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Koutammakou, le pays des Batammariba

Bénin, Togo
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Cadre juridique
  • Exploitation forestière/production de bois
  • Habitat
  • Ressources financières
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Apparition de nouvelles formes de constructions; destruction de plusieurs Takienta durant la saison des pluies de 2018

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Destruction de plusieurs Sikien durant la saison des pluies de 2018
  • Plan de gestion/Système de gestion (insuffisance aussi bien au niveau des ressources humaines, matérielles et financières, que du cadre juridique et législatif ; Plan de gestion et de conservation à finaliser et adopter)
  • Emergence de nouvelles formes de constructions modernes parfois à étage et d’urbanisation non contrôlée
  • Déboisement
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé au bien : 21 471,5 dollars EU pour une mission d’urgence (voir ci-dessous) suite à la destruction de plusieurs Sikien (Fonds d’urgence pour le patrimoine), 202,298 dollars EU du Gouvernement de la Norvège pour la période 2020-2022

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 3 (de 2001-2020)
Montant total approuvé : 36 991 dollars E.U.
2020 Appui à la finalisation du dossier d’extension du ... (Approuvé)   4 998 dollars E.U.
2015 ELABORATION D’UN NOUVEAU PLAN DE GESTION DU SITE DE ... (Approuvé)   4 950 dollars E.U.
2001 Préparation du dossier d'inscription sur la liste du ... (Approuvé)   27 043 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Octobre 2018: Mission d’urgence financée par le Fonds d’urgence pour le patrimoine

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 2 février 2021, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1140/documents/ et informant que :

  • Les menaces majeures pesant sur le site sont les calamités naturelles et l’impact visuel des constructions modernes ;
  • Le projet « Amélioration de l’état de conservation du Koutammakou, le pays des Batammariba » financé par la Norvège a permis d’inventorier et géolocaliser environ 1700 Sikien. Le traitement des données en cours permettra d’établir une cartographie des Sikien et d’en déterminer l’état de conservation;
  • Un reboisement intensif est prévu par les autorités locales et l’équipe de gestion pour lutter contre la déforestation ;
  • Le patrimoine immatériel est préservé, assurant l’intégrité du site, grâce à la sauvegarde et valorisation des us et coutumes et d’activités de promotion et de valorisation ;
  • La solidarité communautaire a permis de restaurer plusieurs Sikien endommagés en 2018. Aussi, un projet transfrontalier financé par le World Monument Fund prévoit la restauration d’une trentaine de Sikien et l’établissement de comités locaux de surveillance en 2021 ;
  • L’arrêté du 17 mai 2018 a permis la création du service de conservation et de promotion du Koutammakou (SCPK), nécessitant un renforcement en ressources humaines. Le comité local de gestion participe aux activités de conservation et de sensibilisation ;
  • Un atelier pour la révision du plan de gestion a été organisé en décembre 2019. Sa validation, incluant un plan de gestion des risques, est prévue en 2021 ;
  • La note N°0147/MCTL/CAB/SG/DPPCT du 20 mars 2007 sollicite le respect de l’architecture traditionnelle pour toute intervention architecturale sur le site. Elle sera appliquée aux bureaux de la nouvelle mairie de Kéran 3 à Nadoba. Des séances de sensibilisation sont également conduites auprès des populations à ce sujet. Un musée communautaire conservant et exposant des objets culturels des Batammariba a été installé ;
  • Une réflexion est menée avec l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) et le Centre de la Construction et du Logement (CCL) pour allier architecture traditionnelle et matériaux locaux améliorés ;
  • Des problèmes liés à l’urbanisation non contrôlée sont notamment relevés dans la zone semi-urbaine de Nadoba. Pour répondre aux besoins socioéconomiques, son centre-ville a été proposé comme « zone tolérée » par l’État partie dans un rapport soumis au Secrétariat en 2011.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Les efforts de l’État partie et ses partenaires pour l’amélioration de l’état de conservation du site depuis les intempéries de 2018 sont à saluer et encourager, notamment grâce au financement du gouvernement norvégien ayant permis un travail d’inventaire et de cartographie et le processus de révision du plan de gestion du site. Ces documents, notamment le plan de gestion incluant un plan de gestion des risques, un plan de conservation (procédures, orientations pratiques, cultures constructives, matériaux traditionnels, systèmes constructifs, etc.) et une délimitation du périmètre du bien et de sa zone tampon, devront être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS avant leur validation. 

Les activités de sensibilisation et d’implication des communautés locales dans le cadre des projets financés par la Norvège, le World Monument Fund et le Fonds pour le patrimoine mondial africain, de l’établissement du musée communautaire, des activités pour la préservation du patrimoine immatériel ou de la restauration et la préservation des Sikien, sont également accueillies favorablement. Il est cependant recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie d’apporter des précisions sur l’ampleur des travaux de restauration.

La création du SCPK est également positive. Il est recommandé que l’État partie accélère les démarches pour doter ce service des moyens humains et financiers adéquats pour une conservation, gestion et protection efficaces du bien.

Les efforts de l’État partie en vue de l’application des dispositions liées à l’architecture et l’urbanisme de l’arrêté ministériel N°0147/MCTL/CAB/SG/DPPCT, les réflexions menées avec les partenaires techniques nationaux (EAMAU et CCL) pour allier architecture traditionnelle et matériaux locaux améliorés, et les activités de reboisement, sont accueillies favorablement. Cependant, la persistance de l’émergence de nouveaux matériaux et formes de construction et l’urbanisation non contrôlée demeurent préoccupantes. Il est recommandé que l’État partie renforce les actions entreprises et que la dimension urbaine du bien soit pleinement reflétée dans les politiques, mesures et outils adoptés pour la conservation de ce dernier en s’appuyant notamment sur la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011). La deuxième phase du projet financée à 100,000 dollars EU par la Norvège devrait contribuer à cette réflexion.

En raison du COVID-19, l’État partie n’a pas pu inviter la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM conformément à la décision 43 COM 7B.112. Vu la pression croissante du développement urbain à proximité du bien, la proposition de considérer le centre-ville de Nadoba comme « zone tolérée » et celle visant à définir une zone tampon interne et un système d’urbanisation intégrée pour le bien, il est recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie d’inviter la mission pour évaluer pleinement l’état de conservation du bien, analyser l’éventuelle menace pour la VUE liée à la pression urbaine croissante dans et à proximité du bien et son éventuel impact sur les limites du bien et de sa zone tampon, revoir la réglementation destinée à contrôler cette pression et faire des recommandations au Comité sur la proposition de considérer le centre-ville de Nadoba comme une « zone tolérée ».

Enfin, vu la proximité du projet de bureaux de la nouvelle mairie de Kéran 3 à Nadoba avec le bien, il est recommandé, conformément au paragraphe 172 des Orientations, que l’État partie soumette les documents et projets architecturaux au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS avant autorisation de construction.  

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.122
Koutammakou, le pays des Batammariba (Togo) (C 1140)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.112, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Salue les efforts entrepris par l’État partie et ses partenaires en vue de l’amélioration de l’état de conservation du site depuis les intempéries de 2018 en particulier à travers la mise en œuvre du projet « Amélioration de l’état de conservation du Koutammakou, le pays des Batammariba » financé par le gouvernement de la Norvège, et encourage l’État partie à poursuivre les efforts entrepris ;
  4. Accueille avec satisfaction l’organisation par l’État partie et ses partenaires d’activités de sensibilisation et de renforcement de la résilience des communautés locales, la mise en place du musée communautaire, la poursuite des actions de reboisement, la promotion d’activités concourant à la préservation du patrimoine immatériel, la création d’une équipe de spécialistes pour développer des cartes géographiques et topographiques du site, l’application des dispositions liées à l’architecture et l’urbanisme de l’arrêté ministériel N°0147/MCTL/CAB/SG/DPPCT du 20 mars 2007 et les réflexions menées avec les partenaires techniques nationaux pour allier architecture traditionnelle et matériaux locaux améliorés ;
  5. Note avec satisfaction les mesures juridiques et législatives prises par l’État partie pour la création du service de conservation et de promotion du Koutammakou (SCPK) et demande à l’État partie de doter ce service des moyens humains et financiers suffisants pour une conservation, gestion et protection efficaces du bien ;
  6. Demande également à l’État partie de finaliser le plan de gestion du bien intégrant un plan de gestion des risques et un plan de conservation (procédures, orientations pratiques, cultures constructives, matériaux traditionnels, systèmes constructifs, etc.) ainsi qu’une carte actualisée clarifiant la délimitation du périmètre du bien et de sa zone tampon, et de les soumettre dès que possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant leur validation ;
  7. Exprime à nouveau sa préoccupation quant au développement croissant de la pression urbaine à l’intérieur et à proximité du bien pouvant avoir un impact négatif sur le paysage culturel du Koutammakou, et recommande que la dimension urbaine du bien soit pleinement reflétée dans les politiques, mesures et outils adoptés pour la conservation de ce dernier, en s’appuyant si nécessaire sur l’approche portée par la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011) ;
  8. Remercie les bailleurs de fonds qui continuent à appuyer la conservation du bien, notamment le gouvernement de la Norvège à travers sa contribution au Fonds du patrimoine mondial ;
  9. Réitère sa demande à l’État partie d’apporter plus de précisions sur les mesures de restauration des Sikien en cours, notamment en ce qui concerne l’ampleur des travaux de restauration, l’état d’avancement des travaux, la localisation des Sikien restaurés, les types de travaux entrepris et les matériaux et systèmes de construction ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les documents et projets architecturaux des bureaux de la nouvelle mairie de Kéran 3 à Nadoba au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives ;
  11. Prend note du fait que l'État partie n'a pas pu inviter la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM demandée dans sa décision 43 COM 7B.112 en raison de la pandémie COVID-19, et réitère la nécessité que cette mission soit effectuée dès que les circonstances le permettront afin d’évaluer pleinement l’état de conservation du bien, d’apprécier l’état de la restauration des Sikien, d’analyser l’éventuelle menace de la pression urbaine croissante dans et à proximité du bien pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE), de revoir la réglementation destinée à contrôler cette pression et de faire des recommandations au Comité sur la proposition de considérer le centre-ville de Nadoba comme une « zone tolérée » ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.122

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.112, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Salue les efforts entrepris par l’État partie et ses partenaires en vue de l’amélioration de l’état de conservation du site depuis les intempéries de 2018 en particulier à travers la mise en œuvre du projet « Amélioration de l’état de conservation du Koutammakou, le pays des Batammariba » financé par le gouvernement de la Norvège, et encourage l’État partie à poursuivre les efforts entrepris ;
  4. Accueille avec satisfaction l’organisation par l’État partie et ses partenaires d’activités de sensibilisation et de renforcement de la résilience des communautés locales, la mise en place du musée communautaire, la poursuite des actions de reboisement, la promotion d’activités concourant à la préservation du patrimoine immatériel, la création d’une équipe de spécialistes pour développer des cartes géographiques et topographiques du site, l’application des dispositions liées à l’architecture et l’urbanisme de l’arrêté ministériel N°0147/MCTL/CAB/SG/DPPCT du 20 mars 2007 et les réflexions menées avec les partenaires techniques nationaux pour allier architecture traditionnelle et matériaux locaux améliorés ;
  5. Note avec satisfaction les mesures juridiques et législatives prises par l’État partie pour la création du service de conservation et de promotion du Koutammakou (SCPK) et demande à l’État partie de doter ce service des moyens humains et financiers suffisants pour une conservation, gestion et protection efficaces du bien ;
  6. Demande également à l’État partie de finaliser le plan de gestion du bien intégrant un plan de gestion des risques et un plan de conservation (procédures, orientations pratiques, cultures constructives, matériaux traditionnels, systèmes constructifs, etc.) ainsi qu’une carte actualisée clarifiant la délimitation du périmètre du bien et de sa zone tampon, et de les soumettre dès que possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant leur validation ;
  7. Exprime à nouveau sa préoccupation quant au développement croissant de la pression urbaine à l’intérieur et à proximité du bien pouvant avoir un impact négatif sur le paysage culturel du Koutammakou, et recommande que la dimension urbaine du bien soit pleinement reflétée dans les politiques, mesures et outils adoptés pour la conservation de ce dernier, en s’appuyant si nécessaire sur l’approche portée par la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011) ;
  8. Remercie les bailleurs de fonds qui continuent à appuyer la conservation du bien, notamment le gouvernement de la Norvège à travers sa contribution au Fonds du patrimoine mondial ;
  9. Réitère sa demande à l’État partie d’apporter plus de précisions sur les mesures de restauration des Sikien en cours, notamment en ce qui concerne l’ampleur des travaux de restauration, l’état d’avancement des travaux, la localisation des Sikien restaurés, les types de travaux entrepris et les matériaux et systèmes de construction ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les documents et projets architecturaux des bureaux de la nouvelle mairie de Kéran 3 à Nadoba au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives ;
  11. Prend note du fait que l'État partie n'a pas pu inviter la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM demandée dans sa décision 43 COM 7B.112 en raison de la pandémie COVID-19, et réitère la nécessité que cette mission soit effectuée dès que les circonstances le permettront afin d’évaluer pleinement l’état de conservation du bien, d’apprécier l’état de la restauration des Sikien, d’analyser l’éventuelle menace de la pression urbaine croissante dans et à proximité du bien pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE), de revoir la réglementation destinée à contrôler cette pression et de faire des recommandations au Comité sur la proposition de considérer le centre-ville de Nadoba comme une « zone tolérée » ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Bénin Togo
Date d'inscription : 2004
Catégorie : Culturel
Critères : (v)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2021) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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