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Petra

Jordanie
Facteurs affectant le bien en 2018*
  • Développement commercial
  • Habitat
  • Infrastructures de transport de surface
  • Installations d’interprétation pour les visiteurs
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Importantes inondations en 1996 (problème résolu)
  • Insuffisance ou inexistence des systèmes d'évacuation des eaux usées (problème résolu)
  • Conservation insuffisante des antiquités (problème résolu)
  • Habitat (développement incontrôlé des villages à proximité du site)
  • Infrastructure de transport de surface (projets de construction ou d'élargissement de route conduisant au site)
  • Autres atteintes à l'intégrité du site
  • Absence de plan de gestion du bien
  • Absence de limites précises du bien
  • Changements d’utilisation des sols
  • Croissance urbaine et empiètement urbain
  • Projets de développement et importantes infrastructures touristiques dans la propriété et ses abords (nouveaux hôtels en construction, extension du Crown Plaza, musée de Petra, éco-village et village culturel)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018

Montant total accordé: 1 million de dollars EU du fonds-en-dépôts italien, 60,000 dollars EU Amélioration de la gestion du patrimoine mondiale et de la liste indicative en Jordanie en ligne avec la Convention de 1972, Fonds d’urgence pour le patrimoine, 10,450 dollars EU

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 4 (de 1987-2010)
Montant total approuvé : 167 079 dollars E.U.
2010 Urgent Investigation of the Rock Stability in the Siq ... (Approuvé)   67 579 dollars E.U.
2001 World Heritage Skills Development Workshop for Young ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1995 Flash flood control at Petra (Approuvé)   29 500 dollars E.U.
1987 Contribution towards research work on weathering and ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2018**

Septembre 2000 : mission ICOMOS ; mars 2004 : mission UNESCO ; 2009 : missions d'expertise technique UNESCO ; décembre 2010 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif, novembre 2017 : mission suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/IUCN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018

L’État partie a soumis le 30 avril 2018 un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/326/documents/, qui donne des informations sur les mesures prises ou proposées afin de répondre aux recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN (novembre 2017) comme suit : 

  • Un protocole d’accord est proposé entre l’Autorité régionale chargée du tourisme et du développement (PDTRA) et la Direction des antiquités (DoA), qui définit les fonctions et responsabilités en matière de protection et de gestion du bien ;
  • La décision visant à agrandir l’hôtel Crowne Plaza a été annulée ; l’hôtel sera rénové mais pas agrandi, sous la supervision étroite de la PDTRA et du DoA ; des mesures d’atténuation de son impact sont prévues conjointement avec une évaluation d’impact environnemental (EIE) et une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) ;
  • La PDTRA a œuvré dans le sens d’une atténuation et d’une réduction de l’empreinte environnementale de l’écovillage et du village culturel, où des constructions ont été lancées dans la zone tampon ; les projets de grande roue et de téléphérique ont été annulés ;
  • Le plan de gestion intégré (PGI) conjointement préparé par le DoA et le bureau de l’UNESCO d’Amman est en cours de finalisation ; il comprend un cadre de plan d’action et d’orientation qui sera associé à des dispositions légales et renforcé par des mesures réglementaires et financières ;
  • La PDTRA a soumis au ministère de l’Environnement sa demande visant à classer le parc archéologique de Petra (PAP) en zone naturelle protégée (ZNP). Ce classement renforcera la protection et la conservation des ressources naturelles et culturelles du bien et de son cadre. Un protocole d’accord entre la PDTRA et le ministère de l’Environnement, en cours de préparation, prévoit un programme de suivi spécifique de la ZNP ;
  • La PDTRA prévoit d’établir un centre d’entretien et de restauration. Un plan d’évaluation sera conçu pour les missions archéologiques à Petra. Les besoins et moyens en matière de conservation et de capacités afin d’optimiser et de rationaliser les fouilles et la recherche archéologique à Petra sont pris en compte dans le PGI ;
  • La réhabilitation et l’entretien du système de gestion des eaux et la réactivation du dispositif d’alerte rapide en cas de crues soudaines sont proposées, parallèlement aux études hydrologiques en cours ;
  • Des études, des mesures d’atténuation des risques et des activités de renforcement des capacités ont été menées pour empêcher les chutes de pierres ; s’agissant de la façade du Khasneh (ou Trésor), des blocs instables ont été déposés, les risques atténués et des études supplémentaires sont en cours ;
  • Des initiatives sont prévues pour mettre en valeur les valeurs du patrimoine immatériel du bien avec l’implication des communautés locales, des associations de la société civile, et du Centre de la Princesse Basma pour le patrimoine culturel immatériel de l’université Al Hussein Bin Talal ;
  • La PDTRA a conçu et commencé à prendre des mesures visant à améliorer les revenus économiques et les possibilités d’investissement touristique des communautés locales de la zone de Petra, y compris une représentation renforcée des communautés locales dans le processus décisionnel et le soutien aux projets locaux. Le « Développement touristique régional basé sur les communautés dans la région de Petra », projet financé par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), appuie ces efforts ;
  • La PDTRA a collaboré avec l’Association pour le développement intégré de Petra pour lutter contre le décrochage scolaire en fournissant un soutien éducationnel supplémentaire à 90 enfants âgés de moins de 12 ans. Cette association sensibilise et prend des mesures pour stopper le travail des enfants en organisant des ateliers ciblés et en surveillant le niveau du décrochage scolaire avec l’implication des ministères concernés et de l’UNICEF ;
  • Une série d’activités ont été menées pour lutter contre la maltraitance des animaux, y compris la sensibilisation, une stratégie, une nouvelle réglementation et plusieurs mesures, en partenariat avec des partenaires nationaux et internationaux. Une journée médicale gratuite pour les animaux a été organisée, la clinique vétérinaire a rouvert et un nouveau vétérinaire a rejoint la PDTRA.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018

La mission conjointe de novembre 2017 (voir rapport de mission à http://whc.unesco.org/fr/list/326/documents/) a procédé à une analyse détaillée des enjeux et menaces actuels concernant le bien.

L’État partie montre un engagement clair pour répondre aux recommandations de la mission par des mesures structurées et concrètes. La nouvelle équipe dirigeante de la PDTRA, nommée en décembre 2017, collabore étroitement avec le ministère du Tourisme et des Antiquités, le Centre du patrimoine mondial et le bureau de l’UNESCO d’Amman afin d’examiner les futurs besoins de conservation et de gestion pour le bien ; la grande qualité du PGI facilitera substantiellement ces efforts. 

L’État partie devrait être félicité pour ses décisions importantes visant à atténuer l’impact des chantiers de construction en cours aux environs du bien, y compris le remplacement du projet d’agrandissement de l’hôtel Crowne Plaza par une rénovation dont l’impact environnemental est faible, et l’abandon d’autres projets d’infrastructures touristiques dont l’impact était élevé. Le classement du PAP en ZNP constituera une étape importante pour protéger les ressources naturelles et culturelles du bien et favoriser le développement du tourisme durable.

Les protocoles d’accord en préparation renforceront la coordination, amélioreront l’efficacité en matière de conservation et de gestion, et permettront la mise en application des conditions requises et des obligations de la Convention du patrimoine mondial ; ils permettront au DoA d’adhérer pleinement à ses obligations légales au sein du bien, de sa zone tampon et de son cadre.  

Les efforts de l’État partie pour impliquer les communautés locales et les organisations de la société civile dans les décisions et les actions de développement locales et pour répondre à leurs besoins en matière de développement économique et social sont tout à fait louables, en particulier pour traiter le travail des enfants et le décrochage scolaire. 

L’État partie montre un engagement fort en faveur d’un développement économique, environnemental et social durable, conformément à la politique sur l’intégration de la perspective du développement durable aux mécanismes de la Convention du patrimoine mondial.

Néanmoins, la croissance et l’empiétement urbains, qui constituent les principales menaces pesant sur le bien, doivent toujours être traités de toute urgence. Il est par conséquent recommandé que le Comité demande à l’État partie de :

  • Mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de suivi réactif conjointe de novembre 2017, particulièrement celles relatives à une carte SIG fiable du bien, à un moratoire permanent sur les nouveaux édifices ou infrastructures, à des procédures de notification et de consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS, et à une attention apportée au projet de stabilisation du Siq grâce à une approche scientifique globale ;  
  • Protéger le bien de la croissance urbaine et des pressions liées au développement par un plan territorial directeur intégré (PTDI) permettant un développement économique, social et environnemental durable ;
  • Empêcher la densification du cadre du bien et diriger la croissance urbaine vers l’est du bien, au-delà des limites de la PDTRA ;
  • Concevoir une nouvelle réglementation pour la zone tampon et le cadre étendu du bien envisagés, conformément à la méthode de planification territoriale intégrée.
  • Soumettre une proposition de modification mineure des limites en vue de l’adoption des limites de la zone tampon prévue et clarifier la réglementation en matière de protection urbaine de la zone tampon prévue, y compris son zonage, dans le cadre de la mise en place d’un PTDI.
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.54
Petra (Jordanie) (C 326)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.80 adoptée à sa 41session (Cracovie, 2017),
  3. Félicite vivement l’État partie pour avoir pris des mesures immédiates et substantielles afin de mettre en œuvre les principales recommandations de la mission de suivi réactif conjointe de novembre 2017, notamment en :
    1. Élaborant un plan de gestion intégré (PGI) de grande qualité pour le bien et en prévoyant des dispositions légales et des politiques appropriées pour sa mise en œuvre, conformément aux Orientations,
    2. Remplaçant le projet d’agrandissement de l’hôtel Crowne Plaza par un projet de rénovation à faible impact environnemental, et en abandonnant d’autres projets d’infrastructures touristiques à l’impact élevé,
    3. Renforçant la coordination institutionnelle pour améliorer l’efficacité de la conservation et de la gestion, en particulier s’agissant de la fonction du Département des antiquités, et du projet de centre d’entretien et de restauration du bien ;
  4. Félicite également l’État partie pour suivre une méthode de gestion et de protection conforme avec la politique sur l’intégration de la perspective du développement durable aux mécanismes de la Convention du patrimoine mondial, notamment :
    1. Protection environnementale : ses efforts pour classer le parc archéologique de Petra en zone naturelle protégée, pour réduire l’empreinte environnementale des projets de construction en cours dans le cadre du bien, et pour intensifier les actions relatives au bien-être animal,
    2. Développement social et économique durable : l’implication active des communautés locales et des organisations de la société civile dans les décisions et les actions de développement locales, en répondant à leurs besoins en matière de développement économique et social, en particulier concernant le travail des enfants et le décrochage scolaire ;
  5. Prie instamment l’État partie de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de novembre 2017, y compris en particulier :
    1. Prendre les mesures nécessaires pour protéger le bien de la croissance et de l’empiétement urbains en :
      1. Faisant appliquer un moratoire permanent sur les nouvelles constructions ou infrastructures visibles depuis le site,
      2. Concevant un plan territorial directeur intégré (PTDI) permettant le développement économique, social et environnemental durable,
      3. Empêchant la densification du cadre du bien et en dirigeant la croissance urbaine vers l’est du bien, au-delà des limites de l’Autorité régionale chargée du tourisme et du développement,
      4. Concevant une nouvelle réglementation pour la zone tampon et le cadre étendu du bien envisagés, conformément à la méthode de planification territoriale intégrée ;
    2. Créer une carte SIG fiable du bien montrant ses limites précises, sa topographie, la localisation de tous ses attributs et la zone tampon envisagée,
    3. Apporter une attention urgente au projet de stabilisation du Siq grâce à une approche scientifique globale de la gestion des eaux et de la planification des bassins versants, et des causes premières des crues soudaines,
    4. Mettre en place des procédures de notification et de consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS avant toute mise en œuvre de travaux importants ;
  6. Réitère sa demande à l’État partie de soumettre une proposition de modification mineure des limites en vue de l’adoption des limites de la zone tampon prévue et clarifier la réglementation en matière de protection urbaine de la zone tampon prévue, y compris son zonage, dans le cadre de la mise en place d’un PTDI.
  7. Encourage l’État partie à poursuivre son dialogue et sa collaboration permanents avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives en vue de la conservation et de la gestion du bien ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.54

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.80 adoptée à sa 41esession (Cracovie, 2017),
  3. Félicite vivement l’État partie pour avoir pris des mesures immédiates et substantielles afin de mettre en œuvre les principales recommandations de la mission de suivi réactif conjointe de novembre 2017, notamment en :
    1. Élaborant un plan de gestion intégré (PGI) de grande qualité pour le bien et en prévoyant des dispositions légales et des politiques appropriées pour sa mise en œuvre, conformément aux Orientations,
    2. Remplaçant le projet d’agrandissement de l’hôtel Crowne Plaza par un projet de rénovation à faible impact environnemental, et en abandonnant d’autres projets d’infrastructures touristiques à l’impact élevé,
    3. Renforçant la coordination institutionnelle pour améliorer l’efficacité de la conservation et de la gestion, en particulier s’agissant de la fonction du Département des antiquités, et du projet de centre d’entretien et de restauration du bien ;
  4. Félicite également l’État partie pour suivre une méthode de gestion et de protection conforme avec la politique sur l’intégration de la perspective du développement durable aux mécanismes de la Convention du patrimoine mondial, notamment :
    1. Protection environnementale : ses efforts pour classer le parc archéologique de Petra en zone naturelle protégée, pour réduire l’empreinte environnementale des projets de construction en cours dans le cadre du bien, et pour intensifier les actions relatives au bien-être animal,
    2. Développement social et économique durable : l’implication active des communautés locales et des organisations de la société civile dans les décisions et les actions de développement locales, en répondant à leurs besoins en matière de développement économique et social, en particulier concernant le travail des enfants et le décrochage scolaire.
  5. Prie instamment l’État partie de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de novembre 2017, y compris en particulier :
    1. Prendre les mesures nécessaires pour protéger le bien de la croissance et de l’empiétement urbains en :
      1. Faisant appliquer un moratoire permanent sur les nouvelles constructions ou infrastructures visibles depuis le site,
      2. Concevant un plan territorial directeur intégré (PTDI) permettant le développement économique, social et environnemental durable,
      3. Empêchant la densification du cadre du bien et en dirigeant la croissance urbaine vers l’est du bien, au-delà des limites de l’Autorité régionale chargée du tourisme et du développement ;
      4. Concevant une nouvelle réglementation pour la zone tampon et le cadre étendu du bien envisagés, conformément à la méthode de planification territoriale intégrée.
b) Créer une carte SIG fiable du bien montrant ses limites précises, sa topographie, la localisation de tous ses attributs et la zone tampon envisagée, c) Apporter une attention urgente au projet de stabilisation du Siq grâce à une approche scientifique globale de la gestion des eaux et de la planification des bassins versants, et des causes premières des crues soudaines,
d) Mettre en place des procédures de notification et de consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS avant toute mise en œuvre de travaux importants ;

7.   Réitère sa demande à l’État partie de soumettre une proposition de modification mineure des limites en vue de l’adoption des limites de la zone tampon prévue et clarifier la réglementation en matière de protection urbaine de la zone tampon prévue, y compris son zonage, dans le cadre de la mise en place d’un PTDI.
8.   Encourage l’État partie à poursuivre son dialogue et sa collaboration permanents avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives en vue de la conservation et de la gestion du bien ;
9.   Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Année du rapport : 2018
Jordanie
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Catégorie : Culturel
Critères : (i)(iii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2018) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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