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Ensemble de Borobudur

Indonésie
Facteurs affectant le bien en 2021*
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Cadre juridique et institutionnel pour la gestion et la protection du bien inefficace (problème résolu).
  • Impacts de l’utilisation de résine d’époxy, du nettoyage au jet de vapeur et de l’application d’hydrofuges sur les pierres du temple de Borobudur (problème résolu).
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé au bien : 7 000 000 de dollars EU de la Campagne internationale de l’UNESCO pour la sauvegarde de Borobudur (1972- 1983) ; 35 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour apporter un soutien technique à l’amélioration de l’efficacité de la gestion (2005-2006); près de 2 000 000 de dollars EU entre 2011 et 2020, dans le cadre des activités de conservation d’urgence pour le l’Ensemble de Borobudur, mis en œuvre par le Bureau de l’UNESCO à Jakarta avec un soutien financier de la République fédérale d’Allemagne, l’Agence australienne pour le développement international (AusAID) et d’autres partenaires.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 2 (de 1998-1999)
Montant total approuvé : 5 000 dollars E.U.
1999 On-site promotion at Borobudur and Prambanang (NOT ... (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
1998 Project Proposal for On-site Promotional Meeting (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Missions de suivi réactif en avril 2003 et février 2006 ; missions d’experts de l’UNESCO en septembre 2007 et octobre 2008.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 8 avril 2020, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l’État partie de l’Indonésie de clarifier les informations fournies par un tiers concernant le projet de construction d’installations touristiques au sein et autour du bien. Le 23 octobre 2020, après avoir reçu d’autres informations de tiers indiquant que des travaux de construction d’une structure d’accueil de visiteurs avaient commencé, le Centre du patrimoine mondial a demandé à nouveau à l’État partie de soumettre une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) et des documents complémentaires, conformément aux paragraphes 118bis et 174 des Orientations.

L’État partie a indiqué, par lettre du 23 octobre 2020, qu’une équipe d’experts préparerait une EIP sur les projets, un plan de gestion touristique intégré de Borobudur-Yogyakarta-Prambanan (ITMP BYP) et un plan de gestion des visiteurs de Borobudur (BVMP). Le 10 décembre 2020, le Centre du patrimoine mondial a reçu l’EIP (une synthèse uniquement), un programme de conception et de développement, et un plan de conception de Borobudur.

Le 9 mars 2021, le Centre du patrimoine mondial a transmis à l’État partie un examen technique préliminaire de l’ICOMOS des documents soumis et a demandé à l’État partie de soumettre un rapport sur l’état de conservation du bien. Le Centre a réitéré sa demande d’arrêt des projets, telle que précédemment exprimée dans des lettres datées des 23 octobre, 4 novembre 2020 et 12 janvier 2021 et lors d’une réunion en ligne avec l’État partie le 5 novembre 2020.

Les 5 et 9 avril 2021, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation ainsi qu’un plan de gestion de l’ensemble du temple de Borobudur (PG), le rapport complet de l’EIP, une étude technique détaillée des projets et les commentaires du Bureau de conservation de Borobudur (BCB). Le rapport est disponible à http://whc.unesco.org/document/186919 et fournit les informations suivantes :

  • En 2019, la région de Borobudur a été désignée comme l’une des cinq destinations de très haute priorité en Indonésie, puis un plan de développement de la région a été conçu, comprenant les éléments suivants : 1) Construction de points d’accès symbolisant le district culturel ; 2) Aménagement d’un parcours sur l’axe culturel reliant les temples de Mendut-Pawon et de Borobudur ; 3) Aménagement de la structure d’accueil de Borobudur ; et 4) Relocalisation de la zone commerciale et de stationnement de Borobudur ;
  • L’EIP indique que ces projets peuvent avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, en particulier parce qu’ils affectent le cadre du bien et les paysages environnant chaque élément, les zones situées entre eux (accès symbolisés, parcours d’axe et zone commerciale et de stationnement), et le bien lui-même (structure d’accueil) ;
  • Le BCB indique que la conception des projets envisagés n’est pas basée sur le plan de gestion touristique intégré (ITMP BYP), et s’inquiète au sujet d’impacts négatifs sur la VUE du bien ;
  • Le plan de gestion du bien identifie d’autres problèmes liés à la conservation et à la gestion du bien : un manque d’harmonisation et une superposition de réglementations incohérentes ; une redistribution inéquitable des recettes ; l’absence d’organisme de gestion intégrée responsable du bien et de ses environs dans leur ensemble ; un manque d’appropriation et d’implication des communautés locales en tant que parties prenantes de la conservation et de la gestion.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Il est très préoccupant que le bien et ses environs aient fait l’objet d’aménagements touristiques importants qui ont déjà été lancés alors qu’aucun rapport n’a été fourni par l’État partie avant la réception d’informations provenant de tiers. Les projets d’aménagement proposés au sein et à proximité du bien pourraient avoir des impacts négatifs sur sa VUE, en particulier sur le cadre et les paysages environnants, comme indiqué dans l’EIP et les commentaires du BCB. L’achèvement des projets permettrait une augmentation de la fréquentation, bien que le niveau actuel soit déjà au-delà de la capacité de charge idéale identifiée dans le PG. Il n’existe pas de plan global de gestion touristique définissant une politique générale de développement touristique dans la région compatible avec la VUE du bien ni de normes de base applicables aux projets particuliers. Le Comité pourrait souhaiter demander à l’État partie de soumettre l’ITMP BYP et le BVMP comme un cadre général pour le développement touristique dans la région de Borobudur.

Le Comité devrait également demander à l’État partie de réviser le projet et l’EIP conformément à l’examen technique préliminaire de l’ICOMOS. L’EIP révisée devrait inclure les informations manquantes relevées, notamment la composition et la mission des consultants de l’EIP, la méthodologie de l’étude et une analyse de l’impact des activités de construction et de la future utilisation des nouvelles structures envisagées. L’État partie devrait être instamment prié de suspendre tous les projets d’aménagement au sein et autour du bien jusqu’à ce que l’ITMP BYP et le BVMP, les projets révisés, l’EIP actualisé et le PG soient soumis, examinés par l’ICOMOS, révisés si nécessaire et adoptés. Dans ce cadre, il faudrait envisager la possibilité qu’un ou plusieurs des projets envisagés ne soient pas réalisés en raison d’impacts potentiels sur la VUE du bien.

La compétence en matière de gestion des biens est répartie entre différentes entités (bien : BCB, relevant du ministère de l’Éducation et de la Culture ; zone tampon : PT Taman Wisata Candi Borobudur Prambanan et Ratu Bako, relevant du ministère des Entreprises publiques ; en dehors de la zone tampon : gouvernement régional du kabupaten de Magelang, sous l’égide du ministère de l’Intérieur). Ces modalités de gestion complexes entraînent un manque de communication et une inégalité entre les autorités concernant les ressources de conservation au regard des retombées liées au développement. Les représentants de la communauté ne sont pas suffisamment impliqués, et les retombées du tourisme n’ont pas été partagées avec l’ensemble de la communauté. Le Comité devrait demander à l’État partie d’établir un organisme de gestion intégrée couvrant l’ensemble de la zone stratégique nationale de Borobudur, conformément à la Loi de la République d’Indonésie no 11 de 2010. Cet organisme de gestion doit inclure les parties prenantes concernées des gouvernements national et régional, des partenaires du secteur privé et des communautés locales. Le ministère de l’Éducation et de la Culture et le BCB devraient jouer un rôle de premier plan dans la mise sur pied et le fonctionnement de cet organisme de gestion.

La Loi no 11 de 2010 prévoit des dispositions pour la préparation des EIP, mais il n’existe pas de procédure normalisée ni de directives techniques. Le Comité devrait encourager l’État partie à mettre au point des mécanismes spécifiques d’EIP applicables aux projets d’aménagement ou de restauration au sein et autour du bien, conformément au Guide de l’ICOMOS pour les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial de 2011. Le Comité devrait rappeler à l’État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial des projets susceptibles d’avoir un impact sur la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de soumettre les EIP et les documents associés à l’examen des Organisations consultatives avant de prendre toute décision qui serait difficilement réversible.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.142
Ensemble de Borobudur (Indonésie) (C 592)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Reconnaissant les mesures prises par l'État partie pour préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) de l'Ensemble de Borobudur en tant que bien du patrimoine mondial,
  3. Prend note du fait qu'il y a des aménagements au sein de l'Ensemble de Borobudur ;
  4. Reconnaît que les projets de développement à l'extérieur de la zone du bien et de sa zone tampon sont nécessaires pour soutenir les communautés locales et les activités de conservation, et que pour ce faire, les projets doivent être durables et soutenir la VUE du bien ;
  5. Note que des projets d’aménagement d’installations touristiques sont prévus et que certains travaux ont débuté au sein et autour du bien, et que certains de ces travaux ont été mis en pause, mais accueille favorablement les efforts déployés par l’État partie pour réaliser une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) pour les projets envisagés et un plan de gestion (PG) du bien ;
  6. Demande à l'État partie de continuer à mettre en pause les travaux pour les grands projets de développement à l'intérieur et autour du bien pour permettre un engagement collaboratif avec le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS ;
  7. Demande également à l’État partie de soumettre le Plan de gestion touristique intégré de Borobudur-Yogyakarta-Prambanan (ITMP BYP) et le Plan de gestion des visiteurs de Borobudur (BVMP) au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS, afin de s’assurer que le développement des projets proposés à l'intérieur et autour du bien n’aura pas d’impact négatif sur la VUE du bien ;
  8. Encourage l’État partie à s’engager dans un dialogue et uneconsultation progressifs avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives concernant l’évaluation approfondie de ces projets et l’élaboration du plan de gestion grâce à une aide au renforcement des capacités, en ligne ou en présentiel selon la situation, car le PG définira la manière dont le bien et son cadre évolueront à l’avenir ;
  9. Demande en outre à l’État partie de revoir et réviser les projets et de mettre à jour l’EIP, en tenant compte des conseils fournis par l’étude technique préliminaire de l’ICOMOS, et de soumettre l’EIP mise à jour au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS ;
  10. Accueille avec satisfaction le fait que l’État partie va établir un organisme de gestion intégrée couvrant l’ensemble de la zone stratégique nationale de Borobudur, conformément à la Loi de la République d’Indonésie no11 de 2010 ;
  11. Encourage également l’État partie à mettre en place des mécanismes spécifiques d’EIP pour les projets d’aménagement ou de restauration prévus au sein et autour du bien, conformément au Guide de l’ICOMOS pour les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial;
  12. Encourage en outre l’État partie à informer le Centre du patrimoine mondial de tout projet susceptible d’avoir un impact négatif sur la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et à soumettre les EIP et les documents associés pour examen par les Organisations consultatives avant de prendre toute décision difficilement réversible ;
  13. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.142

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Note avec préoccupation que des projets d’aménagement d’installations touristiques sont prévus et que certains travaux seraient en cours au sein et autour du bien, mais accueille favorablement les efforts déployés par l’État partie pour réaliser une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) pour les projets envisagés et un plan de gestion (PG) du bien ;
  3. Demande à l’État partie de soumettre le Plan de gestion touristique intégré de Borobudur-Yogyakarta-Prambanan (ITMP BYP) et le Plan de gestion des visiteurs de Borobudur (BVMP) au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  4. Demande également à l’État partie de revoir les projets et de réviser l’EIP en suivant les conseils formulés lors de l’examen technique préliminaire de l’ICOMOS, et de soumettre à nouveau l’EIP au Centre du patrimoine mondial pour examen ;
  5. Prie instamment l’État partie de suspendre tous les projets d’aménagement au sein et autour du bien jusqu’à ce que l’EIP, le PG, l’ITMP BYP et le BVMP révisés aient été examinés par l’ICOMOS, en notant la possibilité qu’un ou plusieurs des projets envisagés ne puissent être réalisés en raison de leurs impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  6. Encourage l’État partie à s’engager dans un dialogue et une consultation progressifs avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives concernant l’évaluation approfondie de ces projets et l’élaboration du plan de gestion grâce à une aide au renforcement des capacités, distancielle ou présentielle selon la situation, car le PG définira la manière dont le bien et son cadre évolueront à l’avenir ;
  7. Demande en outre à l’État partie d’établir un organisme de gestion intégrée couvrant l’ensemble de la zone stratégique nationale de Borobudur, conformément à la Loi de la République d’Indonésie no11 de 2010, organisme dans lequel le ministère de l’Éducation et de la Culture et le Bureau de conservation de Borobudur (BCB) joueront un rôle de premier plan ;
  8. Encourage également l’État partie à mettre en place des mécanismes spécifiques d’EIP pour les projets d’aménagement ou de restauration prévus au sein et autour du bien, conformément au Guide de l’ICOMOS pour les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial;
  9. Rappelle à l’État partie qu’il est invité à informer le Centre du patrimoine mondial de tout projet susceptible d’avoir un impact sur la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et à soumettre les EIP et les documents associés à l’examen des Organisations consultatives avant de prendre toute décision difficilement réversible ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Indonésie
Date d'inscription : 1991
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2021) .pdf
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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