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Forêts humides Gondwana de l’Australie

Gondwana Rainforests of Australia

This site, comprising several protected areas, is situated predominantly along the Great Escarpment on Australia’s east coast. The outstanding geological features displayed around shield volcanic craters and the high number of rare and threatened rainforest species are of international significance for science and conservation.

La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0

Forêts humides Gondwana de l’Australie

Ce site, qui comprend plusieurs aires protégées, se trouve principalement le long du Grand Escarpement sur la côte est de l’Australie. Les caractéristiques géologiques exceptionnelles présentes autour des cratères des volcans boucliers et le nombre élevé d’espèces rares et menacées qu’abrite ce site sont d’une importance internationale pour la science et la conservation.

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غابات الأمطار غوندوانا في اوستراليا

إن هذا الموقع الذي يشتمل على عدد من المساحات المحميّة يقع بشكل خاص على طول المنحدر الوعر الكبير عند الساحل الشرقي لأوستراليا. ولسماته الجيولوجية الاستثنائية المتوافرة من حول فوهات البراكين والعدد المتزايد للأجناس النادرة والمهددة التي يضمها هذا الموقع أهمية بالغة دولياً للعلم وصيانة المواقع.

source: UNESCO/CPE
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澳大利亚冈瓦纳雨林

此处遗产由若干保护区组成,雄踞在澳大利亚东海岸的大陡坡附近。盾状火山口群的地质特点和大量珍稀濒危雨林物种使得该保护区在国际上具有很高的科学价值和保护价值。

source: UNESCO/CPE
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Дождевые леса восточного побережья

Этот объект наследия, состоящий из целого ряда парков и резерватов, располагается вдоль обрывов Большого Водораздельного хребта на востоке Австралии. Для мировой науки особое значение имеют геологические объекты вулканического происхождения (например, кратеры давно потухших щитовых вулканов), а также редкие и исчезающие виды животных и растений, которые населяют дождевые леса.

source: UNESCO/CPE
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Bosques lluviosos del Gondwana de Australia

Este sitio comprende varias zonas protegidas y está ubicado principalmente a lo largo de la gran escarpadura de la costa oriental australiana. Las características geológicas excepcionales del entorno de los cráteres volcánicos de tipo escudo y la gran cantidad de especies raras y en peligro de extinción del sitio le confieren una importancia internacional en el campo de la ciencia y la conservación.

source: UNESCO/CPE
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オーストラリアのゴンドワナ雨林

source: NFUAJ

Gondwana-regenwouden van Australië

De regenwouden van Gondwana bestaan uit een aantal beschermde gebieden die voornamelijk liggen in de Great Escarpment aan de Australische oostkust. De regenwouden zijn van internationale betekenis voor de wetenschap en het meer dan waard in stand gehouden te worden. Reden hiervoor zijn de uitzonderlijke geologische kenmerken die te zien zijn rond de schildvulkanische kraters en het hoge aantal zeldzame en bedreigde diersoorten in het gebied. In 1960 werd een begin gemaakt om de regenwouden van Gondwana toegankelijk te maken voor publiek door er een nationaal park van te maken. Tegenwoordig is zo'n 17.000 hectare beschikbaar voor openbare recreatie.

Source : unesco.nl

Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse

Les forêts humides Gondwana de l’Australie sont un bien sériel comprenant les grandes aires de forêt pluviale qui subsistent au sud-est du Queensland et au nord‑est des Nouvelle-Galles du Sud. Elles offrent des exemples éminemment représentatifs des grandes étapes de l’histoire de l’évolution de la Terre et de processus géologiques et biologiques en cours et abritent une diversité biologique exceptionnelle. Cette série de réserves contient une gamme très étendue de communautés et de lignées végétales et animales originaires de Gondwana en des temps très reculés, dont beaucoup n’ont survécu en grande partie ou uniquement dans ces forêts. Les forêts humides Gondwana constituent aussi l’habitat principal de nombreuses espèces menacées de plantes et d’animaux.

Critère (viii) : Les forêts humides Gondwana offrent des exemples remarquables de processus géologiques importants en cours. Lorsque l’Australie s’est séparée de l’Antarctique à la suite de l’éclatement du Gondwana, de nouvelles marges continentales ont pris forme. La marge qui s’est formée le long de la limite orientale de l’Australie se caractérise par un renflement marginal asymétrique parallèle au littoral, dont l’érosion a conduit au développement de la Cordillère australienne et du Grand Escarpement. La marge continentale de l’est de l’Australie a connu une période d’activité volcanique pendant l’ère cénozoïque, alors que la plaque continentale australienne passait au-dessus de l’un des points chauds de la planète. Une succession d’éruptions  volcaniques le long de la côte orientale a abouti à la formation des volcans boucliers Tweed, Focal Peak, Ebor et Barrington. Cette série de volcans est importante car elle permet de dater l’évolution géomorphologique de l’Australie orientale en analysant les liens entre ces vestiges volcaniques et les hauts-plateaux de l’est.

La caldera d’érosion du volcan bouclier Tweed est probablement l’une des calderas d’érosion les mieux préservées du monde, notamment en raison de ses dimensions et de son âge, de la présence d’une massif montagneux central proéminent (mont Wollumbin ou Warning) et de l’érosion du sol de la caldera jusqu’au soubassement rocheux. Les trois étapes de l’érosion d’un volcan bouclier (planèze, résidus et squelette) sont clairement distinguables. Plus au sud, les vestiges du volcan Ebor représentent aussi un exemple exceptionnel d’érosion en cours d’un volcan bouclier.

Critère (ix) : Les forêts humides Gondwana contiennent des exemples remarquables des principales étapes de l’histoire de l’évolution de la Terre, ainsi que de processus évolutifs en cours. Les grandes étapes représentées comprennent l’époque des ptéridophytes du Carbonifère, avec certaines des plus anciennes fougères du monde, et l’époque des conifères du Jurassique, avec l’un des plus importants lieux de survie des Araucarias (les conifères les plus anciens du monde et les plus primitifs au plan phylogénétique). Le bien contient également des vestiges remarquables de l’époque des angiospermes et, notamment, un centre secondaire d’endémisme de plantes à fleurs primitives dont l’origine remonte au Crétacé inférieur, l’assemblage le plus divers de reliques de taxons d’angiospermes correspondant à la période de radiation primaire des dicotylédones du milieu à la fin du Crétacé, une archive unique de l’histoire évolutive des forêts pluviales australiennes représentant l’« âge d’or » du début du Tertiaire, ainsi que des vestiges exceptionnels de la végétation du Miocène qui a précédé les forêts humides tempérées de l’ère moderne en Australie. Le bien abrite aussi un nombre très importants d’espèces d’oiseaux chanteurs, en particuliers des oiseaux-lyres (Menuridae), des atrichornes (Atrichornithidae), des échelets (Climacteridae) et des jardiniers (Ptilonorhynchidae) appartenant à certaines des plus anciennes lignées de passereaux dont l’origine remonte au Crétacé tardif. On trouve encore sur le bien des exemples remarquables d’autres espèces reliques vertébrées et invertébrées appartenant à des lignées anciennes remontant à l’époque de l’éclatement du Gondwana.

La flore et la faune des forêts humides Gondwana offre des exemples remarquables d’évolution en cours, y compris des taxons de plantes et d’animaux montrant des signes d’évolution assez récente. Les forêts pluviales ont été décrites comme « un archipel de refuges, une série d’habitats distinctifs témoignant d’une pause temporaire dans l’évolution climatique et géomorphologique ». La distance entre ces « îlots » de forêt pluviale pose un obstacle à la diffusion du matériel génétique des taxons dont les capacités de dispersion sont réduites et cette contrainte a créé les conditions nécessaires à la poursuite des processus de spéciation.

Critère (x) : Les écosystèmes des forêts humides Gondwana contiennent des habitats naturels importants et significatifs en termes de conservation pour certaines espèces importantes, en particulier celles associées aux forêts humides qui couvraient à une époque une grande partie du continent australien et ne subsistent aujourd’hui que dans de petites zones isolées en archipel, séparées les unes des autres par la végétation sclérophylle et des terres défrichées. Les forêts humides Gondwana sont l’habitat principal de nombreuses espèces de plantes et d’animaux de valeur universelle exceptionnelle, dont plus de 270 espèces menacées ainsi que des taxons reliques et des taxons primitifs.

Pendant plus de 40 millions d’années après l’éclatement du Gondwana, les forêts pluviales ont couvert la plus grande partie de l’Australie. Cependant, ces forêts ont vu leur taille se réduire au fur et à mesure de l’évolution des conditions climatiques et de la dérive du continent vers le nord. Au début de la colonisation européenne, les forêts ne couvraient plus qu’environ 1% de la masse terrestre et se réduisaient à des zones refuges bénéficiant de conditions climatiques adéquates et protégées du feu. Le défrichement des terres à des fins agricoles par les colons européens a contribué à réduire encore les aires de forêts humides et seul un quart des forêts qui existaient en Australie au moment de l’arrivée des Européens subsiste aujourd’hui.

Les forêts humides Gondwana abritent les meilleurs sites, et les plus étendus, d’habitats de forêt pluviale qui subsistent dans la région. Un grand nombre des espèces de flore et de faune rares et menacées sont des espèces spécialisées confrontées à des risques d’extinction particuliers liés à divers facteurs, notamment la rareté de leur habitat de forêt. Les forêts humides Gondwana abritent aussi de vastes zones de végétation diverse, par exemple de nombreux types de bruyères, ainsi que des communautés de plantes propres aux affleurements rocheux, aux bois et aux savanes boisées. Ces communautés sont le lieu d’une grande diversité végétale et animale, ce qui accroît fortement l’intérêt des forêts humides Gondwana en tant qu’habitat d’espèces rares, menacées et endémiques. La dynamique complexe entre forêt pluviale et forêt haute ouverte montre bien en particulier les liens évolutifs et écologiques étroits qui existent entre ces communautés.

De nouvelles espèces continuent à être découvertes à l’intérieur du bien ; on y a redécouvert notamment deux espèces de mammifères considérées auparavant comme disparues : la souris de la rivière Hastings (Pseudomys oralis) et le wallaby de Parma (Macropus parma).

Intégrité

Les forêts humides Gondwana contiennent les vestiges les plus étendus et les plus importants de forêt humide subtropicale et de forêt pluviale tempérée froide de hêtre de l’Antarctique (Nothofagus moorei) du monde, les aires les plus étendues et les plus importantes de forêt pluviale tempérée chaude et l’une des deux grandes aires de forêt humide d’Araucarias qui subsistent en Australie.

La question des dimensions réduites de certaines des composantes du bien et de la distance entre elles aux fins de la conservation et du maintien à long terme des processus biologiques et des valeurs qui ont justifié son inscription a été soulevée. On notera cependant que, les éléments de ce site sériel étant relativement proches les uns des autres et reliés par des couloirs d’habitats semi‑naturels et des zones tampons, des mesures de gestion intensives sont appliquées pour compenser leur faible taille et leur morcèlement, conformément aux plans et politiques de gestion approuvées.

Depuis l’inscription, d’importants éléments ont été ajoutés à la zone protégée, aussi bien en Nouvelle- Galles du Sud qu’au Queensland, dans la région englobant les forêts humides Gondwana. Les zones concernées ont fait l’objet d’une évaluation rigoureuse afin de déterminer l’intérêt de les inclure dans le bien et un élargissement important de ce dernier est prévu, comme l’indique l’extension mentionnée sur la liste provisoire de l’Australie en mai 2010. En ce qui concerne l’évolution en cours, le degré de protection des biens du patrimoine mondial assuré par la législation en vigueur permettra de minimiser les impacts humains directs, en assurant la continuation des processus biologiques naturels.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Le dispositif institutionnel de protection et de gestion des forêts humides Gondwana est solide. Le bien se compose de 41 réserves qui se situent presque toutes à l’intérieur de la zone protégée et sont gérées principalement par le Service des parcs naturels et des réserves du Queensland et le Service national des parcs naturels et des réserves de Nouvelle-Galles du Sud. Les deux états sont dotés d’une législation sur les zones protégées et la faune et la flore autochtone qui assurent la protection des valeurs des forêts humides Gondwana.

En 1993, les gouvernements ont décidé de créer un Comité de coordination regroupant les gestionnaires de ces services présents sur le terrain et des représentants du gouvernement australien, afin de faciliter la gestion coopérative du bien à l’échelon opérationnel. Depuis leur création en 2002, un Comité consultatif technique et scientifique et un Comité consultatif des communautés locales fournissent également des avis en matière de gestion.

En 1994, lors de l’extension du bien, le Comité du patrimoine mondial a demandé aux autorités australiennes de compléter les plans de gestion de certains sites, en particulier ceux situés dans le Queensland. Des plans de gestion ont été établis pour la majorité des réserves individuelles et sont à l’état de projet ou en préparation pour les autres.

En 2000 a été publié un « Aperçu stratégique de la gestion des réserves de forêts ombrophiles du centre-est de l’Australie » (maintenant appelées « forêts humides Gondwana ») du bien du patrimoine mondial. Ce document directeur joue un rôle clé pour guider la gestion conjointe du site par les trois gouvernements concernés, notamment en ce qui concerne l’identification, la protection, la conservation, la réhabilitation et la mise en valeur des forêts humides Gondwana.

Tous les biens du patrimoine mondial en Australie sont considérés comme des « éléments de valeur environnementale nationale » protégés et gérés conformément à la législation nationale, notamment la loi de 1999 sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité. Cette loi est l’instrument légal pour la mise en œuvre des obligations de l’Australie découlant de plusieurs accords multilatéraux sur l’environnement, dont la Convention du patrimoine mondial. Aux termes de cette loi, toute mesure qui a, aura ou est susceptible d’avoir un impact significatif sur les valeurs du patrimoine d’un bien du patrimoine mondial doit être référée au ministre responsable pour examen. Des sanctions sévères s’appliquent en cas de mesure prise sans approbation préalable. Une fois qu’un site du patrimoine est classé, la loi prévoit l’établissement de plans de gestion définissant les aspects importants de ce site du point de vue du patrimoine et les modalités de préservation des valeurs propres à ce site.

Cette loi, et cela est important, vise aussi à protéger les éléments de valeur environnementale nationale tels que les biens du patrimoine mondial contre les impacts, même si l’origine de ces impacts se trouve à l’extérieur du bien ou si les valeurs du bien sont mobiles (comme dans le cas de la faune). Elle offre ainsi un niveau supplémentaire de protection des valeurs des biens du patrimoine mondial contre les impacts extérieurs.

Le 15 mai 2007, les forêts humides Gondwana d’Australie ont été inscrites sur la liste du patrimoine national ; le patrimoine national est aussi considéré comme un élément de valeur environnementale nationale aux termes de la loi sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité.

Les impacts liés au changement climatique et au nombre élevé de visiteurs, la mise en place de mesures efficaces de contrôle des incendies et l’atténuation des effets de l’envahissement du bien par des espèces nuisibles et des pathogènes sont aujourd’hui les enjeux les plus importants de la protection et de la gestion des forêts humides Gondwana. Le changement climatique affectera tout particulièrement les espèces reliques des habitats confinés de haute altitude, où des conditions microclimatiques particulières ont permis à ces espèces de survivre. Les pratiques de gestion devraient donc chercher notamment à renforcer la résilience du bien, en prenant des mesures pour faire face à d’autres menaces comme les incendies inopportuns et les espèces nuisibles envahissantes, et à accroître la connectivité des habitats dans le paysage.

Notes
  • Extension du bien « Parcs des forêts pluviales tempérées subtropicales de la côte est de l'Australie ».

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