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Complexe W-Arly-Pendjari

Bénin, Burkina Faso, Niger
Facteurs affectant le bien en 2003*
  • Exploitation minière
  • Infrastructures hydrauliques
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2003
Demandes approuvées : 4 (de 1997-2002)
Montant total approuvé : 105 450 dollars E.U.
2002 Confection des plaques de commémoration de 2 sites ... (Approuvé)   450 dollars E.U.
1998 Strengthening Management Capacity of "W" National Park ... (Approuvé)   45 000 dollars E.U.
1997 Purchase of Equipment for W National Park (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1997 Equipment for W National Park (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2003**

juillet 2003: mission conjointe Centre du patrimoine mondial/Ramsar de suivi

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2003

Le Centre a eu connaissance du projet de construction du barrage hydroélectrique de Dyodyonga dans le parc national du W, dans la vallée de la Mékrou qui fait office de frontière entre les républiques du Niger et du Bénin. Dans une lettre datée du 14 novembre 2002, le Centre a demandé aux Etats parties du Niger et du Bénin de vérifier cette information et d’assurer la protection du site et de ses valeurs, conformément aux paragraphes 4, 6, 11, 48 et 56 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial. Le Centre n’a pas encore reçu de réponse à sa lettre.

L’Etat partie a indiqué que : le barrage aurait une puissance estimée de 26 mégawatts seulement, probablement 13 mégawatts pour le Niger et le reste pour le Bénin ; la production d’électricité ne serait pas assurée toute l’année, car la Mékrou ne coule que 4 à 5 mois par an, ce qui signifie que le barrage restera au repos quand le Niger consomme la majeure partie de son électricité, c’est-à-dire pendant la saison sèche (mai et juin) ; compte tenu du taux élevé d’évaporation, du régime irrégulier des précipitations et des sècheresses cycliques qui frappent les pays semi-arides situés à la périphérie du Sahel, la viabilité du barrage n’était pas assurée ; le barrage entraînerait la formation d’une zone inondée d’environ 12 000 hectares. Or, cette zone abrite l’une des plus belles forêts de bord de rivière de l’Afrique de l’Ouest, forêt qui offre un refuge et un habitat à de nombreuses espèces animales menacées. On estime que plus de 3 500 hectares de forêt de bord de rivière seront inondés et perdus de façon définitive ; l’une des principales attractions touristiques, les gorges de la Mékrou, disparaîtrait ; le lac risquerait de favoriser le développement d’insectes vecteurs de maladies telles que le paludisme, l’onchocercose et la bilharziose ; la vallée de la Mékrou abrite également un patrimoine culturel constitué de sites funéraires et de sites technologiques préhistoriques.

Le Centre a d’ailleurs appris que de nouvelles découvertes archéologiques avaient été faites : il s’agit d’une cité antique et d’une tombe qui pourraient avoir plusieurs millions d’années. En outre, le Centre a également appris qu’il y avait eu des propositions de relance du projet d’exploration du phosphate dans le parc.

Enfin, le Centre a reçu copie d’une lettre adressée au ministre nigérien des Mines et de l’Energie par le ministre nigérien de l’Eau, de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification, datée du 24 février 2003. Dans cette lettre le Ministre de l’Eau, de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification demande à son homologue le Ministre des Mines et de l’Energie de bien vouloir réactiver le comité national de concertation sur la construction du barrage sur le fleuve Mekrou. En outre, le Ministre rappelle qu'aucun développement d'infrastructure ne doit être entrepris sur ce site protégé par des accords internationaux (la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de l'UNESCO, la Convention Ramsar sur les aires protégées, etc...) sans étude d'impact détaillée et en collaboration avec ces institutions.

Le Centre a appris que le Cabinet Wertheimer Environment, un cabinet-conseil privé, avait été chargé d’effectuer une étude de faisabilité pour le projet de construction du barrage de Dyodyonga.

Le Bureau Ramsar a l’intention d’organiser du 28 mai au 6 juin 2003 dans le parc national du W un atelier financé par le Fonds du patrimoine mondial avec la participation du Centre. Lors cet atelier, le Centre et Ramsar proposeront d’organiser une mission dans le parc pour évaluer l’état de conservation du site et discuter avec les autorités nigériennes du projet de construction du barrage. Le rapport de la mission sera présenté au Comité pour lui permettre de prendre une décision sur le parc du W en toute connaissance de cause au moment de sa session. 

Décisions adoptées par le Comité en 2003
27 COM 7B.5
Parc national du W du Niger (Niger)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Note avec inquiétude le projet de construction du barrage électrique de Dyondyonga sur le fleuve Mekrou, à la frontière entre les Républiques du Niger et du Bénin, à l'intérieur du Parc national du  W, site du patrimoine mondial au Niger,  et du site proposé par le Bénin pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial, requête actuellement différée par le Bureau du patrimoine mondial (avril, 2002) ;

2. Note que la construction éventuelle du barrage, ainsi que l'exploitation minière de phosphate sont une menace potentielle sérieuse à l'intégrité du bien ;

3. Reconnaît l'importance de trouver des solutions pour répondre aux besoins urgents en électricité du Niger et du Bénin, mais demande avec insistance aux États parties et aux bailleurs de fonds concernés de trouver des solutions alternatives aux mesures actuellement proposées ;

4. Encourage les États parties du Niger, du Bénin et du Burkina Faso à coopérer avec UICN, UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), Ramsar, le programme régional ECOPAS (Ecosystème protégés en Afrique Sahélienne) et le Centre du patrimoine mondial  afin de rechercher la solution la plus appropriée, et à demander une assistance au Fonds du patrimoine mondial pour la coordination des réunions et d'études ;

5. Demande aux autorités du Bénin et du Niger  de soumettre avant le 1er  février 2004 et avant d'entreprendre toute construction, un rapport détaillé sur la construction du barrage proposée sur le fleuve Mekrou et sur l'exploitation minière du phosphate, ainsi qu'une étude indépendante d'EIE et sociale répondant  aux normes internationales afin que le Comité du patrimoine mondial puisse examiner l'état de conservation du bien à sa 28e session en 2004 ;

6. Reporte  la décision d'inscrire le Parc national du  W  sur la Liste du patrimoine mondial en péril jusqu'à sa 28e  session en 2004 ,  après une évaluation des réponses des deux États parties les plus concernés, ainsi que sur les résultats de toute mission ou réunion tenue par les États parties.

Projet de décision : 27 COM 7 (b) 5

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Note avec inquiétude le projet de construction du barrage électrique de Dyondyonga sur le fleuve Mekrou, à la frontière entre les Républiques du Niger et du Bénin, à l’intérieur du Parc du « W »,  site du patrimoine mondial au Niger,  et le site proposé par le Bénin comme site du patrimoine mondial, requête actuellement différée par le Bureau du patrimoine mondial (2002) ;

2.  Reconnaît l’importance de trouver des solutions pour répondre aux besoins urgents en électricité du Niger et du Bénin, mais demande avec insistance aux Etats parties et aux bailleurs de fonds concernés de trouver des solutions alternatives aux mesures actuellement prises;

3.  Encourage les Etats parties du Niger, du Bénin et du Burkina Faso à coopérer avec UICN, UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), Ramsar, le programme régional ECOPAS (Ecosystème protégés en Afrique Sahélienne) et le Centre du patrimoine mondial  afin de chercher la solution la plus appropriée, et à demander une assistance au Fonds du patrimoine mondial pour la coordination de réunions et d’études ;

4.  Demande aux autorités du Bénin et du Niger  de soumettre avant le 1er  février 2004 et avant d’entreprendre toute construction, un rapport détaillé sur la construction proposée d’un barrage sur le fleuve Mekrou, ainsi qu’une étude indépendante  d’impact environnementale et sociale répondant  aux normes internationales ;

5.  Note que la construction éventuelle du barrage est une menace potentielle sérieuse à l'intégrité du site;

6.  Reporte  la décision d’inscrire le Parc national du «  W » sur la Liste du patrimoine mondial en péril jusqu'à sa 28e  session en 2004 ,  après une évaluation des réponses des Etats parties concernés, ainsi que sur les résultats de toute mission ou réunion tenue par les Etats parties. 

Année du rapport : 2003
Burkina Faso Bénin Niger
Date d'inscription : 1996
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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