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Bordeaux, Port de la Lune

France
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Habitat
  • Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Destruction du pont du Pertuis ;

b) Projet de pont levant pour franchir la Garonne ;

c)  Proposition de destruction et de redéveloppement du chai faisant partie du collège Cassignol.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**

Janvier 2009 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial /ICOMOS 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Le 1er février 2010, l’État partie a soumis un rapport détaillé sur les questions relatives à la démolition du pont du Pertuis, au projet de pont Bacalan-Bastide, au redéveloppement du collège Cassignol et à la réglementation générale de l’urbanisme sur le site.

a) Démolition du pont du Pertuis

Afin de garantir la qualité de la documentation concernant la zone des bassins à flots dans laquelle se trouvait le pont du Pertuis, l’État partie fait savoir que la municipalité a décidé d’unifier les inventaires réalisés dans la zone depuis 1997 et de produire un document de synthèse ainsi qu’une étude systématique des zones portuaires. L’inventaire des chais, des maisons de négoce et des entrepôts liés au vin sera poursuivi et devrait être achevé en 2011. 

En ce qui concerne le pont du Pertuis et la restauration du canal dans ses dimensions d’origine, le rapport indique que cette possibilité est prise en considération en même temps que le développement général du quartier des docks, y compris les plans d’eau. Il s’agira d’un plan à long terme. La Ville de Bordeaux et la Communauté Urbaine de Bordeaux ont fixé comme objectif de redonner au canal sa largeur d’origine à partir de 2020, en vertu du Plan local d’urbanisme de Bordeaux 2030.

b) Règlement d’urbanisme

S’agissant du souci du Comité du patrimoine mondial que la zone des Bassins à flots au nord du bien soit couverte par un règlement de protection et d’urbanisme approprié, l’État partie indique qu’il a été créé pour l’ensemble du bien en janvier 2009 un Comité Local UNESCO Bordelais, composé d’experts en patrimoine et chargé d’examiner les demandes de permis de construire susceptibles d’avoir un impact sur le bien. Il se réunit une fois par mois. Bien que le Comité n’ait pas de pouvoirs statutaires, ses recommandations ont été acceptées par les responsables de l’urbanisme. L’État partie précise que la Ville de Bordeaux et la Communauté Urbaine de Bordeaux s’en remettront à l’expertise de ce Comité local pour tous les grands projets de restauration ou de constructions nouvelles susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien.

En termes d’aménagement spécifique des Bassins à flots, l’État partie déclare s’être proposé de faire de cette zone un modèle de développement durable. La zone couvre 154 ha d’anciens quartiers de dock qui s’étendent en amont de la Garonne et incluent la voie d’accès au futur pont Bacalan-Bastide sur la rive gauche ainsi que les vestiges d’activités industrielles. L’État partie signale que des réunions ont été régulièrement organisées avec les parties prenantes concernant la stratégie générale d’urbanisme. Il n’y aura ni édifices élevés ni aménagements souterrains. Les études préliminaires devraient être achevées d’ici la fin 2010. À la suite de ces études, le plan d’urbanisme sera intégré au Plan Local d'Urbanisme. La zone sera ainsi pleinement intégrée dans la politique urbaine de la ville.

L’État partie rend également compte des projets de poursuite de la régénération urbaine et du redéveloppement d’autres quartiers du bien et de la zone tampon. Il s’agit des quartiers Berge du Lac, Bastide-Brazza, Bastide Niel, Benauge-Deschamps et Belcier Paludate. Tous les développements proposés sont structurés de façon similaire et prévoient l’inventaire des édifices industriels et autres ainsi que la consultation du public sur les projets futurs. Ces projets sont supposés entraîner un changement de priorité au profit des friches industrielles, ce qui permettra de conserver des sites pour leur intérêt intrinsèque et pour les souvenirs qui y sont rattachés. La caserne Niel qui, au lieu d’être démolie, fait désormais l’objet de projets de redéveloppement et de restauration, en est un exemple.

Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS prennent note des nouvelles instances mises en place pour travailler en amont des plans directeurs concernant les zones de développement et de la création du Comité Local d’experts pour superviser le développement du bien. Ils considèrent que les plans généraux concernant les zones de développement doivent être soumis à un stade précoce de leur élaboration, afin de permettre l’évaluation de leurs impacts sur la valeur universelle exceptionnelle du bien conformément au paragraphe 172 des Orientations.

c) Projet de pont Bacalan-Bastide

Le rapport de l’État partie rappelle les diverses études d’impact effectuées pour ce projet de pont et insiste sur le fait que c’est un préalable essentiel au développement de la rive droite et au développement durable de toute la ville. Selon les prévisions, la création du pont devrait permettre d’économiser en dix ans plus de 5 millions d’heures de trajet aux personnes qui travaillent dans la ville et plus de 29 millions de kilomètres par an, réduisant ainsi la production d’émissions de gaz à effet de serre et la pollution.

En ce qui concerne la limitation de son impact visuel, comme demandé par le Comité à sa 33e session, l’État partie fait état de nouvelles modifications apportées à l’architecture du pont. Elles consistent à agrandir l’espace public sur le pont pour renforcer les liens urbains des deux côtés du fleuve et à donner aux pylônes une apparence plus en harmonie avec le classicisme de l’architecture bordelaise. La hauteur des piles a été ramenée de 83 à 77 mètres, leur profil réduit à 9,56 m x 5,30 m, au lieu de 10,96 m x 5,30 m, soit une diminution de près de 15 %, et leur biseau supérieur a été inversé. Ces modifications ont été approuvées en juillet 2009. Les autres modifications du paysage sont notamment la couleur du béton, la suppression des belvédères, un nouveau modèle d’éclairage et la révision de l’architecture du poste de commande sur la rive droite. L’État partie s’est engagé à réduire encore l’impact visuel du pont sur le centre historique, principalement en créant sur la rive droite du fleuve un écran paysager avec de grands arbres.

Les impacts visuels ont été considérés à partir de la rive gauche où une promenade de 4,5 km a été aménagée le long du fleuve depuis la fermeture des docks. Les études d’impact visuel ont montré que les pylônes ne seront pas visibles depuis le centre historique de la ville (à moins de monter jusqu’en haut de la flèche de Saint Michel). Pour le piéton qui emprunte la promenade en direction du nord, le pont devient visible à partir de la place des Quinconces. En continuant vers le nord, le pont est visible dans son intégralité quand on arrive au quartier des Chartrons, au cœur de l’ancienne zone des docks, d’où l’on voit également les silos des Grands Moulins de Paris.

Sur la question de l’accès au cœur de la ville des grands navires de croisière, l’État partie fait valoir qu’il s’agit d’un problème distinct, sans lien avec le projet de pont, du fait que ce transit est déjà possible en l’absence de pont. Le fonctionnement actuel est régi par un accord entre la Ville de Bordeaux, la Communauté Urbaine et le Grand Port Maritime de Bordeaux (autorité portuaire)…. Dans ce cadre, les autorités locales ont interdit l’accès aux navires de croisière en amont de la place des Quinconces et limité à deux le nombre de bateaux autorisés simultanément sur le quai Louis XVIII (mouillage des navires de croisière dans le cœur de la ville). Cependant, la construction du futur pont pourrait être l’occasion de remettre en question cette gestion et il est maintenant suggéré d’interdire l’accès au centre des très grands navires de croisière et des navires de plus de 250 mètres de long, de le limiter pour les navires de taille moyenne et de prévoir des aménagements pour le mouillage en aval du site du futur pont Bacalan-Bastide. Seuls les grands voiliers et les vaisseaux historiques devraient être autorisés à mouiller dans le secteur amont du quai des Quinconces.

d) Collège Cassignol

L’État partie indique que la démolition du collège a été arrêtée et que la façade de l’ancien chai a été sauvée et conservée in situ. Un nouveau projet de développement est en cours d’élaboration ; une fois achevé dans ses moindres détails, il sera communiqué au Centre du patrimoine mondial pour étude par l’ICOMOS.

Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS notent les diverses dispositions prises pour gérer les questions d’urbanisme sur le site, notamment le groupe d’experts chargé de superviser toutes les interventions qui peuvent avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du bien. Ils prennent note du processus de consultation mis en place pour définir le développement de la zone des Bassins à flots et se félicitent de la stratégie adoptée, à savoir conserver les structures industrielles, limiter la hauteur des nouvelles constructions et restreindre les interventions souterraines. Une approche consultative similaire des aménagements envisagés pour les quartiers périphériques de la ville permettrait que les plans d’aménagement généraux soient convenus dans leurs grandes lignes lors de la phase préparatoire ; comme le suggèrent le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS, il serait utile que ces plans soient soumis le plus tôt possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS, avant qu’un concept général ne soit choisi.

Pour le projet de pont Bacalan-Bastide, le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS se félicitent des modifications proposées et estiment que la version finale des plans devrait être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS. Ils recommandent aux autorités de poursuivre les études en cours pour réduire encore l’impact visuel du pont. Ils se félicitent également du projet de réglementation de la circulation des bateaux remontant le fleuve vers le cœur de la ville.

Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS notent qu’un engagement à long terme a été pris d’élargir le canal sous le pont du Pertuis reconstruit, afin de lui redonner sa largeur d’origine, et de soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS les nouvelles propositions concernant le chai de Cassignol.

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.86
Bordeaux, Port de la Lune (France) (C 1256)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant les décisions 32 COM 7B.89 et 33 COM 7B.101 adoptées à sa 32e (Québec, 2008) et 33e (Séville, 2009) sessions respectivement,

3. Prend note de l'inauguration en janvier 2009 du Comité Local UNESCO Bordelais, chargé de formuler des avis sur toutes les questions d'urbanisme pouvant avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, et de ce que ce Comité est considéré par l'État partie comme venant compléter l'indispensable panoplie des instruments de gestion de l'ensemble du bien;

4. Prend également note des processus consultatifs et des contraintes mis en place pour le développement de la zone des Bassins à flot et demande à l'État partie de soumettre le plan global de développement de cette zone au Centre du patrimoine mondial pour examen par l'ICOMOS, ainsi que tous les autres plans de développement futurs concernant les quartiers périphériques de la ville et ce au stade de la conception;

5. Se félicite de l'engagement à moyen terme de l'État partie d'élargir avant 2030 le canal associé au pont du Pertuis;

6. Se félicite également de la modification proposée pour le pont Bacalan-Bastide et prie instamment l'État partie de poursuivre ses études pour réduire encore l'impact visuel du pont et de soumettre la version finale des plans au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par l'COMOS; 

7. Félicite l'État partie pour ses propositions de réglementer la circulation des navires remontant le fleuve vers le cœur de la ville;

8. Note en outre que de nouvelles propositions concernant le développement des chais de Cassignol seront soumises en temps voulu au Centre du patrimoine mondial;

9. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, la version finale des plans du pont ainsi qu'un rapport sur l'État de conservation du bien abordant les points ci-dessus, pour examen par les Organisations consultatives.

Projet de décision: 34 COM 7B.86

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant les décisions 32 COM 7B.89 et 33 COM 7B.101 adoptées à sa 32e (Québec, 2008) et 33e (Séville, 2009) sessions respectivement,

3. Prend note de l’inauguration en janvier 2009 du Comité Local UNESCO Bordelais, chargé de formuler des avis sur toutes les questions d’urbanisme pouvant avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, et de ce que ce Comité est considéré par l’État partie comme venant compléter l’indispensable panoplie des instruments de gestion de l’ensemble du bien ;

4. Prend également note des processus consultatifs et des contraintes mis en place pour le développement de la zone des Bassins à flot et demande à l’État partie de soumettre le plan global de développement de cette zone au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS, ainsi que tous les autres plans de développement futurs concernant les quartiers périphériques de la ville et ce au stade de la conception ;

5. Se félicite de l’engagement à moyen terme de l’État partie d’élargir avant 2030 le canal associé au pont du Pertuis ;

6. Se félicite également de la modification proposée pour le pont Bacalan-Bastide et prie instamment l’État partie de poursuivre ses études pour réduire encore l’impact visuel du pont et de soumettre la version finale des plans au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par l’COMOS ;

7. Félicite l’État partie pour ses propositions de réglementer la circulation des navires remontant le fleuve vers le cœur de la ville ;

8. Note en outre que de nouvelles propositions concernant le développement des chais de Cassignol seront soumises en temps voulu au Centre du patrimoine mondial ;

9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, la version finale des plans du pont ainsi qu’un rapport sur l’état de conservation du bien abordant les points ci-dessus, pour examen par les Organisations consultatives.

Année du rapport : 2010
France
Date d'inscription : 2007
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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