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Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel

Tchad
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Cadre juridique
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Facteurs identifiés lors de l'inscription en 2016:

  • Nécessité de renforcer le statut de protection juridique du bien et d'étendre le bien pour inclure tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE)
  • Plan de gestion inadapté et le manque d'autorité de gestion
  • Nécessité d'une zonation assurant une protection intégrale aux zones clés pour la biodiversité
  • Nécessité de garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gestion du bien
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Néant

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Néant

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

L'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 24 janvier 2022, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1475/documents/ et apporte les informations suivantes :

  • La Direction des sites classés a été établie par le ministère de la Culture et de la promotion de la diversité (MCPD). Les entités de gestion du bien ont été améliorées. Un gestionnaire de site dirige aujourd’hui l’Unité de gestion de site nouvellement créée, qui est supervisée par le Comité de gestion de site local. Un Comité national interministériel pour les sites du patrimoine mondial coordonne les différents ministères nationaux ;
  • La gestion opérationnelle du bien par l’African Parks Network (APN) se poursuit sur la base d’un plan de développement quinquennal. Le suivi des populations animales informe les stratégies de conservation et une équipe de 40 éco-gardes assure la surveillance du bien et lutte contre le braconnage. La coordination entre l’APN et l'État partie est organisée par un conseil d’administration composé de représentants de l’APN, du MCPD, du ministère de l’environnement et des pêcheries et du ministère du développement touristique et de l’artisanat. Un conseil d’administration est dirigé alternativement par les gouverneurs des deux provinces dans lesquelles est situé le bien ;
  • Des réunions ont commencé en 2022 entre les ministères gouvernementaux et les partenaires techniques et financiers, l’équipe de gestion du site et les communautés locales afin de réviser le plan de gestion ;
  • En février 2020, 11 autruches à cou rouge ont été transférées dans le bien ;
  • En 2021, une étude archéologique et une étude d’anthropologie environnementale ont été initiées afin de définir un plan de protection et de mise en valeur de l’art rupestre du massif de l’Ennedi, et d’acquérir des connaissances socio-écologiques de la vie pastorale dans un rayon de 60 km autour de la Guelta d'Archei ;
  • Une mission technique de terrain collaborative de l’APN et du ministère d’archéologie a étudié 200 sites d’art rupestre, de fer et d’acier, d’établissements et de nécropoles préhistoriques, rendant compte de leur état de conservation, y compris de tout dommage relevant du vandalisme, de facteurs climatiques et de l’activité des animaux. Aucun acte de vandalisme sur les sites d’art rupestre n’a été perpétré depuis 2017 ;
  • Des sessions de sensibilisation et de formation à destination des communautés locales ont été réalisées et une convention locale sera adoptée afin de renforcer les mesures existantes.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

Le rapport de l’État partie fournit une fois encore, de manière regrettable, peu d’informations sur l’état de conservation du bien ou sur les actions entreprises pour mettre en œuvre les demandes du Comité au moment de l’inscription (Décision 40 COM 8B.15). A cet égard, il est important de rappeler que l’évaluation de la proposition d’inscription effectuée par les Organisations consultatives en 2016 considérait que l’inscription du bien était prématurée car elle ne remplissait pas les exigences de protection et de gestion des Orientations, qu’il était nécessaire d’approfondir la documentation des attributs au titre du critère (ix) et le fait que les limites proposées étaient considérées comme inadéquates pour protéger tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE).

Il est pris bonne note des mesures prises par l’État partie et son partenaire l’APN, en particulier les efforts déployés pour mettre en place une surveillance et des ressources de base pour le bien, entreprendre des visites sur le terrain et le suivi écologique, mettre en œuvre de études et travailler avec les communautés locales qui vivent dans et autour du bien. Toutefois, peu ou pas d’informations sont fournies sur les questions clés suivantes soulevées dans la décision du Comité ci-dessus mentionnée au moment de l’inscription du bien :

  • Bien que la création d’une unité de gestion ait été notée, il reste à préciser si le statut de protection juridique du bien a été renforcé. Le rapport faisait état de la législation de 2016, qui était considérée comme ne remplissant pas les exigences des Orientations au moment de l’inscription du bien. Le rapport se référait aussi au Décret de 2019, toutefois aucun détail n’était fourni sur la question de savoir s’il remplaçait le décret de 2016 et en quoi il renforçait la protection légale ;
  • Aucune information sur le système de zonage du bien n’est fournie. Il convient de rappeler que la Réserve est une zone à usages multiples où l’utilisation des ressources naturelles par les communautés locales est autorisée. Il est par conséquent important d’établir un zonage afin de garantir que les zones sensibles protégeant les attributs clés de la VUE sont dotées d’un statut de protection plus solide. A cet égard, il conviendrait de rappeler l’importance de la création d’un inventaire botanique détaillé du site, afin d’identifier tous les refuges importants et les zones de flore relictuelle qui informent directement le zonage du bien et garantissent des niveaux adéquats de protection ;
  • Il est en outre nécessaire de clarifier le régime de gestion institutionnel du bien, les responsabilités des ministères en charge de la culture et de l’environnement, ainsi que le rôle de l’unité de gestion et du partenaire opérationnel APN ;
  • Aucune information concrète n’est fournie sur les mesures spécifiques prises pour traiter les diverses menaces identifiées à l’époque de l’inscription ni sur les mesures prises pour garantir la participation des peuples indigènes et les communautés locales (IPLC) dans la gestion du bien. Bien qu’il soit noté que le personnel est recruté dans la région, une plus grande autonomie des communautés locales dans la gestion formelle du site, incluant la responsabilité des activités de conservation, est nécessaire, en particulier du fait de l’accent mis sur l’importance des pratiques de gestion traditionnelles. Aucun détails complémentaire n’est fourni concernant la préparation d’une « convention locale » ;
  • Aucune documentation cartographique ou cartographie des sites inventoriés jusqu’à présent n’a été soumise. Ce type d’information est important pour servir de base à des fins de protection, de conservation et de gestion.

Il est important que les points susmentionnés soient traités et clairement intégrés dans un plan de gestion révisé pour l’ensemble du bien qui remplisse les exigences des Orientations. L’existence du plan de développement quinquennal est bien notée mais aucun détail de son contenu n’est fourni. Dans un souci de continuité, le plan de gestion demandé devrait être finalisé en priorité afin d’assurer un cadre de gestion cohérent pour l’avenir du bien.

Aucune information n’a été fournie sur la demande d’étendre la limite nord du bien afin d’y inclure tous les attributs de la VUE y compris les sites d’art rupestre. Rappelant le fait que les limites telles qu’inscrites n’étaient pas considérées comme appropriées pour protéger l’ensemble des attributs de la VUE, il devrait être demandé une nouvelle fois à l'État partie de réviser et d’étendre les limites conformément aux décisions précédentes. Il est recommandé que l'État partie consulte le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives avant de finaliser la proposition de limites de la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi afin de garantir que toutes les zones importantes soient incluses et qu’une zone tampon appropriée est prévue et de soumettre une demande de modification de limite pour examen par le Comité du patrimoine mondial comme demandé dans les Décisions 42 COM 7B.64 et 44 COM 7B.71.

L’information selon laquelle aucun acte de vandalisme d’art rupestre n’a été commis depuis 2017 est bienvenue. Toutefois, le rapport détaillé demandé sur l’étendue du dommage et les mesures prises pour réhabiliter les sites d’art rupestre vandalisés n’a pas été fourni. Les visites de terrain mentionnées sur les sites de patrimoine culturel dans le bien sont notées mais il n’est pas clair si ces missions sont récentes ou celles qui ont déjà été rapportées. Il devrait être demandé à l’État partie de présenter plus de détails sur l’état de la biodiversité, notamment les espèces clés telles que la population de crocodiles relictuelle, ainsi que les projets de réintroductions d’espèces.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.28
Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel (Tchad) (C/N 1475)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B,
  2. Rappelant les Décisions 40 COM 8B.15, 42 COM 7B.64 et 44 COM 7B.71, adoptées respectivement à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016), sa 42e session (Manama, 2018) et sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Regrette encore que l’État partie ait fourni peu d’informations sur l’état de conservation du bien ou sur les actions entreprises pour mettre en œuvre les demandes du Comité au moment de l’inscription et dans les décisions qui ont suivi ;
  4. Accueille favorablement les actions de l’État partie et son partenaire, l’African Parks Network (APN), pour renforcer la protection et la gestion du bien, en particulier pour mettre en place une surveillance et des ressources de base pour le bien, entreprendre des visites sur le terrain et le suivi écologique, mettre en œuvre de études et travailler avec les communautés locales qui vivent dans et autour du bien ;
  5. Accueille aussi favorablement le lancement d’une étude archéologique et d’une étude d’anthropologie environnementale dans le bien et demande à l’État partie de soumettre les études initiées et toutes autres au Centre du patrimoine mondial ;
  6. Note cependant avec inquiétude que plusieurs de ses précédentes demandes et recommandations, y compris celles faites au moment de l’inscription du bien, sont toujours en suspens, et par conséquent prie instamment l’État partie de :
    1. renforcer le statut de protection juridique du bien au moyen d’un régime de protection adéquat pour les valeurs du bien et remplissant les obligations de protection de la Convention ;
    2. finaliser un plan de gestion révisé afin d’offrir la continuité de la gestion et de la conservation pour l’ensemble du bien, satisfaisant aux normes internationales et comprenant un calendrier de mise en œuvre opérationnelle de toutes les étapes nécessaires pour atteindre ce but, qui clarifie comment les responsabilités du nouveau système de gestion seront intégrées aux systèmes de gestion traditionnels. Le plan de gestion devrait clairement :
      1. détailler les mesures prévues pour faire face aux principales menaces potentielles et préciser les opérations de gestion pour conserver les valeurs du patrimoine mondial,
      2. inclure un zonage permettant la protection intégrale des zones clés pour la biodiversité,
      3. clarifier le régime de gestion institutionnelle, la dotation en personnel et le budget pour assurer une gestion effective du bien,
      4. garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles dans la gestion du bien,
    3. établir un inventaire botanique détaillé du site afin d’identifier tous les refuges et zones importants pour la flore relique qui pourrait justifier l’application du critère (ix),
    4. constituer une documentation cartographique et une cartographie à une échelle appropriée des sites inventoriés jusqu’à présent, afin d’avoir une base de référence aux fins de protection, conservation et gestion,
    5. fournir au Centre du patrimoine mondial un rapport détaillé sur l’ampleur des dommages et sur les mesures prises pour réhabiliter les sites d’art rupestre affectés par des actes de vandalisme récents;
  7. Demande à l’État partie de soumettre le plan de gestion révisé et la législation pertinente mise à jour au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  8. Réitère sa recommandation à l’État partie d’étendre les limites nord du bien afin d’y inclure tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle, y compris les sites d’art rupestre et prie une fois encore l’État partie de consulter le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives avant de finaliser la proposition de limites de la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi afin de garantir que toutes les zones importantes sont incluses et qu’une zone tampon appropriée est prévue et de soumettre une demande de modification de limite pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  9. Demande également à l’État partie de présenter plus de détails sur l’état de la biodiversité, notamment les espèces clés telles que la population de crocodiles relictuelle, ainsi que les projets de réintroductions d’espèces ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 45 COM 7B.28

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B,
  2. Rappelant les Décisions 40 COM 8B.15, 42 COM 7B.64 et 44 COM 7B.71, adoptées respectivement à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016), sa 42e session (Manama, 2018) et sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Regrette encore que l’État partie ait fourni peu d’informations sur l’état de conservation du bien ou sur les actions entreprises pour mettre en œuvre les demandes du Comité au moment de l’inscription et dans les décisions qui ont suivi ;
  4. Accueille favorablement les actions de l’État partie et son partenaire, l’African Parks Network (APN), pour renforcer la protection et la gestion du bien, en particulier pour mettre en place une surveillance et des ressources de base pour le bien, entreprendre des visites sur le terrain et le suivi écologique, mettre en œuvre de études et travailler avec les communautés locales qui vivent dans et autour du bien ;
  5. Accueille aussi favorablement le lancement d’une étude archéologique et d’une étude d’anthropologie environnementale dans le bien et demande à l’État partie de soumettre les études initiées et toutes autres au Centre du patrimoine mondial ;
  6. Note cependant avec inquiétude que plusieurs de ses précédentes demandes et recommandations, y compris celles faites au moment de l’inscription du bien, sont toujours en suspens, et par conséquent prie instamment l’État partie de :
    1. renforcer le statut de protection juridique du bien au moyen d’un régime de protection adéquat pour les valeurs du bien et remplissant les obligations de protection de la Convention ;
    2. finaliser un plan de gestion révisé afin d’offrir la continuité de la gestion et de la conservation pour l’ensemble du bien, satisfaisant aux normes internationales et comprenant un calendrier de mise en œuvre opérationnelle de toutes les étapes nécessaires pour atteindre ce but, qui clarifie comment les responsabilités du nouveau système de gestion seront intégrées aux systèmes de gestion traditionnels. Le plan de gestion devrait clairement :

(i) détailler les mesures prévues pour faire face aux principales menaces potentielles et préciser les opérations de gestion pour conserver les valeurs du patrimoine mondial,

(ii) inclure un zonage permettant la protection intégrale des zones clés pour la biodiversité,

(iii) clarifier le régime de gestion institutionnelle, la dotation en personnel et le budget pour assurer une gestion effective du bien,

(iv) garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles dans la gestion du bien,

  1. établir un inventaire botanique détaillé du site afin d’identifier tous les refuges et zones importants pour la flore relique qui pourrait justifier l’application du critère (ix),
  2. constituer une documentation cartographique et une cartographie à une échelle appropriée des sites inventoriés jusqu’à présent, afin d’avoir une base de référence aux fins de protection, conservation et gestion,
  3. fournir au Centre du patrimoine mondial un rapport détaillé sur l’ampleur des dommages et sur les mesures prises pour réhabiliter les sites d’art rupestre affectés par des actes de vandalisme récents;
  • Demande à l’État partie de soumettre le plan de gestion révisé et la législation pertinente mise à jour au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  • Réitère sa recommandation à l’État partie d’étendre les limites nord du bien afin d’y inclure tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle, y compris les sites d’art rupestre et prie une fois encore l’État partie de consulter le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives avant de finaliser la proposition de limites de la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi afin de garantir que toutes les zones importantes sont incluses et qu’une zone tampon appropriée est prévue et de soumettre une demande de modification de limite pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  • Demande également à l’État partie de présenter plus de détails sur l’état de la biodiversité, notamment les espèces clés telles que la population de crocodiles relictuelle, ainsi que les projets de réintroductions d’espèces ;
  • Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Année du rapport : 2023
Tchad
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(vii)(ix)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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