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Le Comité du patrimoine mondial a inscrit 4 nouveaux sites culturels sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

jeudi 28 juin 2007
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Le Comité du patrimoine mondial a inscrit jeudi après-midi 4 nouveaux sites culturels sur la Liste du patrimoine mondial : la mine d'argent de Iwani Ginzan et son paysage culturel (Japon) ; les forteresses parthes de Nisa (Turkménistan) ; l'Opéra de Sydney (Australie) et l'ensemble du Fort Rouge, Delhi (Inde).

La mine d'argent de Iwani Ginzan et son paysage culturel, Japon
Le site est un ensemble de montagnes riches en minerai d'argent qui s'élèvent à 600 m d'altitude dans le sud-ouest de l'île de Honshu et qui sont entrecoupées de profondes vallées fluviales. On y trouve les vestiges archéologiques de vastes mines, de sites de fonte et de raffinage, ainsi que des peuplements miniers en usage du XVIe au XXe siècles. Des routes permettaient d'acheminer le minerai d'argent jusqu'à la côte et aux ports d'où il partait pour la Corée et la Chine. Grâce à des techniques avancées de coupellation offrant un argent de haute qualité et aux grandes quantités extraites, les mines contribuèrent de façon substantielle au développement économique global du Japon et de l'Asie du Sud-Est au XVIe et XVIIe siècles. Elles donnèrent une impulsion à la production en masse d'argent et d'or au Japon. La région minière est aujourd'hui très boisée. On y trouve des forteresses, des sanctuaires, des tronçons des routes de transport Kaidô vers la côte, ainsi que trois villes portuaires Tomogaura, Okidomari et Yunotsu d'où partait le minerai. Le site s'étend sur 442 ha et la zone tampon sur 3 221 ha.

Les forteresses parthes de Nisa, Turkménistan
Les deux tells de l'ancienne et de la nouvelle Nisa signalent le site de l'une des plus anciennes et importantes cités de l'Empire parthe, une grande puissance du milieu du IIIe siècle avant JC jusqu'au IIIe siècle de notre ère. Relativement peu explorés pendant près de deux millénaires, ces tells conservent enfouis dans leur sol les vestiges d'une puissante civilisation antique qui associa avec ingéniosité des éléments de sa culture traditionnelle avec ceux des cultures occidentales hellénistique et romaine. Des fouilles archéologiques dans deux parties du site ont révélées une architecture richement décorée correspondant à des fonctions domestiques, officielles et religieuses. Jusqu'à aujourd'hui, la majeure partie des fouilles a été menée dans la citadelle royale, connue aujourd'hui sous le nom d'ancienne Nisa, mais le site inclut également la vieille ville, connue sous le nom de nouvelle Nisa. L'ancienne Nisa est un tell de 14 ha cerné par un haut rempart de terre, doté de plus de 40 tours rectangulaires. Ses contours ont la forme d'un pentagone irrégulier flanqués aux angles de bastions imposants. Le tell de 25 ha de la nouvelle Nisa est entouré de murs imposants, s'élevant jusqu'à 9 m de haut sur tous les côtés, avec deux entrées. Situés au carrefour d'importants axes commerciaux et stratégiques, les vestiges archéologiques de Nisa illustrent avec force la profonde interaction des influences culturelles de l'Asie centrale et du monde méditerranéen dans cet empire puissant qui formait une barrière à l'expansion romaine tout en servant d'important centre de communication et de négoce entre l'est et l'ouest, le nord et le sud. Le site témoigne de la puissance de ce pouvoir impérial, de sa richesse et de sa culture.

L'Opéra de Sydney, Australie
Inauguré en 1973, l'Opéra de Sydney fait partie des œuvres architecturales majeures du XXe siècle. Il associe divers courants innovants tant du point de vue de la forme architecturale que de la conception structurelle. Sculpture urbaine magnifique soigneusement intégrée dans un remarquable paysage côtier, à la pointe d'une péninsule qui s'avance dans le port de Sydney, cet édifice exerce depuis sa construction une grande influence sur le monde de l'architecture. L'Opéra se compose de trois groupes de « coquilles » voûtées et entrelacées qui abritent les deux principaux lieux de représentation et un restaurant. Les « coquilles » disposées sur une vaste plate-forme sont entourées de terrasses qui font office de promenades piétonnes. En 1957, la décision prise par un jury international de confier la réalisation de l'Opéra de Sydney à l'architecte danois Jørn Utzon, encore peu connu à l'époque, a symbolisé la volonté d'adopter une démarche radicalement nouvelle, fondée sur le travail d'équipe, en matière de construction. L'inscription de l'Opéra de Sydney sur la Liste du patrimoine mondial entend reconnaître le caractère hors du commun de ce monument artistique accessible à tous.

L'ensemble du Fort Rouge, Delhi, Inde
Palais-fort de Shahjahanabad - la nouvelle capitale de Shah Jahan (1628-1658), 5e empereur moghol d'Inde -, le Fort Rouge doit son nom à ses murs d'enceinte imposants en grès rouge. Il est voisin d'un autre fort, le fort Salimgarh, construit par Islam Shah Suri en 1546. À eux deux, ils forment l'ensemble du Fort Rouge. Les appartements privés consistent en une rangée de pavillons reliés par un canal que l'on appelle le Nahr-i-Bihisht, ou Fleuve du Paradis. Le palais lui-même fut construit à l'image du paradis tel que le Coran le décrit. Un distique gravé dans le palais proclame : « S'il est un paradis sur Terre, il est ici, il est ici ». On considère que le Fort Rouge représente l'apogée de la créativité moghole qui, sous l'empereur Shah Jahan, atteint un nouveau degré de raffinement. La disposition du palais est d'inspiration islamique, mais chaque pavillon dévoile des éléments architecturaux typiques des bâtiments moghols, reflétant une fusion des traditions perses, timourides et hindoues. La conception novatrice et le style architectural du Fort Rouge, notamment l'aménagement de ses jardins, ont fortement influencé les constructions et les jardins ultérieurs au Rajasthan, à Delhi, à Agra et dans les régions avoisinantes. L'importance des événements historiques qui se sont produits au Fort Rouge rehausse la valeur de cet ensemble dont la structure reflète toutes les phases de l'histoire indienne, de la période moghole jusqu'à l'indépendance.

Le Comité du patrimoine mondial devrait inscrire de nouveaux sites plus tard dans la journée.

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