable fourni d'informations au Centre du patrimoine mondial pour examen par l'ICOMOS conformément au paragraphe 172 des Orientations;

5. Demande à l'État partie d'actualiser le plan de gestion en définissant clairement les stratégies de conservation, de restauration et de rénovation, en particulier concernant les travaux de réhabilitation et de modernisation;

6. Prie instamment l'État partie de mettre au point une approche globale de la conservation pour la restauration de l'église Corpus Christi et l'installation d'un système de chauffage, notamment les conseils d'experts sur les peintures murales et le chauffage, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l'ICOMOS, avant d'engager toutes dépenses pour les travaux;

7. Encourage l'État partie à étudier la possibilité de rétablir le mobilier d'origine documenté pour l'ancienne résidence des Radziwill, ainsi que les peintures originales de Nesvizh, actuellement conservés par le Musée national des arts, afin de renforcer l'authenticité du bien;

8. Encourage également le Département de la protection du patrimoine historique et culturel et de la restauration à renforcer ses équipes de spécialistes de la conservation, de la restauration et de la documentation compte tenu de l'énormité de la tâche de protection et de conservation des monuments et sites biélorusses;

9. Encourage en outre l'État partie à adopter d'autres mesures en matière d'urbanisme pour protéger le paysage urbain de la ville de Nesvizh, où plusieurs nouveaux bâtiments construits au cours des décennies passées ont un impact sur le centre historique et l'intégrité visuelle du bien;

10. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport sur l'État de conservation du bien, y compris sur tous les points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.

Projet de décision 34 COM 7B.78

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,

2. Rappelant sa décision 33 COM 7B.93 adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Prend note des résultats de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS de février 2010 ;

4. Regrette profondément la démolition de la Galerie Est et sa reconstruction sans avoir au préalable fourni d’informations au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS conformément au paragraphe 172 des Orientations ;

5. Demande à l’État partie d’actualiser le plan de gestion en définissant clairement les stratégies de conservation, de restauration et de rénovation, en particulier concernant les travaux de réhabilitation et de modernisation ;

6. Prie instamment l’État partie de mettre au point une approche globale de la conservation pour la restauration de l’église Corpus Christi et l’installation d’un système de chauffage, notamment les conseils d’experts sur les peintures murales et le chauffage, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS, avant d’engager toutes dépenses pour les travaux ;

7. Encourage l’État partie à étudier la possibilité de rétablir le mobilier d’origine documenté pour l’ancienne résidence des Radziwill, ainsi que les peintures originales de Nesvizh, actuellement conservés par le Musée national des arts, afin de renforcer l’authenticité du bien ;

8. Encourage également le Département de la protection du patrimoine historique et culturel et de la restauration à renforcer ses équipes de spécialistes de la conservation, de la restauration et de la documentation compte tenu de l’énormité de la tâche de protection et de conservation des monuments et sites biélorusses ;

9. Encourage en outre l’État partie à adopter d’autres mesures en matière d’urbanisme pour protéger le paysage urbain de la ville de Nesvizh, où plusieurs nouveaux bâtiments construits au cours des décennies passées ont un impact sur le centre historique et l’intégrité visuelle du bien ;

10. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport sur l’état de conservation du bien, y compris sur tous les points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.

 

Année du rapport : 2010
Bélarus
Date d'inscription : 2005
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(vi)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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