Le patrimoine dans le monde post-COVID

Adi Utarini est une chercheuse indonésienne en santé publique et professeur de santé publique à l'université Gadjah Mada en Indonésie. En tant que chercheuse établie au niveau international, elle se concentre sur la recherche sur le contrôle des maladies et la qualité des soins de santé. Elle fait partie du groupe TIME100 : les personnes les plus influentes de 2021. Son domaine d'expertise est centré sur le contrôle de la maladie de la dengue. Elle est connue pour avoir été la pionnière des essais contrôlés randomisés de la technique employant des moustiques porteurs de Wolbachia, prouvant qu'elle réduit la propagation des maladies transmises par les moustiques.

Pendant la pandémie, Utarini a vécu la perte de son mari à cause du COVID-19. Elle a organisé un concert de charité virtuel intitulé « Life, Passion, and Music Volume 2 : Tribute to Professor Iwan Dwiprahasto », où elle a joué du piano. Tous les fonds ont été donnés pour soutenir les installations d'isolement du refuge COVID-19 de Tangguh et des abris de village dans la régence de Bantul.

Sa contribution à la santé publique lui a valu d'être distinguée, notamment en étant sélectionnée par Nature parmi les « Dix personnes qui ont contribué à façonner la science en 2020 ».

Frank Snowden est historien et professeur émérite d'histoire et d'histoire de la médecine Andrew Downey Orrick à l'université de Yale. Il est spécialisé dans l'histoire comparée des maladies épidémiques, l'histoire de la santé publique, l'impact des maladies émergentes et résurgentes, les questions d'éthique médicale et le bioterrorisme. Snowden a publié Epidemics and Society: From the Black Death to the Present en 2019. Dans ce livre, il examine les façons dont les épidémies ont non seulement influencé la science médicale et la santé publique, mais aussi transformé les arts, la religion, l'histoire intellectuelle et la guerre. Snowden explique comment les structures sociales ont permis aux maladies de se développer.

Depuis l'apparition du COVID-19, son engagement à explorer les impacts sociaux, culturels et politiques des épidémies a fait l'objet d'articles dans le New Yorker, le New York Times et le Wall Street Journal pour son expertise historique. M. Snowden soutient que la crise du COVID ne reflète pas seulement les vulnérabilités existantes d'une société, mais qu'elle offre également une opportunité de changement transformationnel. Son livre, The Conquest of Malaria : Italy, 1900-1962, publié en 2006, a reçu le Gustav Ranis International Book Prize du MacMillan Center de Yale en 2007 en tant que "meilleur livre sur un sujet international écrit par un membre de la faculté de Yale".

Maria Fernanda Espinosa est une universitaire, femme politique et diplomate équatorienne. Ancienne présidente de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies, elle a été ministre du Patrimoine culturel et naturel, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense. Elle possède des dizaines d'années d'expérience dans les domaines des affaires internationales, de la défense et de la sécurité, ainsi que du développement durable, de l'environnement, du changement climatique, de l'égalité des sexes et des droits des peuples autochtones.

Mme Espinosa a été conseillère en matière de biodiversité et de politique des peuples autochtones, et directrice régionale pour l'Amérique du Sud à l'UICN. Elle est ambassadrice de bonne volonté du Fonds pour le développement des peuples autochtones d'Amérique latine et des Caraïbes (FILAC). En tant que présidente de l'Assemblée générale des Nations unies, elle a lancé l'Année internationale des langues autochtones en février 2019 et a piloté l'événement de haut niveau sur la culture et le développement durable en mai 2019.

Mme Espinosa est profondément engagée dans la promotion de la pleine participation des femmes à la réalisation des objectifs de développement durable. Elle a été la première femme à devenir représentante permanente de l'Équateur auprès des Nations unies et la première femme présidente de l'Assemblée générale de la région Amérique latine et Caraïbes (ALC). Elle a créé le Groupe des leaders pour l'égalité des sexes afin de promouvoir le leadership des femmes et a rejoint GWL Voices for Change and Inclusion, un groupe de défense du multilatéralisme et de l'égalité des sexes. Pendant la pandémie, Mme Espinosa a été commissaire et coprésidente de la commission internationale Lancet COVID-19. Elle a également cosigné la lettre « What the G20 Should Do Now », sur l'importance de prendre des mesures en faveur des personnes défavorisées dans le cadre du COVID.

Salim Abdool Karim est un épidémiologiste sud-africain et professeur de santé mondiale à l'université de Columbia. Il est également directeur du Centre pour le programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA), Pro-Vice-Chancelier (Recherche) à l'Université de KwaZulu-Natal à Durban, et professeur adjoint de médecine au Weill Medical College de l'Université Cornell. Karim est connu pour sa contribution à la prévention et au traitement du VIH. Il est également l'inventeur de brevets utilisés dans les candidats vaccins contre le VIH et les stratégies d'immunisation passive à base d'anticorps. Ses études sur le traitement de la tuberculose et du VIH ont façonné les directives internationales sur la gestion clinique des patients co-infectés.

Pendant la pandémie, Karim a présidé le comité consultatif ministériel sud-africain sur le COVID-19. À ce titre, il a contribué à la mise en œuvre de mesures de santé publique et à la gestion de la situation sanitaire en Afrique du Sud. Il siège également au sein de l'Africa Task Force for Novel Coronavirus. Karim est l'un des scientifiques les plus cités par Web of Science. Il est également président du groupe d'experts scientifiques de l'ONUSIDA, président du groupe consultatif scientifique et technique de l'OMS sur le VIH et les hépatites, et membre du groupe de travail de l'OMS sur le VIH et la tuberculose.

Krista Kim est une artiste numérique canadienne et la créatrice de la Mars House, la première « maison métaverse » à vendre. Elle crée des œuvres abstraites à grande échelle inspirées par la lumière, et elle étudie le concept de conscience numérique. Kim est la fondatrice du mouvement Techism, qui reconnaît l'innovation technologique comme une discipline artistique et réunit des artistes et des ingénieurs ayant une vision de l'avenir. Elle considère la technologie comme un facteur important dans la détermination de notre comportement social et pense que cela devrait être appliqué à l'art. Elle réagit également à la dépendance excessive de la société vis-à-vis de la technologie en encourageant les artistes à promouvoir l'humanisme numérique pour créer notre culture numérique.

Pendant la fermeture de COVID-19, Kim a exploré le potentiel des écrans comme instruments numériques de bien-être. Elle a créé « Mars House », un environnement entièrement virtuel, et la toute première « maison métavers » vendue sous forme de jeton non fongible (NFT). L'œuvre a été acclamée dans le monde entier et a atteint le chiffre d'affaires le plus élevé de la vente d'un NFT sur SuperRare. Elle a été présentée à l'exposition Ethereal Aether au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg en 2021. Kim se consacre à la redéfinition des technologies numériques dans le contexte de l'art et de l'humanité. Elle a développé le terme « conscience numérique » pour décrire l'expansion de la conscience humaine : du binaire au réseau et au métavers. Elle plaide également pour un « humanisme numérique », un effort pour amener les artistes dans le domaine des technologies numériques.

Ahmed Salman est un immunologiste-vaccinologue égyptien de haut niveau et un chef de recherche travaillant dans le laboratoire du professeur Sir Adrian Hill à l'Institut Jenner de l'Université d'Oxford. Salman travaille à l'identification, la conception et l'évaluation de nouveaux antigènes cibles en tant que candidats vaccins pour les maladies infectieuses causées par des agents pathogènes humains et vétérinaires ou des maladies cancéreuses. Salman a fait partie du groupe de recherche qui a contribué au développement du vaccin Oxford/AstraZeneca, l'un des vaccins les plus largement distribués dans plus de 170 pays.

Salman a travaillé sur les vaccins contre le paludisme et possède trois brevets sur le vaccin contre le paludisme à Plasmodium falciparum. Ses recherches sur ce sujet ont montré que trois antigènes précédemment sous-utilisés possédaient une protection supérieure à celle de deux antigènes couramment étudiés. Il est également membre de la British Society for Immunology, de l'American Society of Tropical Medicine and Hygiene et de l'International Veterinary Vaccinology Network.

Jimmy Jean-Louis est un acteur haïtien primé et un militant des droits de l'homme. Qualifié de « source de fierté pour les Haïtiens », il continue de promouvoir le patrimoine et la créativité d'Haïti dans le monde entier. Jean-Louis a remporté le prix du meilleur acteur au Festival panafricain du film et a été nommé pour le meilleur acteur aux Africa Movie Academy Awards en 2012 pour son rôle principal dans Toussaint Louverture, ainsi que pour le meilleur acteur dans un rôle principal pour Desrances en 2020. Il est surtout connu pour son rôle de « The Haitian » dans la série télévisée à succès Heroes.

En 2008, il a fondé Hollywood Unites for Haiti, une organisation caritative qui offre une éducation sportive et culturelle aux jeunes défavorisés d'Haïti. Après le tremblement de terre de 2020, Jean-Louis a collecté des fonds pour les efforts de secours. Il a également été nommé ambassadeur de la Fondation panaméricaine de développement (PADF) pour les enfants haïtiens. Déterminé à soutenir son pays d'origine, il a été nommé ambassadeur itinérant en Haïti en 2014. Après le COVID-19, Jean-Louis a utilisé ses plateformes pour sensibiliser le public haïtien à la pandémie. Il a créé des vidéos dans lesquelles il encourageait les gens à respecter les mesures sanitaires pour aider à prévenir la propagation du virus.

Hoor Al Qasimi est une conservatrice émiratie, présidente et directrice de la Sharjah Art Foundation. Elle œuvre pour faire des Émirats arabes unis (EAU) le centre de la scène artistique de la région, ainsi qu'une plaque tournante du dialogue entre l'Orient et l'Occident. Mme Al Qasimi a créé la Sharjah Art Foundation en 2009 pour défendre les arts aux EAU. Sous sa direction, la fondation a étendu son influence positive au niveau mondial et a soutenu des résidences d'artistes et de conservateurs dans les domaines des arts visuels, du cinéma et de la musique. Elle a également coorganisé la 6e Biennale de Sharjah en 2003 et est l'actuelle directrice de la Biennale.

Hoor Al Qasimi a été membre du conseil d'administration du MoMA PS1 à New York (2010-2021) et membre du comité des prix Prince Claus (2016-2020). Elle est l'actuelle présidente du conseil d'administration de la Triennale d'architecture de Sharjah, qui a été inaugurée en novembre 2019. Al Qasimi siège également au conseil d'administration de Kunst-Werke Berlin e.V. en Allemagne et est membre du conseil d'Ashkal Alwan à Beyrouth, au Liban.

Beyrouth, Liban. Elle est également présidente du conseil consultatif du College of Fine Arts and Design de l'université de Sharjah aux Émirats arabes unis et membre du conseil consultatif de l'association internationale des artistes Khoj à New Delhi.

Rana Dajani est une biologiste moléculaire palestino-jordanienne, boursière Cmalakova à la Jepson School of Leadership Studies de l'Université de Richmond, en Virginie, professeur de biologie et de biotechnologie à l'Université Hachémite, en Jordanie, et militante. Spécialisée dans la biologie cellulaire moléculaire, l'épigénétique et les biomarqueurs de traumatisme chez les réfugiés, elle s'intéresse également à l'amélioration de la santé, de l'éducation et du statut social des femmes et des enfants dans la région.

Mme Dajani se consacre à l'éducation des enfants. Elle a créé We Love Reading, une organisation qui encourage la lecture chez les enfants afin qu'ils puissent apporter des changements dans leurs communautés. Son engagement est largement reconnu, avec des distinctions telles que le Library of Congress Literacy Award for Best Practices, un STARS Impact Award, le Synergos Arab World Social Innovator award, un WISE Award, et la reconnaissance d'IDEO.org, ainsi que la lauréate du prix d'alphabétisation Roi Sejong de l'UNESCO en 2017. Dajana a également organisé Trois cercles d'Alemat, un programme de mentorat et de mise en réseau pour les femmes universitaires, ciblant uniquement les femmes scientifiques, en particulier celles des régions sous-représentées.

La carrière de Dajani lui a valu de nombreuses distinctions dans le monde entier. Elle a notamment reçu l'Ordre d'Al Hussein pour contributions distinguées de deuxième classe, le prix de l'Institut du cancer du roi Hussein pour le cancer et la biotechnologie en 2009, une place au Women in Science Hall of Fame de l'ambassade des États-Unis en 2015, et l'Étoile jordanienne de la science dans la catégorie biologie.

Zoe Butt est une conservatrice et une écrivaine vietnamienne qui possède plus de deux décennies d'expérience internationale dans le domaine des arts, dans les secteurs public et privé. Elle a été directrice artistique du centre d'art contemporain Factory à Ho Chi Minh-Ville, le premier espace d'art contemporain construit spécialement au Viet Nam. Sa pratique s'articule autour de la création de communautés artistiques conscientes et de la facilitation du dialogue Sud-Sud.

De 2009 à 2016, Mme Butt a été directrice exécutive et conservatrice de Sàn Art, un espace d'art contemporain indépendant à Hô Chi Minh-Ville. Elle a également été directrice des programmes internationaux pour le Long March Project et conservatrice adjointe de l'art asiatique contemporain à la Queensland Art Gallery de Brisbane.

Elle est membre du MoMA International Curatorial Fellow, membre de l'initiative « Asia 21 » de l'Asia Society et membre de l'Asian Art Council du Solomon R. Guggenheim Museum. Elle a également été nommée « Young Global Leader » par le Forum économique mondial en 2015. Dans un entretien avec post au MoMA, elle a partagé ses réflexions sur la créativité des artistes face à COVID-19.