Le Centre du patrimoine mondial a exprimé des inquiétudes au Ministre des cultures bolivien à propos de Tiwanaku

Nuria Sanz, Chef de l'Unité Amérique latine et Caraïbes du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, a rencontré Mme Zulma Yugar, la nouvelle Ministre des Cultures, pendant sa récente visite au Siège de l'UNESCO à Paris, en France, dans l'objectif de discuter des questions liées à la conservation des biens du patrimoine mondial boliviens.

Tiwanaku, centre spirituel et politique de la culture tiwanaku ; inscrit dans la Liste du patrimoine mondial en 2000 conformément aux critères (iii) et (iv), a fait l'objet d'une attention particulière. L'Unité Amérique latine et Caraïbes du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO a exprimé sa profonde inquiétude à propos de plusieurs aspects liés à sa conservation, tels que le système de gestion, la stabilité de la Pyramide Akapana, la conservation de stèles emblématiques et de la Porte du Soleil, l'état de détérioration des musées et la conservation de leurs collections archéologiques, le manque de fouilles archéologiques planifiées et les problèmes causés par les interventions de la municipalité et les entreprises sans l'approbation du Ministère des cultures. De plus, ils ont discuté du besoin urgent de développer des actions coordonnées pour la protection du Site.

Il a été rappelé que, du fait de son inscription au patrimoine mondial,tout projet ou initiative concernant  Tiwanaku devrait être signalé au Centre du patrimoine mondial, selon le Paragraphe 172 des Orientations de la Convention du patrimoine mondial. Les inquiétudes du Centre du patrimoine mondial sont reflétées dans les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du "projet pour la préservation et la conservation du Tiwanaku et de la Pyramide d'Akapana", financé par les Fonds-en-dépôt extrabudgétaires japonais. Le projet de trois ans comprend les actions nécessaires à l'amélioration de la gestion et de la conservation du site : l'élaboration d'un plan directeur, la conservation de la Porte du Soleil, des actions rapides pour la stabilisation et la conservation de la Pyramide d'Akapana, des interventions urgentes dans les musées et la formation en conservation et gestion des acteurs du site, entre autres.

Si aucune réponse précise n'était apportée aux questions soulevées, il serait pertinent de considérer un moratoire dans le développement du projet, jusqu'à ce que les conditions institutionnelles et techniques soient respectées et permettent la poursuite des activités prévues. Le Ministre des cultures s'est engagé à donner des réponses immédiates aux questions discutées.

Lors de la réunion, le besoin de développer des actions urgentes pour la protection de la montagne du Cerro Rico dans le Potosi, situé dans la ville de Potosi patrimoine mondial a également été abordé. Dans ce contexte, une aide technique internationale pour la conservation de la montagne a été récemment approuvée et sera réalisée en collaboration avec les autorités boliviennes.

 Le patrimoine mondial voudrait remercier le Ministère des Cultures de son intérêt pour la conservation des propriétés inscrites en Bolivie. Le Centre du patrimoine mondial voudrait aussi remercier le Ministère de relations extérieures pour tous les efforts faits pour garantir une communication fluide avec le Ministère des cultures et pour l'intérêt porté au chemin principal des Andes/projet Qhapaq Ñan.