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Petra

Jordanie
Facteurs affectant le bien en 1994*
  • Développement commercial
  • Déchets solides
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Autres menaces :

    Conservation des antiquités

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1994
Demandes approuvées : 1 (de 1987-1987)
Montant total approuvé : 50 000 dollars E.U.
1987 Contribution towards research work on weathering and ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 1994**

avril 1994: mission de l'UNESCO

Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 1994

Une mission de l'UNESCO s'est rendue sur le site de Pétra au mois d'avril 1994. Elle a été informée par le Ministère du Tourisme et des Antiquités de la Jordanie (MTA) de la création d'un Conseil supérieur pour Pétra, destiné à établir des plans pour "le développement continu du tourisme dans la région de Pétra, y compris Wadi Musa". Le Conseil a créé un Comité technique composé d'experts, dont la mission sera d'établir le cadre d'une future "Petra Authority", dans le même esprit que les "Development Authorities" d'Aqaba et de la Vallée du Jourdain. Ce Comité technique a déjà fait une série de propositions visant à développer les infrastructures touristiques dans le site. Ses recommandations comprennent l'élargissement de la route de desserte dans le centre du site, la création d'un service de bus depuis le restaurant, l'expulsions des Bdul hors de Um Sayhun. Le ministre a assuré la mission qu'aucune décision ne serait prise avant que la version finale du Plan de gestion n'ait été discutée avec l'UNESCO et approuvée par elle.

Impact des nouveaux projets hôteliers à proximité de Pétra

Dix nouveaux hôtels sont prévus ou déjà en construction à proximité de Pétra, qui accroîtront la capacité d'accueil actuelle jusqu'à 2.000 lits, ce qui va entraîner une grave pression sur les capacités déjà limitées du site à recevoir des visiteurs. On doit â cet égard souligner qu'aucune étude d'impact préalable n'a été réalisée.

Le nouvel hôtel Movenpick, proche de l'entrée du site, aura plus de 18 mètres de haut, soit un immeuble de six étages, alors que la limite de hauteur des immeubles dans la zone la plus dense de Wadi Musa n'est que de quatre étages. L'hôtel sera totalement hors d'échelle avec le village actuel. Un four de poteries nabatéen, découvert pendant les travaux, a été détruit. Bien que l'hôtel ne soit pas situé dans les limites actuelles du parc, ni visible depuis le site, le non-respect de la hauteur maximale autorisée constitue un précédent extrêmement dangereux. De surcroît, un grand tas de rebuts provenant des déblais des deux sous-sols de l'hôtel a été rejeté sur un terrain loué à l'entrée du site prés du sentier du wadi. Le MTA devrait exiger son enlèvement.

Cinq nouveaux hôtels sont en cours de construction sur la route de Tayibe, et deux autres sont prévus. Cette zone est pourtant extrêmement fragile, non seulement en raison de sa visibilité depuis le site, mais aussi pour la prévention de l'érosion des sols et des risques de pollution des sources. Afin de sauvegarder les collines surplombant Pétra, la mission effectuée en 1992 avait déjà recommandé que les terrains situés â l'est soient protégés et inclus dans la zone tampon. Le site de Khirbet Brak, oil des analyses des sols et des études de faisabilité sont actuellement en cours pour la construction d'un grand hôtel, inclut une source et des vestiges nabatéens et romains parmi lesquels les ruines d'un temple imposant. De plus, il sera possible d'accéder directement aux zones archéologiques et naturelles du Parc national de Pétra depuis les jardins de l'hôtel. Si tous ces projets d'hôtels sont situés hors des limites du Parc et donc hors de la juridiction directe du MTA, ils sont cependant à l'intérieur de la zone tampon, telle que prévue. La mission propose avec insistance qu'un moratoire soit appliqué pour toute création nouvelle d'hôtels dans la zone comprise entre Wadi Musa et Tayibe.

Système d'évacuation des eaux

Un projet de 5,5 millions de dinars jordaniens pour le traitement des eaux usées pour Wadi Musa et ses nouveaux hôtels est en préparation. Une station de pompage doit être construite sur le flanc est de Wadi Musa, près de l'entrée du site. Cette installation de traitement des eaux, qui occupera 20 à 25 dunums (environ 2 à 2,5 ha) de terrain, est très proche d'un important chemin touristique. Située à moins d'l km de Siq al-Barid et du village néolithique de Beidha, elle ne sera pas non plus éloignée de plus de 2,5 km du village d'Um Sayhun et, de plus, dans la direction du vent. Outre ses odeurs qui pourraient atteindre le centre de Pétra, elle sera visible depuis la route de Beidha. On doit donc réfléchir très sérieusement à un autre emplacement pour cette installation de traitement des eaux. L'hydrologue de la mission rencontrera les ingénieurs jordaniens responsables du projet pour discuter d'autres solutions possibles.

Développement des villages

Le Plan directeur de Wadi Musa, tel qu'il est exposé à la Mairie, montre des projets de développement de zones résidentielles à l'entrée du site sur une superficie de 86 dunums (8,6 ha) de terrains agricoles et d'oliveraies appartenant â des particuliers, au-dessus du Brooke Hospital et en direction de Wadi Musa, et parallèlement au wadi. Il semble que par leurs pressions sur les autorités locales et régionales et le Higher Planning Council, les propriétaires fonciers aient obtenu un nouveau zonage des terrains permettant leur usage résidentiel, en accroissant ainsi considérablement leur valeur.

Il est également probable qu'après avoir ainsi obtenu l'autorisation pour cet usage résidentiel des terrains, beaucoup de propriétaires transformeront leurs bâtiments en hôtels et restaurants. Il conviendrait de demander au MTA de confirmer qu'aucun permis de construire ne sera accordé dans cette zone.

A Um Sayhun, un nouveau bâtiment s'élevant jusqu'à quatre étages a un impact visuel négatif très fort depuis plusieurs endroits du site. Des règles de planification strictes, des directives pour la construction et des restrictions sur les hauteurs des édifices doivent être décidées de toute urgence. L'extension du bâti doit être arrêté à l'ouest, à l'est et au sud du site, et fortement limité au nord.

Commerces

En contravention avec la stricte réglementation existante, des marchands de souvenirs conduisent de gros camions sur le pavage romain du Cardo. Aucune autorisation supplémentaire ne doit être accordée à des marchands à l'intérieur de Pétra et les étals de souvenirs devraient être interdits devant le Khazne.

Conservation des antiquités

Les vestiges du Temple du Lion ailé ont été exposés aux éléments naturels depuis leur mise au jour. N'ayant jamais été consolidés, ils s'érodent rapidement. Aucune fouille supplémentaire dans le périmètre ne devrait être autorisée avant que la protection et la conservation des vestiges existants n'aient été assurées. Les projets actuels pour la restauration de ce temple devraient être attentivement réétudiés et un donateur recherché.

Dans beaucoup d'endroits du site, d'importants blocs sculptés, à même le sol, sont exposés aux attaques de la salinité. L'inventaire et le marquage de ces pierres, et la création d'un lapidarium où les entreposer dans des conditions de conservation convenables, doivent être considérés comme une priorité. Les pièces les plus importantes devraient être exposées dans le futur musée lapidaire, et parmi elles les éléments de la Tombe de l'Urne.

Suite immédiate donné à la mission

Par lettre du 10 mai 1994, l'UNESCO a écrit au Ministre du Tourisme et des Antiquités de la Jordanie pour lui faire part de ses graves inquiétudes sur ces différents points, et lui demander en particulier son appui pour que l'hotel Movenpick à Wadi Musa ne dépasse pas les hauteurs autorisées et demeure conforme aux plans préalablement approuvés par la municipalité, et que, dans les zones de Tayibe et Petra, un moratoire soit appliqué pour la construction de tout nouvel hotel ou équipement jusqu'à ce que le Plan directeur de Petra et de sa région soit finalisé et approuvé par le gouvernement Jordanien. Ce plan directeur sera achevé avant l'été et devra servir à déterminer les caractéristiques des constructions à venir afin d'assurer le respect du site.

Action requise

Le Bureau pourrait considérer l'octroi d'une contribution pour organiser sur place une réunion restreinte d'experts pour hâter la mise en oeuvre du Plan directeur.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1994

Une mission de l'UNESCO s'est rendue sur le site de Pétra au mois d'avril 1994. Elle a été informée par le ministère du Tourisme et des Antiquités de Jordanie (MTA) de la création d'un Conseil supérieur pour Pétra, destiné à établir des plans pour "le développement continu du tourisme dans la région de Pétra, y compris Wadi Musa". Le Conseil a créé un Comité technique composé d'experts, dont la mission sera d'établir le cadre d'une future "Petra Authority", dans le même esprit que les "Development authority" d'Aqaba et de la Vallée du Jourdain. Ce Comité technique a déjà fait une série de propositions visant à développer les infrastructures touristiques dans le site. Ses recommandations comprennent l'élargissement de la route de desserte dans le centre du site, la création d'un service de bus depuis le restaurant, l'expulsion des Bdul hors de Um Sayhun. Le ministre a assuré la mission qu'aucune décision ne serait prise avant que la version finale du Plan de gestion n'ait été discutée avec l'UNESCO et approuvée par elle. Le Bureau a été informé au cours de sa 18e session des conclusions de la mission de l'UNESCO d'avril 1994, notamment en ce qui concerne les points suivants :

- l'impact des nouveaux projets hôteliers à proximité de Pétra

- le système d'évacuation des eaux

- le développement des villages

- les commerces

- la conservation des antiquités.

 

Suites immédiates données à la mission

Par lettre du 10 mai 1994, l'UNESCO avait écrit au ministre du Tourisme et des Antiquités de Jordanie pour lui faire part de ses graves inquiétudes sur ces différents points, et lui demander en particulier son appui pour que l'hôtel Movenpick à Wadi Musa ne dépasse pas les hauteurs autorisées et demeure conforme aux plans préalablement approuvés par la municipalité et que, dans les zones de Tayibe et Pétra, un moratoire soit appliqué pour la construction de tout nouvel hôtel ou équipement jusqu'à ce que le Plan directeur de Pétra et de sa région soit finalisé et approuvé par le gouvernement jordanien. Ce Plan directeur a été achevé en août 1994 et servira notamment à déterminer les caractéristiques et les zones des constructions à venir afin d'assurer le respect du site.

Le Bureau du patrimoine mondial a été informé des constatations de la mission lors de sa 18e session de juillet 1994. I1 a exprimé aux autorités jordaniennes ses graves préoccupations quant à la préservation de l'intégrité du site (transmises par le Centre du patrimoine mondial par lettre du 18 juillet 1994) et a accordé une contribution pour organiser sur place une réunion technique associant les autorités nationales de la Jordanie, les agences nationales et internationales concernées, les deux coordinateurs du Plan directeur et l'UNESCO, afin d'en hâter au plus vite la mise en oeuvre effective. Cette réunion technique devant se tenir au mois d'octobre 1994, le Comité pourra être informé de ses résultats lors de sa 18e session.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 1994

Le Comité est prié d'examiner le rapport de la réunion technique prévue en octobre 1994 et d'étudier les mesures nécessaires. 

Décisions adoptées par le Comité en 1994
18 COM IX
SOC : Pétra (Jordanie)

Pétra (Jordanie)

Le Comité a été informé des constatations effectuées sur place par la mission de l'UNESCO au mois d'avril 1994, concernant :

- l'impact des nouveaux hôtels en cours de construction à proximité du site du patrimoine mondial de Pétra
- l'insuffisance ou l'inexistence des systèmes d'évacuation des eaux usées
- le développement incontrôlé des villages à proximité du site
- la prolifération des commerces
- la conservation insuffisante des antiquités et
- les différentes autres atteintes à l'intégrité du site.

Il a été informé que ce rapport avait déjà été présenté au Bureau du patrimoine mondial lors de sa 18e session de juillet 1994 et que celui-ci avait déjà exprimé aux autorités jordaniennes ses graves préoccupations quant à la préservation de l'intégrité du site (transmises par le Centre du patrimoine mondial par lettre du 18 juillet 1994) et a accordé une contribution pour organiser sur place une réunion technique associant les autorités nationales de la Jordanie 1 les agences nationales et internationales concernées, les deux coordinateurs du Plan directeur et l'UNESCO, afin de hâter au plus vite la mise en œuvre effective du Petra National Management Plan.

Il a été informé que cette réunion technique s'était tenue sur place en octobre 1994 et n'avait pas abouti à des décisions fermes, de nature à assurer la préservation du site alors que la situation sur place s'est encore dégradée, notamment par la mise en chantier de deux nouveaux hôtels à proximité de l'entrée du site et l'attribution de permis de construire à plusieurs autres.

Le Comité exprime donc à son tour aux autorités de la Jordanie sa grave préoccupation pour l'ensemble des atteintes à l'intégrité du site qui ont été constatées.

Il leur demande de prendre d'urgence les mesures suivantes:

1) à titre conservatoire, l'interdiction de construire tout nouvel hôtel à proximité du site;

2) la création officielle du Petra National Park et la mise en œuvre du Petra National Park Management Plan, établi par les experts de l'UNESCO à la demande des autorités nationales de la Jordanie, qui définit notamment un périmètre précis pour le Parc, et prévoit la création de huit zones de protection, la création d'une zone-tampon pour contrôler le développement des constructions, et l'établissement d'une autorité de gestion; et

3) d'adresser au Centre du patrimoine mondial avant le 1er mai 1995 un rapport détaillé sur les mesures prises, qui sera soumis à la 1ge session du Bureau du patrimoine mondial.

18 BUR VI.B
Pétra (Jordanie)

Le Bureau a exprimé sa préoccupation après avoir pris connaissance du rapport présentant les différentes menaces qui pèsent sur l'intégrité du site de Pétra, et cela à plusieurs égards:

1) les graves impacts de la dizaine de nouveaux hôtels prévus ou déjà en construction, à la fois sur les capacités d'accueil du site, la visibilité depuis le site et la disproportion de plusieurs d'entre eux par rapport aux habitations des villages, les destructions de vestiges archéologiques qu'ils engendrent, la pollution et l'érosion des sols;

2) les impacts négatifs de la station de pompage prévue pour Wadi Musa et ses nouveaux hôtels;

3) les risques que font courir au site les projets de développement des zones résidentielles tels que prévus dans le plan directeur de Wadi Musa, ainsi que l'absence de directives pour la construction et de restrictions pour les hauteurs des bâtiments;

4) la nécessité de faire appliquer les réglementations existantes en matière de commerces, en particulier à proximité des monuments du site;

5) assurer la bonne conservation des vestiges du Temple du lion et des blocs sculptés épars dans le reste du site.

Le Bureau a donné son accord pour une contribution du Fonds du patrimoine mondial pour organiser sur place avec les autorités jordaniennes une réunion restreinte d'experts pour mettre en application le plus rapidement possible le plan directeur établi pour le site de Pétra et prendre les mesures nécessaires pour assurer de toutes les façons possibles la préservation des valéurs du site.

Pas de projet de décision

Année du rapport : 1994
Jordanie
Date d'inscription : 1985
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(iii)(iv)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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