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Pyrénées - Mont Perdu

Espagne, France
Facteurs affectant le bien en 2012*
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Impacts du Festival de Gavarnie (France)

b) Soutien insuffisant de l’activité pastorale

c) Coopération transfrontalière insuffisante

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**

Février 1999: visite de l’UNESCO; juillet 2007: mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012

Le 31 janvier 2012, les Etats parties (France et Espagne) ont fourniun rapport conjoint qui donne des informations sur la gestion transfrontalière et sur les activités pastorales. Le rapport fait état des efforts de minimisation des impacts du Festival de Gavarnie, mais ne suggère pas de solution pour sa délocalisation et ne donne aucun élément décisif concernant la fermeture de la route de Troumouse.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que le 3 avril 2012, l’Etat partie de la France a transmis au Centre du patrimoine mondial une lettre conjointe du Préfet des Hautes-Pyrénées et du Président du Conseil général des Hautes-Pyrénées concernant le statut des requêtes faites par le Comité du patrimoine mondial dans sa décision 34 COM 7B.39, dont le déplacement du Festival de Gavarnie et l’amélioration de la gestion transfrontalière.

a) Dispositions prises pour la gestion transfrontalière

Les Etats parties signalent que le Comité transfrontalier de suivi et de gestion en 2011 est devenu un Comité directeur conjoint, constitué de représentants des deux Etats concernés ainsi que des gouvernements locaux et du côté espagnol, des éleveurs. Une charte de coopération (2010-2020) a été signée entre les deux parcs en décembre 2010, pour encadrer la gestion et la coopération transfrontalières. Elle s'ouvre à la valorisation du site inscrit au patrimoine mondial, et à lamise en œuvre d'un réseau d'espaces naturels. La charte de coopération indique qu'une réunion conjointe par an sera consacrée à la formation des personnels de terrain. Un programme transfrontalier de conservation et de valorisation du site a été établi (2012-2014), et celui-ci est fourni en annexe au rapport conjoint des Etats parties. En outre, dans ce rapport, les Etats parties précisent que des membres des deux parcs siègent dans leurs instances respectives.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives accueillent favorablement la représentation des éleveurs espagnols au sein du Comité directeur conjoint, mais, compte tenu de l'importance de la question pastorale, s'étonnent de leur absence côté français. Ils considèrent que l'agropastoralisme devrait faire partie des sujets majeurs abordés par le programme transfrontalier de conservation et de valorisation du site (2012-2014). Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que les actions concernant la connaissance scientifique et la conservation des attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien sont très peu développées dans la charte de coopération. En outre, ils relèvent que les niveaux d'association des membres des deux parcs siégeant dans leurs instances respectives ne sont pas équivalents: dans un cas, il s'agit du conseil scientifique, dans l'autre du Patronat.

b) Activités agro-pastorales

Les Etats parties signalent que des aides financières importantes ont été allouées pour les activités agro-pastorales. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives relèvent toutefois que les éléments fournis par l’Etat partie de l'Espagne sur le patrimoine bâti et sur le paysage restent trop généralistes. Ils notent que le plan d'action 2012-2014 n'insiste pas assez sur le pastoralisme dans sa démarche de développement durable.

c) Impacts du Festival de Gavarnie

L’Etat partie de la France rappelle qu'aucune solution acceptable de délocalisation n'a été trouvée jusqu'à ce jour. Il souligne les efforts faits pour supprimer les impacts, considérant même que l'impact environnemental est quasiment nul. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que cette affirmation n’est accompagnée d'aucun élément objectif permettant de la valider. L'association du Théâtre Fébus pour le Festival de Gavarnie fait état, sans le détailler, d'un projet culturel. Pour sa part, le plan d'action 2012-2014 mentionne l'élaboration d'un guide méthodologique et de bonnes pratiques. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives constatent qu'il ne s'agit pas d'un projet culturel mais d'un guide pratique. Enfin, l'association, tout comme l'Etat partie, cite la création d'un cahier des charges pour encadrer toutes les actions techniques et logistiques du Festival, sans toutefois en donner le contenu.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que la lettre transmise le 3 avril 2012 par l’Etat partie de la France indique que toute tentative de relocalisation du Festival de Gavarnie a échoué, souligne les actions menées pour atténuer les impacts négatifs du Festival et indique que, selon les autorités locales, l’impact du Festival sur le bien est nul. En outre, cette lettre rappelle l’opposition ferme du Préfet des Hautes-Pyrénées et du Président du Conseil général des Hautes-Pyrénées, ainsi que de la députée et du Maire de Gavarnie, au déplacement du Festival.

Toutefois, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultative notent que la lettre ne fournit aucun détail précis sur les mesures prises pour atténuer les impacts négatifs du Festival. Ils considèrent que la menace principale sur la valeur universelle exceptionnelle du bien persiste. Par ailleurs, ils confirment que la localisation du Festival dans l’endroit le plus scénique du bien du patrimoine mondial reste incompatible avec les valeurs esthétiques de son paysage naturel pour lesquelles le bien a été explicitement inscrit.

d) Fermeture de la route de Troumouse

L’Etat partie de la France indique que l'étude sur les solutions envisageables pour la route de Troumouse, qui devait être engagée en 2010, est en cours de finition et devrait être examinée par un comité de pilotage durant l'hiver 2011-2012. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives s'inquiètent du retard pris dans cette étude et souligne que de ce fait, le Comité du patrimoine mondial ne pourra statuer sur cette question en 2012. 

e) Autres problèmes de conservation

Le rapport des Etats parties sur l'état de conservation du bien répond longuement aux demandes du Comité, mais aucune information n'est donnée sur l'évolution des valeurs patrimoniales pour lesquelles le bien a été inscrit. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives considèrent que le rapport devrait aussi faire mention des observations et analyses sur l'état de conservation général du bien et sur les tendances.

Par ailleurs, un projet commun de déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle concernant le bien a été soumis le 1er février 2011, comme demandé par le Comité, et est en cours de révision par les Organisations consultatives.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2012

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives considèrent qu’il y a eu un certain progrès: l’élaboration d'un plan de gestion et d’actions conjointes, la rédaction conjointe d’un rapport commun sur l'état de conservation du bien par les deux Etats parties, et le renforcement de la coopération transfrontalière.

Cependant, ils considèrent qu'il faut consolider davantage la collaboration transfrontalière, ainsi que la gestion du bien par un travail beaucoup plus détaillé sur l'agro-pastoralisme, qui a façonné le paysage inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, et qu’il faut aussi intégrer ce travail dans une perspective de développement durable. Il est essentiel que les représentants des éleveurs français soient représentés au sein du Comité directeur conjoint.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives recommandent que le Comité du patrimoine mondial regrette qu'aucun progrès concret n’ait été accompli concernant le déplacement du Festival de Gavarnie et la fermeture de la route de Troumouse. Ils considèrent que la principale menace sur la valeur universelle exceptionnelle du bien persiste. 

Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7B.37
Pyrénées – Mont Perdu (France/Spain) (C/N 773 bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B,

2.   Rappelant les décisions 33 COM 7B.40 et 34COM 7B.39 adoptées respectivement à ses 33e (Séville, 2009) et 34e (Brasilla, 2010) sessions,

3.   Accueille avec intérêt les éléments d’information concernant la gouvernance conjointe du bien, tout en incitant les États parties à finaliser la participation des représentants des deux parcs nationaux dans les instances de ces institutions ;

4.   Regrette qu’aucun progrès concret n’ait été accompli concernant le déplacement du Festival de Gavarnie et, compte tenu de sa localisation dans l’endroit le plus scénique du bien explicitement inscrit pour les valeurs esthétiques de son paysage naturel, et réitère avec fermeté sa demande de relocalisation du Festival, du fait de son incompatibilité avec la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

5.   Prie instamment l’État partie de la France de préparer une étude sur les sites potentiels de relocalisation du Festival, intégrant les avantages et inconvénients de ces sites, les droits de propriété et d’usage, ainsi que les coûts d’opération;

6.   Regrette également que l’étude sur la fermeture de la route de Troumouse qui devait être terminée en 2010 ne soit toujours pas finalisée, et prie également instamment l’État partie de la France de soumettre cette étude au Centre du patrimoine mondial d’ici le 31 décembre 2012 ;

7.   Regrette en outre que le programme d’actions 2012-2014 ne mette pas suffisamment l’accent sur les activités d’agropastoralisme et sur la restauration du patrimoine bâti pastoral, et encourage les États parties à mieux insérer le soutien à ces activités dans un prochain programme d’action ;

8.   Demande aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014 un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien, notamment sur les questions relatives à la relocalisation du Festival et la fermeture de la route de Troumouse, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.

Projet de décision: 36 COM 7B.37

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B,

2. Rappelant les décisions 33 COM 7B.40 et 34COM 7B.39 adoptées respectivement à ses 33e (Séville, 2009) et 34e (Brasilla, 2010) sessions,

3. Accueille avec intérêt les éléments d'information concernant la gouvernance conjointe du bien, tout en incitant les Etats parties à finaliser la participation des représentants des deux parcs nationaux dans les instances de ces institutions;

4. Regrette qu'aucun progrès concret n’ait été accompli concernant le déplacement du Festival de Gavarnie et, compte tenu de sa localisation dans l’endroit le plus scénique du bien explicitement inscrit pour les valeurs esthétiques de son paysage naturel, et réitère avec fermeté sa demande de relocalisation du Festival, du fait de son incompatibilité avec la valeur universelle exceptionnelle du bien;

5. Prie instamment l’Etat partie de la France de préparer une étude sur les sites potentiels de relocalisation du Festival, intégrant les avantages et inconvénients de ces sites, les droits de propriété et d'usage, ainsi que les coûts d'opération;

6. Regrette également que l'étude sur la fermeture de la route de Troumouse qui devait être terminée en 2010 ne soit toujours pas finalisée, et prie également instamment l’Etat partie de la France de soumettre cette étude au Centre du patrimoine mondial d’ici le 31 décembre 2012;

7. Regrette en outre que le programme d'actions 2012-2014 ne mette pas suffisamment l'accent sur les activités d’agropastoralisme et sur la restauration du patrimoine bâti pastoral, et encourage les Etats parties à mieux insérer le soutien à ces activités dans un prochain programme d'action;

8. Demande aux Etats parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014 un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien, notamment sur les questions relatives à la relocalisation du Festival et la fermeture de la route de Troumouse, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.

Année du rapport : 2012
Espagne France
Date d'inscription : 1997
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(iv)(v)(vii)(viii)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 36COM (2012)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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