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Ensemble de Borobudur

Indonésie
Facteurs affectant le bien en 2003*
  • Développement commercial
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Installations d’interprétation pour les visiteurs
  • Système de gestion/plan de gestion
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2003
Demandes approuvées : 2 (de 1998-1999)
Montant total approuvé : 5 000 dollars E.U.
1999 On-site promotion at Borobudur and Prambanang (NOT ... (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
1998 Project Proposal for On-site Promotional Meeting (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2003**

avril 2003: mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2003

Le 29 janvier 2003, le Gouverneur de la région centrale de l’île de Java (Indonésie) a demandé au Directeur général de l’UNESCO le soutien de l’Organisation pour étudier et finaliser une proposition de plan de développement du tourisme visant à améliorer la présentation du site de Borobudur et les aménagements touristiques. Ce plan propose la construction d’un grand centre commercial sur 4 hectares de terrain situés dans la Zone 3, à proximité immédiate de la Zone 2 du bien et à environ 880 mètres du temple de Borobudur proprement dit. Pour étudier cette proposition, le Centre du patrimoine mondial a organisé une mission conjointe UNESCO-ICOMOS de suivi réactif à Borobudur du 16 au 20 avril 2003.

En organisant la mission, le Centre a demandé aux autorités indonésiennes de lui fournir des informations complémentaires en anglais sur le projet, accompagnées de cartes détaillées montrant l’emplacement exact du projet. Le Centre a reçu ces informations le 25 avril 2003 par l’intermédiaire du Délégué permanent de l’Indonésie auprès de l’UNESCO.

La mission d’experts UNESCO-ICOMOS a noté que :

(i)  le Département d’archéologie faisait état d’un phénomène de déboisement dans la zone environnante, notamment dans la Zone 5, mais aussi sur les collines et les montagnes situées au-delà des zones protégées du patrimoine mondial, phénomène résultant de la presssion démographique et de l’urbanisation croissante. Ce phénomène a provoqué une modification du microclimat du temple de Borobudur ;

(ii)  la dégradation de la surface du monument reste l’un des gros problèmes de conservation encore non résolus. Or, le problème a empiré à cause des changements environnementaux provoqués par la gestion inadéquate des zones de protection, d’après les informations disponibles. Le traitement localisé de la pierre est inefficace et il semble que le contrôle de l’environnement soit la seule solution possible à long terme pour lutter contre la pollution et réguler le microclimat du monument. Les mécanismes de régulation de l’environnement déjà en place résultent de l’instauration de cercles concentriques de zones de protection ayant chacune un degré d’aménagement autorisé, le degré le plus élevé de protection étant la Zone 1. Or, ces zones seraient inadéquates et des changements du microclimat résultant d’activités menées dans les zones de protection concentriques ont eu des conséquences négatives sur le bien ;

(iii)  En ce qui concerne l’insuffisance du mécanisme de gestion existant :

(a)  dans la Zone 1, celle qui entoure le monument et qui est la plus protégée, où aucune construction d’aucun type n’est autorisée, le Département d’archéologie a supprimé des arbres, les arbustes et l’herbe pour construire une aire de stationnement pour VIP d’une capacité de 50-100 véhicules. La construction d’une zone pavée aussi grande tout près du monument est une cause majeure d’élévation de la température et du gradient de température du microclimat du monument ;

(b)  dans la Zone 2, la zone tampon du site, qui est gérée sous contrat par une entreprise privée créée pour gérer le tourisme sur le site, on a laissé les commerces se multiplier bien au-delà des 70 kiosques initialement prévus, puisqu’on en dénombre actuellement 2 000 environ. Cette situation a plusieurs conséquences : affluence excessive, pollution par les déchets solides et conflits sociaux entre les vendeurs qui se font une concurrence agressive pour attirer l’attention des visiteurs. De plus, la capacité des aires de stationnement a été largement dépassée, ce qui entraîne l’encombrement des aires désignées et des débordements incontrôlés dans d’autres parties des Zones 2 et 3, avec pour corollaire une augmentation générale de la température et des polluants en suspension dans l’air ;

(c) dans la Zone 3, la zone d’aménagement commercial, diverses propositions sont suggérées par les collectivités locales responsables de la gestion de cette zone pour aménager des complexes commerciaux et d’autres infrastructures commerciales pour les touristes. Or, cette zone fait également office de tampon environnemental et visuel, destiné à protéger le monument principal. Par ailleurs, des études récentes ont confirmé la présence d’objets archéologiques à l’intérieur de cette zone, notamment autour de Bukit Dagi. Les propositions actuelles de construction de centres commerciaux dans la Zone 3 ne tiennent pas suffisamment compte des besoins de conservation du bien du patrimoine mondial et mettent surtout l’accent sur son aménagement commercial. Tout en prenant acte du désir de développement commercial à grande échelle de la région pour ses retombées économiques sur les populations environnantes, mais en prenant aussi acte de la nécessité de mieux contrôler les actuelles activités commerciales informelles à l’entrée du site, la mission UNESCO-ICOMOS a considéré que la meilleure solution serait de décourager les vendeurs de rôder autour du bien et d’agrandir le marché existant dans les localités situées à l’est du monument principal, le long de la route qui mène à Chandi Pawon et Chandi Mendut ;

(d) les Zones 4 ou 5 sont des zones de protection expressément désignées, mais leur gestion ne fait en réalité l’objet d’aucun contrôle, ce qui rend encore plus difficile la protection du patrimoine environnemental et culturel. Des études récentes ont révélé que la construction en mandala du monument principal avait été reprise dans la conception du paysage environnant jusqu’à et y compris l’ancien volcan sacré du mont Merapi, qui s’étend dans l’axe est-ouest du monument ;

(iv)  il y a un sérieux manque de présentation et d’interprétation sur place des valeurs de patrimoine du bien à l’intention des visiteurs. Il n’y a actuellement aucun fléchage, pas de documents d’information imprimés, pas de présence manifeste de guides ni d’indication du caractère sacré du bien. Cette absence d’interprétation des valeurs de patrimoine du site renforce le point de vue des visiteurs, des vendeurs et des décideurs locaux selon lequel les loisirs et le commerce sont les seules valeurs du bien. Le ministre de la Culture et du Tourisme est toutefois très conscient de ce problème et a proposé pour le site un plan d’aménagement à long terme qui met l’accent sur les valeurs de patrimoine culturel immatériel du bien (éducation, arts du spectacle et création d’entreprises culturelles appropriées). 

Décisions adoptées par le Comité en 2003
27 COM 7B.47
Ensemble de Borobudur (Indonésie)

Le Comité du patrimoine mondial [29],

1. Ayant examiné  l'état de conservation du bien,

2. Insiste sur l'importance de renforcer les mécanismes juridiques de gestion et d'aménagement du bien institué par les 5 zones du système de gestion existant ;

3. Demande à l'État partie d'évaluer et, si possible, de redéfinir les limites de protection du patrimoine mondial et les principes de gestion des Zones 4 et 5, en tenant compte des conclusions de l'étude récente qui montre que la forme de mandala du monument principal est reprise à plus grande échelle dans le paysage environnant et exige donc un système de protection intégré ; 

4. Recommande à l'État partie d'envisager de supprimer la nouvelle aire de stationnement pavée de la Zone 1 et de reconstituer les espaces verts (herbe et arbustes). Une petite zone pour l'accueil des VIP pourrait être aménagée devant l'actuelle maison du gardien, en conservant l'aire de stationnement pour VIP dans la Zone 2 au pied de la colline sur laquelle se dresse le monument principal ; 

5. Recommande également à l'État partie de limiter de façon très stricte l'accès des véhicules à la Zone 1, d'envisager de supprimer les aires de stationnement de la Zone 2 et d'interdire la construction de toute nouvelle route importante à l'intérieur de la Zone 3, sachant que l'amélioration des routes existantes peut être autorisée. Comme pour toutes les propositions d'aménagement touchant le bien, l'État partie est invité à soumettre au préalable au Comité du patrimoine mondial toute proposition de construction de route ;

6. Demande à l'Etat partie, dans un premier temps, d'organiser et de réduire les activités commerciales informelles à l'intérieur de la Zone 2, éventuellement en construisant des bazars où des stands seront attribués contre une licence ;

7. Recommande que, dans un deuxième temps, une étude socio-économique soit entreprise pour mettre au point une stratégie marketing et commerciale plus viable qui procure à la population des environs des bénéfices à long terme directement liés aux traditions culturelles du bien et des environs. La stratégie d'exploitation commerciale à long terme du bien doit permettre à la zone tampon qui entoure le monument principal et qui correspond aux Zones 3 et 4 de conserver son caractère agricole ou forestier ;

8. Exprime son inquiétude devant l'impact négatif potentiel de la construction de grands complexes commerciaux près du bien et à l'intérieur des zones de protection, et recommande que ces aménagements soient effectués sur les places de marché et dans les quartiers commerçants existants des villes locales ;

9. Appuie la politique nationale d'amélioration de l'interprétation des valeurs de patrimoine mondial du bien à l'intention des visiteurs, politique qui insiste sur l'histoire culturelle locale, le patrimoine culturel immatériel, les pratiques culturelles de méditation, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des valeurs spirituelles et artistiques pour lesquelles le bien a été reconnu patrimoine de l'humanité ;

10. Recommande que des principes de gestion des visiteurs soient élaborés pour la Zone 1, afin que la visite du site soit plus enrichissante et culturellement plus authentique grâce à une réglementation incitant au respect du bien ;

11. Notant avec inquiétude l'absence de coordination de la gestion entre les autorités responsables des différentes zones du bien,

12. Demande à l'État partie de mettre en place un mécanisme approprié pour coordonner la mise en œuvre des politiques et méthodes de gestion dans les 5 zones, de mieux assurer la sauvegarde de l'ensemble du bien, tout en encourageant le développement durable ; 

13. Demande que les conclusions et recommandations de la mission UNESCO-ICOMOS soient étudiées de près lors de la prochaine réunion d'experts sur la sauvegarde de Borobudur, prévue en juillet 2003 ;

14. Demande à l'État partie de soumettre au Comité du patrimoine mondial avant le 1er février 2004 un rapport sur les mesures à court terme adoptées et la stratégie à long terme de mise en valeur proposée pour le bien, afin que le Comité du patrimoine mondial puisse examiner l'état de conservation du bien à sa 28e session, en 2004.

[29] Décision adoptée sans discussion.

Projet de décision : 27 COM 7 (b) 47

Le Comité du patrimoine mondial,

1.Ayant examiné  l’état de conservation du bien,

2.Insiste sur l’importance de renforcer les mécanismes juridiques de gestion et d’aménagement du bien institué par les 5 zones du système de gestion existant ;

3. Demande à l’Etat partie d’évaluer et, si possible, de redéfinir les limites de protection du patrimoine mondial et les principes de gestion des Zones 4 et 5, en tenant compte des conclusions de l’étude récente qui montre que la forme de mandala du monument principal est reprise à plus grande échelle dans le paysage environnant et exige donc un système de protection intégré ;

4. Recommande à l’Etat partie d’envisager de supprimer la nouvelle aire de stationnement pavée de la Zone 1 et de reconstituer les espaces verts (herbe et arbustes). Une petite zone pour l’accueil des VIP pourrait être aménagée devant l’actuelle maison du gardien, en conservant l’aire de stationnement pour VIP dans la Zone 2 au pied de la colline sur laquelle se dresse le monument principal ; 

5. Recommande également à l’Etat partie de limiter de façon très stricte l’accès des véhicules à la Zone 1, d’envisager de supprimer les aires de stationnement de la Zone 2 et d’interdire la construction de toute nouvelle route importante à l’intérieur de la Zone 3, sachant que l’amélioration des routes existantes peut être autorisée. Comme pour toutes les propositions d’aménagement touchant le bien, l’Etat partie est invité à soumettre au préalable au Comité du patrimoine mondial toute proposition de construction de route ;

6. Demande à l’Etat partie, dans un premier temps, d’organiser et de réduire les activités commerciales informelles à l’intérieur de la Zone 2, éventuellement en construisant des bazars où des stands seront attribués contre une licence ;

7. Recommande que, dans un deuxième temps, une étude socio-économique soit entreprise pour mettre au point une stratégie marketing et commerciale plus viable qui procure à la population des environs des bénéfices à long terme directement liés aux traditions culturelles du bien et des environs. La stratégie d’exploitation commerciale à long terme du bien doit permettre à la zone tampon qui entoure le monument principal et qui correspond aux Zones 3 et 4 de conserver son caractère agricole ou forestier. 

8. Exprime son inquiétude devant l’impact négatif potentiel de la construction de grands complexes commerciaux près du bien et à l’intérieur des zones de protection, et recommande que ces aménagements soient effectués sur les places de marché et dans les quartiers commerçants existants des villes locales ;

9. Appuie la politique nationale d’amélioration de l’interprétation des valeurs de patrimoine mondial du bien à l’intention des visiteurs, politique qui insiste sur l’histoire culturelle locale, le patrimoine culturel immatériel, les pratiques culturelles de méditation, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des valeurs spirituelles et artistiques pour lesquelles le bien a été reconnu patrimoine de l’humanité ;

10. Recommande que des principes de gestion des visiteurs soient élaborés pour la Zone 1, afin que la visite du site soit plus enrichissante et culturellement plus authentique grâce à une réglementation incitant au respect du bien ;

11. Notant avec inquiétude l’absence de coordination de la gestion entre les autorités responsables des différentes zones du site ;

12. Demande à l’Etat partie de mettre en place un mécanisme approprié pour coordonner la mise en œuvre des politiques et méthodes de gestion dans les 5 zones, de mieux assurer la sauvegarde de l’ensemble du bien, tout en encourageant le développement durable ; 

13. Demande que les conclusions et recommandations de la mission UNESCO-ICOMOS soient étudiées de près lors de la prochaine réunion d’experts sur la sauvegarde de Borobudur, prévue en juillet 2003 ;

14. Demande à l’Etat partie de soumettre au Comité du patrimoine mondial, pour examen à sa 28e session en 2004, un rapport sur les mesures à court terme adoptées et la stratégie à long terme de mise en valeur proposée pour le bien. 

Année du rapport : 2003
Indonésie
Date d'inscription : 1991
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(vi)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 27COM (2003)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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