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Décision 37 COM 8B.18
Parc Maloti-Drakensberg (Afrique du Sud / Lesotho)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné les documents WHC-13/37.COM/8B, WHC-13/37.COM/INF.8B1 et WHC-13/37.COM/INF.8B2,

2.  Approuve l’extension d’ uKhahlamba / Parc du Drakensberg, Afrique du Sud , pour inclure le Parc national de Sehlabathebe, Lesotho, qui devient le Parc Maloti-Drakensberg, Afrique du Sud/Lesotho , sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (i), (iii), (vii) et (x)  ;

3.  Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

Brève synthèse

L’uKhahlamba/Parc du Drakensberg est renommé pour ses paysages naturels spectaculaires, son importance en tant que refuge pour de nombreuses espèces endémiques et menacées, et pour son patrimoine d’art rupestre, œuvre du people San sur quatre millénaires. Situé dans les montagnes du Drakensberg, le parc couvre une superficie de 242.813 hectares qui en fait le plus vaste complexe d’aires protégées le long du Grand Escarpement de l’Afrique australe.

Avec ses vallées fluviales vierges encaissées et ses gorges aux parois escarpées, le bien compte de nombreuses grottes et abris rocheux où l’on trouve, selon les estimations, 600 sites d’art rupestre et un nombre de dessins individuels dans ces sites qui dépasse probablement 35.000. Ils représentent des animaux et des êtres humains, mais aussi la vie spirituelle de ces peuples qui, aujourd’hui, ne vivent plus sur leur terre d’origine. Cet art reflète une tradition exceptionnellement cohérente qui illustre les croyances et la cosmologie du peuple San depuis plusieurs millénaires. Il y a aussi des peintures des XIXe et XXe siècles attribuables au peuple d’expression bantoue.

S’étendant sur presque toute la frontière sud-ouest entre le KwaZulu-Natal et le Lesotho, le bien est un refuge vital pour plus de 250 espèces de plantes endémiques et la faune associée. On y trouve également la quasi-totalité de la végétation subalpine et alpine restante au KwaZulu-Natal, y compris de vastes zones humides d’altitude au-dessus de 2.750 mètres et c’est un site RAMSAR. Le parc a été identifié en tant que Zone importante pour la conservation des oiseaux et constitue un élément critique de la Zone d’oiseaux endémiques des hauts plateaux du Lesotho.

Critère (i) : L’art rupestre du Drakensberg constitue le groupe le plus important et le plus dense de peintures rupestres en Afrique, au sud du Sahara, et est remarquable tant par sa qualité que par la diversité de ses sujets.

Critère (iii) : Le peuple San a vécu dans la région montagneuse du Drakensberg pendant plus de quatre millénaires, laissant derrière lui un corpus exceptionnel d’art rupestre qui met en exergue son mode de vie et ses croyances.

Critère (vii) : Le site offre une beauté naturelle exceptionnelle qui s’exprime à travers ses contreforts de basalte vertigineux, ses arrière-plans incisifs et spectaculaires et ses remparts de grès dorés. Cette beauté est aussi renforcée par les prairies de haute altitude, les vallées fluviales vierges encaissées et les gorges rocheuses.

Critère (x) : Le bien contient des habitats naturels importants pour la conservation in situ de la diversité biologique. Sa richesse en espèces, particulièrement en plantes, est exceptionnelle. Reconnu comme un centre mondial de diversité végétale et d’endémisme, il se trouve dans sa propre région florale – la région alpine du Drakensberg d’Afrique du Sud. Il se trouve aussi dans une zone d’oiseaux endémique importante au plan mondial et est remarquable pour la présence de plusieurs espèces menacées dans le monde telles que le pipit à gorge jaune. La diversité des habitats est exceptionnelle à travers les plateaux alpins, les pentes rocheuses vertigineuses et les vallées fluviales. Ces habitats protègent un grand pourcentage d’espèces endémiques et menacées.

Intégrité

Composé de douze aires protégées établies entre 1903 et 1973, l’uKhahlamba/Parc du Drakensberg a une longue histoire de gestion efficace en matière de conservation. Couvrant 242.813 hectares, il est assez grand pour être viable en tant qu’aire naturelle et maintenir des valeurs naturelles. Il comprend quatre zones de nature sauvage classées qui composent près de 50 % du parc. Bien qu’il n’ait quasiment pas été touché par le développement anthropique, le bien reste vulnérable à des activités externes, que ce soit l’agriculture, les plantations forestières et l’écotourisme, même si des accords ont été mis en œuvre entre Ezemvelo KZN Wildlife et les parties prenantes locales pour gérer ces menaces.

Les espèces envahissantes et les incendies menacent aussi l’intégrité du site, tout comme la mise en valeur des terres dans certaines régions, le développement des infrastructures, l’érosion des sols causée par le feu et les impacts du tourisme sur des sentiers alpins vulnérables et le braconnage. L’absence de protection formelle de l’écosystème montagneux à la frontière du Lesotho accentue ces menaces.

Les problèmes frontaliers mis en évidence au moment de l’inscription portaient sur l’enclave appartenant au Conseil traditionnel amaZizi et amaNgwane entre la partie septentrionale et la partie méridionale beaucoup plus vaste du parc. Des mécanismes de planification limitent le développement au-dessus de 1 650 m pour maintenir l’intégrité écologique, mais il a été recommandé de conclure un accord de coopération entre le Conseil traditionnel amaZizi et amaNgwane et Ezemvelo KZN Wildlife. Une extension des aires de conservation par accord avec les propriétaires privés de terrains se trouvant le long de l’escarpement vers le sud du bien a aussi été recommandée. Enfin, une mesure importante de renforcement de l’intégrité a été la création de l’aire de mise en valeur et de conservation transfrontalière Drakensberg-Maloti qui a reconnu l’importance d’un parc transfrontalier de la paix reliant le Parc national de Sehlabathebe (et peut-être un jour les zones de gestion contiguës des monts Sehlabathebe et Mohotlong) au Lesotho avec l’uKhahlamba/Parc du Drakensberg. Les comités de coordination du projet du KwaZulu-Natal et du Lesotho coopèrent au processus de planification.

Le bien contient le principal corpus d’art rupestre lié au peuple San dans cette région. Bien que la région ait relativement peu changé depuis l’époque où les grottes étaient habitées, les pratiques de gestion, la coupe d’arbres (qui, autrefois, protégeaient les peintures) et la fumée de l’herbe qui brûle ont la capacité d’endommager les peintures fragiles sur les abris rocheux tout comme l’accès non réglementé du public.

Authenticité

L’authenticité des peintures que renferment les abris et les grottes, en tant que reflet des croyances des peuples San, est indiscutable. Toutefois, les dessins sont vulnérables et pourraient s’effacer, ce qui amoindrirait leur capacité à exprimer leur signification.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

La gestion du parc est guidée un plan de gestion intégré qui comprend des plans subsidiaires et qui est entrepris conformément à la loi sur la Convention du patrimoine mondial , 1999 (loi n° 49 de 1999) ; la gestion nationale de l’environnement : loi sur les aires protégées, 2003 (loi n° 57 de 2003) ; la loi sur la biodiversité pour la gestion nationale de l’environnement, 2004 (loi n° 10 de 2004) ; la loi d’amendement sur la gestion de la conservation de la KwaZulu-Natal (N° 5 de 1999) ; les Orientations de la Convention du patrimoine mondial et les politiques d’Ezemvelo KZN Wildlife. Du point de vue de cette législation, toute forme de développement à l’intérieur ou à l’extérieur du bien est soumise à une évaluation d’impact sur l’environnement qui tient compte de la valeur universelle exceptionnelle du bien. En outre, tous les biens du patrimoine mondial sont reconnus comme des aires protégées, ce qui signifie que l’exploitation et la prospection minières seront totalement interdites à l’intérieur du bien ou dans la zone tampon proclamée. D’autre part, aucun développement inapproprié ayant un impact potentiel sur le bien ne sera autorisé par le Ministre de l’Eau et de l’Environnement qui est responsable de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial

Les espèces envahissantes et les incendies sont des défis de gestion essentiels. Au moment de l’inscription, 1 % du bien était couvert de végétation exotique, y compris des plantations et des infestations d’acacias. Il s’agit là d’une menace pour l’intégrité écologique du parc, ainsi que pour le rendement en eau des zones humides et des réseaux hydrographiques. La gestion du parc est en train de s’attaquer activement à l’élimination d’espèces exotiques. L’interaction entre la gestion d’espèces envahissantes et la gestion des incendies devrait aussi être soigneusement envisagée en tenant compte des effets du feu sur la faune sensible au feu comme les grenouilles endémiques. La gestion des feux et des espèces envahissantes doit être traitée conjointement par le Lesotho et le KwaZulu-Natal, de préférence dans le cadre établi pour la coopération transfrontalière pour les aires protégées.

Il faut veiller à assurer un équilibre équitable entre la gestion de la nature et la culture en intégrant une expertise de patrimoine culturel adéquate dans la gestion du parc, afin de garantir que les processus de gestion des sols respectent les peintures, que des abris naturels satisfaisants soient fournis aux sites d’art rupestre, qu’un suivi des dessins rupestres soit mené de façon régulière par des conservateurs dûment qualifiés et que l’accès aux peintures soit correctement réglementé. En outre, il faut veiller à ce que des évaluations d’impact sur le patrimoine culturel soient entreprises simultanément avec les évaluations d’impact sur l’environnement en ce qui concerne tout projet de développement qui affecterait les installations à l’intérieur du bien.

4.  Demande à l’État partie de :

a)  conduire d’autres recherches sur l’art rupestre sur la base des résultats du projet ARAL (Analyse de l’art rupestre du Lesotho) dans le parc national de Sehlabathebe et ses environs afin de compléter l’inventaire existant,

b)  inclure dans cet inventaire l’état de conservation des sites d’art rupestre documentés,

c)  étudier la contribution culturelle potentielle des éléments du paysage, tels que les mares rocheuses de Sehlabathebe dans le cadre des recherches en cours,

d)  classer, sur la base de l’inventaire révisé et des travaux de recherche, les sites d’art rupestre les plus importants comme sites historiques nationaux par le biais d’une publication au Journal officiel,

e)  collaborer avec l’État partie de l’Afrique du Sud, pour mettre à jour le plan de gestion existant du patrimoine culturel afin d’y inclure un plan de préparation aux risques et de réponse aux catastrophes,

f)   renforcer les compétences par la formation du personnel de la base de gestion de Sehlabathebe et du Département de la culture à la documentation et à la conservation de l’art rupestre, doter le Parc national de Sehlabathebe d’un personnel aux qualifications considérablement améliorées,

g)  allouer un budget annuel spécifique et approprié pour permettre de planifier à moyen et long terme la conservation, la réalisation d’un inventaire et le suivi ;

5.  Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)  soumettre une demande d’assistance internationale pour renforcer la gestion du patrimoine,

b)  garantir que la tradition orale soit incluse dans les priorités de recherche du bien du patrimoine mondial transfrontalier Maloti-Drakensberg afin de valoriser l’interprétation de l’art rupestre San,

c)  maintenir une approche prudente en ce qui concerne les interventions de conservation sur les sites d’art rupestre et limiter ces interventions à des cas exceptionnels où, sans intervention, l’art rupestre deviendrait extrêmement fragile et vulnérable,

d)  améliorer la présentation des aspects culturels et, en particulier, des sites d’art rupestre dans le Centre environnemental,

e)  continuer à impliquer les communautés locales de la zone tampon et les aider à créer à petite échelle des services aux visiteurs afin de générer des revenus directs pour la communauté ;

6.  Demande également à l’Etat Partie d’examiner attentivement toute proposition de développement de fermes éoliennes dans les régions limitrophes du Parc national de Sehlabathebe et de s’assurer que ces projets n’aient pas d’impacts négatifs sur la valeur universelle exceptionnelle du site transfrontalier, en particulier sur les populations de gypaète barbu et de vautour du Cap dans les hauts plateaux Maloti du Lesotho et les escarpements environnants d’Afrique du Sud ;

7.  Demande en outre aux États parties :

a)  de finaliser les révisions, les amendements et l’application des lois pertinentes pour le bien et en particulier d’approuver et de promulguer le projet de loi sur la conservation de la nature de 2005 au Lesotho,

b)  d’actualiser les plans de gestion et d’activité actuels du Parc national de Sehlabathebe et du Parc national de Sehlabathebe/uKhahlamba/Parc du Drakensberg qui expirent d’ici à 2013 et de faire en sorte qu’ils assurent une coopération et une gestion conjointes améliorées aussi bien des valeurs naturelles que culturelles du patrimoine mondial,

c)  d’officialiser les zones tampons qui entourent le bien et de poursuivre leurs tentatives de coopération en vue de fournir une zone tampon au sud de Sehlabathebe, située sur le territoire de l’Afrique du Sud,

d)  de renforcer la collaboration transnationale pour partager les capacités techniques et garantir une capacité de gestion améliorée dans le Parc national de Sehlabathebe ;

8.  Félicite les deux États parties pour leur coopération à cette proposition d’extension en vue de créer un nouveau bien du patrimoine mondial transfrontalier et pour leur approche collaborative de la protection et de la gestion du bien selon les normes internationales les plus élevées, et continuer à travailler avec les Organisations consultatives pour améliorer le plan de gestion du bien ;

9.  Demande par ailleurs aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015 , un rapport sur l’état de conservation du bien, y compris un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015. 

Code de la Décision
37 COM 8B.18
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial, Valeur universelle exceptionnelle
États Parties 2
Année
2013
Documents
WHC-13/37.COM/20
Décisions Adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session (Phnom Penh, 2013)
Contexte de la Décision
WHC-13/37.COM/8B
WHC-13/37.COM/INF.8B1
WHC-13/37.COM/INF.8B2
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