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Paysage culturel de Sukur

Nigéria
Facteurs affectant le bien en 2018*
  • Activités illégales
  • Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Dommages causés par des insurgés au palais du Hidi, à la place du palais, au Black Smith Homestead, aux chemins pavées et aux structures rituelles

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018

Montant total accordé: en 2016, le bien a reçu une dotation de 22 296 dollars EU dans le cadre du Fonds-en-dépôt de la Hongrie pour des actions de réhabilitation et de conservation

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 3 (de 1997-2017)
Montant total approuvé : 47 017 dollars E.U.
2017 Conservation and restoration of key features of the ... (Approuvé)   19 867 dollars E.U.
2004 Purchase Fire prevention equipment for Sukur Cultural ... (Approuvé)   19 650 dollars E.U.
1997 Complete the nominations of Benin Earthworks and the ... (Approuvé)   7 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2018**

Mai 2018 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018

Le 29 novembre 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/938/documents/ et présente ce qui suit :

  • un calme relatif est revenu sur le territoire du bien du patrimoine mondial de Sukur qui, à l’heure de la rédaction du rapport, n’est confronté à aucune menace résurgente. En conséquence, les populations locales sont revenues et ont reconstruit leurs maisons ;
  • en septembre 2016, un plan de gestion de la conservation (Conservation Management Plan – CMP) 2017-2021 révisé et actualisé a été finalisé au terme d’un processus auquel toutes les principales parties prenantes ont activement participé ;
  • le bien a été inscrit sur la liste de l’Observatoire mondial des monuments du Fonds mondial pour les monuments (World Monuments Funds – WMF), et des projets se font jour pour mettre en œuvre la première phase d’un inventaire et d’un travail de cartographie à participation communautaire des caractéristiques culturelles du bien, ainsi que pour développer plus avant des visites guidées et d’autres outils d’information à destination des visiteurs tels que des guides En outre, des gardiens de site seront recrutés et formés, et l’activité de la manufacture d’artisanat traditionnel sera stimulée afin de soutenir l’économie locale ;
  • le territoire du bien est devenu la terre d’accueil des résidents des plaines qui entourent les hautes terres. Cette situation a eu pour conséquence la construction de structures non conformes avec des méthodes et des matériaux de construction non traditionnels tels que des toits de zinc et du ciment en lieu et place des toits de chaume traditionnels, ce qui est préjudiciable à l’architecture vernaculaire du bien. Le recours à ces méthodes de construction s’explique, en partie, par la rareté des végétaux, conséquence du changement climatique et de l’utilisation de pesticides. L’érosion a eu un impact négatif sur le bien dans son ensemble, et tout particulièrement sur les chemins pavés (civi mungan), un attribut essentiel du bien. L’État partie prévoit de réparer partiellement les dommages causés par Boko Haram, en particulier le palais du Hidi. Une assistance internationale a été accordée en mars 2017 mais, à l’heure de la rédaction du rapport, les fonds transférés à l’État partie n’avaient pas encore été reçus et aucune intervention de restauration n’avait été entreprise ;
  • en mai 2017, une ONG locale a construit, en haut de la colline de Sukur et sous la supervision du gestionnaire du site, trois chalets destinés à devenir des écogîtes pouvant accueillir des visiteurs et des chercheurs. Le projet a été réalisé dans le cadre du programme 2017 du Volontariat pour le patrimoine mondial (World Heritage Volunteers – WHV).
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018

Bien que l’État partie ait invité une mission à se rendre sur le territoire du bien en janvier 2018, aucune mission n’a pu être organisée en raison de la menace persistante à laquelle le bien, ainsi que la région en général, est confronté. Cette analyse repose donc uniquement sur le rapport soumis. Une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est toutefois rendue à Abuja, capitale du Nigéria, du 22 au 25 mai 2018, car un accès sécurisé au bien n’est toujours pas envisageable.

Il est pris note avec satisfaction de l’actualisation du CMP 2012-2016 pour une nouvelle période de cinq années (2017-2021) qui vise à assurer une transition continue entre l’application de l’ancien et du nouveau plan.

À la suite des attaques du bien par les insurgés en 2014, on a pu observer une dispersion temporaire d’une partie de la population locale jusqu’en 2016. Un nombre croissant de membres de cette population est revenu et se réinstalle dans le secteur, en particulier sur le haut de la colline et autour de son sommet en raison de la sécurité relative que le lieu offre selon le sentiment perçu par ces populations. Toutefois, cette croissance de la population a pour corolaire des constructions non conformes au bien avec des toits de zinc et du ciment ainsi qu’une dégradation environnementale, telle que l’érosion des sols, qui a conduit à une raréfaction des ressources et des matériaux d’origine locale. Il est recommandé au Comité de demander à l’État partie de prendre des mesures adéquates afin d’encourager le recours à des matériaux locaux pour l’aménagement du site, et de veiller à exercer un contrôle renforcé de l’érosion du site, comme prévu par le nouveau CMP.

S'agissant du palais du Hidi et des chemins pavés, qui nécessitaient déjà des travaux de conservation avant les attaques de 2014, leur conservation doit être renforcée nonobstant les travaux déjà entrepris, et il est recommandé au Comité d’encourager l’État partie à poursuivre ses efforts à cet égard.

Selon le rapport, l’État partie a commencé à traiter les problèmes auxquels le bien est confronté mais une aide supplémentaire lui serait nécessaire afin de renforcer la recherche et soutenir la conservation et la gestion du bien. Depuis les attaques de 2014, le bien a évolué et les changements doivent faire l’objet d’un travail de documentation précis. Il en va de même pour les changements survenus depuis l’inscription et occasionnées par le manque de conservation. Afin de renforcer la résilience des communautés locales et la récupération de leurs structures traditionnelles, il est recommandé au Comité de demander à l’État partie de réaliser le projet de cartographie détaillée des caractéristiques culturelles dès que des fonds seront disponibles et d’intégrer dans ce travail les structures et pratiques traditionnelles.

Une aide supplémentaire demeure nécessaire pour reconstruire certaines des structures communautaires qui ont été détruites telles que le centre de soins de santé primaires, l’école et le centre d’interprétation, et remplacer des équipements volés ou vandalisés utiles à la conservation du bien.

Il convient de noter les efforts déjà déployés ou envisagés pour renforcer le développement durable, en particulier en encourageant l’écotourisme sur le territoire du bien, et ce, malgré les conditions de sécurités précaires qui règnent dans le secteur. Parmi ces efforts, on peut citer la construction, en mai 2017, de trois chalets/écogîtes sur le haut de la colline de Sukur par une ONG locale, et la proposition de création d’un « Parc international de la paix » (projet présenté dans le CMP) qui prévoit plusieurs interventions sur les infrastructures du bien et la mise en œuvre d’activités. Il convient de saluer le principe de ces initiatives favorables au développement du bien. Toutefois, l’État partie devrait être encouragé à communiquer toute information sur les principales interventions envisagées sur le territoire du bien conformément au paragraphe 172 des Orientations avant que tout projet précis ne soit approuvé.

Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.48
Paysage culturel de Sukur (Nigéria) (C 938)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add2,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7B.17, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Salue les actions entreprises par l’État partie afin de traiter les impacts des attaques menées par les insurgés en 2014 sur le paysage culturel de Sukur, et note avec satisfaction l’élaboration d’un nouveau plan de gestion de la conservation (Conservation Management Plan – CMP) 2017-2021 ;
  4. Notant que les travaux de conservation destinés à réparer les dommages occasionnés par les attaques de 2014 sur le palais du Hidi, les chemins pavés et d’autres structures restent à entreprendre, accueille avec satisfaction l’assistance accordée à l’État partie par la communauté internationale afin de traiter les impacts de ces attaques sur le bien et ses communautés ;
  5. Encourage l’État partie à poursuivre ses efforts en faveur de la conservation continue du bien, et lui demande, en particulier, de réaliser un travail de cartographie détaillée des caractéristiques culturelles dès que des fonds seront disponibles, en intégrant à ce travail les structures et pratiques traditionnelles ;
  6. Note que des populations déplacées, originaires d’autres secteurs, s’installent en nombre croissant sur le territoire du bien, ce qui conduit à une raréfaction des ressources et à la construction de bâtiments avec des matériaux non conformes ;
  7. Demande à l’État partie de prendre des mesures adéquates afin de garantir l’utilisation durable de matériaux d’origine locale, et d’assurer un contrôle renforcé de l’érosion sur le territoire du bien ;
  8. Prend note des initiatives en faveur du développement de l’écotourisme sur le territoire du bien, et encourage également l’État partie à tenir le Comité du patrimoine mondial informé de tout projet d'aménagement et de développement envisagé aux environs du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  9. Prend également note que, pour des raisons de sécurité, la mission de suivi réactif envisagée sur le territoire du bien n’a pu avoir lieu mais qu’une mission a été organisée afin de rencontrer les experts nationaux et le personnel du bien à Abuja (Nigeria) en mai 2018 ;
  10. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que sur les recommandations de la mission de mai 2018, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.48

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add.2,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7B.17, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Salue les actions entreprises par l’État partie afin de traiter les impacts des attaques menées par les insurgés en 2014 sur le paysage culturel de Sukur, et note avec satisfaction l’élaboration d’un nouveau plan de gestion de la conservation (Conservation Management Plan – CMP) 2017-2021 ;
  4. Notant que les travaux de conservation destinés à réparer les dommages occasionnés par les attaques de 2014 sur le palais du Hidi, les chemins pavés et d’autres structures restent à entreprendre, accueille avec satisfaction l’assistance accordée à l’État partie par la communauté internationale afin de traiter les impacts de ces attaques sur le bien et ses communautés ;
  5. Encourage l’État partie à poursuivre ses efforts en faveur de la conservation continue du bien, et lui demande, en particulier, de réaliser un travail de cartographie détaillée des caractéristiques culturelles dès que des fonds seront disponibles, en intégrant à ce travail les structures et pratiques traditionnelles ;
  6. Note que des populations déplacées, originaires d’autres secteurs, s’installent en nombre croissant sur le territoire du bien, ce qui conduit à une raréfaction des ressources et à la construction de bâtiments avec des matériaux non conformes ;
  7. Demande à l’État partie de prendre des mesures adéquates afin de garantir l’utilisation durable de matériaux d’origine locale, et d’assurer un contrôle renforcé de l’érosion sur le territoire du bien ;
  8. Prend note des initiatives en faveur du développement de l’écotourisme sur le territoire du bien, et encourage également l’État partie à tenir le Comité du patrimoine mondial informé de tout projet d'aménagement et de développement envisagé aux environs du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  9. Prend également note que, pour des raisons de sécurité, la mission de suivi réactif envisagée sur le territoire du bien n’a pu avoir lieu mais qu’une mission a été organisée afin de rencontrer les experts nationaux et le personnel du bien à Abuja (Nigeria) en mai 2018 ;
  10. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que sur les recommandations de la mission de mai 2018, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Année du rapport : 2018
Nigéria
Date d'inscription : 1999
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(v)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2017) .pdf
arrow_circle_right 42COM (2018)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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