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Décision 45 COM 8B.42
Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu » (Azerbaïdjan)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/23/45.COM/8B et WHC/23/45.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu », Azerbaïdjan, sur la Liste du patrimoine mondial en tant que paysage culturel, sur la base des critères (iii) et (v) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu » est un paysage culturel vivant composé du village de haute montagne de Khinalig dans le nord de l’Azerbaïdjan, des pâturages d’été de haute altitude et des terrasses agricoles dans les montagnes du Grand Caucase, des pâturages d’hiver dans les plaines des basses terres du centre de l’Azerbaïdjan et de la route de transhumance saisonnière longue de 200 kilomètres appelée Köç Yolu (« route de migration »). Le village de Khinalig abrite la population semi-nomade des Khinalig, dont la culture et le mode de vie sont définis par la migration saisonnière verticale entre les pâturages d’été (yaylaqs) et d’hiver (qishlaqs), et qui conserve l’ancienne coutume de la transhumance verticale sur de longues distances. Le réseau évolutif des anciennes routes, les caractéristiques de l’utilisation des terres, les pâturages temporaires et les sites de campement, les systèmes d’irrigation, les sources et les puits, les mausolées, les mosquées, les cimetières, les ponts et les infrastructures servant à l’élevage des animaux illustrent un système éco-social durable, adapté à des conditions environnementales extrêmes et diverses, qui a permis de constituer et de conserver la transhumance comme économie dominante.

    Critère (iii) : Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu » est un témoignage vivant exceptionnel de la tradition culturelle de transhumance verticale sur une longue distance du peuple Khinalig, une tradition de transhumance communautaire dans la région géoculturelle du Caucase. Le système éco-social semi-nomade ancestral du bien présente un niveau important de préservation.

    Critère (v) : Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu » est un exemple éminent d’utilisation traditionnelle et durable ancienne du territoire qui reflète la culture et le mode de vie semi-nomade de transhumance du peuple Khinalig. Bien que très vulnérable, l’élevage des animaux reste l’économie dominante. La variété des caractéristiques physiques à travers une grande diversité des paysages illustre une adaptation aux conditions environnementales extrêmes et la résilience des structures socio-économiques semi-nomades basées sur l’utilisation durable des ressources naturelles.

    Intégrité

    Tous les attributs nécessaires pour transmettre la valeur universelle exceptionnelle sont situés à l’intérieur des limites du bien. Ces attributs comprennent le village de Khinalig, son paysage environnant de pâturages d’été, les terrasses agricoles et les infrastructures associées, ainsi que le réseau des routes anciennes, les systèmes d’irrigation traditionnels, les lieux de culte et les sites archéologiques. Les attributs comprennent également les éléments architecturaux et infrastructurels de la route Köç Yolu, les pâturages d’hiver et leurs infrastructures, ainsi que des attributs immatériels tels que la planification, l’organisation et la mise en œuvre collectives des pratiques de transhumance, telle qu’elles se manifestent dans les éléments paysagers, infrastructurels et architecturaux, qui sont d’une importance vitale pour la pratique de la transhumance par les Khinalig. Le bien est d’une taille suffisante pour permettre la représentation complète des caractéristiques et processus qui transmettent son importance. Il est très vulnérable aux impacts négatifs dus au développement et à la négligence.

    Authenticité

    Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu » est authentique en termes de formes et conceptions, de matériaux et substance, d’usages et fonctions, de situations et cadres, de traditions et systèmes de gestion, ainsi que de langue et d’autres formes de patrimoine immatériel. Si certains changements ont eu un impact sur l’authenticité des formes et conceptions, matériaux et substance, usages et fonctions de certaines parties du bien, les attributs principaux sont en grande partie authentiques et transmettent la valeur universelle exceptionnelle du bien. L’organisation socio-spatiale de la transhumance collective reste authentique malgré une réorganisation socio-économique antérieure ; les traditions de la vie semi-nomade communautaire perdurent, et le conseil des anciens continue de faire office d’organe d’autogestion informel chargé des affaires collectives telles que la migration saisonnière, les rotations des parcelles pâturées et l’utilisation partagée de l’eau et des pâturages.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    La majeure partie du bien est protégée au plus haut niveau par la Constitution de la république d’Azerbaïdjan et ses lois normatives telles que la loi sur la culture, la loi sur la préservation des monuments historiques et culturels, la loi sur le contrôle vétérinaire (pour les troupeaux). Les décrets présidentiels et les décisions du Cabinet des ministres jouent aussi un rôle dans la protection du patrimoine culturel et naturel. Un décret présidentiel en cours de finalisation prévoit la protection de l’ensemble du bien en tant que réserve protégée unique. Outre les instruments de protection juridique, il existe des mécanismes traditionnels de protection et de sauvegarde des aspects matériels et immatériels du bien.

    Le bien et sa zone tampon appartiennent à diverses entités publiques et privées. La majorité des pâturages d’été, tous les pâturages d’hiver et la route de transhumance Köç Yolu sont la propriété de l’État. Le système de gestion implique le ministère de la Culture, l’Agence nationale du tourisme et son organisation subordonnée, le Centre de gestion des réserves, ainsi que la réserve de Khinalig. Une nouvelle entité de gestion pour le bien et sa zone tampon intégrera les agences gouvernementales sectorielles concernées ainsi que les gouvernements locaux et les populations locales dans un seul cadre de gestion intersectoriel et participatif. Le plan de gestion doit êtremis en œuvre. Ses objectifs et ses plans d’action sont structurés autour des principaux aspects du bien, incluant la transhumance, l’utilisation des terres et le patrimoine immatériel. Il est prévu d’intégrer la gestion informelle collective exercée par le conseil des anciens dans le nouveau cadre de gestion et de coordination.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. s’assurer que tous les attributs principaux de l’ensemble du bien, y compris les valeurs culturelles de la transhumance communautaire semi-nomade, bénéficient du plus haut niveau de protection par le biais de la mise en œuvre de la réserve protégée unique,
    2. approuver et rendre opérationnelle la nouvelle entité de gestion prévue pour le bien et sa zone tampon, et affiner, approuver et mettre en œuvre le plan de gestion,
    3. réviser le Manuel de restauration adopté en 2022 afin de s’assurer qu’il aborde de façon appropriée l’authenticité des formes et conceptions au sein du bien et qu’il soit entièrement compatible avec les pratiques et les principes scientifiques internationaux,
    4. achever l’élaboration du plan directeur de conservation du bien dans son ensemble, et des plans de conservation pour chacun des monuments,
    5. s’assurer que les nouveaux projets de développement et d’infrastructures dans le bien et la zone tampon soient conçus et construits en tenant compte de la valeur universelle exceptionnelle du bien, sur la base d’outils d’aménagement du territoire et de prise de décisions détaillés tels que des plans d’utilisation des terres locaux/régionaux, des évaluations d’impact sur l’environnement et sur le patrimoine,
    6. déterminer scientifiquement la capacité d’accueil du bien afin d’orienter et de gérer les limites du tourisme et de contribuer au maintien des sources de revenus traditionnelles du peuple Khinalig,
    7. compléter les informations cadastrales pour l’ensemble du bien et marquer les limites au sol,
    8. compléter l’inventaire et la documentation du bien,
    9. élaborer un système de suivi qui comprenne une évaluation appropriée de tous les attributs principaux, la reconnaissance des menaces principales et la présentation des résultats de manière à éclairer la gestion ;
  5. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er décembre 2024, un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnée pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 47e
Documents
Contexte de la Décision
WHC-23/45.COM/8B
WHC-23/45.COM/INF.8B1
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