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Chemins de fer de montagne en Inde

Inde
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Facteurs identifiés lors de l'inscription du bien:
  • Systèmes de gestion/Plans de gestion (Absence d’un plan de gestion adapté ; Absence d’une unité pour la conservation du patrimoine ; Absence d’une zone tampon)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2019
Montant total accordé: 483 357 dollars EU d’un projet des Chemins de fer indiens via un Fonds-en-dépôt autofinancé, mis à disposition au Bureau de l’UNESCO à New Delhi pour la mise en place d’une structure de conservation et de gestion exhaustive
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 3 (de 2001-2004)
Montant total approuvé : 58 000 dollars E.U.
2004 Improved Geographic Information System (GIS) for ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
2004 Preparation of a management plan for Darjeeling ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2003 Promotional Assistance for installation of signage on ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
2001 Darjeeling Himalayan Railway World Heritage Area ... (Approuvé)   28 000 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

Suite à la communication d'informations par des tiers, le Centre du patrimoine mondial a envoyé quatre courriers à l'État partie (26 juin 2017, 11 juillet 2017, 18 juillet 2018 et 14 février 2019) concernant la détérioration de l'état de conservation du Darjeeling Himalayan Railway (DHR), qui fait partie du bien du patrimoine mondial des Chemins de fer de montagne en Inde. Le Centre du patrimoine mondial a demandé à l'État partie de vérifier les informations reçues concernant : i) l'absence de suivi et d'entretien général ; ii) l'empiètement grave de constructions illégales ; iii) et le déversement de déchets le long des voies. Au moment de la rédaction du présent rapport, l'État partie n'avait répondu à aucun de ces courriers.

Le Bureau de l'UNESCO à New Delhi a effectué une mission à Darjeeling et Calcutta (19-29 mai 2018) et formulé les observations suivantes :

  • Il semble qu’il n’existe pas de structure adéquate pour s'occuper de la conservation des biens et des attributs du patrimoine qui sous-tendent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Bon nombre des principaux attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien ont perdu d'importants éléments structurels et/ou décoratifs ;
  • Les limites du bien ne semblent pas avoir été correctement définies, car il n'existe pas actuellement de carte claire ni de zone tampon établie ;
  • Le bien souffre de graves empiétements de constructions illégales et de déversements de déchets le long des voies ferrées ;
  • Les trains et les voies ferrées souffrent d'un entretien insuffisant ;
  • De nombreux bâtiments des gares, qui sont identifiés comme des attributs importants de la VUE du bien, ont perdu leur tissu d'origine et se sont sérieusement détériorés depuis l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial et ses extensions ultérieures (1999, 2004 et 2008). Dans la plupart des cas, cela résulte d’initiatives de « modernisation » hasardeuses, aggravées par l’absence d'entretien. Les bâtiments des gares de Sonada et de Gayabari, endommagés lors des émeutes de 2017, n'ont pas été restaurés.

Au moment de l'inscription en 1999, la majeure partie des 88 kilomètres de trajet du DHR traversait des paysages forestiers ou des plantations de thé, mais à l'heure actuelle, une grande partie du DHR circule entre des maisons et des magasins construits illégalement, et une grande partie de cet empiétement se trouve dans un corridor de 20 mètres appartenant à la Northern Frontier Railway Zone et au Ministère du transport routier. Les logements illégaux sont si proches du chemin de fer qu'il n'y a que peu ou pas d'espace entre les unités d’habitation et celui-ci.

De plus, les locomotives à vapeur du DHR utilisent du charbon de qualité inférieure au lieu du charbon vapeur produit pour les locomotives à vapeur, ce qui produit des cendres et des fumées polluantes et a un impact négatif sur le moteur des locomotives.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

Le rapport de mission du Bureau de l'UNESCO à New Delhi et les informations envoyées par des tiers au Centre du patrimoine mondial décrivent une perte importante des éléments architecturaux d'origine des bâtiments ferroviaires et une usure cumulée des locomotives et du matériel roulant du chemin de fer depuis l’inscription. Cette situation s'ajoute à l'impact de l'empiétement des habitations illégales et du développement commercial, qui a considérablement modifié le caractère du corridor ferroviaire et de son paysage environnant et menace la VUE du bien et son caractère.

Ces problèmes proviennent de l'absence de système de gestion axé sur les priorités en matière de protection, d'entretien et de conservation et de capacité à les mettre en œuvre. Il y a également un manque général de compréhension des besoins uniques de gestion du patrimoine des chemins de fer à vapeur à voie étroite. À cet égard, l’absence de personnel convenablement formé pour exploiter le chemin de fer constitue un facteur aggravant important.

Il est urgent de clarifier les limites du bien et d'établir une zone tampon afin d'assurer sa protection, de définir des priorités de gestion et de maintenir la relation des chemins de fer avec les paysages que chacun a contribué à créer.

Il est regrettable qu'entre 2017 et 2019, l'État partie n'ait pas répondu aux demandes d'information répétées du Centre du patrimoine mondial concernant l'absence de suivi et d'entretien général, l'empiétement grave de constructions illégales et le déversement de déchets sur les voies du bien. Compte tenu de ces questions urgentes, il convient de se féliciter de l'initiative des chemins de fer indiens de mettre en place un projet de fonds-en-dépôt autofinancé pour l'élaboration du Plan global de conservation et de gestion (CCMP) du bien. La finalisation et la mise en œuvre du CCMP est une priorité fondamentale qui doit également inclure la création d'une unité de conservation et de gestion spécifique pour le bien du patrimoine mondial. Cela est conforme à la décision CONF 209 VIII.C.1 du Comité, adoptée lors de l'inscription (Marrakech, 1999), dans laquelle le Comité avait déjà attiré l'attention de l'État partie sur les recommandations de l'ICOMOS concernant : « (a) la création d'une unité de conservation du patrimoine ; (b) l'établissement d'une zone tampon le long du bien ; et (c) l'établissement d'un plan de gestion adapté ». Le renforcement des capacités de tous ceux qui participent à la gestion et à l'exploitation du chemin de fer et de sa zone tampon (une fois celle-ci établie) est également essentiel.

Il est donc recommandé au Comité d’exprimer sa préoccupation au sujet des dommages subis par le bien et de l'érosion des attributs de sa VUE, en raison de l'absence de protection, d'entretien et de gestion appropriés depuis son inscription.

Afin d’éviter de nouveaux dommages et d'obtenir l'avis et le soutien d'experts, il est en outre recommandé au Comité de demander à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour aider celui-ci à évaluer l'état de conservation du bien, à identifier les priorités d'action et à en rendre compte, tout en formulant une série de recommandations à l'État partie afin de prévenir une érosion accrue de la VUE du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.62
Chemins de fer de montagne en Inde (Inde) (C 944ter)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions CONF 209 VIII.C.1, 29 COM 8B.31 et 32 COM 8B.28, adoptées respectivement à ses 23e (Marrakech, 1999), 29e (Durban, 2005) et 32e (Québec, 2008) sessions,
  3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis les informations demandées par le Centre du patrimoine mondial entre 2017 et 2019 concernant le manque de suivi et d'entretien général, l'empiétement grave par des constructions illégales et le déversement de déchets le long des voies du bien ;
  4. Prend note des résultats de la mission de 2018 effectuée sur le site par le Bureau de l'UNESCO à New Delhi et exprime sa préoccupation du fait de l'érosion des attributs qui portent la valeur universelle exceptionnelle (VUE), en raison des problèmes de gestion rencontrés par le bien depuis son inscription il y a 20 ans, et de la non-application des recommandations formulées par l'ICOMOS lors de cette inscription ;
  5. Se félicite de l'initiative des Chemins de fer indiens de mettre en place un projet via un fonds-en-dépôt autofinancé pour aider à élaborer un Plan global de conservation et de gestion (CCMP) du bien afin de résoudre les problèmes connus de longue date, et demande à l'État partie de :
    1. Mettre en œuvre ce plan une fois qu'il aura été examiné par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
    2. Créer une unité de conservation et de gestion du bien ;
  6. Recommande à l'État partie de soumettre au Comité du patrimoine mondial une proposition de clarification des limites du bien et de définition d’une zone tampon, ainsi que des détails sur la politique et les instruments juridiques proposés pour améliorer la protection et la gestion du bien ;
  7. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour l’aider à évaluer l'état de conservation du bien, à identifier les priorités d'action et à en rendre compte, tout en formulant une série de recommandations pour l'État partie visant à empêcher une nouvelle érosion de la VUE du bien ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 43 COM 7B.62

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions CONF 209 VIII.C.1, 29 COM 8B.31 et 32 COM 8B.28, adoptées respectivement à ses 23e (Marrakech, 1999), 29e (Durban, 2005) et 32e (Québec, 2008) sessions,
  3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis les informations demandées par le Centre du patrimoine mondial entre 2017 et 2019 concernant le manque de suivi et d'entretien général, l'empiétement grave par des constructions illégales et le déversement de déchets le long des voies du bien ;
  4. Prend note des résultats de la mission de 2018 effectuée sur le site par le Bureau de l'UNESCO à New Delhi et exprime sa préoccupation du fait de l'érosion des attributs qui portent la valeur universelle exceptionnelle (VUE), en raison des problèmes de gestion rencontrés par le bien depuis son inscription il y a 20 ans, et de la non-application des recommandations formulées par l'ICOMOS lors de cette inscription ;
  5. Se félicite de l'initiative des Chemins de fer indiens de mettre en place un projet via un fonds-en-dépôt autofinancé pour aider à élaborer un Plan global de conservation et de gestion (CCMP) du bien afin de résoudre les problèmes connus de longue date, et demande à l'État partie de :
    1. Mettre en œuvre ce plan une fois qu'il aura été examiné par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
    2. Créer une unité de conservation et de gestion du bien ;
  6. Recommande à l'État partie de soumettre au Comité du patrimoine mondial une proposition de clarification des limites du bien et de définition d’une zone tampon, ainsi que des détails sur la politique et les instruments juridiques proposés pour améliorer la protection et la gestion du bien ;
  7. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour l’aider à évaluer l'état de conservation du bien, à identifier les priorités d'action et à en rendre compte, tout en formulant une série de recommandations pour l'État partie visant à empêcher une nouvelle érosion de la VUE du bien ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Année du rapport : 2019
Inde
Date d'inscription : 1999
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 43COM (2019)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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