Vers une représentation équilibrée des sites du patrimoine mondial

Adrian Jo Milang est un musicien et interprète de la communauté Kayan, une tribu autochtone du centre de Bornéo, en Malaisie. Il est reconnu comme l'un des plus jeunes praticiens du Parap et du Takna' - deux traditions orales kayanes - qu'il a commencé à pratiquer à l'âge de douze ans. Reflétant le mode de vie des ancêtres Kayan, ces deux formes d'art véhiculent des métaphores traditionnelles et des formules inspirées de l'environnement. En plus de se produire en Parap et Takna' lors de divers événements, dont le festival de jazz de Bornéo et le festival des masques, Milang anime des ateliers et des démonstrations pour transmettre ces traditions aux générations futures.

Milang est responsable de la communauté à l'initiative Tuyang, une entreprise communautaire qui s'efforce d'améliorer les compétences économiques de la population Dayak (autochtone de Bornéo). Il coopère étroitement avec les praticiens de la culture de diverses communautés afin de créer des opportunités de subsistance et de promouvoir l'expression de leur propre culture.

Mariam Kamara est une architecte nigérienne et fondatrice de l'Atelier Masōmīi, un cabinet d'architecture qui travaille sur des projets de design public, culturel, résidentiel, commercial et urbain. Son design se concentre sur des espaces de vie ouverts qui servent et améliorent la vie des communautés africaines, souvent construits avec des matériaux produits localement. L'un des objectifs de ses projets d'espaces publics est de donner aux femmes de la culture musulmane une plus grande liberté de mouvement.

Elle a également cofondé « united4design », un réseau mondial d'architectes qui collaborent à des projets aux États-Unis, en Afghanistan et au Niger. Son équipe a travaillé avec UN Habitat pour réhabiliter un village urbain à Niamey, qui a remporté le prix du mérite de l'AIA Seattle en 2016.

Reconnue internationalement pour son architecture innovante ayant à cœur les communautés locales, Kamara a reçu le Prince Claus Award en 2019 et le Gold Award des Regional LafargeHolcim Awards en 2017. Son travail récent pour le centre culturel de Niamey a été exposé à la Biennale d'architecture de Venise en 2021.

Kidlat Tahimik est un cinéaste, écrivain, artiste visuel et acteur philippin. Figure célèbre du monde artistique indépendant des Philippines, son médium va du film et de la photographie à l'architecture de style libre et aux installations sculptées. Ses films sont axés sur la critique du néocolonialisme et de la mondialisation, tout en offrant une promesse d'espoir. Son premier long métrage, Perfumed Nightmare (Cauchemar parfumé) (1977), a reçu le prix FIPRESCI (prix de la critique internationale) au Festival international du film de Berlin.

Défenseur depuis toujours des cultures autochtones et locales, Tahimik a organisé des conférences pour les peuples autochtones du monde entier, appelées Conférences Kapwa. Il a également lancé le Sunflower Film Collective en 1997 afin de partager une technologie vidéo conviviale avec les populations tribales.

Tahimik a reçu de nombreux prix, notamment le prix du lauréat du Prince Claus (2018). Son œuvre a également été présentée à la Biennale de Sharjah en 2019.

Bahia Shehab est une artiste multidisciplinaire égypto-libanaise, designer, militante politique, historienne et professeur à l'Université américaine du Caire. Son travail s'intéresse à l'identité et au patrimoine culturel, et utilise l'histoire de l'art islamique, la calligraphie et le design graphique pour sensibiliser aux sociétés arabes contemporaines, au discours féministe et aux questions sociales.

Shehab s'intéresse à la manière dont l'art peut être utilisé pour promouvoir le changement social et explore ce processus à travers ses œuvres. Sa série de graffitis intitulée « No, A Thousand Times No » (Non, mille fois non) illustre les mille façons différentes de dire « non » en arabe en relation avec des situations politiques et économiques.

Shehab a été nommée l'une des 100 femmes de 2013 par la BBC. Elle a été sélectionnée en tant que TED Global Fellow en 2012 et a reçu une TED Senior Fellowship en 2016. Elle a été la première femme arabe à remporter le prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe en 2016.

Nicolas Nova est un chercheur, écrivain, chercheur en design et anthropologue de la technologie suisse. Son travail se concentre sur l'observation et la documentation des pratiques numériques et des nouveaux médias, ainsi que sur les changements environnementaux.

Nova adopte des approches ethnographiques pour comprendre les besoins, les motivations et les contextes des personnes. À partir de ces informations, il cartographie les nouvelles possibilités de conception et encourage ses collègues concepteurs et ingénieurs à mettre en œuvre des solutions.

Il est cofondateur du Near Future Laboratory, un réseau mondial destiné à créer des projets explorant le design, l'ingénierie et l'anthropologie. Il examine comment le design peut aider à générer des scénarios prospectifs par le biais d'artefacts quotidiens. Nova a également cofondé et organisé les conférences Lift, une série d'événements internationaux sur la culture numérique, le design et l'innovation.

Il est professeur à la Haute école d'art et de design de Genève (HEAD - Genève) et chercheur associé au Medialab de Sciences Po à Paris.

Habiba Djahnine est un écrivain et un cinéaste dont l'œuvre est constituée d'un cinéma dédié à la représentation fidèle des réalités algériennes.

Ses documentaires révèlent diverses facettes de la société algérienne et de son histoire. Dans Lettre à ma sœur, elle dénonce la violence comme solution aux conflits sociaux.

Pour partager ses connaissances et ses compétences de documentariste avec les créateurs et les conteurs algériens, Djahnine a cofondé l'association Kaïna Cinéma, qui propose des cours de formation aux professionnels émergents. Elle est également cofondatrice de l'association Cinéma et Mémoire, un réseau visant à responsabiliser les jeunes Algériens dans le secteur du documentaire. Elle accueille des espaces de débat, de mise en réseau et d'échange de connaissances pour l'industrie cinématographique.

Depuis 2003, Djahnine participe activement à l'organisation de plusieurs festivals internationaux de cinéma.

Ibrahim Mahama est un artiste visuel et un auteur ghanéen. Mahama emploie la transformation des matériaux pour explorer les thèmes de la marchandise, de la migration, de la mondialisation et des échanges économiques.

Les installations à grande échelle de Mahama utilisent des matériaux recueillis dans des environnements urbains. Il est surtout connu pour ses installations qui recouvrent des structures publiques de sacs de jute, exposées à la Documenta 14 et dans le complexe de l'Arsenale à la Biennale de Venise.

Mahama a créé le Savannah Centre for Contemporary Art (SCCA), un centre culturel et un centre de recherche en libre accès qui offre des opportunités aux artistes et aux membres de la communauté et donne accès à des installations polyvalentes à Tamale.

Il a également fondé un vaste complexe de studios, Red Clay, afin de fournir des emplois, une éducation, des espaces de studio et des activités créatives aux communautés locales.

Il a représenté le Ghana à la 58e Biennale de Venise en 2019. Il a récemment été nommé directeur artistique de la 35e Biennale des arts graphiques de Ljubljana.

Azra Akšamija est une artiste, historienne de l'architecture et professeure associée au département d'architecture du MIT. Son travail s'intéresse au mélange du patrimoine culturel de différents contextes pour susciter la création de nouvelles formes d'art et d'un patrimoine futur. Elle mène également des recherches sur la représentation de l'Islam en Occident, ainsi que sur la destruction et la restauration du patrimoine culturel dans les Balkans.

Elle défend les besoins culturels et émotionnels des personnes déplacées à travers l'art, le design et l'architecture. Elle a publié le livre Design to Live : Everyday Inventions from a Refugee Camp en 2021 après avoir observé le mouvement résilient et inspirant d'un camp de réfugiés syriens en Jordanie.

Akšamija a reçu le prix Aga Khan d'architecture en 2013 pour la conception de l'espace de prière du cimetière islamique d'Altach en Autriche, et le prix artistique de la ville de Graz en 2018. Son travail a été exposé à l'échelle internationale, notamment à la Generali Foundation et à la Secession de Vienne, aux Biennales de Venise, Liverpool, Valence et Manille, à la Royal Academy of Arts. Londres ; le Musée juif, Berlin ; et la Kästner Gesellschaft, Hanovre.

Rita Keegan est une archiviste américaine et une artiste multimédia basée au Royaume-Uni. Elle a expérimenté les nouveaux médias dans le cadre du mouvement britannique des arts noirs. Elle aborde souvent les sujets de la mémoire, de l'histoire, de l'habillement et de la parure des artistes noirs.

Keegan a un intérêt profond pour les femmes artistes africaines. De 1992 à 1994, elle a été directrice de l'African and Asian Visual Arts Archive, une collection en ligne de plus de 140 000 images rassemblées à travers le Royaume-Uni, disponible gratuitement pour un usage éducatif. Elle a récemment organisé la première exposition solo à la Fire Station South London Gallery, explorant l'intersection entre l'expérimentation des nouveaux médias, la pratique féministe et le Black Arts Movement des années 1980. Keegan est un membre fondateur de la Brixton Art Gallery, un collectif d'artistes visant à présenter la culture de Brixton au public international.

En tant qu'archiviste, elle est connue pour sa contribution à la création de l'index des femmes de couleur à la Women Artists Slide Library (WASL). Elle a également collaboré avec les archives des artistes visuels afro-asiatiques pour rassembler des diapositives du travail des femmes artistes provenant d'expositions et compiler des dossiers sur chaque individu.

Laura Yawanawa est une militante mixtèque et zapotèque originaire d'Oaxaca, au Mexique. Elle est la présidente de l'Association socioculturelle yawanawá (ASCY) dédiée au peuple yawanawá du Brésil. Elle est à la tête d'une ligne de vêtements Yawanawá inspirée de modèles autochtones, qui constitue un moyen de subsistance économique alternatif pour les femmes.

En tant que présidente et directrice de l'ASCY, elle consacre sa vie à la promotion de la culture Yawanawá et à la création d'opportunités de revenus durables pour les peuples Yawanawá. Elle s'est également engagée à déclencher le changement vers une communauté ouverte et inclusive où les femmes réalisent leur plein potentiel.

Yawanawá était auparavant la directrice exécutive du South and Meso-American Indian Rights Centre à Oakland. Elle a également cofondé des organisations de soutien aux peuples autochtones, telles que le Nawa Institute et l'INIYA (Indigenous and Non-Indigenous Alliance). Elle a travaillé avec l'Institut du changement climatique et de la régulation des services environnementaux (IMC), une agence gouvernementale créée dans l'État d'Acre, au Brésil. Elle a organisé des ateliers dans les communautés autochtones sur la crise climatique et les services environnementaux.