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Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee

Autriche, Hongrie
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Habitat
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Projet de construction d’un hôtel de grande hauteur ;
  • Projet de construction d’une clinique de cardiologie de grande envergure (problème résolu)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Néant

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

Le 27 novembre 2020, à la demande du Centre du patrimoine Mondial, l’État partie de la Hongrie a soumis un rapport sur l’état de conservation de la composante hongroise du bien, dont un résumé analytique est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/772/documents/.

En décembre 2021, le Centre du patrimoine mondial a demandé que soit soumis un rapport conjoint sur l’état de conservation suite à des rapports émanant de tiers à propos de menaces potentielles pour le bien en lien avec le projet envisagé de complexe touristique de Sopron-lac Fertö, à l’intérieur des limites du bien, sur les rives du lac en Hongrie.

Une étude technique de l’ICOMOS du rapport sur l’état de conservation soumis par la Hongrie en 2020 a été transmis à l’État partie de la Hongrie en mai 2021, pour lequel l’État partie de la Hongrie a formulé des commentaires le 20 décembre 2021. L’ICOMOS a formulé des commentaires en réponse aux deux États parties le 16 juin 2022.

Le 28 février 2022, les États parties ont soumis un rapport conjoint sur l’état de conservation, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session élargie. Un résumé analytique est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/772/documents/.

Le rapport conjoint de 2022 communique les informations suivantes sur le système de gestion du bien en place et sur les mesures récemment adoptées pour le renforcer :

  • en Autriche, l’« Association du lac Neusiedl, patrimoine mondial » est l’organisation de gestion désignée du site du patrimoine mondial Fertő/lac Neusiedl dans la partie autrichienne/Burgenland. L’association met en œuvre, coordonne et prend des mesures pour la protection du site. Outre le plan de gestion existant, l’instrument le plus important de l’association est un document intitulé « Critères pour la construction sur le site du patrimoine mondial » (depuis 2008/2009) qui précise, d’une part, la taille à laquelle les projets de construction dans la région sont « pertinents » pour le bien du patrimoine mondial et, d’autre part, que les projets doivent être soumis à l’examen du « Conseil consultatif de planification du patrimoine mondial » ;
  • en Hongrie, toutes les fonctions liées à la protection du patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial, ont été regroupées au sein du bureau du Premier ministre, et le décret gouvernemental 335/2019 a été publié pour mettre en œuvre la loi sur le patrimoine mondial de 2011. En 2020, des Conseils de planification du patrimoine mondial ont été créés et, en 2021, un ensemble de mesures a été mis en œuvre pour améliorer l’évaluation de l’impact des projets. En janvier 2022, un Conseil hongrois du patrimoine mondial a été créé. « L’Association du Conseil hongrois du patrimoine mondial de Fertötáj »est le gestionnaire du site du côté hongrois du bien, elle compte les municipalités situées autour du lac Fertö parmi ses membres ;
  • un Observatoire commun du paysage est en cours d’établissement par l’Autriche et la Hongrie dans le cadre d’un projet INTERREG financé par l’Union européenne.
Le rapport communique les informations suivantes en ce qui concerne le projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertö :

  • la zone concernée par le projet se situe le long du lac, sur des terres qui ont été gagnées sur le lac entre 1966 et 1992. Elles étaient auparavant utilisées à des fins touristiques de petite envergure et leur réhabilitation est attendue depuis longtemps ;
  • le projet s’articule en deux phases, avec une superficie totale du projet s’élevant à une extension comprise entre 37,35 et 52,77 ha. Il prévoit la création d’un nouveau canal et la construction d’un éco-centre, d’un éco-parc, d’un complexe hôtelier quatre étoiles, d’un bâtiment principal, d’un centre de vacances, de maisons de vacances en terrasse devant le lac, de deux bâtiments de motel, de 37 bungalows, de 25 camping-cars et de 45 emplacements pour tentes, ainsi que la construction de nouveaux ponts pour des véhicules et des piétons, de chemins, de nouveaux lagons, d’un centre sportif, de deux ports touristiques pour plus de 1 200 bateaux et d’un parking pour plus de 1 200 voitures ;
  • les principales données du projet sont fournies dans les évaluations d’impact environnemental (EIE) réalisées pour les étapes 1 et 2 du projet, qui font état d’environ 28 800 m2 de zone bâtie au total, 49 200 m3 de volume construit pour la phase II, 321 000 m3 de dragage, 267 000 m3 de remblayage et une surface revêtue de plus de 139 000 m2 ainsi que 215 000 m2 d’espaces verts ;
  • le projet est conçu pour recevoir, lorsqu’il sera opérationnel, 4 400 visiteurs par jour en haute saison ;
  • selon les États parties, il s’agit de la seule zone viable pour le développement du tourisme et du seul projet d’aménagement et de développement envisagé sur la rive hongroise du lac, et les EIE réalisées pour le projet d’aménagement et de développement proposé n’ont pas identifié d’impacts négatifs sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ou d’autres valeurs patrimoniales. Le projet ne fait pas partie des projets qui sont obligatoirement soumis à des EIE transfrontalières.

Le 21 décembre 2021, les États parties ont soumis une lettre conjointe concernant l’élaboration du nouveau plan de gestion conjoint et le projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertő.

Le 20 janvier 2022, le Centre du patrimoine mondial a transmis aux États parties un communiqué du Département d’études biologiques de l’Académie hongroise des sciences sur le projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertő, exprimant des inquiétudes sur le fait que le projet aurait pour conséquence de multiplier les pressions touristiques sur l’environnement du bien et de causer des dommages à sa flore et à sa faune. Deux réunions avec les autorités autrichiennes et hongroises ont été organisées pour examiner l’état de conservation du bien et le projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertő en particulier : le 28 janvier 2022, avec le Centre du patrimoine mondial, et le 23 février 2022, en ligne, avec le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS, l’UICN et le Secrétariat Ramsar.

Le 16 juin 2022, le Centre du patrimoine mondial a transmis aux États parties les commentaires de tiers concernant le résumé exécutif du rapport conjoint sur l’état de conservation publié sur le site Web du Centre du patrimoine mondial.

Le 3 mars 2023, l’État partie de la Hongrie a informé le Centre du patrimoine mondial que le gouvernement avait suspendu en juin 2022 les travaux de planification et de construction du complexe touristique de Sopron-lac Fertő, que la conception d’alternatives éventuelles était en cours et que les détails seraient partagés avec le Centre du patrimoine mondial lorsqu’ils seraient disponibles. S’agissant du développement touristique en Autriche, le rapport explique ce qui suit :

  • aucune autre extension de la scène de théâtre sur le lac à Mörbisch n’est prévue, et l’extension proposée de la plage de Breitenbrunn a fait l’objet de cycles de planification et de consultation qui ont abouti à un concept adapté au lieu ;
  • un projet d’hôtel à Neusiedl am See (2016) n’a pas été poursuivi, mais des appartements de vacances, associés au projet d’hôtel, ont été construits. Depuis lors, le cadre de planification a changé et le nouveau zonage prévoit des restrictions à proximité du lac. Il n’existe actuellement aucun plan pour d’autres projets d’aménagement et de développement ;
  • des pressions s’exercent sur le côté nord du lac en raison de la proximité de Vienne et de Bratislava. En 2021, le land du Burgenland a modifié la loi sur l’aménagement du territoire du Burgenland de 2019 pour contrecarrer ces facteurs, qui seront traités plus en détail dans le nouveau plan de gestion ;
  • le programme de développement régional, qui fournit le cadre pour les restrictions imposées au développement au niveau municipal, a été signalé comme étant en cours d’élaboration, son adoption étant prévue pour 2022. Les concepts de développement local sont devenus obligatoires et doivent être approuvés par le land du Burgenland ;
  • des efforts sont actuellement déployés pour freiner l’étalement urbain causé par l’expansion des centres commerciaux.
Parmi les autres questions abordées dans le rapport, on peut citer :
  • à Weiden am See, le remplacement des éoliennes pour les équiper de turbines plus puissantes est proposé. Une étude des impacts visuels par le biais de techniques de visualisation élaborées et de pointe a été entreprise, mais n’a pas encore été soumise au Centre du patrimoine mondial ;
  • en ce qui concerne le manque d’eau enregistré dans le lac depuis 2014, il est prévu de détourner l’eau du Moson-Danube pour alimenter la masse d’eau souterraine de Seewinkel et le lac Fertö-Neusiedl. Des études préliminaires suggèrent la pertinence de l’opération si les conditions spécifiées sont respectées.

Le 23 mars 2023, la Hongrie a soumis un bref rapport mis à jour indiquant que le projet de canal d’irrigation Lébény-Hanyi avait été suspendu, bien que la section prévue du canal n’ait pas été considérée comme pouvant influencer le régime hydrique du lac. L’État partie a également indiqué que la Commission austro-hongroise de l’eau n’était pas parvenue à un accord sur la manière d’alimenter le lac pour empêcher son assèchement et qu’une analyse plus approfondie était nécessaire afin de prendre une décision en connaissance de cause. Enfin, la Hongrie a indiqué que les questions relatives au patrimoine mondial ont été transférées au ministère de la Construction et des Transports afin de garantir le fait que les aménagements réalisés au sein des biens du patrimoine mondial sont mis en œuvre sans porter atteinte à leur VUE.En 2023, l’Autriche n’a pas soumis de rapport actualisé sur l’état de conservation du bien présenté en 2022.

Le 25 avril 2023, le Centre du patrimoine mondial a reçu une invitation des États parties pour une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le bien concernant les principales questions suivantes : la refonte du projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertő, le complexe touristique du lac de Breitenbrunn déjà en construction, l’approvisionnement en eau du lac de Fertő-Neusiedl et les éoliennes présentes à proximité du bien. Les États parties ont également invité le Secrétariat de la Convention de Ramsar à participer à cette mission en tant qu’observateur. La mission consultative aura lieu en octobre 2023.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

Les États parties montrent une volonté de renforcer leur collaboration dans la gestion commune du bien, en organisant des réunions et en établissant un observatoire commun de suivi.

Les pressions liées au développement touristique sur le territoire du bien ne sont pas nouvelles, en particulier du côté autrichien où plusieurs installations touristiques existaient déjà au moment de la proposition d’inscription. L’inscription du bien n’a pas réduit le développement, et sa Déclaration rétrospective de VUE reconnaît que le tourisme a des incidences sur « des qualités inchangées de son mode de vie […] modelé sur une exploitation traditionnelle et durable d’une variété limitée de ressources », une valeur essentielle du bien, et que « l’insertion de constructions modernes intrusives devra être contrôlée ». Il semble nécessaire à cet égard que les « Critères de construction au sein du site du patrimoine mondial » soient révisés et que la nécessaire évaluation des impacts des aménagements proposés soit basée sur leur capacité à avoir un impact négatif sur la VUE du bien et de ses attributs, et non sur la taille des projets d’aménagement. En effet, des impacts négatifs significatifs sur la VUE peuvent être causés par des aménagements de taille limitée.

Le projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertö ne peut donc pas être considéré isolément, même s’il est présenté comme la seule proposition de développement du côté hongrois, car Fertő/Neusiedlersee est un seul système de paysage, déjà sujet aux effets du développement.

Le projet est situé dans une zone créée artificiellement qui a besoin d’être réhabilitée, mais le projet d’aménagement et de développement propose une artificialisation supplémentaire et massive de la zone et une augmentation substantielle des volumes bâtis, visant à accueillir plus de 4 000 utilisateurs par jour en haute saison, avec des impacts significatifs sur les attributs naturels et culturels du bien. L’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), annexée au rapport sur l’état de conservation en 2020, présente d’importantes lacunes dans son évaluation des impacts. La conclusion selon laquelle les impacts du projet seront majoritairement positifs ou neutres semble peu convaincante. La décision de réaliser des EIE distinctes, annexées au rapport sur l’état de conservation en 2020, pour les deux phases du projet n’a pas facilité une évaluation complète des impacts. En outre, il semble qu’aucune des EIE ne prenne en considération les impacts transfrontaliers. Les consultations demandées par les autorités hongroises compétentes, citées en référence dans le rapport des États parties, mentionnent des mises en garde concernant la taille excessive du projet d’aménagement et de développement qui suggèrent la réduction des zones bâties prévues et la suppression des activités génératrices de trafic, mais ces avertissements n’ont pas été pris en compte.

Les pénuries d’eau enregistrées dans le lac ont donné lieu à des propositions de mesures correctrices ; la pression supplémentaire exercée par le développement sur le lac augmentera la consommation d’eau. Ainsi, en dépit des conclusions de l’EIE et de l’EIP, de sérieuses préoccupations subsistent quant à l’ampleur des impacts négatifs potentiels du projet sur le bien. L’échelle considérable de la plupart des bâtiments et des installations est très différente de celle qui existait auparavant et ne correspond pas aux « caractéristiques actuelles du paysage » ni à la « remarquable architecture rurale », mentionnées comme un attribut de la VUE du bien. L’expression architecturale n’a aucun rapport avec le lieu et ne respecte pas l’intégrité du bien qui « est fondée sur [...] des caractéristiques régionales et historiques […] », telles que « l’aspect traditionnel, en partie rural, de l’architecture » et « l’architecture locale et […] un paysage modelé sur une exploitation traditionnelle et durable d’une variété limitée de ressources. »

Le projet implique de nouveaux aménagements et développements substantiels et prévoit un type et une intensité d’utilisation qui ne sauraient être considérés comme une continuation de la « tradition balnéaire » du lac et qui entraîneraient une pression accrue sur ce système écologique et socioculturel sensible. L’impact visuel du projet dans sa conception architecturale actuelle détériorerait les environs proches. Les visualisations fournies dans l’évaluation d’impact visuel s’intéressent aux vues à longue distance, alors que des vues à courte distance montreraient l’altération par le projet du caractère quasi naturel du paysage des rives du lac. Les empreintes carbone et écologique du projet d’aménagement et de développement sont également des aspects clés à prendre en compte, au même titre que l’augmentation substantielle du trafic motorisé. Tel qu’il est configuré actuellement, le projet entraînerait une artificialisation massive, une augmentation significative de l’exploitation des ressources en eau et une forte augmentation du trafic, avec des impacts sur les implantations et les communautés locales qui, semble-t-il, ne tireraient aucun avantage du projet, qui inclut toutes les fonctions de loisirs dans la même zone et est prévu à quelques kilomètres du village le plus proche.

Si cet emplacement est considéré comme la seule zone possible pour le développement touristique du côté hongrois, il serait hautement souhaitable d’adopter une approche plus inclusive et durable qui permette aux communautés locales d’en tirer certains avantages. Il conviendrait d’envisager sérieusement une proposition sensiblement réduite en termes de volumes bâtis, d’installations touristiques créées et d’utilisateurs potentiels sur les rives du lac, ainsi que des emplacements dispersés pour d’autres structures loin des rives du lac et, dans la mesure du possible, l’utilisation de matériaux renouvelables qui respectent cet emplacement très sensible et sont compatibles avec l’environnement bâti traditionnel.Bien que le développement du côté autrichien soit désormais fortement limité par des mécanismes de planification, des projets ont été mis en œuvre jusqu’à très récemment et les pressions continuent.

Avant toute finalisation du projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertö, il serait hautement souhaitable qu’une approche conjointe du développement touristique puisse être convenue. Un inventaire actualisé, réalisé conjointement, des installations touristiques existantes et prévues sur l’ensemble des rives du lac et une évaluation des impacts négatifs cumulés que le développement existant et prévu, y compris le complexe touristique de Sopron-lac Fertö, a eu ou pourrait avoir sur le bien, seraient indispensables avant de poursuivre tout projet. Cela servirait de base à l’établissement de stratégies conjointes pour parvenir à une utilisation durable, équitable et partagée des rives du lac, y compris à des fins touristiques. Une telle évaluation devrait également tenir compte de l’impact de la consommation d’eau dans la région du lac, notamment à des fins civiles et touristiques, sur l’approvisionnement en eau du système hydraulique du lac, qui est vulnérable en raison de la pénurie progressive d’eau. À cet égard, la proposition de détourner les eaux du Moson-Danube pour alimenter la masse d’eau souterraine de Seewinkel et le lac Fertö-Neusiedl peut entraîner des changements importants dans le système hydrologique du lac et devrait faire l’objet d’une EIP transfrontalière, approfondie et rigoureuse. À ce propos, les deux États parties devraient envisager de suspendre la planification des projets d’aménagement et de développement liés au tourisme sur les rives du lac jusqu’à ce qu’un inventaire de toutes les installations touristiques existantes et prévues ait été établi conjointement par les deux États parties.

S’agissant du potentiel rééquipement des éoliennes à Weiden am See, l’information selon laquelle une évaluation d’impact est en cours est bienvenue, mais les conclusions de cette évaluation devraient être soumises à l’examen du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives avant toute décision finale.

L’invitation d’une mission consultative sur le bien par les États parties est accueillie favorablement.

Il convient de saluer les informations fournies par l’État partie de la Hongrie en mars 2023 selon lesquelles le projet de complexe touristique de Sopron-lac Fertő et la section prévue du canal d’irrigation Lébény-Hanyi ont été suspendus en 2022; cela laissera suffisamment de temps pour réaliser l’inventaire conjoint des installations touristiques susmentionné et pour que la mission consultative puisse fournir des conseils pertinents aux deux États parties.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.52
Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee (Autriche, Hongrie) (C 772rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Accueille avec satisfaction l’engagement des États parties à parvenir à une gestion conjointe du bien, et encourage les États parties à renforcer leur dialogue pour traiter de façon collaborative les questions complexes affectant le paysage culturel lacustre transfrontalier ;
  3. Exprime ses plus vives préoccupations quant à l’ampleur initiale du complexe touristique de Sopron-lac Fertö, accueille favorablement la décision de suspendre le projet mais note que tout futur projet ne saurait être considéré uniquement comme un projet de réhabilitation, et que ses impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien devront être évalués en plus des infrastructures touristiques existantes sur toutes les rives du lac ;
  4. Invite les États parties à envisager de suspendre la planification et la mise en œuvre de tous les projets d’aménagement et de développement liés au tourisme sur les rives du lac jusqu’à ce qu’un inventaire de toutes les installations touristiques existantes et prévues sur les rives du lac ait été réalisé conjointement et qu’une évaluation des impacts négatifs cumulatifs sur les attributs du bien ait été préparée ;
  5. Accueille également avec satisfaction l’invitation des États parties d’une mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le bien, invitation étendue au Secrétariat de la Convention de Ramsar, qui fournira des recommandations aux États parties au sujet des projet d’aménagement touristique, notamment la nouvelle conception du complexe touristique de Sopron-lac Fertö, l'approvisionnement en eau du lac et les éoliennes situées à proximité du bien ;
  6. Demande aux États parties d’élaborer conjointement une vision de l’avenir du bien et de définir une stratégie commune, y compris une stratégie pour les infrastructures et la gestion du tourisme, afin d’assurer une utilisation durable et équitable du bien compatible avec sa VUE ;
  7. Demande que les « Critères de construction au sein du site du patrimoine mondial » élaborés par l’Association du patrimoine mondial du lac de Neusiedl soient révisés et que la nécessité d’une évaluation d’impact soit basée sur l’éventuel impact négatif des aménagements sur la VUE du bien et ses attributs plutôt que sur la taille des projets d’aménagement ;
  8. Accueille également favorablement la décision visant à suspendre la mise en œuvre du projet de section Mosoni-Duna du canal d’irrigation Lébény-Hanyi, ce qui donnera à la mission de conseil conjointe prévue le temps d’évaluer ce projet et de formuler des recommandations en la matière ;
  9. Note la pénurie progressive d’eau enregistrée dans le lac, et demande aux États parties de soumettre une documentation détaillée, y compris une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) transfrontalière concernant le projet proposé de détourner l’eau du Moson-Danube pour alimenter la masse d’eau souterraine de Seewinkel et le lac Fertö-Neusiedl, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant qu’une décision finale ne soit prise sur cette proposition ;
  10. Note également la préparation d’une EIP pour la proposition de rééquipement du parc éolien de Weiden am See, et prie instamment l’État partie de l’Autriche de soumettre les résultats de l’EIP au Centre du patrimoine mondial avant toute décision finale ;
  11. Rappelle que, dans un contexte de patrimoine mondial, les EIP doivent être réalisées sur la base du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial et qu’un outil plus spécialisé, le Guide pour les projets d’énergie éolienne dans un contexte de patrimoine mondial, est également disponible en ligne ;
  12. Demande par ailleurs aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé conjoint sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Projet de décision : 45 COM 7B.52

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Accueille avec satisfaction l’engagement des États parties à parvenir à une gestion conjointe du bien, et encourage les États parties à renforcer leur dialogue pour traiter de façon collaborative les questions complexes affectant le paysage culturel lacustre transfrontalier ;
  3. Exprime ses plus vives préoccupations quant à l’ampleur initiale du complexe touristique de Sopron-lac Fertö, accueille favorablement la décision de suspendre le projet mais note que tout futur projet ne saurait être considéré uniquement comme un projet de réhabilitation, et que ses impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien devront être évalués en plus des infrastructures touristiques existantes sur toutes les rives du lac ;
  4. Invite les États parties à envisager de suspendre la planification et la mise en œuvre de tous les projets d’aménagement et de développement liés au tourisme sur les rives du lac jusqu’à ce qu’un inventaire de toutes les installations touristiques existantes et prévues sur les rives du lac ait été réalisé conjointement et qu’une évaluation des impacts négatifs cumulatifs sur les attributs du bien ait été préparée ;
  5. Accueille également avec satisfaction l’invitation des États parties d’une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le bien, invitation étendue au Secrétariat de la Convention de Ramsar, qui fournira des recommandations aux États parties au sujet des projet d’aménagement touristique, notamment la nouvelle conception du complexe touristique de Sopron-lac Fertö, l'approvisionnement en eau du lac et les éoliennes situées à proximité du bien ;
  6. Demande aux États parties d’élaborer conjointement une vision de l’avenir du bien et de définir une stratégie commune, y compris une stratégie pour les infrastructures et la gestion du tourisme, afin d’assurer une utilisation durable et équitable du bien compatible avec sa VUE ;
  7. Demande que les « Critères de construction au sein du site du patrimoine mondial » élaborés par l’Association du patrimoine mondial du lac de Neusiedl soient révisés et que la nécessité d’une évaluation d’impact soit basée sur l’impact éventuel négatif des aménagements sur la VUE du bien et ses attributs plutôt que sur la taille des projets d’aménagement ;
  8. Accueille également favorablement la décision visant à suspendre la mise en œuvre du projet de section Mosoni-Duna du canal d’irrigation Lébény-Hanyi, ce qui donnera à la mission consultative conjointe prévue le temps d’évaluer ce projet et de formuler des recommandations en la matière ;
  9. Note la pénurie progressive d’eau enregistrée dans le lac, et demande aux États parties de soumettre une documentation détaillée, y compris une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) transfrontalière concernant le projet proposé de détourner l’eau du Moson-Danube pour alimenter la masse d’eau souterraine de Seewinkel et le lac Fertö-Neusiedl, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant qu’une décision finale ne soit prise sur cette proposition ;
  10. Note également la préparation d’une EIP pour la proposition de rééquipement du parc éolien de Weiden am See, et prie instamment l’État partie de l’Autriche de soumettre les résultats de l’EIP au Centre du patrimoine mondial avant toute décision finale ;
  11. Rappelle que, dans un contexte de patrimoine mondial, les EIP doivent être réalisées sur la base du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial et qu’un outil plus spécialisé, le Guide pour les projets d’énergie éolienne dans un contexte de patrimoine mondial, est également disponible en ligne ;
  12. Demande par ailleurs aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2024, un rapport actualisé conjoint sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Année du rapport : 2023
Autriche Hongrie
Date d'inscription : 2001
Catégorie : Culturel
Critères : (v)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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