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Les Sundarbans

Bangladesh
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités illégales
  • Infrastructures liées aux énergies non renouvelables
  • Tempêtes
  • Autres menaces :

    Dragage de la rivière Passur

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Les gouvernements du Bangladesh et de l'Inde ont été encouragés à coopérer avec les parties intéressées et à envisager d'instaurer des mesures qui pourraient aboutir à l'inscription conjointe du site du patrimoine mondial des Sundarbans au Bangladesh et du site du patrimoine mondial du Parc national des Sundarbans en Inde pour devenir un site unique sur la Liste du patrimoine mondial
  • Niveau de salinité élevé
  • Projet d’opérations d’exploration dans le « Bloc 5 » de la Réserve forestière des Sundarbans à la recherche de pétrole et de gaz (problème résolu)
  • Perte de capacités de suivi, en raison des dommages causés par le cyclone
  • Braconnage des tigres et coupe de bois d’œuvre et de produits forestiers non-ligneux
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2014

Montant total accordé au bien : 32 590 dollars EU provenant de la Suisse, à la suite de l’Appel spécial lancé par le Secteur des Relations Extérieures de l’UNESCO

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 1 (de 2008-2008)
Montant total approuvé : 75 000 dollars E.U.
2008 Re-establishing essential management capacity in the ... (Approuvé)   75 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Décembre 2007 : mission du Centre du patrimoine mondial

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

À sa 35e session (UNESCO, 2011), le Comité a demandé à l’État partie de soumettre un rapport sur l’état de conservation du bien avant le 1er février 2013, bien qu’il n’ait pas été prévu d’examen de l’état de conservation du bien par le Comité. À ce jour, l’État partie n’a pas soumis le rapport demandé.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont été informés de la construction d’une centrale au charbon à Khulna (Rampal) et d’un élargissement de la rivière Passur sur 10 km autour du port de Mongla, à proximité du bien, pour faciliter le transport du charbon vers la centrale. Le 22 mai 2013, le Centre du patrimoine mondial a écrit à l’État partie pour lui demander des informations à ce sujet et lui rappeler la demande du Comité d’un rapport sur l’état de conservation du bien. L’Évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) du projet est accessible au public et téléchargeable depuis le site Internet du Bangladesh Power Development Board.
(http://www.bpdb.gov.bd/download/coal_EIE_report_rampal_khulna/EIE%20of%202x%20(500-660)%20MW%20Coal%20Based%20Thermal%20Power%20Plant%20at%20Rampal%20in%20Bagerhat%20District,%20Khulna.pdf) ; elle a été reçue par l’UICN et le Centre du patrimoine mondial le 15 octobre 2013. Le 12 décembre 2013, l’UICN a fourni ses observations sur l’EIE. Une réponse de l’État partie à ces commentaires a été reçue par le Centre du patrimoine mondial le 15 avril 2014.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont aussi été informés que la centrale à charbon a été un catalyseur pour d’autres infrastructures et aménagements industriels en aval. Selon les informations obtenues, ces aménagements n’auraient pas fait l’objet d’une EIE, bien qu’ils puissent potentiellement être beaucoup plus polluants que la centrale même. D’autres informations ont également été signalées pour des plans de construction d’une autre centrale à charbon au même endroit. Le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie le 11 avril 2014, demandant plus d’informations à cet égard. Lors de la rédaction du présent rapport, aucune réponse n’avait été reçue de l’État partie.

En outre, plusieurs problèmes en suspens ont été évoqués par le Comité dans sa décision 35 COM 7B.11. En particulier, les données sur le suivi écologique du bien, qui sont nécessaires pour évaluer le statut de sa Valeur universelle exceptionnelle (VUE), ne sont toujours pas disponibles ; la question de l’insuffisance des ressources et de l’infrastructure reste également préoccupante.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Il est recommandé au Comité de regretter que l’État partie n’ait pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien, comme le demandait la décision 35 COM 7B.11, et de faire part de sa préoccupation concernant la construction de la centrale à charbon de Khulna (Rampal). L’UICN considère que l’EIE de la centrale, publiée en janvier 2013, n’a pas pris en compte comme il convient les impacts potentiels de la centrale sur la VUE du bien. Bien que l’État partie ait répondu que l’ensemble des Sundarbans, y compris le bien, ait été étudié dans l’EIE, il aurait fallu effectuer une évaluation de l’impact précis sur la VUE du bien, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : L’évaluation environnementale.

De plus, bien que la centrale soit située à environ 65 km du bien et qu’il soit possible de limiter suffisamment la pollution de l’air et des eaux, le dragage de la rivière Passur pour faciliter le transport du charbon vers la centrale, ainsi que la poussière de charbon libérée dans l’environnement lors du transport et du transfert risquent d’avoir un impact négatif sur le bien. L’EIE pour la centrale ne prend pas en compte le dragage des cours d’eau adjacents au bien. On n’a accordé que peu d’importance à l’étude du transport et du transfert du charbon à proximité du bien et il n’est mentionné aucun effort d’atténuation en dehors de la réglementation en vigueur. Le dragage nécessaire pour garder les chenaux de la rivière Passur ouverts à la navigation risque d’en modifier la morphologie et, avec l’érosion et la sédimentation causées par le sillage des gros bateaux, cela risque aussi d’affecter les habitats prioritaires des dauphins d’eau douce et d’autres espèces aquatiques comme le batagur malais (Batagur baska), dangereusement menacé, et la petite loutre cendrée (Aonyx cinerea), très vulnérable. La poussière de charbon qui va se déposer dans l’environnement lors du transport et du transfert risque d’avoir un fort impact négatif direct sur les mangroves, les poissons et probablement les dauphins d’eau douce, entre autres espèces menacées.

Bien que l’État partie signale qu’une EIE pour les activités de dragage sera menée avant le début de celles-ci, et que des experts du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN pourront contribuer à ce processus, les impacts du dragage auraient dû être inclus dans l’EIE pour la centrale car le dragage pour garder les rivières ouvertes à la navigation est directement lié à la faisabilité de la centrale. On craint que les impacts indirects et cumulatifs de la centrale, les activités associées pour faciliter la navigation et autres infrastructures et aménagements industriels n’aient pas été évalués. Par conséquent, il est recommandé au Comité de demander à l’État partie d’entreprendre une Évaluation stratégique environnementale (ESE) complète des aménagements dans les Sundarbans et à proximité immédiate, y compris une évaluation spécifique d’impacts potentiels sur la VUE du bien, conformément à la Note de conseil de l’UICN pour les évaluations d’impact environnemental appliquées au patrimoine mondial.

Enfin, il est également recommandé au Comité de demander à l’État partie de fournir des informations actualisées sur les données de suivi écologique du bien et sur l’avancement réalisé dans l’amélioration de l’infrastructure du Parc et l’obtention de ressources suffisantes. Il convient de rappeler qu’à sa 35e session, le Comité a invité l’État partie à demander une assistance internationale du Fonds du patrimoine mondial pour continuer à soutenir la restauration en cours de l’infrastructure, à se procurer des ressources pour la gestion, et à fournir un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les progrès accomplis concernant la restauration après le cyclone, ainsi que sur les résultats du programme de suivi écologique.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.64
Les Sundarbans (Bangladesh) (N 798)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 35 COM 7B.11, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
  3. Regrette que l’État partie n’ait pas fourni de rapport sur l’état de conservation du bien, comme demandé par le Comité à sa 35e session ;
  4. Note avec préoccupation que les impacts indirects sur le bien causés par la construction d’une centrale à charbon à Khulna ne semblent pas avoir été évalués, considère que l’augmentation de la navigation sur la rivière Passur et le dragage nécessaire risquent d’avoir un fort impact négatif sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande à l’État partie de veiller à ce que l’Évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) pour les activités de dragage inclue une évaluation spécifique d’impacts sur la VUE, conformément à la Note de conseil de l’UICN pour les évaluations d’impact environnemental appliquées au patrimoine mondial, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial avant de prendre toute décision difficile à inverser, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  5. Note également avec préoccupation les rapports signalant d’autres infrastructures et aménagements industriels en aval de la centrale, ainsi que des plans de construction d’une autre centrale à charbon au même endroit, et demande également à l’État partie d’entreprendre une Évaluation stratégique environnementale (ESE) complète pour s’assurer que les impacts cumulatifs des aménagements dans les Sundarbans sont bien évalués, y compris en ce qui concerne la VUE du bien ;
  6. Réaffirme qu’en l’absence de données de suivi écologique du bien, il n’est pas possible d’évaluer le statut de sa VUE, et renouvelle également sa demande à l’État partie de soumettre d’urgence les résultats du programme de suivi écologique au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN ;
  7. Rappelle que le manque de ressources et d’infrastructure appropriées risquent de limiter la protection effective du bien contre des menaces potentielles de braconnage, d’extraction de ressources naturelles et d’autres activités illégales, et engage l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale pour continuer à soutenir la restauration en cours de l’infrastructure et se procurer des ressources pour la gestion ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé incluant un résumé exécutif d’une page sur l’état de conservation du bien et sur l’avancement urgent requis dans la résolution des problèmes susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session, en 2015.
Projet de décision :    38 COM 7B.64

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 35 COM 7B.11, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
  3. Regrette que l’État partie n’ait pas fourni de rapport sur l’état de conservation du bien, comme demandé par le Comité à sa 35e session ;
  4. Note avec préoccupation que les impacts indirects sur le bien causés par la construction d’une centrale à charbon à Khulna ne semblent pas avoir été évalués, considère que l’augmentation de la navigation sur la rivière Passur et le dragage nécessaire risquent d’avoir un fort impact négatif sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande à l’État partie de veiller à ce que l’Évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) pour les activités de dragage inclue une évaluation spécifique d’impacts sur la VUE, conformément à la Note de conseil de l’UICN pour les évaluations d’impact environnemental appliquées au patrimoine mondial, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial avant de prendre toute décision difficile à inverser, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  5. Note également avec préoccupation les rapports signalant d’autres infrastructures et aménagements industriels en aval de la centrale, ainsi que des plans de construction d’une autre centrale à charbon au même endroit, et demande également à l’État partie d’entreprendre une Évaluation stratégique environnementale (ESE) complète pour s’assurer que les impacts cumulatifs des aménagements dans les Sundarbans sont bien évalués, y compris en ce qui concerne la VUE du bien ;
  6. Réaffirme qu’en l’absence de données de suivi écologique du bien, il n’est pas possible d’évaluer le statut de sa VUE, et renouvelle également sa demande à l’État partie de soumettre d’urgence les résultats du programme de suivi écologique au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN ;
  7. Rappelle que le manque de ressources et d’infrastructure appropriées risquent de limiter la protection effective du bien contre des menaces potentielles de braconnage, d’extraction de ressources naturelles et d’autres activités illégales, et engage l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale pour continuer à soutenir la restauration en cours de l’infrastructure et se procurer des ressources pour la gestion ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé incluant un résumé exécutif d’une page sur l’état de conservation du bien et sur l’avancement urgent requis dans la résolution des problèmes susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session, en 2015.
Année du rapport : 2014
Bangladesh
Date d'inscription : 1997
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 38COM (2014)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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