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La dernière mise à jour de l'évaluation de l’UNESCO confirme que maintenir l’objectif climatique à 1,5°C est essentiel à la survie des récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial

lundi 17 septembre 2018 à 14:00
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Nouvelle-Calédonie, Mars 2016 (01/03/2016) © The Ocean Agency / XL Catlin Seaview Survey

Le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO publie aujourd’hui une mise à jour de sa première évaluation scientifique mondiale datée de 2017 sur les effets du changement climatique sur les récifs coralliens du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Cette mise à jour conclut que limiter les températures mondiales à 1,5 ° C au-dessus des niveaux préindustriels permettrait aux récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial d'éviter des épisodes annuels de blanchissement sévère au cours de ce siècle. Avec une gestion appropriée des pressions locales, les récifs pourraient ainsi continuer à fournir des services écosystémiques essentiels tels que la production alimentaire, la protection côtière et offrir la possibilité aux générations futures de profiter de ces lieux comme nous apprécions de le faire aujourd'hui.

Dirigée par le système de surveillance Coral Reef Watch de la NOAA, cette mise à jour a établi des prévisions climatiques sur les effets du stress thermique sur les 29 récifs coralliens du patrimoine mondial de l’UNESCO, selon le scénario RCP 2.6, dans lequel l’augmentation de la température mondiale serait limitée à 1,5 ° C au-dessus des niveaux préindustriels. Dans un tel scénario, qui reflète l’objectif à long terme de l’Accord de Paris de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), une exposition annuelle au blanchissement sévère serait empêchée au cours de ce siècle. En outre, la quasi-totalité des 29 récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (86%) échapperaient à un épisode bi-décennal de blanchissement sévère au cours de ce siècle et assureraient ainsi un avenir durable aux systèmes récifaux les plus emblématiques de la planète.

« Alors que les travaux de la Convention du patrimoine mondial visant à renforcer la gestion sur site des pressions locales renforcent la résilience de la valeur universelle exceptionnelle des récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, cette nouvelle information scientifique montre clairement qu’atteindre les objectifs de l'Accord de Paris est essentiel à la survie de cette partie iconique de notre patrimoine mondial, commune à l’ensemble de l’humanité »


Les effets du changement climatique sur les récifs coralliens du patrimoine mondial

Mise à jour de la première évaluation scientifique mondiale

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Au cours des trois dernières décennies, les épisodes de stress thermique ont entraîné l’augmentation du blanchissement sévère et de la mortalité des coraux dans les récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Au cours de la vague mondiale de blanchissement des coraux de 2014-2017, au moins 15 récifs coralliens du patrimoine mondial ont été exposés à un stress thermique sévère répété, avec des taux de mortalité parmi les plus élevés jamais enregistrés. Le blanchissement et la mortalité des coraux dus au stress thermique devraient se poursuivre et s'intensifier dans les décennies à venir, à moins que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ne soient considérablement réduites.

Dans le cadre du scénario de « maintien du statu quo », les 29 sites abritant des récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial devraient connaître un épisode annuel de blanchissement sévère au cours de ce siècle, entraînant par la même occasion une détérioration dramatique des fonctions écologiques qu’ils remplissent à l’heure actuelle. Nombre d’entre eux devraient cesser d’abriter des écosystèmes de récifs coralliens fonctionnels dans de telles circonstances.

Cette mise à jour a été entreprise en application de la décision 41 COM 7 adoptée par le Comité du patrimoine mondial (Cracovie, 2017) et a pour objet de présenter l’état le plus récent des connaissances relatives aux effets du changement climatique sur les sites du patrimoine mondial. Elle répond également à la « Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement climatique » de 2017, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO lors de sa 39e session (Paris, 2017), notamment en sensibilisant aux impacts du changement climatique sur le patrimoine mondial naturel et culturel. La politique du Comité du patrimoine mondial concernant le changement climatique est quant à elle actuellement en cours de révision.

Ce rapport a bénéficié d’une contribution en nature de la part de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis d’Amérique, de l’Université de Miami et de l’Université du Colorado. Le Centre du patrimoine mondial leur en est reconnaissant.


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