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Églises de Chiloé

Chili
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Activités de gestion
  • Cadre juridique
  • Développement commercial
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Démarcation insuffisante des limites du bien
  • Construction d’un centre commercial à proximité de l’église de Castro
  • Définition juridique des zones tampons et des zones visuellement sensibles autour de chaque composante insuffisante
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 1 (de 2002-2002)
Montant total approuvé : 50 000 dollars E.U.
2002 Emergency assistance for the Churches of Chiloé (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**

Décembre 2013 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

Le 19 février 2016, l’État partie a soumis un rapport d’avancement sur l’état de conservation du bien. L’ICOMOS a procédé à une évaluation technique approfondie de ce rapport qui a été transmise en octobre 2016. Le 9 décembre 2016, l’État partie a soumis une version actualisée du rapport sur l’état de conservation. Les résumés des deux rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/971/documents. L’État partie a également soumis une étude sur l’impact du trafic en avril 2017. Les principales questions traitées dans le rapport actualisé sont les suivantes :

  • Dans le cadre de la mise en œuvre de toutes les recommandations antérieures en 2016, l’accent a été mis notamment sur la participation des communautés, l’identification et la protection des valeurs dans les secteurs autour des églises, leur gestion, leur restauration et leur entretien. Un élément important de ce processus est la revitalisation de la “minga” (une forme traditionnelle de travail collectif) et les activités éducatives et de communication ;
  • Des zones tampons ont été officiellement créées pour 10 des 16 églises sous forme de “zones typiques”, comme le prévoit la loi sur les monuments nationaux. Quatre d’entre elles ont été validées par les communautés (Nercón, Detif, Vilupulli et Chelún). Le cas de Vilipulli est en cela exceptionnel dans la mesure où sa délimitation a été élargie à la demande de la communauté. Le travail sur d’autres cas va se poursuivre en coordination avec les autorités municipales récemment élues ;
  • L’édification du centre commercial dans la ville de Castro s’est achevée en 2016 avec tous les permis municipaux. Les efforts portent aujourd’hui sur les actions permettant d’éviter que de tels cas se reproduisent à l’avenir. La Direction des bibliothèques, archives et musées (DIBAM), par l’intermédiaire du Conseil des monuments nationaux (CMN), travaille avec le propriétaire du centre commercial à la conception et à la mise en œuvre de mesures d’atténuation qui rompent la continuité visuelle de la masse de la façade sur le front de mer en jouant sur la texture, les couleurs et les matériaux. Des arbres élancés qui atteindront la hauteur du bâtiment vont être plantés dans les lieux publics. Le propriétaire du centre s’est engagé à soumettre à la DIBAM/CMN d’ici la fin janvier 2017, une proposition d’atténuation de l’impact visuel dont la mise en œuvre doit être effectuée en 2017 ;
  • Une étude sur l’impact du trafic du centre commercial sur l’église de Castro et ses alentours a été achevée en janvier 2017. L’étude conclut que l’augmentation du trafic est modérée (8.7%) depuis la construction du centre commercial et que d’autres facteurs dans la zone à l’instar de la construction d’un parking sous la Plaza de Armas et la possible augmentation du nombre de bus au terminal nord de l’Église pourraient avoir un plus grand impact. D’autres part, la construction de la voie de contournement de Castro s’achèvera en 2018 et réduira considérablement le flux de la circulation du centre de Castro et le long de l’église ;
  • Le CMN en est à la phase finale de promulgation de la loi 17.288 qui règlemente l’ensemble des interventions dans les “zones typiques ou pittoresques”. Les orientations qui ont été établies pour l’application de ces règlementations s’appliqueront aux “zones typiques” déjà déclarées et assureront notamment la protection des composantes du bien qui se trouvent dans des zones rurales et qui ne disposent d’aucun plan de zonage municipal (Planos de Regulación Comunal) ;
  • Les études ont progressé au niveau des modifications apportées au plan de zonage municipal de Dalcahue (églises de Tenaun, San Juan et Dalcahue) et Pulqueldón (églises d’Aldachildo, Ichuac et Detif) avec les ressources du Ministère du Logement et du Développement Urbain;
  • Les efforts de développement du plan de gestion intégrée se poursuivent avec le concours de l’ensemble des partenaires ;
  • Le CMN continue de renforcer sa présence dans la région et consacre des ressources humaines et financières considérables à la restauration et la conservation des églises.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

Il convient de saluer l’État partie pour les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2013 et des recommandations ultérieures du Comité et des Organisations consultatives. Il faut également saluer les efforts concertés visant à assurer une bonne gestion et conservation des églises et de leurs abords, et la vaste approche participative déployée à cet effet.

Tout en reconnaissant que la mise en œuvre de plusieurs des recommandations réclame un temps relativement long, il convient de rappeler qu’un certain nombre d’entre elles sont d’une extrême urgence, en particulier celles qui ont trait à la protection du cadre plus vaste qui inclut l’examen des zones tampons, les dispositions visant à renforcer le cadre juridique et les mesures d’atténuation de l’impact visuel et de ce fait, la meilleure intégration du centre commercial de Castro. L’évaluation technique de l’ICOMOS sur le rapport d’avancement transmis à l’État partie en octobre 2016 présente un grand nombre de remarques et de recommandations spécifiques à cet égard.

Pour ce qui est des zones tampons, 10 des 16 églises sont désormais classées officiellement en “zones typiques”. L’État partie devrait être instamment prié d’accélérer ce processus pour les 16 composantes de ce bien en série puisque c’est là une condition essentielle requise pour la conservation de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE). Il est recommandé de définir les limites des zones tampons sur la base des propositions avancées par le CMN en 2013, la mission de 2013 et l’évaluation technique plus récente de l’ICOMOS, pour veiller à ce que l’extraordinaire cadre naturel et paysager des églises et leur relation avec la mer soient pris en compte. Il faut examiner en particulier les délimitations de Chonchi, Colo, Quinchao, San Juan et Tenaun. Les deux “zones typiques” récemment adoptées pour Vilipulli et Chelín devront également être soumises à l’examen du Centre du patrimoine mondial préalablement à leur entrée en vigueur.

Il est à noter que la loi 17.288 du CMN va établir des règlementations afférentes aux “zones typiques” et que les orientations préconisées pour leur mise en œuvre seront appliquées à Chiloé en 2017-2018. Une analyse du caractère effectif de ces réglementations et de ces directives sera à faire en temps voulu. Il est recommandé que le Comité félicite l’État partie pour l’approche participative adoptée pour la définition des composantes du patrimoine, la gestion et l’entretien des “zones typiques” et les vastes stratégies déployées en matière d’éducation et de communication. La revitalisation de la “minga” comme moyen d’engager et de faire participer les communautés locales à l’entretien des églises est une action louable.

En ce qui concerne le plan de gestion intégrée, on note qu’il y a eu des avancées au niveau du diagnostic des questions institutionnelles et juridiques, et la promotion d’une vaste participation des institutions et de la société civile, et que les travaux vont se poursuivre en 2017.

Quant au centre commercial de Castro, il est satisfaisant de constater qu’il y a une reconnaissance unanime de l’interdiction de telles constructions à l’avenir et que l’État partie déploie un effort interinstitutionnel à cet égard.

En même temps, il est fort regrettable qu’aucune solution adaptée n’ait été proposée pour atténuer l’impact du centre commercial sur les caractéristiques visuelles, tant du cadre de l’église San Francisco, que de la ville de Castro. On note que la DIBAM/CMN et le propriétaire du centre commercial travaillent ensemble au développement de propositions. Toutefois, l’intervention superficielle sur la façade nord-est qui donne sur la mer, avec des couleurs, des matériaux et des structures, ainsi que la plantation d’arbres dans les lieux publics autour du centre commercial risquent fort de ne pas suffire à réduire son impact de manière significative. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de soumettre les plans qui seront élaborés par le propriétaire du centre commercial dès qu’ils seront disponibles, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives.

L‘information concernant la poursuite de la construction du contournement de Castro qui sera achevé en 2018 est accueillie avec satisfaction, tout comme la conclusion de l’étude sur l’impact du trafic du centre commercial de Castro dans les environs immédiats de l’église. L’étude conclut que l’impact du centre commercial sur le flux de trafic est modéré, tout particulièrement lorsque l’entrée du parking de la rue San Martin reste fermée. Dans le même temps, elle révèle qu’il existe d’autres facteurs pouvant avoir un impact plus significatif, tels que la construction d’un parking souterrain sous la Plaza de Armas et la possible augmentation du nombre de bus au terminal nord de l’église. Il convient de noter que la Plaza de Armas constitue une zone tampon pour l’église et que toute intervention pourrait exiger des études archéologiques étendues et pourrait gravement affecter le cadre et la VUE du bien. Il est recommandé que les flux de trafic soient soigneusement surveillés et que des évaluations d’impact sur le patrimoine soient entreprises pour tous les projets dans les environs de l’église. Une approche intégrale de la zone urbaine est requise, il est donc noté avec satisfaction que le processus de mise à jour de réglementation urbaine de Castro par le biais de l’étude « Modifications du plan de règlementation communautaire » est en cours.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.59
Églises de Chiloé (Chili) (C 971)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 39 COM 7B.89, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
  3. Félicite l’État partie pour les progrès accomplis dans la mise en œuvre de ses recommandations et pour l’approche participative qu’il a adoptée dans la définition de zones protégées autour des églises, ainsi que pour les programmes concrets de restauration, de communication et d’éducation qui sont en cours d’exécution ;
  4. Prie instamment l’État partie de finaliser l’identification des zones tampons qui entourent la totalité des églises restantes et de procéder d’urgence à la soumission d’une proposition de modification mineure des limites pour les 16 composantes du bien ;
  5. Note les progrès réalisés dans la préparation du plan de gestion intégré ;
  6. Accueille favorablement les progrès réalisés sur la construction du contournement à Castro et la conclusion des études de trafic lié au centre commercial à Castro, et recommande que l’État Partie :
    1. poursuive le suivi du flux de trafic autour de l’église incluant l’impact du terminal de bus au nord de l’église,
    2. conserve l’accès aux véhicules du centre commercial dans la rue San Martin fermé,
    3. entreprenne les évaluations d’impact sur le patrimoine de projets aux environs de l’église, en particulier de la proposition de parking sous la Plaza de Armas, dans la zone tampon, qui pourrait potentiellement affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  7. Regrette vivement que la construction du centre commercial de Castro se soit achevée sans qu’aucune modification significative n’ait été apportée à sa conception et que les mesures d’atténuation aujourd’hui envisagées se limitent à l’application de couleurs, textures et matériaux sur la façade donnant sur la mer et à la plantation d’arbres ; et demande à l’État partie de soumettre les propositions et les mesures d’atténuation convenues entre le propriétaire du centre commercial, la Direction des bibliothèques, archives et musées (DIBAM) et le Conseil des monuments nationaux (CMN), dès que possible au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, préalablement à leurs mise en œuvre ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 41 COM 7B.59

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 39 COM 7B.89, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
  3. Félicite l’État partie pour les progrès accomplis dans la mise en œuvre de ses recommandations et pour l’approche participative qu’il a adoptée dans la définition de zones protégées autour des églises, ainsi que pour les programmes concrets de restauration, de communication et d’éducation qui sont en cours d’exécution ;
  4. Prie instamment l’État partie de finaliser l’identification des zones tampons qui entourent la totalité des églises restantes et de procéder d’urgence à la soumission d’une proposition de modification mineure des limites pour les 16 composantes du bien ;
  5. Note les progrès réalisés dans la préparation du plan de gestion intégré ;
  6. Accueille favorablement les progrès réalisés sur la construction du contournement à Castro et la conclusion des études de trafic lié au centre commercial à Castro, et recommande que l’État Partie :
    1. poursuive le suivi du flux de trafic autour de l’église incluant l’impact du terminal de bus au nord de l’église,
    2. conserve l’accès aux véhicules du centre commercial dans la rue San Martin fermé,
    3. entreprenne les évaluations d’impact sur le patrimoine de projets aux environs de l’église, en particulier de la proposition de parking sous la Plaza de Armas, dans la zone tampon, qui pourrait potentiellement affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  7. Regrette vivement que la construction du centre commercial de Castro se soit achevée sans qu’aucune modification significative n’ait été apportée à sa conception et que les mesures d’atténuation aujourd’hui envisagées se limitent à l’application de couleurs, textures et matériaux sur la façade donnant sur la mer et à la plantation d’arbres ; et demande à l’État partie de soumettre les propositions et les mesures d’atténuation convenues entre le propriétaire du centre commercial, la Direction des bibliothèques, archives et musées (DIBAM) et le Conseil des monuments nationaux (CMN), dès que possible au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, préalablement à leurs mise en œuvre ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Année du rapport : 2017
Chili
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2016) .pdf
arrow_circle_right 41COM (2017)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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