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Réseau des lacs du Kenya dans la vallée du Grand Rift

Kenya
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Gouvernance
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Gouvernance
  • Habitat
  • Vastes installations touristiques et infrastructures associées
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Infrastructures liées aux énergies renouvelables (problème résolu)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé : 17 283 dollars EU du bureau régional de l’UNESCO en Afrique de l’Est (2015-2016)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 3 (de 1999-2006)
Montant total approuvé : 45 000 dollars E.U.
2006 Regional experts meeting on the harmonization of sites ... (Approuvé)  
2003 Second International Expert Meeting on Great Rift Valley (Non approuvé)   0 dollars E.U.
2001 Great Rift Valley as a mixed nomination (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
1999 Preparation of nomination file for "Great Rift Valley ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 29 janvier 2020, l’État partie a soumis un rapport d’avancement et, le 11 janvier 2021, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien. Ces deux rapports et leurs annexes sont disponibles à http://whc.unesco.org/fr/list/1060/documents/, et donnent des précisions comme suit :

  • Les plans de gestion du sanctuaire de faune sauvage du lac Elementaita et du parc national du lac Nakuru sont encore en cours d’élaboration mais le plan de gestion de la réserve nationale du lac Bogoria 2019-2029 a été finalisé en novembre 2020 au travers d’une large participation communautaire, y compris avec le Conseil du bien-être des Endorois, ce qui a conduit à l’adoption du plan final ;
  • La redéfinition des limites du sanctuaire de faune sauvage du lac Elementaita est en cours en raison des changements dans sa zone riveraine, provoqués par des montées du niveau d’eau inexpliquées dans tous les lacs du centre de la Valllée du Rift. Suite à l’achèvement de ce processus, qui inclura un engagement public, toute infrastructure empiétant sur la zone riveraine du lac sera éliminée. Une carte détaillée, un schéma de zonage et une proposition de modification mineure des limites seront soumis une fois terminés ;
  • La protection de la zone entre les lacs Elementaita et Nakuru a été durcie grâce à une multiplication des patrouilles et un renforcement des activités d’application de la loi ;
  • La licence relative à l’évaluation de l’impact sur l’environnement (EIA) pour la ligne de transport d’énergie Olkaria-Lessos-Kisumu, d’une longueur de 300 km, près du lac Elementaita, a été octroyée en 2010. Elle a fait l’objet d’une autre évaluation écologique rapide en 2019, qui a abouti à l’élaboration de mesures d’atténuation pour sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. La section entre Naivasha et Elementaita a été construite mais n’a pas encore été mise sous tension.

Les 25 septembre 2019 et 17 janvier 2020, le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie lui demandant de plus amples informations sur le projet de construction d’une ligne de transport d’énergie Olkaria-Lessos-Kisumu au bord du lac Elementaita. En réponse, l’État partie a soumis, en même temps que le rapport sur l’état de conservation, un projet de rapport d’évaluation écologique rapide daté du 19 juin 2019 et un rapport environnemental technique daté d’octobre 2020.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Les niveaux d’eau inhabituellement élevés dans le bien causent une perte d’habitat riverain et des changements dans la composition et la qualité de l’eau, ce qui a abouti à une destruction de l’infrastructure et affecté des communautés vivant à proximité immédiate. Il est entendu que de fortes précipitations en ont été la principale cause, éventuellement provoquées par le réchauffement de l’océan Indien par suite du changement climatique. Ces impacts sont encore aggravés par la déforestation croissante, le chargement en eaux usées et la dégradation des sites de captage. Il sera important d’en surveiller les incidences sur la VUE du bien et d’envisager d’éventuelles mesures d’adaptation et l’élaboration d’une stratégie de gestion des eaux usées.

La finalisation du plan de gestion du lac Bogoria au travers d’une large participation communautaire, dont celle du Conseil du bien-être des Endorois, est accueillie favorablement. Néanmoins, le schéma de zonage proposé suscite des inquiétudes. Dans ses décisions 39 COM 7B.5 et 41 COM 7B.21, le Comité avait demandé à l’État partie et de définir et mettre en œuvre une règlementation stricte et claire pour interdire tout aménagement à proximité immédiate des habitats fragiles et dans la zone tampon indispensable au bien. Le nouveau schéma de zonage permet la construction d’écogites le long du rivage du lac, environ sur sa moitié, et autorise tout type d’installations pour les visiteurs dans la zone tampon environnante. Tout en notant que chaque aménagement fera l’objet d’une approbation préalable, il est recommandé que le Comité réitère sa demande d’interdire tout aménagement à proximité de zones sensibles, qui pourraient avoir un impact négatif sur la VUE du bien.

Le travail participatif de l’État partie pour redéfinir les limites du lac Elementaita afin d’assurer l’inclusion de l’habitat riverain en vue de réagir à la montée du niveau du lac est accueilli avec satisfaction. Tout en notant l’octroi de ressources accrues pour les patrouilles et l’application de la loi dans la zone entre les lacs Elementaita et Nakuru, au moment de l’inscription en 2011, le Comité a demandé à l’État partie d’améliorer la connectivité écologique entre ces composantes par l’intermédiaire de corridors pour la faune comme le Soysambu Conservancy. Le processus proposé de modification mineure des limites devrait par conséquent envisager l’extension et l’officialisation de la zone tampon entre les lacs pour restaurer la connectivité et renforcer davantage leur protection, en consultation avec les parties prenantes et ayant droit locaux.

Les plans de gestion révisés pour les lacs Elementaita et Nakuru devraient refléter tout changement ou résultat provenant de l’exercice de modification des limites, en veillant également à ce que les zones sensibles dans toutes les composantes du bien soient protégées et qu’il existe un système de gestion coordonnée pour les trois composantes, conformément au paragraphe 114 des Orientations.

L’évaluation écologique rapide de juin 2019 conclut que la ligne de transport d’énergie proposée traverse des habitats clés d’espèces d’oiseaux et de mammifères menacées d’extinction, montrant la nécessité de rechercher des itinéraires alternatifs, le cas échéant, et d’impliquer des experts en oiseaux à examiner des routes migratoires. Alors qu’un rapport technique environnemental ultérieur sur les effets potentiels de la ligne de transport d’énergie sur des oiseaux et autre biodiversité aboutit à la conclusion que, si l’électrocution et la collision d’oiseaux sont extrêmement improbables sur la base de l’expérience avec la ligne électrique existante, le Centre du patrimoine mondial et l’IUCN restent préoccupés par les impacts potentiels de la nouvelle ligne électrique sur la mortalité des oiseaux. Des informations provenant de tiers documentent une mortalité fréquente des oiseaux et de la faune le long de l’ancienne ligne de transport d’énergie, qui existe encore, du fait raison de collisions et électrocutions.

Le Centre du patrimoine mondial a également été informé par le Secrétariat de l’Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), un traité élaboré au titre de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), qu’il avait contacté l’État partie le 28 janvier 2020 pour attirer l’attention sur le fait que la construction de la ligne électrique pourrait ne pas être conforme aux dispositions de l’accord par rapport à la protection de principaux sites ayant une importance pour des oiseaux d’eau migrateurs et la prévention de causes de mortalité inutile. En réponse, l’État partie a invité l’AEWA à une mission d’évaluation sur place, n’ayant pas encore eu lieu en raison de la pandémie de COVID-19. Le Secrétariat de l’AEWA suggère que le Centre du patrimoine mondial ou l’IUCN participe en tant qu’observateur à cette mission.

Notant tout ce qui précède, et que la construction de la section entre Naivasha et Elementaita a déjà été finalisée, il faudrait demander de toute urgence à l’État partie d’arrêter tout autre aménagement jusqu’à ce que la mission de l’AEWA ait eu lieu et que ses recommandations aient été mises à disposition. 

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.175
Réseau des lacs du Kenya dans la vallée du Grand Rift (Kenya) (N 1060rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 35 COM 8B.6, 39 COM 7B.5, 41 COM 7B.21 and 43 COM 7B.33, adoptées ses 35e (UNESCO, 2011), 39 e (Bonn, 2015), 41 e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement
  3. Note avec préoccupation les impacts des niveaux d’eau inhabituellement élevés dans toutes les composantes du bien, qui sont attribués de fortes précipitations, éventuellement par suite du changement climatique et aggravés par la déforestation accrue, le chargement en eaux usées et la dégradation des sites de captage, et demande à l’État partie de surveiller l’impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et d’envisager d’éventuelles mesures d’adaptation et d’élaborer une stratégie de gestions des eaux usées ;
  4. Accueille favorablement la finalisation du plan de gestion de la Réserve nationale du lac Bogoria 2019-2029, élaboré au travers d’une large participation communautaire, dont celle du Conseil du bien-être des Endorois, mais note également avec préoccupation le schéma de zonage, qui pourrait permettre la construction d’écogites le long de la moitié, environ, du rivage du lac et autoriser tout type d’installation pour les visiteurs dans la zone tampon de la réserve, et réitère sa demande à l’État partie de définir et mettre en œuvre une règlementation stricte et claire pour interdire tout aménagement à proximité immédiate des habitats fragiles et dans la zone tampon indispensable au bien ;
  5. Note avec satisfaction que le travail de l’État partie pour redéfinir les limites du sanctuaire de faune sauvage du lac Elementaita pour assurer l’inclusion de l’habitat riverain en réponse à la montée du niveau du lac, en consultation avec la communauté et les parties prenantes, et son engagement pour élaborer une proposition de modification mineure des limites ;
  6. Rappelant spécifiquement la décision 35 COM 8B.6 demandant à l’État partie d’améliorer la connectivité écologique entre les éléments des lacs Nakuru et Elementaita en ouvrant des corridors comme ceux du Soysambu Conservancy, encourage l’État partie à envisager sérieusement l’extension et la formalisation possibles de la zone tampon entre les lacs Elementaita et Nakuru pour restaurer la connectivité et renforcer davantage leur protection, en consultation avec des parties prenantes et ayant-droit locaux ;
  7. Demande également l’État partie d’intégrer tout changement ou résultat provenant de l’exercice de modification des limites dans la révision des plans de gestion du sanctuaire de la faune sauvage du lac Elementaita et du parc national du lac Nakuru et également d’assurer que des zones sensibles sont protégées vis-à-vis d’aménagements ;
  8. Réitère également sa demande à l’État partie d’assurer un système de gestion coordonné des trois composantes du bien conformément au paragraphe 114 des Orientations;
  9. Note en outre avec préoccupation que la construction de la ligne de transport d’énergie Olkaria-Lessos-Kisumu proposée à proximité du lac Elementaita s’est poursuivie alors que d’importantes inquiétudes subsistent quant aux impacts potentiels du projet sur la VUE du bien, prie instamment l’État partie d’arrêter tout autre développement de la ligne de transport jusqu’à ce que la mission d’évaluation sur place des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA) ait eu lieu et que ses recommandations aient été mises à disposition, et encourage l’État partie à continuer ses consultations avec le Secrétariat de l’AEWA, le Centre du patrimoine mondial et IUCN en traitant cette question ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session.
Projet de décision: 44 COM 7B.175

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 35 COM 8B.6, 39 COM 7B.5, 41 COM 7B.21 and 43 COM 7B.33, adoptées ses 35e (UNESCO, 2011), 39 e (Bonn, 2015), 41 e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement
  3. Note avec préoccupation les impacts des niveaux d’eau inhabituellement élevés dans toutes les composantes du bien, qui sont attribués de fortes précipitations, éventuellement par suite du changement climatique et aggravés par la déforestation accrue, le chargement en eaux usées et la dégradation des sites de captage, et demande à l’État partie de surveiller l’impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et d’envisager d’éventuelles mesures d’adaptation et d’élaborer une stratégie de gestions des eaux usées ;
  4. Accueille favorablement la finalisation du plan de gestion de la Réserve nationale du lac Bogoria 2019-2029, élaboré au travers d’une large participation communautaire, dont celle du Conseil du bien-être des Endorois, mais note également avec préoccupation le schéma de zonage, qui pourrait permettre la construction d’écogites le long de la moitié, environ, du rivage du lac et autoriser tout type d’installation pour les visiteurs dans la zone tampon de la réserve, et réitère sa demande à l’État partie de définir et mettre en œuvre une règlementation stricte et claire pour interdire tout aménagement à proximité immédiate des habitats fragiles et dans la zone tampon indispensable au bien ;
  5. Note avec satisfaction que le travail de l’État partie pour redéfinir les limites du sanctuaire de faune sauvage du lac Elementaita pour assurer l’inclusion de l’habitat riverain en réponse à la montée du niveau du lac, en consultation avec la communauté et les parties prenantes, et son engagement pour élaborer une proposition de modification mineure des limites ;
  6. Rappelant spécifiquement la décision 35 COM 8B.6 demandant à l’État partie d’améliorer la connectivité écologique entre les éléments des lacs Nakuru et Elementaita en ouvrant des corridors comme ceux du Soysambu Conservancy, encourage l’État partie à envisager sérieusement l’extension et la formalisation possibles de la zone tampon entre les lacs Elementaita et Nakuru pour restaurer la connectivité et renforcer davantage leur protection, en consultation avec des parties prenantes et ayant-droit locaux ;
  7. Demande également l’État partie d’intégrer tout changement ou résultat provenant de l’exercice de modification des limites dans la révision des plans de gestion du sanctuaire de la faune sauvage du lac Elementaita et du parc national du lac Nakuru et également d’assurer que des zones sensibles sont protégées vis-à-vis d’aménagements ;
  8. Réitère également sa demande à l’État partie d’assurer un système de gestion coordonné des trois composantes du bien conformément au paragraphe 114 des Orientations;
  9. Note en outre avec préoccupation que la construction de la ligne de transport d’énergie Olkaria-Lessos-Kisumu proposée à proximité du lac Elementaita s’est poursuivie alors que d’importantes inquiétudes subsistent quant aux impacts potentiels du projet sur la VUE du bien, prie instamment l’État partie d’arrêter tout autre développement de la ligne de transport jusqu’à ce que la mission d’évaluation sur place des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA) ait eu lieu et que ses recommandations aient été mises à disposition, et encourage l’État partie à continuer ses consultations avec le Secrétariat de l’AEWA, le Centre du patrimoine mondial et IUCN en traitant cette question ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Kenya
Date d'inscription : 2011
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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