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Site de Palmyre

République arabe syrienne
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités illégales
  • Guerre
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    altération très prononcée sur de nombreux blocs de pierre

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • altération très prononcée sur de nombreux blocs de pierre due aux remontées capillaires et variations d'humidité et de température
  • croissance urbaine de l'agglomération voisine
  • route internationale goudronnée traversant le site
  • trafic intense de voitures et de camions (vibrations, pollution, risques d'accidents...)
  • oléoduc traversant la nécropole sud
  • antenne de couleur voyante sur une colline
  • construction d'un hôtel à proximité des sources thermales
  • destruction et dommages dus au conflit armé
  • absence de plan de gestion
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril

Destruction et menaces avérées et potentielles à la suite du conflit armé en Syrie qui a démarré en mars 2011.

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2014

Montant total fourni aux six biens syriens du patrimoine mondial :

2,46 millions d’euros de l’Union européenne (pour le patrimoine mondial, le patrimoine mobilier et le patrimoine immatériel)

200 000 dollars EUdu Centre régional arabe pour le patrimoine mondial à Bahreïn

170 000 dollars EU du gouvernement flamand

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 5 (de 1989-2005)
Montant total approuvé : 81 250 dollars E.U.
2005 The Citadel of Palmyra-Repair works (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Photo exhibition on Syrian cultural heritage (Approuvé)   1 250 dollars E.U.
1999 Establishing an overall management plan of Palmyra (1st ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1998 Management plan for Palmyra (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
1994 Palmyra: topographical and architectural studies to be ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
1989 Contribution to a computer aided design conservation ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Depuis le début du conflit en mars 2011, la situation sécuritaire n’a pas permis d’entreprendre de missions sur les biens syriens du patrimoine mondial.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Le 28 janvier 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation de tous les sites du patrimoine culturel en Syrie, y compris les six biens du patrimoine mondial. Ce rapport est disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/23/documents. Ce rapport signale que des affrontements dans la région, particulièrementdans les palmeraies près du temple de Bel, ont entraîné quelques dégâts, notamment :

  • Des trous d’obus et traces de balles dans les murs sud et est du temple, ainsi que dans le mur de l’entrepôt de bois adjacent à la maison d’hôtes ;
  • Effondrement de deux colonnes du portique sud du temple ;
  • Traces de balles et d’obus sur les murs sud, ouest et nord du temple, ainsi que sur la colonne dans le coin nord-est du portique de l’enceinte du temple ;
  • Traces d’incendie sur les murs sud et est, sur le linteau du portique est ainsi que sur la fenêtre sud.

Le rapport révèle aussi l’existence d’importantes fouilles illégales dans la Vallée des Tombes et dans le Camp de Dioclétien, certaines étant même effectuées à l’aide d’équipement lourd. Il signale aussi le pillage de plusieurs sculptures en pierre des tombes non fouillées, ainsi que le pillage et/ou la destruction du contenu du dépôt archéologique.

Selon les autres sources d’information, la citadelle surplombant le bien est utilisée à des fins militaires et on note des mouvements de véhicules militaires dans l’ensemble du site archéologique. Il semble que l’on ait mis en position un char dans la zone archéologique et de l’artillerie lourde dans le Camp de Dioclétien et à proximité des tours funéraires. Des rapports signalent aussi des travaux de creusement d’une nouvelle route à travers la zone archéologique, ainsi que la construction de nouveaux murs entourant cette zone. Ces informations restent à confirmer par l’État partie.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République arabe syrienne

Problèmes de conservation actuels

Le conflit armé en Syrie a débuté en mars 2011 et n’a cessé de s’intensifier, avec des conséquences extrêmement violentes et une dégradation des conditions humanitaires. Depuis la 37e session du Comité du patrimoine mondial en 2013, la destruction du patrimoine archéologique, urbain et architectural syrien n’a fait qu’empirer et continue d’affecter l’ensemble des six biens inscrits ainsi que les douze sites figurant sur la Liste indicative du pays.

L’État partie a envoyé deux lettres à la Directrice générale de l’UNESCO, en date du 4 décembre 2013 et du 6 mars 2014, pour exprimer l’inquiétude des autorités syriennes devant la destruction du patrimoine culturel, et pour demander l’assistance de l’UNESCO. La Directrice générale de l’UNESCO a publié plusieurs appels demandant à toutes les parties engagées dans le conflit de mettre un terme à la destruction du patrimoine culturel et de cesser d’utiliser les sites du patrimoine culturel à des fins militaires. Elle a également demandé aux pays limitrophes de la Syrie de renforcer la lutte contre le trafic illicite de biens culturels syriens et elle a écrit aux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies avant la conférence Genève 2 de janvier 2014 pour plaider pour la protection du patrimoine syrien et pour une interdiction internationale du commerce d’objets culturels syriens. Elle a réaffirmé cela en février 2014 pour attirer l’attention sur le danger que représente l’utilisation des sites du patrimoine culturel dans un but militaire en Syrie au regard des obligations internationales de toutes les parties concernées dans le conflit, notamment la Convention de La Haye pour la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé (1954) et le respect du droit humanitaire international coutumier. Le 12 mars 2014, la Directrice générale a également publié une déclaration commune avec le Secrétaire général des Nations Unies et le Représentant spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe concernant la situation du patrimoine culturel en Syrie.

Ces efforts ont permis une meilleure prise de conscience de la destruction du patrimoine culturel en Syrie au niveau des Nations Unies et l’adoption de la résolution 2139 par le Conseil de sécurité le 22 février 2014, qui « appelle toutes les parties à […] immédiatement […] préserver la diversité de la société syrienne qui fait sa richesse et le patrimoine culturel du pays, et à prendre les mesures nécessaires pour protéger les sites du patrimoine mondial qui se trouvent en Syrie ».

Le 28 janvier 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation de l’ensemble des sites du patrimoine culturel syrien, y compris les six biens du patrimoine mondial ; le rapport est disponible à https://whc.unesco.org/fr/sessions/38COM/documents.

Ce rapport représente une déclaration officielle des autorités syriennes et rassemble les informations dont disposent les différents départements de la Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM) et les médias sociaux. Il signale cependant que l’accès à la Syrie par voie terrestre est extrêmement limité pour les spécialistes du patrimoine et qu’il n’est donc pas possible actuellement d’évaluer en détail toute l’étendue des dommages causés aux biens du patrimoine mondial. Le rapport ne fournit donc pas d’informations de première main sur plusieurs sites – notamment sur la l’Ancienne ville d’Alep et l’Ancienne ville de Bosra – qui permettraient de juger de l’étendue des dommages causés aux biens. Pour préparer les rapports sur l’état de conservation, un complément d’information a été recherché auprès d’organisations de la société civile, d’organisations internationales, d’experts locaux et des médias, afin de compléter les données officielles.

L’État partie a attiré l’attention sur la destruction et les dommages recensés dans les biens du patrimoine mondial à cause de leur utilisation à des fins militaires et en tant que camps de formation, et à la suite de bombardements directs, d’explosions ciblées, d’importantes fouilles illicites, de destruction intentionnelle, de violations du droit de la construction et d’occupation humaine temporaire. Le rapport souligne également le rôle positif des communautés locales dans la sauvegarde du patrimoine et la lutte contre les fouilles illicites, mettant en exergue le travail quotidien mené par la Direction Générale des Antiquités et des Musées, malgré les contraintes existantes, pour évaluer les dommages, suivre l’état des biens du patrimoine mondial et entreprendre, quand c’est possible, des actions de conservation d’urgence et de limitation des risques.

Actions mises en œuvre par l’UNESCO et les Organisations consultatives

Depuis la 37e session du Comité du patrimoine mondial, (Phnom Penh, 2013), l’UNESCO a intensifié ses actions pour suivre l’évolution de la situation du patrimoine syrien, sensibiliser à l’importance de sa protection et entreprendre des mesures d’urgence pour le sauvegarder. Le 29 août 2013, la Directrice générale de l’UNESCO a organisé une réunion technique de haut niveau avec la participation du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe, le Directeur général de la DGAM et des représentants de l’ICOMOS, l’ICCROM, l’ICOM, Interpol, l’Organisation mondiale des douanes, et l’Union européenne qui a adopté un Plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel syrien. À partir de ce Plan d’action, l’UNESCO a élaboré un projet intitulé « Sauvegarde d’urgence du patrimoine culturel syrien ».

Suite à la décision 37 COM 7B.57 demandantà la Directrice générale de l’UNESCO d’étudier la création d’un Fonds spécial destiné à la conservation des biens du patrimoine mondial en Syrie, le Centre du patrimoine mondial a réussi à lever des fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel syrien, à savoir :

  • Le projet « Sauvegarde d’urgence du patrimoine culturel syrien » financé par l’Union européenne (2,46 millions d’euros). Ce projet qui a débuté le 1er mars 2014 et qui va se dérouler sur trois ans est mis en œuvre en partenariat avec l’ICOMOS et l’ICCROM et porte sur la sauvegarde du bâti et du patrimoine mobilier et immatériel, par la sensibilisation, le suivi et l’évaluation des dommages, le renforcement des capacités et l’assistance technique ;
  • le projet financé par le gouvernement flamand pour l’organisation d’une réunion internationale d’experts sur la Syrie et des mesures d’assistance d’urgence (170 000 dollars EU) ; et
  • le soutien financier accordé par le Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (centre de catégorie 2 sous les auspices de l’UNESCO) au Centre du patrimoine mondial pour sauvegarder le patrimoine culturel syrien (200 000 dollars EU). Compte tenu de l’expérience acquise avec le Fonds spécial pour le Mali, il a été conclu que les projets financés par des fonds affectés offraient plus de chances de réussite pour la levée de fonds que la création d’un Fonds spécial.

Le Centre du patrimoine mondial a maintenu une communication régulière avec la DGAM et les spécialistes du patrimoine dans toute la Syrie pour documenter la situation sur le terrain et apporter une aide dans la mesure du possible. Il a également travaillé avec le personnel de l’UNESCO chargé de la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, et avec Interpol pour lutter contre le trafic illicite et bloquer au jour le jour la vente illégale de biens culturels syriens. Depuis octobre 2013, le Centre du patrimoine mondial s’est engagé avec des professionnels nationaux et internationaux travaillant sur le patrimoine syrien à répertorier et coordonner les efforts internationaux et à éviter la duplication des activités ; il a également élaboré des fiches d’évaluation des dommages qui sont régulièrement remplies par les professionnels du patrimoine en Syrie pour documenter les dégâts . Il a aussi créé une page Web consacrée au patrimoine culturel syrien. Voir à http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/illicit-trafficking-of-cultural-property/emergency-actions/syria/.

Le Centre du patrimoine mondial a également organisé, à la demande de l’État partie, une réunion d’urgence avec l’ICOMOS, l’ICCROM et Interpol pour fournir des recommandations techniques et établir des mesures d’atténuation des risques pour l’Ancienne ville de Damas. Une autre réunion de ce genre est prévue en mai 2014 pour les mesures d’urgence destinées à protéger le Crac des Chevaliers.

L’UNESCO organise aussi une réunion internationale d’experts pour la préservation du patrimoine culturel syrien (26-28 mai 2014) et cherche activement à lever des fonds pour mener de nouvelles actions afin de protéger les biens du patrimoine mondial et les sites inscrits sur la Liste indicative de la Syrie. Enfin, l’UNESCO a également sonné l’alarme à de nombreuses reprises dans les médias et dans des conférences de presse à l’UNESCO et au Siège des Nations Unies à New York à propos de la destruction du patrimoine syrien.

L’ICOMOS et l’ICCROM ont contribué à sensibiliser à l’état du patrimoine culturel syrien dans plusieurs communiqués de presse sur leurs pages Web et par leur participation à des réunions internationales d’experts. Ils ont aussi tenu, en coopération avec la DGAM, un nouveau cours de formation en ligne sur la protection du patrimoine culturel dans le Gouvernorat d’Idlib, en Syrie, le 21 août 2013. Un autre cours de ce genre a déjà eu lieu à Damas en janvier 2013. Les activités abordées dans ces cours étaient centrées sur les mesures potentielles à prendre pour sauvegarder et protéger le patrimoine culturel dans les situations de conflit, et sur les actions prioritaires et d’urgence à apporter aux sites et collections endommagés. Le cours a réuni plus de 100 participants, dont du personnel de la DGAM et des experts du patrimoine culturel, des conservateurs du Musée d’Idlib et des ONG représentatives du patrimoine culturel, ainsi que des secouristes du Croissant-Rouge. L’ICOMOS et l’ICCROM travaillent actuellement à l’élaboration de directives pratiques en arabe et en anglais pour sauver et sécuriser le patrimoine culturel endommagé. Une documentation plus détaillée sur cette initiative est consultable à : http://icomos.org/en/what-we-do/disseminating-knowledge/newsletters/649-protection-of-cultural-heritage-in-idlib-governorate-syria-icomos-iccrom-e-learning-course-for-syrian-cultural-heritage-professionals-in-times-of-armed-conflict

Les Directives de l’ICCROM et de l’ICOMOS pour les cours de formation aux mesures prioritaires ont été traduites en arabe par le Centre régional ICCROM-ATHAR et partagées avec la DGAM pour soutenir ses actions de conservation.

Analyse et Conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM

La situation du conflit armé en Syrie et son escalade permanente ont affecté les six biens du patrimoine mondial et ont limité les capacités à soutenir et à protéger comme il convient leur Valeur universelle exceptionnelle (VUE). Les biens sont de plus en plus menacés par un danger imminent précis et prouvé, en particulier l’Ancienne ville d’Alep qui a été en grande partie détruite et qui risque de subir de nouvelles destructions irréversibles, notamment celle de sa Citadelle.

Il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial félicite la DGAM et tous les professionnels du patrimoine en Syrie, ainsi que les communautés locales pour leurs efforts soutenus afin de protéger le patrimoine culturel et le surveiller de près.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives vont continuer à aider l’État partie à identifier les mesures correctives nécessaires et à suivre l’évolution vers l’état de conservation souhaité pour les biens dès que la situation permettra de mener une mission d’évaluation.

En outre, il est recommandé d’entreprendre de manière appropriée une documentation de tous les dommages causés aux biens du patrimoine mondial dès que la situation le permettra. Le Comité du patrimoine mondial pourrait souhaiter demander instamment à l’État partie de sauvegarder les biens endommagés en effectuant un minimum d’intervention de première urgence pour empêcher le vol, de nouveaux effondrements et la dégradation naturelle, et de s’abstenir d’entreprendre des travaux de conservation jusqu’à ce que la situation permette la mise en place d’actions générales de conservation conformes aux normes internationales.

En attendant une amélioration de la situation, il est de nouveau recommandé au Comité de lancer un appel à toutes les parties associées au conflit en Syrie pour leur demander de s’abstenir de toute action susceptible d’endommager davantage le patrimoine du pays, et en particulier les biens du patrimoine mondial et tous les sites inscrits sur la Liste indicative, et de remplir leurs obligations, conformément au droit international, en prenant toutes les mesures possibles pour protéger ce patrimoine, y compris par l’évacuation des biens du patrimoine mondial utilisés à des fins militaires, et par l’arrêt de tous les dégâts dû au fait que les biens du patrimoine mondial sont directement ciblés.

Il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial remercie aussi l’Union européenne, le gouvernement flamand et le Centre régional arabe pour le patrimoine mondial de leurs contributions financières pour mettre en œuvre le Plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel syrien. Il est également important de rappeler au Comité du patrimoine mondial que les projets utilisant des fonds affectés se sont révélés être une stratégie efficace pour lever des fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel syrien.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7A.12
Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République arabe syrienne

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7A.Add,
  2. Rappelant les décisions 35 COM 7B.58, 36 COM 7B.58, 37 COM 7B.57 et 37 COM 8C.1, adoptées respectivement à sa 35e session (UNESCO, 2011), 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012) et 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Déplore la situation de conflit qui prévaut dans le pays, la perte de vies humaines et la dégradation des conditions humanitaires ;
  4. Prend note du rapport fourni par l’État partie concernant l’état de conservation des six biens du patrimoine mondial syrien et des douze sites figurant sur la Liste indicative, et exprime sa plus vive inquiétude devant les dommages causés à ces biens et les menaces auxquels ils sont confrontés ;
  5. Accueillant favorablement les contributions et les efforts des États parties ayant déjà agi efficacement, réitère son appel aux pays voisins et à la communauté internationale à poursuivre leur coopération  dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel en provenance de Syrie ;
  6. Prie instamment toutes les parties impliquées dans le conflit en Syrie de s’abstenir de toute action susceptible d’endommager davantage le patrimoine culturel du pays, et de remplir leurs obligations conformément au droit international en prenant toutes les mesures possibles pour protéger ce patrimoine, et notamment en sauvegardant les biens du patrimoine mondial et ceux qui figurent sur la Liste indicative ;
  7. Prie aussi instamment l’État partie d’adopter des mesures pour faire évacuer les biens du patrimoine mondial utilisés à des fins militaires ;
  8. Prie en outre instamment l’État partie de sauvegarder les biens endommagés, en pratiquant des interventions minimales de première urgence, d’empêcher les vols, de nouveaux effondrements et une dégradation naturelle, et de s’abstenir d’entreprendre des travaux de conservation jusqu’à ce que la situation permette la mise en place d’actions générales de conservation conformes aux normes internationales ;
  9. Renouvelle ses suggestions à l’État partie d’envisager la ratification du Second Protocole (1999) de la Convention de la Haye de 1954 pour la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé ;
  10. Félicite la Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM) – ainsi que tous les professionnels du patrimoine et les communautés locales de Syrie qui travaillent au suivi et à la protection du patrimoine culturel – pour leur efforts soutenus dans des conditions difficiles ;
  11. Demande à l’État partie de poursuivre dans la mesure du possible la documentation systématique de tous les dommages causés aux biens du patrimoine mondial, afin de documenter l’évolution de l’état de conservation souhaité pour le retrait des biens de la Liste du patrimoine mondial en péril ainsi que la définition de mesures correctives pour l’ensemble des six biens ;
  12. Rappelle la demande faite à l’UNESCO de créer un Fonds spécial pour la conservation des biens du patrimoine mondial de Syrie et accueille favorablement la création de projets financés par des fonds affectés comme moyen approprié de lever des fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel syrien ;
  13. Exprime ses remerciements à l’Union européenne, au gouvernement flamand et au Centre régional arabe pour le patrimoine mondial de leurs contributions financières aux fonds affectés ;
  14. Lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle renforce son soutien à la sauvegarde du patrimoine culturel syrien par des fonds affectés ;
  15. Demande également à l’État partie d’inviter, dès que les conditions sécuritaires le permettront, une mission commune de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS en Syrie pour évaluer l’état de conservation des biens et élaborer en consultation avec l’État partie un plan d’action établissant des priorités pour leur récupération ;
  16. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2015, un rapport actualisé incluant un résumé analytique d’une page sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session, en 2015 ;
  17. Décide de maintenir l’Ancienne ville de Damas (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  18. Décide de maintenir l’Ancienne ville de Bosra (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  19. Décide de maintenir le Site de Palmyre (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  20. Décide de maintenir l’Ancienne ville d’Alep (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  21. Décide de maintenir le Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  22. Décide de maintenir les Anciens villages du Nord de la Syrie (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
38 COM 8C.2
Mise a jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (sites maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-14/38.COM/7A et WHC-14/38.COM/7A.Add),
  2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 38 COM 7A.14)
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 38 COM 7A.15)
  • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 38 COM 7A.31)
  • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 38 COM 7A.21)
  • Colombie, Parc national de Los Katíos (décision 38 COM 7A.32)
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 38 COM 7A.35)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 38 COM 7A.36)
  • Égypte, Abou Mena (décision 38 COM 7A.1)
  • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 38 COM 7A.30)
  • Éthiopie, Parc national du Simien (décision 38 COM 7A.43)
  • Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 38 COM 7A.16)
  • Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 38 COM 7A.17)
  • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 38 COM 7A.33)
  • Îles Salomon, Rennell Est (décision 38 COM 7A.29)
  • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 38 COM 7A.28)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 38 COM 7A.2)
  • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 38 COM 7A.3)
  • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 38 COM 7A.4)
  • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 38 COM 7A.44)
  • Mali, Tombouctou (décision 38 COM 7A.24)
  • Mali, Tombeau des Askia (décision 38 COM 7A.25)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 38 COM 7A.45)
  • Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 38 COM 7A.5)
  • Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo – San Lorenzo (décision 38 COM 7A.20)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 38 COM 7A.22)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 38 COM 7A.12)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 38 COM 7A.34)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 38 COM 7A.37)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 38 COM 7A.38)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 38 COM 7A.39)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 38 COM 7A.40)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 38 COM 7A.41)
  • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 38 COM 7A.46)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 38 COM 7A.18)
  • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 38 COM 7A.26)
  • Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 38 COM 7A.19)
  • Venezuela, Coro et son port (décision 38 COM 7A.23)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 38 COM 7A.13)

Projet de décision: 38 COM 7A.12

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7A.Add,
  2. Rappelant les décisions 35 COM 7B.58, 36 COM 7B.58, 37 COM 7B.57 et 37 COM 8C.1, adoptées respectivement à sa 35e session (UNESCO, 2011), 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012) et 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Déplore la situation de conflit qui prévaut dans le pays, la perte de vies humaines et la dégradation des conditions humanitaires ;
  4. Prend note du rapport fourni par l’État partie concernant l’état de conservation des six biens du patrimoine mondial syrien et des douze sites figurant sur la Liste indicative, et exprime sa plus vive inquiétude devant les dommages causés à ces biens et les menaces auxquels ils sont confrontés ;
  5. Lance un appel aux pays voisins et à la communauté internationale pour leur demander de coopérer à la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel en provenance de Syrie ;
  6. Prie instamment toutes les parties associées à la situation en Syrie de s’abstenir de toute action susceptible d’endommager davantage le patrimoine culturel du pays, et de remplir leurs obligations conformément au droit international en prenant toutes les mesures possibles pour protéger ce patrimoine, et notamment en sauvegardant les biens du patrimoine mondial et ceux qui figurent sur la Liste indicative ;
  7. Prie aussi instamment l’État partie d’adopter des mesures pour faire évacuer les biens du patrimoine mondial utilisés à des fins militaires ;
  8. Prie en outre instamment l’État partie de sauvegarder les biens endommagés, en pratiquant des interventions minimales de première urgence, d’empêcher les vols, de nouveaux effondrements et une dégradation naturelle, et de s’abstenir d’entreprendre des travaux de conservation jusqu’à ce que la situation permette la mise en place d’actions générales de conservation conformes aux normes internationales ;
  9. Renouvelle ses suggestions à l’État partie d’envisager la ratification du Second Protocole (1999) de la Convention de la Haye de 1954 pour la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé ;
  10. Félicite la Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM) – ainsi que tous les professionnels du patrimoine et les communautés locales de Syrie qui travaillent au suivi et à la protection du patrimoine culturel – pour leur efforts soutenus dans des conditions difficiles ;
  11. Demande à l’État partie de poursuivre dans la mesure du possible la documentation systématique de tous les dommages causés aux biens du patrimoine mondial, afin de documenter l’évolution de l’état de conservation souhaité pour le retrait des biens de la Liste du patrimoine mondial en péril ainsi que la définition de mesures correctives pour l’ensemble des six biens ;
  12. Rappelle la demande faite à l’UNESCO de créer un Fonds spécial pour la conservation des biens du patrimoine mondial de Syrie et accueille favorablement la création de projets financés par des fonds affectés comme moyen approprié de lever des fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel syrien ;
  13. Exprime ses remerciements à l’Union européenne, au gouvernement flamand et au Centre régional arabe pour le patrimoine mondial de leurs contributions financières aux fonds affectés ;
  14. Lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle renforce son soutien à la sauvegarde du patrimoine culturel syrien par des fonds affectés ;
  15. Demande également à l’État partie d’inviter, dès que les conditions sécuritaires le permettront, une mission commune de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS en Syrie pour évaluer l’état de conservation des biens et élaborer en consultation avec l’État partie un plan d’action établissant des priorités pour leur récupération ;
  16. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2015, un rapport actualisé incluant un résumé analytique d’une page sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session, en 2015 ;
  17. Décide de maintenir l’Ancienne ville de Damas (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  18. Décide de maintenir l’Ancienne ville de Bosra (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  19. Décide de maintenir le site de Palmyre (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  20. Décide de maintenir l’Ancienne ville d’Alep (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  21. Décide de maintenir le Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  22. Décide de maintenir les Anciens villages du Nord de la Syrie (République arabe syrienne), sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2014
République arabe syrienne
Date d'inscription : 1980
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2013-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2014) .pdf
arrow_circle_right 38COM (2014)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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