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Médina d’Essaouira (ancienne Mogador)

Maroc
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Développement commercial
  • Déchets solides
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    a) Détérioration progressive du cadre bâti b) Ecroulement continu des bâtimentsc) Détérioration avancée de la partie maritime de l’enceinte fortifiée de la Médin

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Détérioration progressive du cadre bâti ;
  • Absence de politique de réhabilitation du quartier du Mellah (dépôt d’ordures à ciel ouvert, écoulement d’égouts sur les murs extérieurs des maisons, écroulement continu des bâtiments) ;
  • Détérioration avancée de la partie maritime de l’enceinte fortifiée de la Médina ;
  • Construction de deux centres commerciaux dans la zone tampon ;
  • Plan de gestion à finaliser.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Néant

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 2 (de 1997-1998)
Montant total approuvé : 52 500 dollars E.U.
1998 Preservation of the city wall of the Medina d'Essaouira (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1997 Preparation of the nomination file of Essaouira (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Septembre 2003 : mission de suivi réactif ; février 2005 : mission du bureau de Rabat ; avril 2006 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

Le 9 février 2023, le Centre du patrimoine mondial a informé l’État partie que le bien ferait l’objet d’un rapport sur son état de conservation à la 45e session élargie du Comité, afin de mieux comprendre et évaluer l’état de conservation du bien au regard des projets de développement à grande échelle sur le bien. Le 7 avril 2023, l’État partie a soumis un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien, dont le résumé est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/753/documents/. Le rapport était destiné à faire le point sur la conservation et la gestion du bien, présentées comme suit :

  • Entre 2015 et 2023, la médina a bénéficié d’un programme de réhabilitation et de mise en valeur de l’espace urbain et du patrimoine historique, de promotion de l’accès aux services sociaux et de renforcement de l’attractivité touristique. Le programme implique toutes les parties prenantes et vise à préserver la valeur universelle du bien (VUE) et améliorer la gestion du site ;
  • Les restaurations réalisées depuis 2012 concernent les murailles, des portes, des tours et bastions ainsi que des fontaines dans la médina, mais aussi le souk aux poissons, l’ancien palais de justice et l’ex-consulat espagnol, la synagogue Simon Attia, trois mosquées, sept zaouias, la Sqala du port et des bâtiments menaçant ruine. La restauration de l’église portugaise est en cours d’achèvement ;
  • Les travaux d’infrastructure réalisés concernent l’éclairage public, le réseau d’assainissement et d’eau potable, l’aménagement de la place Moulay Hassan et du parking à proximité du port. Les travaux en cours incluent le ravalement de façades, le pavage des places et ruelles, l’aménagement de cinq places historiques, et la fourniture de mobilier urbain ;
  • Deux centres de santé, un centre d’enseignement préscolaire, et un centre d’interprétation du patrimoine du bien ont été créés ;
  • Le projet d’aménagement du port prévoit l’élargissement de certains bassins et quais, la redistribution de bâtiments et le déplacement de la halle aux poissons. Une évaluation d’impact a été soumise pour le projet, considéré ayant majoritairement un impact positif. Toutefois, l’évaluation recommande d’améliorer le champ visuel et de réaliser une étude de circulation ;
  • Un schéma directeur d’aménagement urbain du grand Essaouira (SDAU) a été adopté. Il met l’accent sur le développement du tourisme patrimonial par des circuits culturels et sur la nécessité de créer un musée du patrimoine maritime ;
  • En 2021, un plan d’aménagement et de sauvegarde de la médina (PASME) a été entériné par décret. Il propose des dispositions spécifiques à trois zones ainsi qu’à certains monuments. Il propose aussi que l’archipel de Mogador devienne une réserve naturelle ;
  • Le 4 avril 2023, un arrêté gubernatorial a créé un comité de veille chargé de la protection du bien, y compris de demander, si nécessaire des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) ;
  • La VUE du bien est considérée bien protégée, notamment par le fait qu’en 2019, la ville a rejoint le réseau des villes créatives de l’UNESCO et a inscrit un élément (le Festival Gnaoua) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

Dans le cadre du Programme de réhabilitation et de mise en valeur de l’espace urbain et du patrimoine historique mené par l’État partie et mis en œuvre depuis 2015, d’importants travaux d’infrastructure, d’équipement et de restauration ont été réalisés. Le visuel transmis pour deux monuments (la scala et le bastion Bab Marrakech) et deux bâtiments historiques (la Zaouïa Kettania et le Centre de santé) montre que les travaux de restauration et de mise en valeur ont été effectués avec soin. La dynamique de gouvernance du bien basée sur la transversalité, avec l’implication de tous les acteurs institutionnels, de professionnels et de la société civile, semble très positive.

Néanmoins, l’information qui permettrait d’apprécier l’impact des travaux dans leur globalité manque dans le rapport soumis, en particulier concernant les autres attributs monumentaux et le tissu urbain. Les travaux en cours ou planifiés, devront être davantage documentés et détaillés afin qu’une évaluation globale plus précise de l’état de conservation du bien puisse être établie.

Les outils de planification qui ont été développés, tel que le SDAU et le PASME, sont accueillis favorablement. Il serait nécessaire que plus d’information soient communiquée sur ces plans, et notamment confirmer s'ils s'appuient sur l’approche de la Recommandation de l’UNESCO sur le paysage urbain historique (HUL) pour l’intégration du bien dans son contexte environnant afin de préserver la valeur universelle exceptionnelle, mais aussi les autres valeurs multiples du bien comme celles relatives à ses aspects sociaux-économiques.

Aucune information n’a été communiquée par l’État partie concernant le plan de gestion précédemment demandé par le Comité et il serait nécessaire d’informer le Centre du patrimoine mondial de la structure de gestion en place pour le bien, notamment au vu des transformations en cours au sein du bien et dans sa zone tampon.

En mai 2021, l’État partie a soumis une EIP pour la deuxième phase du projet de restructuration du port d'Essaouira, situé dans la zone tampon du bien, qui a fait l’objet d’une étude technique de l’ICOMOS. Les échanges se sont poursuivis au cours d’une réunion technique en ligne organisée le 4 mars 2022 par le Centre du patrimoine mondial, qui a permis une discussion approfondie sur un certain nombre de points, notamment les questions liées à la densité et au langage architectural des box de pêcheurs, aux fouilles archéologiques sous-marines et au trafic et stationnement, et ont fait l’objet de recommandations particulières. Le dialogue avec l’État partie lui a permis d’aller de l’avant dans le projet. Néanmoins, des simulations visuelles prévues depuis la Porte de la Marine sur la jetée ouest en direction de l’archipel de Mogador avec les box de pêcheurs n’ont pas été soumises et l’étude de circulation pour réguler le trafic et gérer les stationnements autour du port est toujours attendue.

Il devrait être rappelé à l’État partie que des informations sur tout autre projet important devraient être soumises au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, conformément au paragraphe 172 des Orientations.

En suivi au projet d'inventaire rétrospectif lancé en 2004, il a été demandé à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial une clarification des limites du bien et de sa zone tampon, toujours attendue, puisqu'une délimitation claire est essentielle à une conservation, une gestion et protection efficaces du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.146
Médina d’Essaouira (ancienne Mogador) (Maroc) (C 753rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 32 COM 7B.61, adoptée à sa 32esession (Québec, 2008),
  3. Félicite l’État partie pour la dynamique positive et transversale instaurée avec tous les acteurs de la protection et la société civile ainsi que pour la qualité des travaux réalisés, l’encourage à poursuivre ses efforts pour la préservation et la mise en valeur du bien et lui demande de transmettre plus d’information, y compris des visuels, sur les tous travaux réalisés et planifiés pour les attributs monumentaux du bien et son tissu urbain afin qu’une évaluation globale plus précise de l’état de conservation du bien puisse être établie ;
  4. Accueille favorablement l’élaboration et l’adoption d’outils de planification que sont le schéma directeur d’aménagement urbain du grand Essaouira (SDAU) et le plan d’aménagement et de sauvegarde de la médina (PASME) et demande aussi à l’État partie de transmettre au Centre du patrimoine mondial davantage d’information sur ces plans, et notamment de confirmer s'ils s'appuient sur l’approche de la Recommandation de l’UNESCO sur le paysage urbain historique (HUL) pour l’intégration du bien dans son contexte environnant afin de préserver la valeur universelle exceptionnelle, mais aussi les autres valeurs multiples du bien comme celles relatives à ses aspects sociaux-économiques ;
  5. Notant qu’aucune information n’a été transmise sur le plan de gestion précédemment demandé par le Comité, demande également à l’État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial de la structure de gestion en place pour le bien, notamment au vu des transformations en cours au sein du bien et dans sa zone tampon ;
  6. Prenant note avec satisfaction de la collaboration établie avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour faire évoluer le projet de restructuration du port d’Essaouira, ainsi que des conclusions et recommendations de la réunion technique en ligne de mars 2022 qui permettent à l’Etat partie d’aller de l’avant avec le projet, demande néanmoins à l’État partie de soumettre des visualisations depuis la Porte de la Marine vers le port et l’archipel de Mogador dès que l’installation des box de pêcheurs sera achevée et l’étude de circulation au Centre du patrimoine mondial dès son élaboration, 
  7. Rappelle à l’État Partie son obligation de soumettre des informations sur tout autre projet important au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises ;
  8. Prie instamment l’État partie de soumettre, dans le cadre de l’inventaire rétrospectif et dans les meilleurs délais, une proposition de clarification des limites du bien ;
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Projet de décision : 45 COM 7B.146

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 32 COM 7B.61, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),
  3. Félicite l’État partie pour la dynamique positive et transversale instaurée avec tous les acteurs de la protection et la société civile ainsi que pour la qualité des travaux réalisés, l’encourage à poursuivre ses efforts pour la préservation et la mise en valeur du bien et lui demande de transmettre plus d’information, y compris des visuels, sur les tous travaux réalisés et planifiés pour les attributs monumentaux du bien et son tissu urbain afin qu’une évaluation globale plus précise de l’état de conservation du bien puisse être établie ;
  4. Accueille favorablement l’élaboration et l’adoption d’outils de planification que sont le schéma directeur d’aménagement urbain du grand Essaouira (SDAU) et le plan d’aménagement et de sauvegarde de la médina (PASME) et demande aussi à l’État partie de transmettre au Centre du patrimoine mondial davantage d’information sur ces plans, et notamment de confirmer s'ils s'appuient sur l’approche de la Recommandation de l’UNESCO sur le paysage urbain historique (HUL) pour l’intégration du bien dans son contexte environnant afin de préserver la valeur universelle exceptionnelle, mais aussi les autres valeurs multiples du bien comme celles relatives à ses aspects sociaux-économiques ;
  5. Notant qu’aucune information n’a été transmise sur le plan de gestion précédemment demandé par le Comité, demande également à l’État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial de la structure de gestion en place pour le bien, notamment au vu des transformations en cours au sein du bien et dans sa zone tampon ;
  6. Prenant note avec satisfaction de la collaboration établie avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour faire évoluer le projet de restructuration du port d’Essaouira, ainsi que des conclusions et recommendations de la réunion technique en ligne de mars 2022 qui permettent à l’Etat partie d’aller de l’avant avec le projet, demande néanmoins à l’État partie de soumettre des visualisations depuis la Porte de la Marine vers le port et l’archipel de Mogador dès que l’installation des box de pêcheurs sera achevée et l’étude de circulation au Centre du patrimoine mondial dès son élaboration, 
  7. Rappelle à l’État Partie son obligation de soumettre des informations sur tout autre projet important au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises ;
  8. Prie instamment l’État partie de soumettre, dans le cadre de l’inventaire rétrospectif et dans les meilleurs délais, une proposition de clarification des limites du bien ;
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Année du rapport : 2023
Maroc
Date d'inscription : 2001
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2023) .pdf
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Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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