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Île de Saint-Louis

Sénégal
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Activités de gestion
  • Eau (pluie/nappe phréatique)
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Extrêmement mauvais état de conservation de nombreux bâtiments délabrés mettant en danger leurs occupants

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de gestionnaire de site (problème résolu) 
  • Absence de mécanisme de suivi et de contrôle 
  • Absence de plan de conservation et de gestion (existence d’un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur, faisant office de Plan de conservation et de gestion) 
  • Nouvelles constructions et modifications architecturales et projets urbains affectant l’authenticité et l’intégrité 
  • Restaurations non conformes de l’habitat 
  • Désordre environnemental dû à la modification de l’embouchure du fleuve Sénégal 
  • Extrêmement mauvais état de conservation de nombreux bâtiments délabrés mettant en danger leurs occupants
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2019

Montant total accordé: 192.697,13 dollars EU de la Convention France-UNESCO 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 1 (de 1997-2007)
Montant total approuvé : 11 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**

Mars-avril 2004 : mission conjointe dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO/Centre du patrimoine mondial ; avril 2006 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; 2007 : mission dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO ; février 2009 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; mars 2014 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS avec la participation d’un expert dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO ; mai 2017 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS avec la participation d’un expert de l’Agence spatiale européenne (ESA)

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 17 janvier 2019, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/956/documents/. Les progrès réalisés sur un certain nombre de problèmes de conservation abordés par le Comité à ses sessions précédentes sont présentés dans ce rapport, comme suit :

  • Un nouvel arrêté d'octobre 2018 remplaçant celui de 2017, élargit les compétences de la Commission régionale (créée en 2017) chargée de l’examen des autorisations de construction, de réhabilitation, de modification et des certificats de conformité, et d’assurer la cohérence des actions de l’État partie avec celles des partenaires privés ;
  • Un inventaire des bâtiments en péril, achevé en novembre 2018, sera complété, notamment pour le patrimoine privé, par le Programme de Développement Touristique de Saint-Louis (PDT) financé par l’Agence française de développement (AFD), en 2019. Pour cela, une architecte-urbaniste experte en patrimoine architectural de Saint-Louis a été recrutée ;
  • Suite à l’inventaire, un Plan d’Action Prioritaire de Réhabilitation triennal 2018-2020 a été mis en place. Le PDT a mis à disposition un budget conséquent pour prendre en charge la phase des études de ce plan d’action ;
  • Un Fonds d’Urgence pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural de Saint-Louis permettant de regrouper les contributions financières de l’État et du secteur privé a été mis en place en 2018 et inscrit au projet de budget du Programme d’Actions Prioritaires (PAP) 2019-2023 de l’État ;
  • L’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX) a été désignée Maître d’ouvrage délégué́ du programme PDT-AFD pour exécuter les activités jusqu’à fin 2020. Elle dispose d’un local à la Gouvernance de Saint-Louis pour faciliter la collaboration avec la Commission régionale ;
  • D’importants travaux de réhabilitation sont engagés, notamment sur la Cathédrale et la Grande Mosquée, ainsi que pour la protection du littoral ; un dossier d’appel d’offres a été finalisé pour la Maison du Patrimoine. Les travaux de requalification de la Place Faidherbe ont été lancés (décembre 2018), et la plupart des études diagnostiques sur le bâti, les espaces publics et les quais ont repris ;
  • La communication sera renforcée en 2019 à travers la réédition et la distribution des anciennes plaquettes de bonnes pratiques destinées aux propriétaires et investisseurs avec l’appui des conseils de quartiers, des séances de sensibilisation dans les quartiers et des émissions sur les radios locales ;
  • Un programme intégré de gestion du littoral sénégalais a été créé prévoyant de mettre en place un plan de suivi de l’évolution géomorphologique de l’embouchure du fleuve Sénégal afin d’évaluer les dangers potentiels d’avenir et pour la conservation de l’intégrité physique des sols supportant le bien. Un cabinet a été commis pour effectuer l’étude de faisabilité ;
  • Des études d’impact ont été engagées dans le cadre de projets de la Banque mondiale et de l’AFD, visant à lutter contre l’érosion côtière et protéger la Langue de Barbarie.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

Suite à la mission de suivi réactif en mai 2017, le Comité avait apprécié les initiatives de l’État partie en faveur d’une meilleure gouvernance et conservation du bien, tout en formulant des recommandations pour agir sur la vulnérabilité persistante du bien. Le dernier rapport soumis par l’État partie semble confirmer cette tendance positive des efforts déployés suite à ces recommandations.

Comparé aux années antérieures, il est appréciable que l’État partie ait concentré ses efforts sur l’amélioration de la gouvernance du bien, visant notamment à réduire la multiplicité des intervenants dans sa gestion en l’harmonisant à travers la création de la Commission régionale et l’élaboration d’un plan d’actions prioritaires triennal de sauvegarde d’urgence de Saint-Louis. L’octroi de locaux à l’APIX au sein de la Gouvernance, favorisant la collaboration avec la Commission régionale, est salué. Il est également appréciable que cette Commission, épaulée par une brigade de gendarmerie dédiée, a déjà pu intervenir en 2018 sur un nombre de dossiers, à l’aide de plusieurs sommations interpellatives dans le cadre de contrôles réguliers.

Un inventaire des bâtiments en péril, poursuivi en 2019, ayant permis de mettre en place un Plan d’Action Prioritaire de Réhabilitation triennal, est également à saluer, mais gagnerait à disposer de données chiffrées en matière de besoins financiers afin d’orienter les actions de réhabilitation.

La mise en place d’un Fonds d’Urgence pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural de Saint-Louis est appréciée. Cependant, l’État partie n’informe pas sur la dotation de ce Fonds, et il est recommandé que l’État partie élabore une stratégie de mobilisation de fonds et lui accorde une plus grande visibilité.

De plus, l'État partie ne donne pas d’informations sur le développement d’une équipe permanente d’appui à l’architecte-urbaniste, ou sur le développement et la mise en œuvre d’un système de suivi pour enregistrer les conditions du bâti dans le temps, comme l’avait demandé le Comité en 2017.

Dans l’ensemble, une reprise de la dynamique en faveur de la conservation et la gestion du bien est notée, comprenant notamment des projets d’envergure sur ses différentes composantes majeures ou pour la protection du littoral.

Néanmoins, ces différentes actions ne se trouvent aujourd’hui qu’au stade de la planification ou au début d'opérationnalisation. Ceci ne permet pas encore de mesurer leur impact sur la durée. Ainsi, l’inventaire des bâtiments est toujours incomplet et le PAP ne propose que des mesures préliminaires, telles que des consultations, des études et les appels d’offres, avec aucune action formulée après août 2019. Similairement, un plan de suivi de l’évolution géomorphologique de l’embouchure du fleuve Sénégal n’est pas encore mis en place et l’État partie ne fournit qu’un pré-rapport d’une étude de faisabilité du Programme de gestion intégrée du littoral sénégalais, datant de décembre 2018, en vue de lutter contre l’érosion côtière. De même, le renforcement de la communication n’en est qu’à ses prémices, avec l’APIX.

Une préoccupation concerne également les projets de grande envergure prévus par l’État partie et le projet PDT-AFD, notamment l’aménagement de la Grande Mosquée, la réhabilitation de la Cathédrale ou la requalification et les réaménagements des places Faidherbe et Pointe-à-Pitre, des quais et des berges. En effet, les informations fournies sont insuffisantes pour en obtenir un aperçu adéquat, et il est recommandé que le Comité rappelle à l’État partie l’urgence de lui soumettre toute documentation sur ces projets, conformément au paragraphe 172 des Orientations et aux recommandations de la mission de 2017.

Concernant l’aménagement de la Grande Mosquée, le Centre du patrimoine mondial a adressé, le 9 février 2019, une lettre à l’État partie, conformément au paragraphe 174 des Orientations, suite à des informations reçues de parties tierces sur l’avancement du projet. Dans sa réponse du 22 février 2019, l’État partie a informé du maintien d’un seul minaret, après suppression d’un deuxième initialement prévu ; ce qui n’efface pourtant pas les préoccupations de la mission de 2017 de voir l’édification de nouveaux minarets imposants et sa recommandation d’ajuster le projet dans son architecture pour se conformer aux règlements en vigueur énoncés dans le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur de Saint‐Louis (PSMV).

Concernant la gestion du bien à long terme, malgré des actions appréciables notamment pour le suivi et la surveillance des interventions sur le bâti, il est nécessaire que la Maison du Patrimoine redevienne opérationnelle, dotée d’un gestionnaire et d’une cellule dédiée à tous les aspects de la gestion, ainsi que de moyens suffisants pour sa mission.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.110
Île de Saint-Louis (Sénégal) (C 956bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.71, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Note avec satisfaction les efforts déployés par l’État partie pour la mise en œuvre des recommandations antérieures du Comité et de la mission de suivi réactif de 2017, notamment pour :
    1. L’amélioration de la gouvernance et la gestion du bien,
    2. La réalisation d’un inventaire des bâtiments en péril, qui se poursuivra en 2019 pour le patrimoine privé,
    3. L’élaboration d’un Plan d’Action Prioritaire de Réhabilitation triennal de sauvegarde d’urgence de Saint-Louis,
    4. La mise en place d’un Fonds d’Urgence pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural de Saint-Louis,
    5. La création d’un programme intégré de gestion du littoral sénégalais ;
  4. Note néanmoins que les mesures présentées par l’État partie ne se trouvent aujourd’hui qu’au stade de la planification ou au début de leur opérationnalisation et prie instamment l’État partie d’accélérer leur mise en œuvre ;
  5. Rappelle à l'État partie de développer une équipe permanente d'appui à l'architecte-urbaniste et de mettre en œuvre un système de suivi pour enregistrer les conditions du bâti dans le temps ;
  6. Rappelle également à l’État partie l’importance de lui soumettre dans les plus brefs délais la documentation sur tous les projets de grande envergure, et l’invite à informer le Comité, par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, de tout projet de restauration importante ou de nouveaux projets de construction qui pourraient affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, incluant notamment l’aménagement de la Grande Mosquée, la réhabilitation de la Cathédrale et la requalification et les réaménagements des places Faidherbe et Pointe-à-Pitre, des quais et des berges, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant de prendre toute décision difficilement réversible ;
  7. Recommande à l’État partie d’élaborer une stratégie de mobilisation de fonds intégrant des données chiffrées en matière de besoins financiers dans le cadre de l’inventaire des bâtiments en péril, pour assurer le fonctionnement efficace du Fonds d’Urgence pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural de Saint-Louis, et d’accorder une plus grande visibilité à ce Fonds afin d’attirer des contributions des secteurs public et privé ;
  8. Demande à l’État partie de renforcer la gestion du bien à long terme à travers la réalisation de la Maison du Patrimoine avec un gestionnaire et une cellule dédiée à tous les aspects de la gestion ;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport d’avancement et, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Projet de décision : 43 COM 7B.110

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.71, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Note avec satisfaction les efforts déployés par l’État partie pour la mise en œuvre des recommandations antérieures du Comité et de la mission de suivi réactif de 2017, notamment pour :
    1. L’amélioration de la gouvernance et la gestion du bien,
    2. La réalisation d’un inventaire des bâtiments en péril, qui se poursuivra en 2019 pour le patrimoine privé,
    3. L’élaboration d’un Plan d’Action Prioritaire de Réhabilitation triennal de sauvegarde d’urgence de Saint-Louis,
    4. La mise en place d’un Fonds d’Urgence pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural de Saint-Louis,
    5. La création d’un programme intégré de gestion du littoral sénégalais ;
  4. Note néanmoins que les mesures présentées par l’État partie ne se trouvent aujourd’hui qu’au stade de la planification ou au début de leur opérationnalisation et prie instamment l’État partie d’accélérer leur mise en œuvre ;
  5. Rappelle à l'État partie de développer une équipe permanente d'appui à l'architecte-urbaniste et de mettre en œuvre un système de suivi pour enregistrer les conditions du bâti dans le temps ;
  6. Rappelle également à l’État partie l’importance de lui soumettre dans les plus brefs délais la documentation sur tous les projets de grande envergure, et l’invite à informer le Comité, par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, de tout projet de restauration importante ou de nouveaux projets de construction qui pourraient affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, incluant notamment l’aménagement de la Grande Mosquée, la réhabilitation de la Cathédrale et la requalification et les réaménagements des places Faidherbe et Pointe-à-Pitre, des quais et des berges, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant de prendre toute décision difficilement réversible ;
  7. Recommande à l’État partie d’élaborer une stratégie de mobilisation de fonds intégrant des données chiffrées en matière de besoins financiers dans le cadre de l’inventaire des bâtiments en péril, pour assurer le fonctionnement efficace du Fonds d’Urgence pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural de Saint-Louis, et d’accorder une plus grande visibilité à ce Fonds afin d’attirer des contributions des secteurs public et privé ;
  8. Demande à l’État partie de renforcer la gestion du bien à long terme à travers la réalisation de la Maison du Patrimoine avec un gestionnaire et une cellule dédiée à tous les aspects de la gestion ;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2020, un rapport d’avancement et, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Année du rapport : 2019
Sénégal
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2018) .pdf
arrow_circle_right 43COM (2019)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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