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Anciens Ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata (Mauritania)

L'Atlas du patrimoine urbain: Comprendre les attributs des villes et des établissements historiques  

"Cités fondées aux XIe et XIIe siècles pour répondre aux besoins des caravanes traversant le Sahara, ces centres marchands et religieux devinrent des foyers de la culture islamique. Ils ont remarquablement préservé un tissu urbain élaboré entre le XIIe et le XVIe siècle, avec leurs maisons à patio se serrant en ruelles étroites autour d'une mosquée à minaret carré. Ils témoignent d'un mode de vie traditionnel, centré sur la culture nomade, des populations du Sahara occidental."

Fondées aux XIe et XIIe siècles aux limites méridionales du désert saharo-sahélien, ces quatre anciennes villes, ont été construites à l'origine pour desservir les principales routes caravanières du commerce transsaharien. Elles illustrent de manière significative les villes médiévales avec des ensembles architecturaux témoignant de sept siècles d'histoire humaine et de l'intensité des changements liés à l'important commerce transsaharien ouest-est et nord-sud.

Entre le XIIe et le XVIe siècle, les villes sont devenues des étapes incontournables des routes caravanières reliant l'Afrique du Nord, les régions fluviales de l'Afrique de l'Ouest et l'ensemble de la zone des savanes. Par conséquent, ces centres marchands et religieux sont devenus un foyer de la culture islamique, rayonnant d’une vie religieuse et culturelle intense. Elles représentent, à ce jour, les derniers témoignages d'un mode d'occupation de l'espace original et traditionnel, représentatif de la culture nomade et les longues routes commerciales en milieu désertique.

Les villes médiévales ont conservé une morphologie urbaine particulière avec des ruelles étroites et sinueuses, des maisons construites autour de cours centrales et une architecture décorative originale en pierre. Elles présentent ainsi un tissu urbain remarquablement préservé et des maisons à patios densément regroupées dans des rues étroites autour d'une mosquée à minaret carré. Elles illustrent également des exemples remarquables d'adaptation de la vie urbaine aux conditions climatiques extrêmes du désert, tant en ce qui concerne les méthodes de construction que l'occupation de l'espace et les pratiques agricoles.

Les attributs des bâtiments historiques

A l'instar de la configuration urbaine, la plupart des bâtiments présentent un caractère défensif, avec peu d'ouvertures vers l'extérieur. Ils sont construits avec des matériaux locaux, tels que la pierre et l'argile, avec des murs porteurs épais.

Bâtiments publics

Chaque ville sa mosquée et sa mahadra, des institutions sociales qui représentent la civilisation urbaine islamique. 

Les mosquées ont une structure simple : un minaret de plan carré avec des murs en pierre épais et une salle de prière de forme carrée ou rectangulaire, couverte d’un toit voûté soutenu par de robustes colonnes. Les mosquées adoptent une esthétique très austère, sans décoration ni revêtement de sol. 

On the other hand, the mahadras are simple buildings with rooms grouped around an open courtyard. 

D’autres bâtiments comprennent les anciennes bibliothèques des manuscrits situées à côté de la mosquée, les cimetières et les mausolées. 

Grande mosquée de Chinguetti. Son minaret est orné de 5 œufs d’autruche © Lena Ha / Shutterstock.com*
Grande mosquée de Tichitt © landy2go / Shutterstock.com*

Architecture résidentielle

La majorité de la zone urbaine se compose de maisons à un étage qui s’organisent autour d’un patio central. Le bâtiments-type construits en pierre, en argile et en bois, sont constitués en murs d’enceinte avec des constructions de petites tailles d’une ou deux pièces.

Les façades présentent peu d’ouvertures en plus des meurtrières, des percés d’aération, de petites fenêtres ou de basses portes. L'entrée principale de l'habitation est décorée et protégée par des portes dentelées. Petites et basses, les ouvertures dans les murs extérieurs présentent souvent des ornements en pierre avec des motifs géométriques complexes. Par ailleurs, les intérieurs affichent un décor coloré en argile représentant des motifs entrelacés et des rosaces.

À l'intérieur, les pièces n'ont pas un usage fixe ; elles s’adaptent plutôt aux différents besoins en fonction de la saison et des moments de la journée. Cette disposition répond aux besoins des populations nomades, qui n'occupaient les bâtiments que pendant des périodes spécifiques. Ainsi, pour une grande partie de l’année, les espaces étaient principalement dédiés au stockage. Tandis que d’autres servaient de cuisine, de toilettes, de salles de douche, d'étables, etc. De plus, le toit est utilisé comme une terrasse.

Certains habitants ont décidé de reconstruire leurs anciennes maisons tombées en ruine. Parfois, la restauration n'a pas suivi les meilleures pratiques en matière de patrimoine, changeant radicalement le plan de la maison et reproduisant des modèles plus modernes. Cela rompt avec la typologie traditionnelle du logement des ksour. Cette situation a été abordée par des actions de conservation sur place. 

Maison d’el-Hadj Ethmane reconstruite, un des fondateurs d’Ouadane © Clemens Schmillen, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Entrée d’une maison à Oualata © Kurt Dundy, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons.
Coupe sur une maison à Chinguetti © Dossier de nomination 750 patrimoine mondial.
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Coupe sur une maison à Oualata © Dossier de nomination 750 patrimoine mondial
Coupe sur une maison à Ouadane © Dossier de nomination 750 patrimoine mondial

Rue couverte à Tichitt © landy2go / Shutterstock.com

Les attributs des éléments urbains 

Les Ksour sont des villes fortifiées présentant un aspect impénétrable. Entre le XIIème et le XVIème siècle, le tissu urbain a évolué de manière dense, sans espaces ouverts et avec des ruelles étroites et sinueuses qui épousent la topographie naturelle. Initialement, ces lieux étaient considérés comme des espaces essentiels à l’enseignement, les constructions entrelacées s'imbriquent autour d’une mosquée, d’une école (medrasah) et des logements pour les étudiants et les enseignants. Autour d'eux, se trouvent des magasins de stockage des marchandises échangées, ainsi que des logements et des auberges pour les voyageurs. Les minarets carrés des mosquées dominent les Ksour et contrastent avec la trame horizontale des villes. Cette configuration urbaine et de mode d’occupation de l'espace sont représentatifs du mode de vie traditionnel et de la culture nomade des populations du Sahara occidental, ainsi que des conditions climatiques extrêmes. La forme urbaine, d'une grande unité, montre une répartition aléatoire des habitations sur les dénivelés du terrain, en groupes irréguliers, avec des étages en terrasses, des projections et des enfoncements inattendus. Plus loin du centre, les maisons et les cours deviennent plus grandes et plus espacées, se regro

"La structure urbaine du centre historique de chacune de ces quatre villes est composée d’autant de parties spécifiques qu’il y a de tribus, sur les terres desquelles ces villes ont été bâties. Il faut souligner que pour les habitants de ces villes de désert, leur appartenance à un lieu représente beaucoup moins d’importance que leur assignation à un groupe humain particulier (clan, tribu, etc.). La ville n’est que le territoire où confluent les intérêts d’un ou plusieurs groupes humains. Elle représente, à l’image des ksour arabo-musulmans, des unités fonctionnelles pourvues d’ordre urbain préalablement établi et de règles sur la con struction. Ainsi, le droit canonique musulman ordonne qu’aucun voisin ne soit gêné. Cela devint une règle limitant le développement urbain autonome et précisant la fonctionnalité de la ville."

Palmeraies

Les villes de Chinguetti, Ouadane et Tichttit possèdent des palmeraies. La palmeraie de Ouadane présente des constructions anciennes avec des enceintes, qui délimitaient les zeribas (parcelles agricoles). Aujourd'hui, la palmeraie s'étend sur plusieurs kilomètres. En 1984, elle comptait environ 35 000 palmiers, réputés pour produire les meilleures dattes du pays. Aujourd'hui, le nombre de palmiers a diminué. 

Le réseau d'irrigation de la palmeraie "Echeylal" se compose de puits, de bassins et de systèmes d'irrigation. Certains puits sont des puits à balancier traditionnels, tandis que d'autres sont aujourd'hui plus modernes et construits en béton, puisant dans la nappe phréatique alluviale située à environ 10-15 m de profondeur, affaiblie par les dernières années de sécheresse. De plus, la migration de la main d’œuvre vers les centres urbains menace ce système. 

Palmeraie située à l'extérieur des remparts de Ouadane © ESRI, Maxar*
Palmeraie située à l'extérieur des remparts de Ouadane © Homo Cosmicos / Shutterstock.com*
Plan du système d’irrigation de la palmeraie "Echeylal" © UNESCO/Mirna Ashraf Ali, tiré du dossier de nomination au patrimoine mondial, 750.
Détail d’un puit à balancier, Système d’irrigation de la palmeraie "Echeylal" © UNESCO/Mirna Ashraf Ali, tiré du le dossier de nomination au patrimoine mondial, 750.
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Remparts et accessibilité

Les quatre ensembles possédaient une enceinte, un rempart ou une zone dense d'habitations placées en périphérie, dont il subsiste quelques traces. Leur emplacement marque une limite entre le vieux ksar et les nouveaux quartiers.
Chacune des villes possédait des axes d'accès significatifs spécifiques (ruelles, chemins ou pistes) qui assuraient un lien direct avec l'extérieur ; selon les cas, ces routes étaient des points de passage pour les caravanes, ou menaient au puits, à la palmeraie ou au cimetière de la ville. 

Rues et places

Les rues sont étroites et sinueuses sur un sol rocheux ou sablonneux. Des impasses et des passages couverts appelés "dhouleyla" créent des zones sombres à l'abri du soleil. Il n'y a pratiquement pas de rue principale ou de place publique, même devant la mosquée. 

Place de Chuiguetti © Ekaterina Khudina / Shutterstock.com. 
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Rue à Oualata © c.hug, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

Rue à Chinguetti, montrant de nouvelles constructions © Ekaterina Khudina / Shutterstock.com


Carte interactive

Utilisez l'outil de cartographie interactive pour explorer les différentes couches qui composent le patrimoine urbain des ksour. Parcourez les onglets pour visualiser les différentes échelles de la ville et les attributs de l'identité de son patrimoine urbain. Développez la légende en bas à droite pour en savoir plus. Cliquez sur les icônes pour ouvrir des fenêtres contextuelles et en apprendre davantage sur les différentes composantes.

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Les attributs du contexte élargi de la ville ou des localités urbaines

Les ruines de la forteresse de Ouadane, avec la palmeraie et le Sahel en arrière-plan © Homo Cosmicus / Shutterstock.com*

Valeurs du patrimoine immatériel

Les Ksour revêtent une importance particulière en tant que "derniers témoins qui subsistent d'un mode de vie original et traditionnel représentatif de la culture nomade et du commerce transsaharien" (Déclaration de la Valeur Universelle Exceptionnelle, VUE). Ces villes ont préservé d'anciennes structures sociales et religieuses témoignant de leur vie religieuse et culturelle intense, devenant ainsi "les brillantes demeures de la culture et de la pensée islamiques", notamment grâce à leurs bibliothèques et à leurs anciens manuscrits (VUE). Leur existence et leur développement sont liés aux activités économiques du commerce transsaharien. 
"Subissant les méfaits du climat saharien, voire sahélien dans le sud, victimes depuis des décennies d’une sécheresse dramatique, les villes anciennes de Mauritanie refusent néanmoins de s’engourdir. Le génie créateur des anciennes civilisations anime encore la culture mauritanienne. Les motifs des décors muraux de Oualata sont repris dans les dessins au henné que l’on trace encore aujourd’hui sur les mains et les pieds des Mauritaniennes, de même que dans la bijouterie, l’artisanat du bois et du cuir, les broderies des vêtements masculins, la teinture des voiles des femmes, le tissage des tapis traditionnels et même sur les billets de la monnaie nationale, l ’ o u g u i y a .Les mélodies de Vala, célèbre musicienne de Chinguetti, devenue une figure emblématique de notre musique, sont encore jouées au tidinit, le luth maure. D’autres airs traditionnels, comme l’Awdid, qui accompagnait les chargements des caravanes de Tichitt ,immortalisent les différents aspects de la vie des ksour, du temps de leur splendeur.

Ainsi la tradition séculaire se perpétue, à l’image de ces balanciers qui puisent encore l’eau des vieux puits dans les petits enclos agricoles et continuent, nonchalants, à se prosterner à travers les siècles."
Moussa Ould Ebnou. (2000.)The Treasures in Mauritania's dunesp. 28

Vie sociale

La vie sociale des villes est marquée par des traditions qui témoignent de la relation étroite entre les populations nomades et sédentaires. A titre d’exemple, la Guetna (récolte des dattes) rassemble tous les habitants de la ville autour des palmeraies, qui ont acquis une forte valeur symbolique au fil des siècles. La collaboration et l'entraide sont les principes fondamentaux ancrés dans le comportement social dans ces villes du désert. Les hommes se réunissent pour construire et réparer les toits ou creuser un nouveau puits, tandis que les femmes travaillent ensemble pour fabriquer les bandes de tissu utilisées pour construire des tentes pour les populations nomades. 

Chinguetti © Ekaterina Khudina / Shutterstock.com

      Anciens Ksour:
      un patrimoine culturel
      extraordinaire

        Contribution du Dr Ousmane Sao, 
        Délégation permanente de la Mauritanie auprès
        de l'UNESCO, 1 rue Miollis 75015 Paris

Lire l'original en francais

La richesse et la diversité du patrimoine mauritanien préhistorique remontent au Paléolithique bien que méconnu. Les nombreuses découvertes faites par les archéologues dans l’Adrar indiquent qu'à la fin du Néolithique, le désert mauritanien actuel était une zone-refuge où l'eau fut présente. Malgré le recul inéluctable des précipitations et des étendues lacustres, les populations ont continué à occuper ces zones. Cela s'explique par l'adaptabilité des populations aux conditions climatiques d'aridité croissante jusqu'à l'arrivée de groupes socialement différents d’origine.

Concernant le patrimoine bâti historique, quatre villes historiques de Oualata, Chinguetti, Ouadane et Tichit, appelées ksar, ont hérité d'une remarquable richesse culturelle et d'un patrimoine architectural extraordinaire. Les Ksour, pluriel de ksar, sont des villages fortifiés de l'Afrique du Nord présaharienne, installés le long des oueds.

  • Ouadane, connue comme la cité des deux vallées par les érudits, est située dans l’Adrar. L’ancienne mosquée, en ruines mais partiellement restaurée, est l’élément le plus remarquable de cet ensemble. Selon une tradition locale, la mosquée était le premier bâtiment construit par les fondateurs de la ville.
  • Oualata est une cité située dans la zone de Nema dans le Sud-Est du pays. Elle se trouve à plus de 1 200 kilomètres de Nouakchott, la capitale.
  • Chinguetti accueille la grande mosquée, située au cœur de la vieille ville est probablement l'un des édifices les plus anciens de la ville. Son minaret vieux de plusieurs siècles est une tour à base carrée, situé à 10 mètres au milieu des anciennes demeures en partie ensablée par l’avancée des dunes. 

Au XXème siècle, une équipe d’archéologues ont découvert ce qui apparaissait comme de larges villages en maisons en pierre dans la région mauritanienne Tichitt-Walata. Ces quatre cités présentent un trésor inestimable dont la valeur exceptionnelle a conduit l'UNESCO à les inscrire en 1996 sur la liste du Patrimoine Mondial, selon les critères (iii), (iv) et (v). Elles sont les derniers témoins de la prospérité d'une région située à l'intersection des grands axes caravaniers qui reliaient pendant longtemps le Maghreb et le Sahel. Placée dans un carrefour intellectuel où se rencontraient l'Andalousie et l'Afrique profonde, cette région s'ouvrait simultanément au commerce des biens et à l'échange des connaissances. Elle sut devenir par elle-même un foyer de création et d'inspiration, un cadre rayonnant aussi bien d'une intense vie religieuse, que de nombreuses activités scientifiques et artistiques. Ces villes sont aussi un lieu où s’est développé une culture oasienne tournée vers la valorisation de son écosystème. Ces centres ont remarquablement préservé un tissu urbain avec leurs maisons à patio se serrant en ruelles autour d'une mosquée à minaret. Les façades de ses maisons sont très souvent richement décorées et repeintes après chaque saison des pluies.

Grâce à leur position de pivot au contact du Sahel et du Sahara, ces quatre villes ont été très prospères, tour à tour relais ou moteur dans le commerce transsaharien approvisionné du Nord par des produits manufacturés (tissus, armes) susceptibles d'ajouter le sel extrait au cœur du Sahara (salines d'Idjil, au nord de la Mauritanie) contre l'or et les esclaves du Soudan. Elles furent des villes étapes qui assuraient le repos et le ravitaillement des caravanes mais également leur sécurité au point que les pistes prirent le nom des tribus qui en assuraient le contrôle. Ainsi dès le IXème siècle, la piste transsaharienne de l'Ouest est devenue la route des Lemtouna, tribu berbère nomade issue des Sanhaja (Znaga ou berbères) qui habitait traditionnellement des zones allant du Souss au plateau d'Adrar. L'histoire de cette voie a été influencée par le déplacement des routes caravanières vers l'Est, avec l'avancée des commerciaux dans le Maghreb ou le Sahel.

Aujourd'hui malgré les menaces permanentes d'ensablement, la rareté de l'eau, l'exode des jeunes et les conséquences négatives de la modernisation, ces villes recèlent encore de potentialités dont la mise en valeur judicieuse pourrait contribuer à la connaissance du riche patrimoine architectural de l'époque.

L'archéologie urbaine de ces villes historiques renforcent leur importance historique notamment à travers les vestiges des périodes antérieures. La planification de l'habitat de ces villes dans un environnement de vie structuré dont les rues représentent également des espaces communautaires, est représentative de la sagesse locale et d'un fort sentiment communautaire. Le tissu urbain est formé de maisons traditionnelles densément blotties autour des mosquées sobres à minaret carré et regroupées le long de rues traditionnelles dont les images et conceptions sont liées au symbolisme religieux.

Le style d'habitat des Ksour se caractérise par des rues et quartiers compacts offrant un exemple exceptionnel d'habitat humain. Adopté par la communauté comme une forme agréable et acceptable, ce style d'habitat a donné lieu à un modèle d'habitat complet, les besoins de la communauté ayant été exprimés dans ses espaces publics au niveau de l'habitat, et composé par des rues auto-suffisantes fermées par des portes.

Comment gérer et préserver le patrimoine?

Conscient de l'importance de la richesse de son patrimoine culturel, l'état mauritanien a mis en place depuis 10 ans le Festival annuel des Villes Historiques devenu par la suite le Festival des Cités du Patrimoine.

La mise en place du festival a été accompagnée d’un plan de gestion du patrimoine proposé comme outil important pour la conservation et la gestion durable du patrimoine culturel des Ksour. L'objectif du plan de gestion est d'assurer la protection et l'amélioration de la valeur universelle exceptionnelle des anciens Ksour du pays tout en favorisant son développement durable à travers une approche de paysage historique urbain. Il vise à intégrer la conservation du patrimoine culturel et le développement urbain durable des zones historiques comme une composante clé de tous les processus de décision de la ville, de l'agglomération et du territoire, au sens plus large. Il s'ingère dans la loi 46-2005, relative à la protection du patrimoine culturel tangible, qui constitue un cadre juridique pour la gestion et le développement des anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata.

La mise en œuvre effective d'un Plan de gestion du patrimoine doit être assurée en même temps que la finalisation, la ratification et la mise en œuvre de la modification et des ajouts apportés aux réglementations de contrôle du développement. Pour compléter le Plan de gestion du patrimoine, un plan de gestion des visiteurs de la ville doit être préparé, approuvé et mis en œuvre. Le Plan local doit être réalisé et mis en œuvre dans le cadre du Plan de conservation du patrimoine. Aussi, la conservation des maisons historiques doit être particulièrement prise en compte. Il est nécessaire d'effectuer une documentation complète et précise des bâtiments historiques du bien, conformément aux normes internationales reconnues en matière de documentation des bâtiments historiques à des fins de conservation et de gestion.

Références
  • ICOMOS. (1996). Évaluation de l'organisation consultativen. Archives de l'UNESCO. 
  • Ould Ebnou, M. (2000). Les Trésors ensablés des cités mauritaniennes. Le Courrier de l'UNESCO, 53, 12, p. 26-28. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000121335_fre 
  • Sidorenko, A. (2003). Projet-pilote « Sauvegarde et développement des villes du patrimoine mondial en Mauritanie » : exemple d’une coopération tripartite Unesco–Gouvernement mauritanien–Banque mondiale [Pilot project "Safeguarding and developing World Heritage cities in Mauritania"], World Heritage Papers 13: L'union des valeurs universelles et locales : La gestion d'un avenir durable pour le patrimoine mondial. Paris, UNESCO- Centre du patrimoine mondial. https://whc.unesco.org/fr/series/13/ 
  • UNESCO, Caumes, P. (2005). Villes de mémoire: anciens ksour de Mauritanie. Paris, UNESCO- Centre du patrimoine mondial. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/ 
  • Comité du patrimoine mondial, 34ème session. (2010). Décision 34 COM 8E. https://whc.unesco.org/en/decisions/4261 
  • Comité du patrimoine mondial, 34ème session. (2010). Document WHC-10/34.COM/20. https://whc.unesco.org/document/104960
  • Dossier de nomination 750 du patrimoine mondial. (1996). Archives de l'UNESCO. 
Liens

© UNESCO, 2023.
Project team: Jyoti Hosagrahar, Mirna Ashraf Ali, Alba Zamarbide, Carlota Marijuan Rodriguez, Giacomo Martinis, Marta Zerbini, Kaoutar Ouahbi. 

Dates
Date de début : vendredi 10 février 2023
Date de fin : vendredi 10 février 2023
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