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Concilier entre développement et conservation à Grand-Bassam (Côte d'Ivoire)

L'inscription de la Ville historique de Grand-Bassam sur la liste du Patrimoine Mondial offre de nouvelles opportunités pour promouvoir le développement durable de la ville. De la création d'un bureau local de gestion du patrimoine mondial au développement du tourisme culturel et des partenariats public/privé, un large éventail d'initiatives vise à trouver un équilibre entre les besoins de conservation et les moyens de subsistance locaux.

À propos de Grand-Bassam

Grand-Bassam est une ville située dans la région du Sud-Comoé, au Sud-Est de la Côte d’Ivoire. Elle se trouve sur la zone en bande étroite se trouvant entre l’Océan Atlantique et la lagune d’Ouladine.

Première capitale de Côte d’Ivoire, la Ville historique de Grand-Bassam est un exemple de l’urbanisme colonial de la fin du 19ème et début du 20ème siècle. Une planification urbaine par quartiers spécialisés dans le commerce, l’administration et l’habitat destiné aux Européens ainsi qu’aux autochtones. Le site accueille notamment N’zima, un village de pêcheurs longé par une architecture coloniale marquée par des logements fonctionnels dotés de galeries, de vérandas et de jardins. Grand-Bassam fut la première capitale portuaire, économique et juridique de la Côte d’Ivoire; elle témoigne des rapports sociaux et spatiaux complexes entre les Européens et la population indigène ainsi que du mouvement indépendantiste qui en résulte. Etant un véritable noyau économique des comptoirs français du Golfe de Guinée -qui a précédé la Côte d'Ivoire moderne- la ville a attiré des populations venant de toute l’Afrique, l’Europe et du Levant Méditerranéen.

La Ville historique de Grand-Bassam a été inscrite sur la Liste du Patrimoine Mondial en 2012 suivant les critères (iii) et (iv). Les rapports sur l'état de Conservation présentés au comité du Patrimoine Mondial entre 2013 et 2021, relèvent les inconvénients liés à la gestion et au cadre juridique et institutionnel, qui, souffrent d’un manque de ressources humaines et financières.

Valeur architecturale, environnementale et paysagère de la Ville Historique de Grand Bassam  © Archives MPC
Valeur culturelle : critique sociale lors la célébration de l'Abissa de la communauté N'Zima © Archives MPC

Impacts du changement climatique

Du fait de sa situation géographique et stratégique qu’elle doit à l’océan et à la lagune, la ville historique est particulièrement exposée aux risques naturels. En Octobre 2019, de fortes précipitations ont engendré la crue du fleuve Comoé et de ses affluents (lagunes Ebrié et Ouladine), causant ainsi des inondations dans le village N’Zima et entraînant des dommages matériels considérables. Le rapport sur l’état de Conservation de l’Etat-partie suite aux inondations de 2019 est accessible ici. Pour faire face à cela, la Côte d’Ivoire a mis en place un système de gestion de crise qui permet d’apporter assistance aux populations affectées en les évacuant et leur apportant une aide alimentaire, et, sollicite l’UNESCO pour l’organisation d’une mission d’urgence. Le rapport de la mission ayant eu lieu en Novembre 2019, est accessible ici.

Connaissances et pratiques traditionnelles et locales 

En raison des multiples catastrophes naturelles que Grand-Bassam a connues au fil de l’histoire, la population locale a développé des pratiques traditionnelles, considérées comme patrimoine immatériel, leur permettant de faire face à ces épreuves. Après les inondations de 2019, le peuple N’zima s’est engagé dans les processus de gestion traditionnelle de crise, à l’instar des autorités traditionnelles telles que les prêtresses et les guerriers du roi, et ce, à travers des rituels pour conjurer le mauvais sort. Ceci s'est avéré efficace pour renforcer la capacité de la communauté à gérer la crise.

Visite des autorités politiques et administratives lors des inondations de la Ville Historique de Grand Bassam en 2019 © Archives MPC 
Assistances des autorités ivoiriennes aux populations sinistrées par les inondations de 2019 © Archives MPC 

Concilier entre développement et conservation à Grand-Bassam 

L'inscription de la Ville Historique de Grand-Bassam sur la liste du Patrimoine Mondial offre de nouvelles opportunités pour promouvoir le développement durable de la ville. D'une part, l'inscription a permis le renforcement des normes en termes de gestion des sites, du cadre juridique et institutionnel et de l’engagement de la communauté. D'autre part, la ville a désormais accès à une aide technique et économique supplémentaire et son attractivité en tant que destination touristique a fortement augmenté.

Cela a créé une occasion unique pour promouvoir le développement économique durable et contribuer à l’amélioration de la vie locale. Malgré ce contexte positif, des zones d'ombre subsistent. Par conséquent, l'amélioration de la gestion du site est devenue de la plus haute importance. 

Afin d'améliorer la gestion du patrimoine mondial, les cadres juridique et institutionnel et de promouvoir le développement durable, un programme diversifié d'initiatives a été élaboré. Le programme vise à concilier et trouver un équilibre entre la conservation et la mise en valeur des valeurs patrimoniales du site et les besoins sociaux et économiques des locaux.

1. Renforcement du cadre juridique et institutionnel

Le ministère de la culture ivoirien élabore actuellement une mise à jour du plan de conservation et de gestion du Patrimoine Mondial de la ville historique de Grand-Bassam, avec le soutien de l'UNESCO et le financement du gouvernement norvégien. Le processus de mise à jour a réuni tous les Etats-membres impliqués dans la gestion du bien. Le nouveau plan de conservation et de gestion vise à renforcer les capacités de l’entité responsable de la gestion du patrimoine mondial local et à améliorer son autonomie financière et opérationnelle.

Atelier de mise à jour du plan de conservation et de gestion de la Ville Historique de Grand Bassam en juillet 2021 © Archives Bureau UNESCO Abidjan 

De plus, l’État de Côte d'Ivoire est en train de réviser la loi n. 87-806 du 28 juillet 1987 concernant la protection du patrimoine culturel afin d'améliorer la protection du patrimoine culturel immatériel, archéologique et subaquatique, et d'établir des sanctions pénales. Parallèlement à cette initiative, la Côte d'Ivoire mène un projet de révision des textes concernant l'organisation des institutions locales de gestion du Patrimoine Mondial afin d'améliorer leurs performances.

2. Favoriser la participation de la communauté locale à la gestion du patrimoine mondial

Afin de promouvoir l'implication des communautés dans la gestion du patrimoine mondial, la Maison du Patrimoine Culturel a été créé par les autorités nationales. Il est connu sous le nom de Secrétariat Exécutif du Programme de Gestion de la Ville historique de Grand-Bassam ou Maison du Patrimoine Culturel de Grand-Bassam. Cet office s'appuie sur des entités locales de gestion, dont un Comité Local de Gestion et une Commission chargée d'examiner et de délivrer les autorisations de construire. Les entités locales de gestion sont composées des autorités politiques, administratives, traditionnelles et religieuses, ainsi que des représentants associatifs et des entreprises locales, qui participent conjointement au processus décisionnel. Cette démarche participative vise à accroître l'implication, la connexion et le sens de responsabilité des Etats-membres et des communautés locales vis-à-vis de la gestion du site.

Visite guidée de Michel CAMDESSUS dans la Ville historique en 2018 en présence du Maire EZALE et du gestionnaire du site DJAKO © Archives MPC

3. Activités de sensibilisation et d'éducation

La Maison du Patrimoine Culturel de Grand-Bassam organise des visites guidées pour le public afin de sensibiliser et éduquer aux valeurs patrimoniales du site. Une attention particulière est portée aux enfants et aux adolescents, qui participent à des visites guidées spéciales et à des ateliers pédagogiques dans les écoles. Parallèlement, des conférences et des expositions thématiques sont organisées chaque année le 18 avril, à l'occasion de la Journée internationale des monuments et des sites.

Ouverture de la 2ème édition de la Journée Internationale des Monuments et Site à la Maison du Patrimoine Culturel en 2018  © Archives MPC
Visite guidée de la Ville Historique de Grand Bassam par le collège Blaise Pascal d'Abidjan   © MPC Archives

4. Développement du tourisme culturel

L'inscription du site sur la liste du Patrimoine Mondial a augmenté l'attractivité de Grand-Bassam en tant que destination touristique, aussi bien pour les visiteurs nationaux qu'internationaux. Par conséquent, il existe une opportunité de développer des infrastructures et des services liés au tourisme, tels que l'hébergement, l'hôtellerie, la restauration, le transport, les guides touristiques et l'artisanat. Si correctement géré, le tourisme durable peut grandement contribuer à l’amélioration de la vie des locaux et au développement économique.

Dans ce contexte, un cadre de partenariats public-privé (PPP) est en cours d'élaboration avec l'appui du Comité National de Pilotage des Partenariats Public-Privé et de la Banque Africaine de Développement. Les PPP sont particulièrement envisagés pour les biens immobiliers publics adaptés à ce type de développement mais seront également ouverts aux actifs privés. Il est prévu que les PPP conduiront au développement d'infrastructures touristiques dans la ville historique de Grand-Bassam, d'une manière qui respecte les objectifs de conservation et de gestion du site et qui contribue aux moyens de subsistance locaux. La réutilisation de bâtiments historiques pour de nouvelles fonctions, telles que des hôtels ou des galeries, sera également encouragée.

Enfin, le projet Tutorat a mis en place un programme de baux emphytéotiques, à travers lequel les opérateurs commerciaux peuvent obtenir des baux à long terme sur des bâtiments privés en échange de leur restauration ou réhabilitation.

Avis du Comité du patrimoine mondial

Le plan de développement durable de la ville historique de Grand-Bassam et ses différentes initiatives ont été examinés lors de la 44ème session du Comité du Patrimoine Mondial en 2021. Le Comité a favorablement accueilli le projet de révision du plan de conservation et de gestion (y compris le plan de gestion des risques), ainsi que les initiatives de coopération prises en faveur de la restauration du patrimoine, notamment à travers des accords de partenariat public-privé. Cependant, le Comité a également exprimé sa profonde préoccupation face à l'accélération de la dégradation de l'état de conservation de plusieurs édifices patrimoniaux, et a demandé à l'État-partie d'envisager ces initiatives de manière planifiée, avec un accent particulier sur les opérations de groupes en les renforçant à travers :

  • La consolidation et la mise à jour de l’inventaire du patrimoine déjà existant,
  • L’établissement de diagnostics architecturaux et culturels approfondis,
  • Le renforcement du suivi et du contrôle des règles d’urbanisme et de construction et de l’application de la réglementation par tous les acteurs concernés, publics et privés,
  • Le renforcement des capacités des professionnels du patrimoine et de la construction,
  • L'établissement d'un comité de suivi des travaux de restauration.

En outre, le Comité a demandé à l'État partie de renforcer la gestion du site et a encouragé la finalisation du projet de révision du plan de conservation et de gestion. (Décision 44 COM 7B.2).

Solutions et stratégies d'action pour le climat

Les inondations de 2019 témoignent de la vulnérabilité de la ville face aux catastrophes naturelles et au changement climatique. Afin de réduire et de gérer les risques de catastrophe, l’office de gestion du patrimoine élabore un plan de gestion des risques, qui sera intégré dans le plan de gestion du patrimoine mondial mis à jour. Deux ateliers thématiques ont été réalisés en 2015 et 2021 par la Maison du Patrimoine Culturel, avec le soutien de l'UNESCO.

Parallèlement, il est essentiel de renforcer la résilience des populations locales et vulnérables face aux catastrophes naturelles, notamment en renforçant les capacités de l'organisme de gestion du patrimoine mondial et des communautés locales en matière de gestion des risques de catastrophe. Celui-ci doit également tenir compte des principes endogènes de gestion des catastrophes des communautés locales, afin de minimiser leur impact humain, social et économique. Suite aux inondations de 2019, la communauté locale N'zima s'est engagée dans les processus coutumiers et traditionnel de gestion de crise à travers les chefs traditionnels tels que les prêtresses et les guerriers du roi et des rituels traditionnels pour conjurer le mauvais sort. Ce processus a renforcé la capacité de la communauté à répondre à la crise, vue dans la continuité d'une longue histoire de catastrophes naturelles à Grand-Bassam.

Lancement des travaux d'ouverture de l'embouchure du fleuve Comoé par les autorités ivoiriennes en novembre  2019 © MPC Archives

Conclusion

L'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine mondial crée des opportunités uniques pour le développement local. Cependant, parvenir à un développement durable après l'inscription au patrimoine mondial n'est pas une tâche facile et nécessite un programme d'actions de grande envergure, allant de la conservation du patrimoine physique aux programmes d'éducation et de sensibilisation, de financement, de planification et de gestion, et, au cadre juridique et institutionnel. L'étude de cas de la ville historique de Grand-Bassam montre qu'un engagement et un dévouement continus sont nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel du patrimoine culturel afin de contribuer au développement durable. De plus, des initiatives innovantes telles que le développement de partenariats public/privé et de baux emphytéotiques permettent d'appréhender le large éventail d'outils disponibles pour mener à bien cette vision.

Source : M. DJAKO Romaric, gestionnaire du site de la Ville historique de Grand-Bassam, 2021; Bureau national de l'UNESCO à Abidjan, 2021

Contribution aux objectifs mondiaux

Comment cette étude de cas contribue-t-elle aux engagements internationaux en matière de développement durable, d'action contre le changement climatique et de conservation du patrimoine ?

Singoloua225, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Développement durable

L'initiative vise à contribuer au développement durable en répondant aux Objectifs de Développement Durable suivants :


Objectif 1. Éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes

Cible 1.5 : l'initiative comprend l'élaboration d'un plan de gestion des risques de catastrophe qui vise à renforcer la résilience des personnes en situation critique et à réduire leur exposition et leur vulnérabilité aux événements et risque extrêmes liés au climat.


Objectif 4. Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie.

Cible 4.5 : les programmes d'éducation et de sensibilisation aux valeurs patrimoniales de la Ville Historique, élaborés par la Maison du Patrimoine Culturel et soutenus par la Ville de Grand-Bassam, visent à réduire les inégalités de genre dans le domaine de l'éducation et à assurer l'égalité d'accès aux personnes en situation précaire, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable.

Cible 4.7 : Cible 4.7 : les programmes d’éducation du plan de développement durable de Grand-Bassam visent à doter les habitants des connaissances et compétences nécessaires à la promotion du développement durable, y compris, entre autres, par l'éducation au développement durable et aux modes de vie durables.


Objectif 6. Assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour tous.

Cible 6.2 : Le plan de développement durable de la ville entreprend des efforts pour assurer un accès équitable à des services d'assainissement et d'hygiène adéquats pour tous.


Objectif 8. Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.

Cible 8.3 : le programme de développement durable de Grand-Bassam comprend des politiques axées sur le développement, notamment en matière de financement et de partenariats visant à soutenir les activités productives, la création d'emplois décents, l'entrepreneuriat, la créativité et l'innovation.

Cible 8.9 : le programme de développement durable de Grand-Bassam vise à concevoir et mettre en œuvre des politiques de promotion d'un tourisme durable créateur d'emplois et valorisant la culture et les produits locaux.


Objectif 11. Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.

Cible 11.3 : globalement, le plan de développement durable de Grand-Bassam vise à renforcer l'urbanisation inclusive et durable et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains.

Cible 11.4 : globalement, le plan de développement durable de Grand-Bassam vise à protéger et sauvegarder le atrimoine culturel et naturel mondial en favorisant la conservation du patrimoine et le développement urbain durable en cohérence avec les objectifs de conservation et de gestion du site.

Cible 11.5 : la mise à jour du plan de conservation et de gestion du patrimoine mondial de la Ville historique de Grand-Bassam - Patrimoine mondial et, en particulier, du plan de réduction des risques de catastrophe vise à réduire le nombre de décès et le nombre de personnes touchées par les catastrophes, ainsi que avec la diminution des pertes économiques, en mettant l'accent sur la protection des personnes en situation de vulnérabilité.

Cible 11.b : le plan de développement durable de Grand-Bassam et la mise à jour du plan de conservation et de gestion du patrimoine mondial visent à adopter et mettre en œuvre des politiques intégrées.


Objectif 13. Prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses impacts.

Cible 13.2 : le plan de développement durable de Grand-Bassam vise à intégrer les mesures relatives au changement climatique dans les politiques, stratégies et planifications nationales et locales. Par ailleurs, l'Etat de Côte d'Ivoire entreprend l'ouverture de l'embouchure du fleuve Comoé de Grand-Bassam afin d'atténuer les effets néfastes des inondations dues au changement climatique.

Cible 13.3 : le plan de développement durable de Grand-Bassam prévoit de renforcer les capacités humaines et institutionnelles en matière d'atténuation, d'adaptation et de réduction des impacts du changement climatique.


Objectif 17. Renforcer les moyens de mise en œuvre et revitaliser le partenariat mondial pour le développement durable.

Cible 17.16: le plan de développement durable de Grand-Bassam vise à renforcer le partenariat mondial pour le développement durable, complété par des partenariats multipartites qui mobilisent et partagent les connaissances, l'expertise, la technologie et les ressources financières, pour soutenir la réalisation des objectifs de développement durable dans tous pays, en particulier les pays en développement.


Changement climatique

Grand Bassam est exposée aux catastrophes naturelles et au changement climatique. En octobre 2019, de fortes pluies ont provoqué le débordement du fleuve Comoé et de ses affluents (lagunes Ebrié et Ouladine), provoquant des inondations dans le village de N'zima et engendrant des dégâts matériels importants.

En raison des multiples catastrophes naturelles que Grand-Bassam a connues au fil de l’histoire, la population locale a développé des pratiques traditionnelles, considérées comme patrimoine immatériel, leur permettant de faire face à ces épreuves. Après les inondations de 2019, le peuple N’zima s’est engagé dans les processus de gestion traditionnelle de crise, à l’instar des autorités traditionnelles telles que les prêtresses et les guerriers du roi, et ce, à travers des rituels pour conjurer le mauvais sort. Ceci s'est avéré efficace pour renforcer la capacité de la communauté à gérer la crise.

Réduire les risques de catastrophe en élaborant un plan de gestion des risques, intégré dans les plans de gestion urbaine et patrimoniale.
Renforcer la résilience des populations locales et vulnérables aux catastrophes naturelles, en renforçant les capacités des gestionnaires de sites et des communautés locales dans la gestion des risques de catastrophe. Ce renforcement des capacités doit également tenir compte des principes endogènes de gestion des catastrophes des communautés locales, afin de minimiser leur impact humain, social et économique.
Inclure les processus habituels de gestion de crise dans les plans de réponse aux crises.



Paysage urbain historique

Le projet vise à contribuer à la mise en œuvre de l'approche de la Recommandation de 2011 sur le paysage urbain historique en intégrant les objectifs de développement urbain et de conservation du patrimoine, en impliquant les communautés locales et les Etats-partis dans la sauvegarde et la gestion du patrimoine urbain, et en créant des partenariats stratégiques avec agents urbains pour assurer la mise en œuvre des plans d'aménagement et de gestion.

Outils d'engagement communautaire Outils de connaissance et de planification Systèmes réglementaires Outils financiers 

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Découvrez les détails de l'étude de cas et les parties prenantes impliquées.

Singoloua225, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

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Crédits images

  • Image de couverture: Ville Historique de Grand-Bassam © Archives MPC

Attention : Les études de cas sur cette plateforme concernent pratiques de protection du patrimoine en sites du patrimoine mondial et au-delà. La publication des cas d’étude sur ce site web n’implique pas l’inclusion du site dans la liste du patrimoine mondial ou dans un des programmes thématiques. Les pratiques partagées ne sont pas évaluées de quelque façon par le Centre du patrimoine mondial ou présentées ici comme pratiques exemplaires, ni elles représentent solutions complètes pour les problèmes de gestion du patrimoine. Les points de vue exprimés par les experts et les gestionnaires des sites sont personnels et ne reflètent pas nécessairement les vues du Centre du patrimoine mondial. Les pratiques et visions partagées ici sont comprises pour donner un aperçu et élargir le dialogue sur la conservation du patrimoine afin de poursuivre la gestion du patrimoine urbain en général.

Décisions / Résolutions (5)
Code : 44COM 7B.2

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.67, adoptée à sa 41esession (Cracovie, 2017),
  3. Salue la réactivité de l’État partie suite aux inondations, en mettant en place un dispositif de gestion de la crise, en relocalisant les populations sinistrées et en demandant l’organisation d’une mission d’urgence de l’UNESCO ;
  4. Note la mise en œuvre du projet de réouverture du fleuve Comoé dans le cadre du projet de sauvegarde et de valorisation de la baie de Cocody et de la lagune Ebrié (PABC), et regrette que ce projet n’ait pas au préalable été présenté au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations, et demande à l’État partie de soumettre le PABC au Centre du patrimoine mondial, dès que possible, pour examen par les Organisations consultatives afin que des solutions soient trouvées pour adapter l'approche aux recommandations fournies dans le rapport de la mission d'urgence d'octobre 2019, et plus particulièrement de :
    1. Soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant toute intervention, le projet de digues avec ses différents scénarios de hauteur pour évaluation par les Organisations consultatives,
    2. Réaliser une étude d’impact visuel et patrimonial du projet d’ouvrage de génie civil prévu pour une hauteur de 6 mètres ;
  5. Exprime sa vive préoccupation quant à l’accélération de la dégradation de l’état de conservation de plusieurs édifices patrimoniaux, dont le Palais de justice, le phare et l’ex-hôtel des postes et douane et, tout en accueillant favorablement les initiatives de coopération prises par l’État partie en faveur de la restauration du patrimoine, notamment à travers des accords de partenariats public/privé, demande également à l’État partie de :
    1. Penser ces initiatives de façon planifiée en privilégiant notamment les opérations groupées,
    2. Renforcer ces initiatives par :
      1. La consolidation et la mise à jour de l’inventaire du patrimoine déjà existant,
      2. L’établissement de diagnostics architectural et culturel approfondis,
      3. Le renforcement du suivi et du contrôle des règles d’urbanisme et de construction et de l’application des règlements par tous les acteurs concernés, publics et privés,
      4. Le renforcement des capacités des professionnels du patrimoine et de la construction,
      5. L'établissement d'un comité de suivi des travaux de restauration ;
  6. Demande en outre à l’État partie de renforcer la gestion du site, en donnant plus de moyens à la Maison du patrimoine et de la relocaliser dans un bâtiment patrimonial, lui conférant ainsi un caractère emblématique et exemplaire au cœur du site ;
  7. Salue également le projet de révision du plan de conservation et de gestion (incluant un plan de gestion des risques) et encourage l’État partie à le finaliser ;
  8. Remercie le gouvernement de la Norvège pour son soutien financier à la mise en œuvre d'un programme d'appui à la préservation du bien, qui inclut notamment le travail d’inventaire, la finalisation du plan de gestion, la révision et publication d'un guide d'interventions sur le bien et l'établissement d'un comité de suivi des travaux de restauration ;
  9. Encourage également l'État partie à renforcer les mesures de sauvegarde et de promotion du patrimoine immatériel de la communauté N'zima ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e

En savoir plus sur la décision
Code : 41COM 7B.67

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 36 COM 8B.17, 37 COM 7B.37 et 39 COM 7B.38, adoptées respectivement à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 37e (Phnom Penh, 2013) et 39e (Bonn, 2015) sessions,
  3. Félicite l'État partie pour la mise en œuvre des mesures de conservation et de valorisation en réponse aux points soulevés par le Comité dans ses décisions antérieures, notamment la décision 39 COM 7B.38 ;
  4. Prend note avec satisfaction de la poursuite des partenariats internationaux, en particulier pour les formations en matière de conservation et de gestion, ainsi que de l'implication et la mobilisation des communautés locales et des efforts déployés pour la promotion du bien ;
  5. Encourage l'État partie à continuer de mettre en œuvre les actions spécifiques demandées par le Comité dans ses décisions précédentes et reflétées dans le plan d'action visant à renforcer la protection et la conservation du bien, à approfondir la recherche documentaire sur le bien, à tenir à jour l'inventaire et à régulièrement vérifier l'applicabilité des textes règlementaires pour une conservation et gestion durable et efficace du bien ;
  6. Demande à l'État partie de tenir le Comité informé de la mise en œuvre de projets majeurs, à savoir la restauration conforme de l’ancien Palais de Justice, la restauration de la Maison du patrimoine culturel de Grand-Bassam, les projets d'aménagement de la voirie du bien, les projets opérationnels dans le cadre de l'application du schéma directeur d'assainissement, ainsi que la réouverture de l'embouchure du fleuve, et rappelle à l'État partie la nécessité d’informer le Comité, à travers le Centre du patrimoine mondial, de tout projet futur susceptible de potentiellement affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, incluant son authenticité ou intégrité, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises ;
  7. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés.  

En savoir plus sur la décision
Code : 39COM 7B.38

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 36 COM 8B.17 et 37 COM7B.37, adoptées respectivement à sa 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) et sa 37e (Phnom Penh, 2013) sessions,
  3. Félicite l'État partie pour la mise en œuvre de la plupart des points soulevés dans les décisions 36 COM 8B.17 et 37 COM 7B.37, et pour les différentes coopérations développées au niveau national entre les parties prenantes, et aux niveaux international bilatéral et multilatéral ;
  4. Prend note de l’extension des limites de la zone tampon et encourage l'État partie à poursuivre la réflexion sur la révision des limites de cette zone;
  5. Prend note avec satisfaction des efforts de l'État partie pour la mise en place de la Maison du patrimoine et le développement des outils de conservation et de gestion quotidienne du patrimoine architectural, urbain et paysager et des opérations de restauration et de surveillance des menaces naturelles ;
  6. Demande à l’État partie de mettre en œuvre les actions spécifiques, demandées par les décisions 36 COM 8B.17 et 37 COM 7B.37 et reflétées dans le Plan d’action, permettant de renforcer la protection et la conservation du bien et portant sur les thématiques suivantes :
    1. Conservation urbaine, planification et développement urbain intégré, prenant en compte le paysage urbain historique et la documentation archivistique,
    2. Formation et renforcement des compétences en conservation architecturale, urbaine et paysagère au niveau local et national,
    3. Renforcement des ressources financières et des capacités techniques et administratives de la Maison du patrimoine pour collecter des fonds et mettre en œuvre des activités,
    4. Application de mesures d’urgence et restauration conforme de l’ancien Palais de Justice ;
  7. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.

En savoir plus sur la décision
Code : 37COM 7B.37

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné les documents WHC-13/37.COM/7B,

2.  Rappelant la décision 36 COM 8B.17 , adoptée lors de la 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),

3.  Prend note des informations fournies par l’Etat partie, notamment sur les limites du bien et de sa zone tampon ;

4.  Note avec satisfaction l’inscription de tous les monuments et sites remarquables du bien sur la Liste du patrimoine national, la mise en place du Comité local de gestion, l’institutionnalisation de la Maison du Patrimoine, un fonctionnement amélioré de la Commission des permis de construire et la réalisation de différents programmes de restauration des monuments et maisons remarquables du bien ;

5.  Encourage l’État partie à poursuivre ses efforts pour mieux connaître le bien (inventaire cadastral) et plus largement à poursuivre ses efforts visant à renforcer la protection du bien par la Commission des permis de construire, la conservation du bien et son suivi en direction des habitations privées et des espaces arborés, la gestion quotidienne (habitat illégal, déchets et pollutions) et la surveillance des menaces naturelles (fermeture de la lagune et ses conséquences, érosion côtière) ;

6.  Demande à l’État partie de :

a)  fournir une carte d’ensemble de délimitation du bien et de sa nouvelle zone tampon,

b)  préciser les ressources humaines du Comité local de gestion et de la Maison du patrimoine effectivement en charge de la gestion du bien,

c)  confirmer que les avis de la Maison du patrimoine et du Comité de gestion local du bien à destination de la Commission des permis de construire sont bien suspensifs et non simplement consultatifs comme indiqué sur certains documents fournis au moment de l’inscription,

d)  mettre en œuvre une politique d’aide à la conservation des biens immobiliers privés, tant au niveau technique (guide pratique de la conservation) qu’au niveau financier (aide concertée public/privé),

e)  réaliser un programme de plantations et d’espaces vert qui respecte l’authenticité du bien dans ce domaine, réaliser pour cela les études préalables nécessaires,

f)   définir des indicateurs du suivi de la conservation plus diversifiés et plus précis, l’appliquant tant aux monuments, qu’aux maisons, espaces publics et plantations, ils doivent concerner l’ensemble des éléments constitutifs du bien, tant publics que privés;

7.  Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015 , un rapport sur l’état de conservation du bien faisant état de la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015. 

En savoir plus sur la décision
Code : 36COM 8B.17

Le Comité du patrimoine mondial,  

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B.Add et WHC-12/36.COM/INF.8B1.Add,

2.    Inscrit la Ville historique de Grand-Bassam, Côte d’Ivoire, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (iv) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève description

La ville historique de Grand-Bassam est un exemple urbain colonial de la fin du XIXe siècle et de la première partie du XXe siècle. Elle suit une planification par quartiers spécialisés pour le commerce, l’administration, l’habitat européen et l’habitat autochtone. Elle offre d’une part une architecture et un urbanisme colonial fonctionnaliste adaptés aux conditions climatiques et suivant les préoccupations hygiénistes de l’époque, d’autre part un village N’zima qui met en évidence la permanence des cultures autochtones. Grand-Bassam fut la première capitale coloniale, portuaire, économique et juridique de la Côte d’Ivoire ; elle témoigne des relations sociales complexes entre les Européens et les Africains, puis du mouvement populaire en faveur de l’indépendance.

Critère (iii) : Grand-Bassam témoigne par son organisation urbaine bien préservée d’une importante tradition culturelle liée à son rôle de capitale coloniale, de centre administratif à l’échelle de l’ancienne AOF (Afrique occidentale française) et de pôle commercial régional. Des années 1880 aux années 1950, la ville rassembla et confronta différentes populations africaines, européennes et moyen-orientales, dans une cohabitation simultanément harmonieuse et conflictuelle.

Critère (iv) : Grand-Bassam offre un exemple éminent d'urbanisme colonial rationnel par ses quartiers spécialisés au sein d'un réseau urbain d'ensemble où la végétation tient une place importante. L’architecture coloniale est caractérisée par un style sobre et fonctionnel, utilisant les principes hygiénistes appliqués à une situation tropicale. L'organisation de la maison vernaculaire au sein du village N'zima lui fait écho, exprimant la permanence des valeurs autochtones.

Intégrité

L’intégrité du tissu urbain et de son environnement est plutôt bonne. Le bien comprend des ensembles suffisamment importants d’éléments bâtis caractéristiques pour être bien compris. Toutefois, l’intégrité architecturale des bâtiments est menacée de plusieurs cas par l’abandon et par l’absence d’entretien. L’intégrité du paysage urbain est parfois menacée par la pression foncière liée au tourisme des plages.

Authenticité

L’authenticité du tissu urbain a été globalement conservée, permettant une expression satisfaisante de la valeur universelle exceptionnelle du bien. Si certains bâtiments, généralement publics, ont été convenablement restaurés et réutilisés, l’intégrité architecturale d’un grand nombre d’immeubles est souvent médiocre ou mauvaise, et leur authenticité est parfois altérée par des adaptations peu conformes.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

La protection du bien et son système de gestion sont appropriés et leur mise en place est en cours, notamment via l’institution de la Maison du patrimoine et via la Commission transversale des permis de construire. Il est toutefois indispensable de confirmer le caractère suspensif des décisions de cette dernière et de renforcer les moyens humains et financiers dédiés à la conservation du bien. Les limites de la zone tampon unifiée devraient être étendues autour du quartier du Petit Paris et du phare comme indiqué dans le premier dossier de proposition d’inscription.

4.    Demande à l’État partie de mettre en œuvre les mesures réglementaires suivantes :

a)   approfondir la précision sur les contours du bien déjà entamée dans les limites cadastrales,

b)   agrandir la zone tampon du bien en revenant aux limites envisagées initialement au niveau du quai du Petit Paris et du phare, tout en conservant l’extension actuelle qui unifie la zone tampon,

c)   inscrire tous les « bâtiments d’intérêt patrimonial » de l’inventaire local sur la Liste du patrimoine culturel national,

d)   clarifier dans un proche avenir la situation de la propriété foncière car le nombre de lots fonciers annoncé est le même que celui du dossier initial (2008) alors que le bien a été étendu au village N’zima, et à propos des lots fonciers non assortis d’un titre de propriété,

e)   définir des indicateurs opérationnels de suivi (en complément des indicateurs actuels), correspondant à des actions précises, périodiques et quantifiées, en s’inspirant des standards internationaux en la matière,

f)    renforcer et préciser les moyens humains permanents du Comité local et/ou de la Maison du patrimoine pour les actions de suivi de la conservation du bien ; la présence d’un architecte et de spécialistes de la conservation est nécessaire ;

5.   Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)  fournir un rapport d’étape sur la mise en place et le fonctionnement de la Commission des permis de construire,

b)   poursuivre les efforts entrepris pour renforcer la dimension pratique et opérationnelle du Plan de conservation et de gestion du bien,

c)   confirmer les mesures d’encouragement pour la restauration et la conservation des bâtiments privés ;

6.   Demande à l’État partie de soumettre d’ici le 1er février 2013 un rapport au Centre du patrimoine mondial sur les progrès faits dans la mise en œuvre des demandes et recommandations ci-dessus pour examen, par le Comité à sa 37e session en 2013. 

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