Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

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Forêts humides Gondwana de l’Australie

Australie
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Incendies (d’origine naturelle)
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Infrastructures de transport de surface (projet de téléphérique) (problème résolu)
  • Incendies sans précédent qui ont touché plus de la moitié du bien
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Néant

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Néant

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

L'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 1er décembre 2022, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/368/documents/ et rend compte de ce qui suit :

  • Suite aux feux de brousse sans précédent de 2019–2020, certaines zones du bien et espèces animales et végétales particulières semblent bien se remettre, tandis que d’autres secteurs ont subi des dégâts écologiques élevés, voire catastrophiques, dus aux incendies ;
  • Un dispositif de surveillance a été mis en place pour assurer le suivi de la santé et de la récupération des zones et des espèces touchées par les incendies de 2019–2020, dont une nouvelle méthodologie d’évaluation qui intègre l’utilisation de données spatiales de télédétection. Des mesures de surveillance et des études supplémentaires sont requises pour évaluer l’impact du feu et du changement climatique sur les autres espèces ;
  • Des mesures de récupération et des stratégies de gestion adaptative ont été mises en place pour renforcer la résilience du bien contre les catastrophes naturelles à venir. Ces actions sont le fruit d’une étroite collaboration entre les gouvernements fédéraux de la Nouvelle-Galles du Sud (New South Wales - NSW) et du Queensland, en partenariat avec les autres parties prenantes et titulaires de droits que sont les peuples des Premières Nations et les communautés locales. Les communautés des Premières Nations participent à la gestion du feu sur le terrain à travers le brûlage culturel ;
  • Le Plan d’action 2022–2032 pour les espèces menacées qui a été publié, présente une voie de récupération des espèces et des communautés écologiques menacées pour les dix prochaines années, y compris les espèces vivant dans le bien ;
  • Les études sur les effets de la rouille du myrte (Austropuccinia psidii) ont détecté ses symptômes et ses ravages dans tous les sites étudiés des zones du bien touchées par les incendies ;
  • La mise en œuvre des recommandations de la Commission royale concernant les dispositions prises face aux catastrophes naturelles nationales se poursuit, leur état d’avancement étant régulièrement communiqué sur le site Web de l’Agence nationale de gestion des situations d’urgence ;
  • Les inondations du début et du milieu de l’année 2022 sur la côte est de l’Australie, suite aux phénomènes similaires survenus au cours des années passées, ont provoqué de nouveaux glissements de terrain, chutes d’arbres, coulées de débris et de gros dommages répétés des équipements et infrastructures : routes, pistes coupe-feux, ponts, chaussées et sentiers pédestres à travers le bien, particulièrement en Nouvelle-Galles du Sud, ce qui a entraîné la fermeture de tout ou partie du bien pour la sécurité des visiteurs. Les dégâts sont toujours en cours d’évaluation dans les zones les plus reculées. Le lancement de certains des projets de récupération suite aux feux de brousse a aussi été retardé à cause des inondations ;
  • L’Australie a accru son engagement en faveur de l’action face aux changements climatiques et a, entre autres, renforcé ses ambitions climatiques en établissant des objectifs entérinés dans la loi comme contribution déterminée au niveau national plus importante, dans le cadre de l'Accord de Paris, afin de réduire ses émissions de 43% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005 et d’atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050.

Le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l'État partie le 17 mars 2023, pour vérifier l’information reçue d’une tierce partie concernant une licence d'accès à l’eau à des fins d’exploitation minière qui aurait été octroyée pour extraire l’eau des environs du Parc national de Springbrook, une composante du bien, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. L'État partie a répondu le 20 avril 2023 pour faire savoir qu’au terme de la Loi de 1999 sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité (Loi PECB), toute mesure qui aura ou est susceptible d’avoir un impact significatif sur la VUE d’un bien du patrimoine mondial doit être référée au ministre de l’Environnement du Gouvernement fédéral pour décision. L'État partie note qu’à ce stade la proposition de licence d’accès à l’eau à des fins d’exploitation minière n’a pas été référée mais qu’il est très courant pour les promoteurs de projets d’avancer les processus d'approbation au niveau de l’État concerné avant de saisir le Gouvernement fédéral qui avisera le Centre du patrimoine mondial dans la mesure où cette proposition nécessite une évaluation des impacts significatifs potentiels sur la VUE du bien conformément aux Orientations.

L'État partie a envoyé une lettre au Centre du patrimoine mondial le 23 mai 2023 pour lui fournir des mises à jour, dont la publication d’une évaluation révisée de la variabilité climatique des biens du patrimoine mondial en Australie et une « boîte à outils » pour les changements climatiques permettant aux gestionnaires de biens du patrimoine mondial de l’Australie d’entreprendre une planification globale de l’adaptation aux changements climatiques.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

Il convient de saluer les efforts collaboratifs permanents en termes de surveillance post-incendie et de récupération consentis par les Gouvernements fédéraux de NSW et du Queensland et les autres parties prenantes et titulaires de droits à l’instar des peuples des Premières Nations. Toutefois, les impacts sur la VUE du bien suite aux feux de brousse de 2019-20 demeurent extrêmement préoccupants, d’autant plus que le bien contient des écosystèmes sensibles qui ne sont pas adaptés au feu. Il est, certes, encourageant que certaines zones du bien et espèces particulières semblent bien se remettre, mais il est inquiétant que des dégâts écologiques élevés, voire catastrophiques, dus aux incendies aient été observés dans d’autres secteurs du bien.

Il est rappelé qu’il a été demandé à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, une mise à jour du processus d’évaluation des effets des incendies sur la VUE du bien et ses perspectives de récupération. Note a été prise de l’information concernant la récupération des espèces qui contribuent à la VUE du bien, comme le wallaby des rochers à queue en pinceau (Petrogale penicillata), ainsi que des efforts déployés pour comprendre les incidences des feux sur d’autres espèces telles que le chêne de Nightcap (Eidothea hardeniana), et favoriser leur récupération. Il est préoccupant que les symptômes et les dégâts provoqués par la rouille du myrte, plante pathogène à l’origine du grave dépérissement des espèces de la famille des Myrtacées, ont été observés dans tous les sites d’étude du bien ravagés par les incendies.

Reconnaissant que certaines activités de récupération ont été retardées du fait des inondations dans l’ensemble de la région et rappelant les engagements de l'État partie dans sa réponse de gestion immédiate aux feux de brousse, l'État partie devrait être encouragé à prolonger les interventions de gestion pour soutenir la récupération du bien. Ces actions devraient inclure un suivi permanent de la santé et de la récupération en cours des zones et des espèces touchées par les feux, mais aussi de celles qui nécessitent des études supplémentaires afin de bien comprendre les impacts des incendies et du changement climatique, ainsi que des mesures de récupération et des stratégies de gestion adaptative.

Par ailleurs, il est important que les recommandations de la Commission royale en charge des dispositions nationales en matière de catastrophes naturelles soient mises en œuvre afin de renforcer la gestion des situations d’urgence, ainsi que la réduction des risques de catastrophes climatiques et naturelles. Il est apprécié que les enseignements tirés des feux de brousse de 2019–2020, en particulier la gestion culturelle des feux par les communautés des Premières Nations, soient mis à disposition au moyen de rapports et de liens Web de manière à favoriser l'échange de savoir-faire sur les stratégies de gestion du feu pour les autres États parties confrontés à des menaces similaires pour leurs biens du patrimoine mondial, ainsi que la publication de l’évaluation révisée de la variabilité du climat et la boîte à outils sur l’adaptation aux changements climatiques à l’usage des gestionnaires de site.

Le changement climatique étant une menace croissante pour ce bien et d’autres biens du patrimoine mondial en Australie, le Comité devrait saluer les efforts soutenus de l'État partie pour mieux comprendre les changements prévus induits par le changement climatique au regard de la VUE du bien, et demander que les connaissances et la compréhension acquises à travers ces processus servent à orienter les stratégies de gestion adaptative pour renforcer la résilience du bien au climat et aux catastrophes.

Note a été prise de la réponse de l'État partie à l’information d’une tierce partie concernant l'octroi d’une licence d'accès à l'eau à des fins d’exploitation minière pour extraire l’eau des environs du Parc national de Springbrook, et il est recommandé que le Comité demande à l'État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial une fois que le Gouvernement fédéral aura été saisi de la proposition et aura déterminé si l’activité proposée doit faire l’objet d’une nouvelle évaluation d'impact au regard de la VUE du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.79
Forêts humides Gondwana de l’Australie (Australie) (N 368bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.89, adoptée à sa 44esession élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Notant avec satisfaction les efforts collaboratifs soutenus de l'État partie en termes de mesures de surveillance post-incendie et de récupération, exprime sa plus vive préoccupation quant aux effets néfastes des feux de brousse de 2019-20 sur les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, en particulier les espèces qui sont vulnérables aux impacts du feu ;
  4. Rappelant également que l'État partie a apporté une réponse immédiate en matière de gestion suite aux incendies à travers l’évaluation des impacts, la planification et les engagements de financement pour assurer la récupération à long terme, prend acte du fait que certains projets de récupération ont été retardés en raison des récentes inondations dans la région, et encourage l'État partie à poursuivre les interventions de gestion en soutien à la récupération du bien, y compris le suivi de la santé et de la récupération en cours des zones et des espèces, ainsi que les mesures de récupération et les stratégies de gestion adaptative ;
  5. Note avec inquiétude l’impact de la rouille du myrte (Austropuccinia psidii) sur les zones du bien ravagées par les incendies, demande à l'État partie de continuer à en assurer la surveillance pour remédier à ses effets sur la VUE du bien ;
  6. Salue les efforts soutenus de l'État partie pour mieux comprendre les changements prévus induits par le changement climatique au regard de la VUE du bien, demande également à l'État partie de mettre à profit les connaissances et la compréhension acquises grâce à ces processus pour mieux orienter les stratégies de gestion adaptative visant à renforcer la résilience du bien au climat et aux catastrophes ;
  7. Demande en outre à l'État partie de continuer à mettre en œuvre les recommandations de la Commission royale selon les dispositions nationales en matière de catastrophes naturelles afin de renforcer la gestion des situations d’urgence, ainsi que la réduction des risques de catastrophes climatiques et naturelles ; se félicite également du développement d’une méthodologie d’évaluation révisée de la variabilité du climat et d’une boîte à outils sur les changements climatiques pour les biens du patrimoine mondial ;
  8. Salue les efforts de l'État partie pour partager les enseignements tirés avec les autres États parties à la Convention confrontés à des menaces similaires, en favorisant l'échange de connaissances sur les stratégies de gestion du feu dans les biens du patrimoine mondial ;
  9. Prenant également note de l’information selon laquelle le processus d’approbation de l'octroi d’une licence d'accès à l'eau à des fins d’exploitation minière pour extraire l’eau des environs du Parc national de Springbrook n’est pas terminé, demande par ailleurs à l'État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial une fois que le Gouvernement australien aura été saisi de la proposition et déterminé si l’activité proposée fera l’objet d’une nouvelle évaluation d'impact au regard du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Projet de décision : 45 COM 7B.79

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.89, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Notant avec satisfaction les efforts collaboratifs soutenus de l'État partie en termes de mesures de surveillance post-incendie et de récupération, exprime sa plus vive préoccupation quant aux effets néfastes des feux de brousse de 2019-20 sur les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, en particulier les espèces qui sont vulnérables aux impacts du feu ;
  4. Rappelant également que l'État partie a apporté une réponse immédiate en matière de gestion suite aux incendies à travers l’évaluation des impacts, la planification et les engagements de financement pour assurer la récupération à long terme, prend acte du fait que certains projets de récupération ont été retardés en raison des récentes inondations dans la région, et encourage l'État partie à poursuivre les interventions de gestion en soutien à la récupération du bien, y compris le suivi de la santé et de la récupération en cours des zones et des espèces, ainsi que les mesures de récupération et les stratégies de gestion adaptative ;
  5. Note avec inquiétude l’impact de la rouille du myrte (Austropuccinia psidii) sur les zones du bien ravagées par les incendies, demande à l'État partie de continuer à en assurer la surveillance pour remédier à ses effets sur la VUE du bien ;
  6. Salue les efforts soutenus de l'État partie pour mieux comprendre les changements prévus induits par le changement climatique au regard de la VUE du bien, demande également à l'État partie de mettre à profit les connaissances et la compréhension acquises grâce à ces processus pour mieux orienter les stratégies de gestion adaptative visant à renforcer la résilience du bien au climat et aux catastrophes ;
  7. Demande en outre à l'État partie de continuer à mettre en œuvre les recommandations de la Commission royale selon les dispositions nationales en matière de catastrophes naturelles afin de renforcer la gestion des situations d’urgence, ainsi que la réduction des risques de catastrophes climatiques et naturelles ; se félicite également du développement d’une méthodologie d’évaluation révisée de la variabilité du climat et d’une boîte à outils sur les changements climatiques pour les biens du patrimoine mondial ;
  8. Salue les efforts de l'État partie pour partager les enseignements tirés avec les autres États parties à la Convention confrontés à des menaces similaires, en favorisant l'échange de connaissances sur les stratégies de gestion du feu dans les biens du patrimoine mondial ;
  9. Prenant également note de l’information selon laquelle le processus d’approbation de l'octroi d’une licence d'accès à l'eau à des fins d’exploitation minière pour extraire l’eau des environs du Parc national de Springbrook n’est pas terminé, demande par ailleurs à l'État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial une fois que le Gouvernement australien aura été saisi de la proposition et déterminé si l’activité proposée fera l’objet d’une nouvelle évaluation d'impact au regard du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Année du rapport : 2023
Australie
Date d'inscription : 1986
Catégorie : Naturel
Critères : (viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
arrow_circle_right 45COM (2023)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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