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Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid

Albanie, Macédoine du Nord
Facteurs affectant le bien en 2016*
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures de transport de surface
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Gestion et planification
  • Développement économique et démographique
  • Habitat et développement
  • Infrastructures de transport de surface
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques/de loisirs
  • Impacts des activités touristiques/de loisirs des visiteurs
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2016

Montant total accordé : 20 000 dollars EU (Bureau régional de l’UNESCO pour la science et la culture en Europe)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Demandes approuvées : 2 (de 1986-2011)
Montant total approuvé : 31 720 dollars E.U.
2011 Natural and cultural heritage of the Ohrid region (Approuvé)   11 720 dollars E.U.
2011 Increasing the Public Awareness of significance of the ... (Non approuvé)  
1986 Provision of equipment for the control of microclimatic ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**

Septembre 1998: mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN ; décembre 2013 : mission de conseil ICOMOS/UNESCO

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 3 décembre 2015 disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/99/documents, ainsi qu’une documentation supplémentaire le 28 février 2016 suite à une demande du Centre du patrimoine mondial du 28 janvier 2016. Les avancées visant à répondre aux diverses demandes faites par le Comité à sa 38e session (Doha, 2014) sont présentées comme suit :

  • La conception de « l’instauration de l’université de Saint-Clément à Plaoshnik » a été révisée en prenant en compte les recommandations de la mission de conseil UNESCO/ICOMOS de 2013 s’agissant de la taille, de l’élévation, de l’ampleur et de la portée des constructions prévues ;
  • Le projet de plan de gestion pour le bien a été finalisé avec le soutien du Bureau régional de l’UNESCO pour la science et la culture en Europe (Venise) et est en cours d’examen par les autorités compétentes ;
  • La préparation d’un plan d’urbanisme détaillé pour l’intégralité de l’ensemble monumental d’Ohrid a été abandonnée en faveur de l’élaboration de 19 plans d’urbanisme – un pour chacun des complexes –, attendus d’ici septembre 2017 ;
  • Une commission consultative et coordinatrice en matière de patrimoine naturel et culturel sera établie pour maîtriser les pressions du développement et les interventions au sein du bien une fois que le plan de gestion sera adopté ;
  • Un plan d’action global pour les berges du lac est prévu à l’avenir ;
  • Les plans d’aménagement côtiers de l’investisseur « Sahara India, Pariwar » à Ljubanishte 1 et 2 ont été annulés ;
  • L’évaluation environnementale stratégique (EES) de 2015 pour les amendements du plan de gestion du parc national de Galičica soumise par l’État partie donne des informations sur les impacts négatifs potentiels importants sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien dus au projet de modification du zonage du parc national de Galičica, qui vise à s’adapter au projet de station de ski de Galičica et au projet de construction de la voie express A3 (Ohrid-Peshtani) ;
  • Section Lin (Albanie)-Struga-Kicevo du corridor ferroviaire VIII : une étude d’impact environnemental (EIE) préparée en juin 2010 fournit des informations sur plusieurs impacts environnementaux négatifs potentiels. L’EIE du projet de voie express A2 (Trebenishte-Struga) énumère les impacts négatifs sur l’environnement, le patrimoine culturel et le paysage, et propose des mesures visant à réduire ces impacts. L’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) ne note aucun impact important de la voie express sur la VUE du bien ;
  • Construction d’un port dans la ville d’Ohrid : une étude de faisabilité et une consultation publique ont été lancées ;
  • L’État partie continue de coopérer dans le cadre du Processus en amont en vue d’une extension du bien sur la côte albanaise du lac.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016

L’État partie a pris des mesures importantes pour répondre aux recommandations de la mission de conseil de 2013 et aux demandes du Comité, en particulier en révisant le projet de l’université de Saint-Clément à Plaoshnik et en progressant dans la finalisation du plan de gestion pour le bien. La décision de l’investisseur d’annuler les aménagements côtiers de Ljubanishte est également notée.

Néanmoins, des projets de grande ampleur continuent d’être proposés au sein du bien. L’EES des projets d’amendement au plan de gestion du parc national de Galičica (2011-2020) indique que des modifications du zonage du parc ont été proposées par le gouvernement pour accueillir des projets d’aménagement, dont la station de ski de Galičica, sa base de remontées mécaniques et le village de Gradiste, situé au bord du lac, qui iraient à l’encontre du statut de patrimoine mondial du bien. L’EES mentionne également les impacts cumulatifs de l’association de la station de ski et de la voie A3, lesquelles conduiraient à une activité humaine accrue et à des pressions supplémentaires sur le bien. Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie de ne pas approuver les amendements proposés et étudie d’autres emplacements pour les aménagements skiables, à l’extérieur des limites du bien et du parc national de Galičica.

L’EIE du corridor ferroviaire paneuropéen VIII indique que tout incident d’écoulement de substance pendant les phases de construction et d’exploitation conduirait à polluer le lac d’Ohrid. Cela est particulièrement préoccupant dans la mesure où une partie de la ligne ferroviaire prévue serait très proche de la berge du lac, dans l’une des dernières parties bien préservées. Étant donné la grande sensibilité des écosystèmes aquatiques et de l’intégrité visuelle de la berge du lac à cet endroit, des alternatives à l’impact potentiel minime sur le lac et ses berges devraient être préférées et toutes les mesures nécessaires de réduction des impacts devraient être adoptées pendant les phases de construction et d’exploitation.

L’EIE et l’EIP de la voie express A2 (Trebenishte-Struga) n’ont été appliquées qu’à une portion de 8 km, qui ne constitue qu’une partie d’un projet de modernisation d’infrastructure de transport bien plus étendu. Par conséquent, ces évaluations n’embrassent pas l’intégralité du parcours de l’infrastructure et devraient aussi considérer les impacts transfrontaliers potentiels sur le côté albanais du lac ainsi que les localisations alternatives possibles.

Les conclusions de l’EES susmentionnée et les inquiétudes au sujet de la voie express A2 et du corridor ferroviaire VIII indiquent que ces projets représentent un danger potentiel pour le bien, conformément aux paragraphes 179 et 180 des Orientations, et représenteraient une situation justifiant l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Un plan d’action global pour les berges du lac, une EES et une EIP s’appliquant à tous les projets d’infrastructure susmentionnés devraient être élaborés de toute urgence afin d’évaluer leurs impacts potentiels cumulatifs sur la VUE du bien et d’étudier les tracés et localisations alternatifs pour ces projets d’envergure afin d’éviter tout impact négatif sur la VUE.

Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de suivi réactif sur le bien pour évaluer son état de conservation et donner des conseils techniques quant à l’élaboration d’une EES et d’une EIP pour tous les projets d’infrastructure proposés.

Il est en outre recommandé que le Comité encourage l’État partie à finaliser le plan de gestion et à établir de toute urgence la commission envisagée, laquelle fournirait une structure de gestion pour coordonner les actions à différents niveaux. Il est également recommandé que le Comité réitère sa demande de plan de protection intégré pour le cœur de la vieille ville d’Ohrid, au sujet duquel aucune information n’a été fournie par l’État partie.

Enfin, la coopération constante de l’État partie, dans le cadre du Processus en amont du patrimoine mondial et en vue d’une extension transfrontalière possible du bien vers la partie albanaise du lac d’Ohrid doit être louée ; en effet, une gestion transfrontalière efficace garantira la conservation et la protection du bien à long terme et renforcera son intégrité.

Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.68
Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid (ex-République yougoslave de Macédoine) (C/N 99ter)
Le Comité du patrimoine mondial,
  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 38 COM 7B.58, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
  3. Accueille favorablement les actions entreprises par l’État partie s’agissant de la révision du projet de « l’instauration de l’université de Saint-Clément à Plaoshnik », afin d’en réduire les impacts négatifs sur le bien ;
  4. Note avec préoccupation que plusieurs projets d’infrastructure de grande ampleur ont été proposés au sein du bien et que les conclusions des évaluations d’impact des projets de station de ski de Galičica, de voie A3, de corridor ferroviaire VIII et de voie express A2 démontrent que lesdits projets seraient susceptibles de causer des impacts potentiels importants à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et considère que ces projets semblent représenter un danger potentiel pour le bien, conformément aux paragraphes 179 et 180 des Orientations;
  5. Demande à l’État partie de préparer de toute urgence une évaluation environnementale stratégique (EES) globale et une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) qui étudient de manière complète les impacts cumulatifs potentiels de tous les projets d’infrastructure et des autres projets majeurs sur la VUE du bien, en vue de dégager pour ces projets des tracés et des localisations alternatifs afin qu’ils n’impactent pas la VUE, et de soumettre ces évaluations au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant d’entreprendre tous travaux ;
  6. Demande également à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de suivi réactif sur le bien en 2016 pour évaluer son état de conservation et donner des conseils techniques à l’État partie quant à l’élaboration des EES et EIP susmentionnées ;
  7. Accueille également favorablement l’approche participative des révisions du plan de gestion pour le bien mais encourage fortement l’État partie à:
    1. Finaliser le plan de gestion pour le bien ainsi que le plan de protection intégré pour le cœur de la vieille ville d’Ohrid, et soumettre une version électronique et trois exemplaires imprimés du plan de gestion révisé au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, préalablement à la mission de suivi réactif susmentionnée,
    2. Finaliser les plans d’urbanisme détaillés pour chacun des 19 complexes qui composent l’ensemble monumental, conformément au cadre réglementaire actuel, pour garantir l’application des dispositions et la maîtrise des activités qui pourraient impacter la VUE du bien,
    3. Appliquer strictement les dispositions légales et réglementaires et établir de toute urgence la commission envisagée pour coordonner les activités liées au patrimoine naturel et culturel en tant que structure de gestion maîtrisant les pressions du développement et les interventions au sein du bien,
    4. Élaborer un plan d’action complet pour les berges du lac afin de fournir des orientations appropriées sur le type et la portée des développements potentiels par rapport aux attributs de la VUE du bien et de son cadre ;
  8. Encourage également les États parties d’Albanie et de l’ex-République yougoslave de Macédoine, avec le soutien du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives, à continuer de coopérer dans le cadre du Processus en amont en vue de la préparation d’une extension transfrontalière du bien afin d’y inclure éventuellement la partie albanaise du lac d’Ohrid, et ce, afin de renforcer les valeurs et l’intégrité du bien ;
  9. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 40 COM 7B.68

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 38 COM 7B.58, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
  3. Accueille favorablement les actions entreprises par l’État partie s’agissant de la révision du projet de « l’instauration de l’université de Saint-Clément à Plaoshnik », afin d’en réduire les impacts négatifs sur le bien ;
  4. Note avec préoccupation que plusieurs projets d’infrastructure de grande ampleur ont été proposés au sein du bien et que les conclusions des évaluations d’impact des projets de station de ski de Galičica, de voie A3, de corridor ferroviaire VIII et de voie express A2 démontrent que lesdits projets seraient susceptibles de causer des impacts potentiels importants à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et considère que ces projets semblent représenter un danger potentiel pour le bien, conformément aux paragraphes 179 et 180 des Orientations ;
  5. Demande à l’État partie de préparer de toute urgence une évaluation environnementale stratégique (EES) globale et une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) qui étudient de manière complète les impacts cumulatifs potentiels de tous les projets d’infrastructure et des autres projets majeurs sur la VUE du bien, en vue de dégager pour ces projets des tracés et des localisations alternatifs afin qu’ils n’impactent pas la VUE, et de soumettre ces évaluations au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant d’entreprendre tous travaux ;
  6. Demande également à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de suivi réactif sur le bien en 2016 pour évaluer son état de conservation et donner des conseils techniques à l’État partie quant à l’élaboration des EES et EIP susmentionnées ;
  7. Accueille également favorablement l’approche participative des révisions du plan de gestion pour le bien mais encourage fortement l’État partie à:
    1. Finaliser le plan de gestion pour le bien ainsi que le plan de protection intégré pour le cœur de la vieille ville d’Ohrid, et soumettre une version électronique et trois exemplaires imprimés du plan de gestion révisé au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, préalablement à la mission de suivi réactif susmentionnée,
    2. Finaliser les plans d’urbanisme détaillés pour chacun des 19 complexes qui composent l’ensemble monumental, conformément au cadre réglementaire actuel, pour garantir l’application des dispositions et la maîtrise des activités qui pourraient impacter la VUE du bien,
    3. Appliquer strictement les dispositions légales et réglementaires et établir de toute urgence la commission envisagée pour coordonner les activités liées au patrimoine naturel et culturel en tant que structure de gestion maîtrisant les pressions du développement et les interventions au sein du bien,
    4. Élaborer un plan d’action complet pour les berges du lac afin de fournir des orientations appropriées sur le type et la portée des développements potentiels par rapport aux attributs de la VUE du bien et de son cadre ;
  8. Encourage également les États parties d’Albanie et de l’ex-République yougoslave de Macédoine, avec le soutien du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives, à continuer de coopérer dans le cadre du Processus en amont en vue de la préparation d’une extension transfrontalière du bien afin d’y inclure éventuellement la partie albanaise du lac d’Ohrid, et ce, afin de renforcer les valeurs et l’intégrité du bien ;
  9. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2016
Albanie Macédoine du Nord
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Mixte
Critères : (i)(iii)(iv)(vii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2015) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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