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Ksar d'Aït-Ben-Haddou

Maroc
Facteurs affectant le bien en 2003*
  • Cadre juridique
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Modifications des valeurs associées à ce patrimoine
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Site dans un état d’abandon quasi total et fortement dégradé

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Abandon du site et détérioration progressive
  • Absence de plan de gestion
  • Protection juridique du site 
  • Infrastructure et projets de développement touristique 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2003
Demandes approuvées : 1 (de 2001-2001)
Montant total approuvé : 2 500 dollars E.U.
2001 Installation of Plaques and Publication of Leaflets to ... (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2003**

août 200: mission d'un expert pour le Centre du patrimoine mondial; octobre-novembre 2002: mission conjointe UNESCO/PNUD 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2003

Centre du patrimoine mondial :

A la suite de la demande exprimée par le Comité lors de sa 26e session, l’Etat partie a soumis, en mars 2003, un nouveau rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations figurant dans un rapport daté d’août 2000, et comprenant :

·  L’achèvement du processus de classement du site, en vertu de la loi sur le patrimoine national, y compris les terrains privés qui en font partie ;

·  Le renforcement des capacités du CERKAS, institution responsable de la sauvegarde du site ;

·  La création d’une commission de gestion du site ;

·  La mise en place d’un groupe de travail pour élaborer un plan de gestion, qui aurait dû être achevé fin 2001 ;

·  Le contenu du plan de gestion et le calendrier pour son élaboration et sa mise en œuvre.

Ce rapport souligne que la procédure de classement a été entamée depuis 1994 et récemment reprise depuis 2001. Lors d’une réunion de la Commission interministérielle de classement, en avril 2001, un accord de principe pour le classement du site a été émis sous réserve de la consultation du Conseil communal. Ce dernier a donné récemment son avis favorable, et le classement pourrait être prononcé avant la fin de l’année 2003.

L’Etat partie a informé le Secrétariat qu’actuellement le site est protégé grâce à un instrument juridique prenant en considération le caractère environnemental et culturel du ksar. De nombreuses zones sont grevées de servitudes non aedificandi, et non altius tollendi. En ce qui concerne le renforcement du CERKAS, l’Etat partie a informé le Centre qu’avant d'accorder à cette institution le statut de service géré de manière autonome (SEGMA), le Ministère des finances a suggéré au CERKAS de définir, dans un délai de deux ans, sa nouvelle mission en tant que prestataire de services et de monter une structure suffisamment solide tant sur le plan humain, que technique et financier. Dans le cadre de ses activités, le CERKAS réalise depuis 2001 un inventaire systématique par photographies aériennes du patrimoine culturel de la Vallée du Draa en collaboration avec des partenaires suisses. Au titre du ce projet, le CERKAS s’est doté d’un matériel informatique et a élargi son équipe, mais son budget de fonctionnement n’a pas été renforcé.

En février 2003, il a été décidé d’étendre ce projet jusqu’au ksar. Un projet de création d’une antenne du CERKAS à l’intérieur du ksar est en étude. En 2002, l’Etat partie avait informé le Comité qu’une Commission interministérielle de gestion du site avait été créée, et qu'elle se réunissait tous les quinze jours pour étudier l’état de conservation du site et des mesures à prendre. Le nouveau rapport datant de mars 2003 laisse entendre que cette Commission ne se serait constituée qu'au cours de la dernière visite d’un expert du Centre à Ouarzazate, le 31 octobre 2002. La Province de Ouarzazate et le CERKAS seront les coordonnateurs des services provinciaux et assureront le secrétariat permanent de la Commission interministérielle de gestion.

Le rapport précise qu’actuellement, les membres du bureau de cette Commission n’ont pas encore été désignés, et que ni règlement intérieur ni budget régulier n’ont été fixés. L’Etat partie, qui aurait dû fournir des informations concrètes quant à la création d’un groupe de travail chargé de préparer un plan de gestion, a informé le Centre qu’actuellement un groupe de travail (CERKAS) entame une nouvelle réflexion autour de la formulation des objectifs et de la stratégie d’intervention sur le site, avec l'appui du Bureau de l'UNESCO à Rabat et le PNUD.

Le CERKAS a aussi entamé l’inventaire de toute la documentation existante sur le site, ainsi qu'une enquête sur sa situation foncière. Parallèlement, l’Etat partie souligne que le site se trouve dans un état d’abandon quasi total et est fortement dégradé. Malgré l’effort de contrôle instauré grâce à une commission provinciale, le nombre d’infractions dans le vieux ksar ne cesse d’augmenter. Il devient urgent de mettre en place des moyens efficaces pour la répression de ces infractions et d’en définir les parties responsables avant d’entreprendre toute autre action de sauvegarde ou de mise en valeur. L’absence de vision globale, de méthodologie cohérente, de communication entre les décideurs et les habitants rend la mission du CERKAS difficile. Le rapport préconise d’effectuer les actions suivantes :

-  Signature d’une Convention interministérielle faisant de la sauvegarde du site une priorité nationale et exprimant l’engagement ferme de tous les départements ;

-  Mise en place d’un système d’aide financière directe aux habitants pour les inciter à procéder à la réfection et à la restauration de leurs propriétés.

ICOMOS :

Le rapport du Secrétaire général du Ministère marocain de la Culture sur l’état d’avancement de la gestion et de l’aménagement de ce site du patrimoine mondial a été envoyé par le Centre à l’ICOMOS pour commentaires. Ce rapport reconnaît franchement l’état de conservation lamentable de ce site en partie abandonné ; il présente également les problèmes de conservation et de gestion qui se posent sur ce site et sur des sites comparables dans le Sud du Maroc. Les problèmes ont été encore aggravés récemment par un développement notable du tourisme, une attitude passive de la population locale, une attitude négative des propriétaires vis-à-vis des offres d’achat, de location ou de partenariat, et des dissensions internes. En 1990, le Ministère de la Culture a créé un Centre de Conservation et de Réhabilitation du Patrimoine architectural des Zones atlasiques et subatlasiques (CERKAS). La protection du Ksar d’Aït-Ben-Haddou a été considérée comme un projet prioritaire. Plusieurs projets, dont la restauration de la mosquée, le pavage des ruelles, le nettoyage et la réhabilitation des passages couverts et l’installation de gabions de protection contre les crues ont été réalisés entre 1992 et 1995, grâce à un financement du PNUD.

Le rôle du CERKAS a cependant été sévèrement réduit lorsque ses contrats avec le PNUD, l’UNESCO et d’autres organismes internationaux sont arrivés à expiration en 1994. A la suite de la création d’une commission provinciale de contrôle il y a deux ans, des inspections régulières du site ont été menées pour repérer les constructions illicites et les exceptions contrevenant à la réglementation. Malgré cela, le nombre de ces exceptions continue à augmenter. Il faudrait instaurer d’urgence des mesures efficaces pour lutter contre ces exceptions et identifier les responsables. Le rapport insiste sur l’urgente nécessité d’une protection statutaire du site, mesure qui a été retardée en raison du statut juridique complexe des biens qui le constituent. Le rapport préconise également fermement de reconstituer le CERKAS en tant qu’organisme public ou autonome et de lui donner les ressources nécessaires pour lui permettre de jouer son rôle. En dépit de la création de plusieurs comités constitués pour cela, il n’y a toujours pas de plan de gestion pour le site.

En octobre 2002, un comité de gestion a été constitué, avec des représentants des différents intérêts en jeu. Les coordonnateurs seront la Province de Ouarzazate et le CERKAS, qui seront chargés de constituer une équipe de travail et de réunir les ressources nécessaires. Le travail préliminaire a commencé selon les grandes lignes du plan. L’ICOMOS félicite l’Etat partie des mesures qu’il a prises, mais, tout en comprenant les raisons du retard, exprime son regret que le calendrier initial d’activités n’ait pas été respecté. Il recommande que le Comité exprime une approbation réservée de ce qui a été réalisé, tout en engageant en même temps l’Etat partie à redoubler d’efforts pour améliorer la situation actuelle du Ksar d’Aït-Ben-Haddou, qui laisse à désirer. 

Décisions adoptées par le Comité en 2003
27 COM 7B.41
Ksar d'Aït-Ben-Haddou (Maroc)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant pris note du rapport soumis par l'État partie en mars 2003, concernant la mise en œuvre des recommandations figurant dans un rapport daté d'août 2000,

2. Exprime son inquiétude devant les informations concernant l'état d'abandon quasi total du bien, l'augmentation croissante des infractions dans le vieux ksar et son état de dégradation, le manque de protection juridique, le retard dans l'établissement d'une structure technique et administrative responsable pour le site, ainsi que dans l'élaboration d'un plan de gestion pour sa sauvegarde et sa mise en valeur ;

3. Rappelle son inquiétude devant la réalisation de projets sur le site alors que la procédure de classement n'est pas terminée, et tout particulièrement en l'absence d'un plan de gestion approprié, préparé selon les normes scientifiques internationales reconnues, ainsi que d'une structure de gestion capable de garantir la coordination technique générale et la surveillance des diverses initiatives ;

4. Réitère encore une fois sa demande aux autorités et les organisations consultatives marocaines d'adopter, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, les mesures juridiques et financières nécessaires à la création d'une équipe technique spécialisée et à la préparation du plan de gestion du bien, et, à cette fin, encourage l'État partie à demander une assistance d'urgence auprès du Fonds du Patrimoine mondial, si nécessaire ;

5. Prie instamment l'État partie de finaliser la procédure de classement du bien et de créer par décret une institution, dotée de l'autorité juridique, des ressources et moyens financiers adéquats pour l'élaboration du plan de gestion et sa mise en œuvre technique et administrative sur le site, avant le 31 décembre 2003 ;

6. Décide de reconsidérer l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril à sa 28e session, en juin 2004 ;

7. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2004, un rapport sur l'avancement de la mise en œuvre des mesures susmentionnées, afin que le Comité puisse examiner l'état de conservation du bien à sa 28e session, en 2004.

Projet de décision : 27 COM 7 (b) 41

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant pris note du rapport soumis par l’Etat partie en mars 2003, concernant la mise en œuvre des recommandations figurant dans un rapport daté d’août 2000 ;

2. Exprime son inquiétude devant les informations concernant l’état d’abandon quasi total du site, l’augmentation croissante des infractions dans le vieux ksar et son état de dégradation, le manque de protection juridique, le retard dans l'établissement d'une structure technique et administrative responsable pour le site, ainsi que dans l'élaboration d'un Plan de gestion pour sa sauvegarde et sa mise en valeur ;

3. Rappelle son inquiétude devant la réalisation de projets sur le site alors que la procédure de classement n’est pas terminée, et tout particulièrement en l’absence d’un plan de gestion approprié, préparé selon les normes scientifiques internationales reconnues, ainsi que d’une structure de gestion capable de garantir la coordination technique générale et la surveillance des diverses initiatives ;

4. Réitère encore une fois sa demande aux autorités marocaines d’adopter, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, les mesures juridiques et financières nécessaires à la création d’une équipe technique spécialisée et à la préparation du plan de gestion du site, et, à cette fin, encourage l’Etat partie à demander une assistance d’urgence auprès du Fonds du Patrimoine mondial, si nécessaire;

 

OPTION A

5. Décide d'inscrire le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril;

OPTION B

5. Prie instamment l'Etat partie de finaliser la procédure de classement du site et de créer par Décret une institution, dotée de l'autorité juridique, des ressources et moyens financiers adéquats pour l'élaboration du Plan de gestion et sa mise en œuvre technique et administrative sur le site, avant le 31 décembre 2003, et décide de reconsidérer l'inscription du site sur la liste du patrimoine mondial en péril à sa 28e session, en juin 2004 ;

6. Demande à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2004, un rapport sur l'avancement de la mise en œuvre des mesures susmentionnées, pour étude par le Comité à sa 28e session, en juin 2004.

 

 

Année du rapport : 2003
Maroc
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Culturel
Critères : (iv)(v)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 27COM (2003)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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