Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Parc national de Komodo

Indonésie
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Systèmes de gestion/plan de gestion
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Incendies (Incendies d’origine naturelle) (problème résolu)
  • Activités illégales (Braconnage de daims; ramassage de corail à l‘explosif; pêche illégale à la dynamite et au cyanide) (problèmes résolus) 
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Néant

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 3 (de 1993-1995)
Montant total approuvé : 119 500 dollars E.U.
1995 Purchase of a boat and of an additional GPS system for ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1994 Further strengthening the Komodo National Park's ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1993 Equipment purchase and staff training for Komodo ... (Approuvé)   49 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Septembre 2000 : mission conjointe UNESCO / UICN ; janvier-février 2002 : mission conjointe UNESCO-PNUE-Centre RARE pour la conservation tropicale ; mars 2002 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 31 janvier 2022, puis une mise à jour le 16 mars 2023, disponibles à https://whc.unesco.org/efr/list/609/documents, dans lesquels il fait état de ce qui suit :

Le 9 août 2021, le Centre du patrimoine mondial a adressé un courrier à l'État partie lui demandant de vérifier les informations reçues de tiers à propos du développement d'infrastructures touristiques sur l'île de Rinca, rappelant la demande du Comité dans la décision 44 COM 7B.93 de réviser l'EIE correspondante, conformément à la Note consultative de l'UICN sur l'évaluation environnementale du patrimoine mondial, et de la soumettre à nouveau au Centre du patrimoine mondial de toute urgence, pour examen par l'UICN.

Du 1er au 7 mars 2022, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN a visité le bien. Le rapport est disponible à : https://whc.unesco.org/fr/list/609/documents.

Le 23 février 2023, le Centre du patrimoine mondial a adressé un courrier à l'État partie, transmettant des informations de tiers concernant une augmentation éventuelle des droits d'entrée au PNK et demandant à l'État partie de faire le point sur cette question. L'État partie a répondu le 28 mars 2023, confirmant qu'il n'y avait pas d'augmentation des droits d'entrée.

Le 24 mars 2023, l'État partie a soumis au Centre du patrimoine mondial une carte actualisée du bien et des informations cartographiques, qui sont en cours d'examen par le Centre du patrimoine mondial.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

La priorité que le Président de l'Indonésie a accordée au PNK et à la région de Labuan Bajo Flores comme l'une des cinq destinations touristiques prioritaires de l’Indonésie offre à l'État partie l'occasion de positionner le bien comme une destination touristique durable de premier plan, basée sur une expérience touristique de grande qualité, ce qui assure la protection et la gestion de la VUE. À cet égard, il est noté que l'État partie confirme qu'il s'éloigne du tourisme de masse. Cependant, compte tenu des prévisions d’augmentation significative du nombre de visiteurs et des projets d’aménagements touristiques dans le KNP, notamment par le biais des cinq concessions privées, il importera que l'État partie veille à adopter une approche stratégique et prudente du développement touristique, en ayant pour priorité d’assurer aux visiteurs une expérience durable et de grande qualité, ainsi que la protection de la VUE, en évitant tout impact négatif sur celle-ci.

Le projet de PDIT fournit un cadre général pour la gestion du tourisme dans le bien et son environnement plus large, et il est recommandé de le mener à terme conformément aux normes internationales en matière de meilleures pratiques et aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2022, en mettant l’accent sur la protection de la VUE.

En réponse aux préoccupations de tiers transmises par le Centre du patrimoine mondial à l'État partie en 2021 à propos de modifications du système de zonage du bien qui auraient été faites en 2020 pour réduire les zones de nature sauvage et faciliter le développement, l'État partie a informé la mission qu'aucune modification de fond n'avait été apportée au système de zonage en 2020. S’agissant en revanche des modifications du décret de 2012, dont le Centre du patrimoine mondial n'a pas été informé par l'État partie, la transformation de zones de nature sauvage en zones d'utilisation est préoccupante, étant donné que ce changement semble avoir été mis en œuvre sans étudier ses impacts éventuels sur la VUE. Il est recommandé qu'une étude soit réalisée pour vérifier si le zonage actuel et le développement touristique qui en résulte garantissent de manière adéquate le statut de protection et la VUE du bien.

S’agissant plus particulièrement des projets d’aménagements touristiques dans le périmètre du bien, il est important que tous les aménagements proposés soient d'abord évalués sous l’angle de leur impact potentiel sur la VUE du bien, avant que tout agrément ne soit accordé. À cet égard, le décret ministériel de 2020 qui exempte les infrastructures touristiques du KNP des exigences de l'EIE est particulièrement préoccupant, surtout si l'on considère que plusieurs concessions touristiques privées ont été délivrées, accompagnées de plans pour des aménagements à venir, et que le KNP et Labuan Bajo sont plus largement prioritaires pour le développement du tourisme. Il est donc heureux que les autorités aient confirmé au cours de la mission que des EIE seront exigées à l'avenir et qu'une EES sera effectuée lorsque le PDIT sera achevé. Une EES permet à l'État partie de prendre une décision stratégique éclairée concernant le développement du tourisme au-delà des différents projets et dans le contexte particulier des valeurs du patrimoine mondial. Il est recommandé qu'une EES soit réalisée avant l'approbation des projets et que les propositions de projets situés à l'intérieur du bien ou dans son cadre élargi soient évaluées du point de vue de leur impact potentiel sur la VUE, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les études d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, qui ont remplacé la Note consultative de l'UICN en 2022, avant d'envisager l’approbation de tout projet, y compris les concessions touristiques privées. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sont disposés à fournir une formation sur le nouveau Guide.

Rappelant les préoccupations de tiers à propos du projet Loh Buaya sur l'île de Rinca, présenté comme un projet de tourisme de masse, il est noté qu'il s'agit d'une amélioration et d'une extension d'un poste de garde forestier existant et d'une installation d'écotourisme gérée publiquement par l'Autorité du KNP, qui a pour objectif de répondre à la pression croissante du tourisme sur la VUE. Son ouverture était prévue pour mi-2022. Notant que la construction du projet s'est poursuivie pendant la révision de l'EIE demandée par le Comité, il importe de rappeler que les évaluations d'impact doivent être effectuées avant tout processus d'approbation ou de construction, afin d'informer effectivement la prise de décision, et non pas rétrospectivement. Les efforts de l'État partie pour réviser la première EIE sont notés, celle-ci ayant conclu qu'il n'y aurait pas d'impact significatif sur la VUE. Il est recommandé à l'État partie de veiller à ce que des mesures de suivi et de gestion suffisantes soient en place, notamment par la mise en œuvre du PGE, pour protéger et gérer efficacement la VUE et éviter tout impact négatif qui pourrait résulter à l’avenir de l'augmentation du nombre de visiteurs, engendrant une pression touristique accrue.

Rappelant qu'en 2021, le statut du dragon de Komodo est passé de ‘vulnérable’ à ‘en danger’ sur la Liste rouge de l'UICN à cause de l'impact du changement climatique et de l’érosion de leur habitat liée à la permanence des activités humaines, il est heureux que la surveillance et la recherche indiquent une tendance stable de la sous-population du PNK et de ses proies au cours des 5 dernières années. Il est recommandé de poursuivre le suivi et la gestion en collaboration avec le KSP et les chercheurs. Il importera que les projets de développement du tourisme dans le bien et dans la région au sens large assurent fondamentalement la protection et la gestion de l'espèce, et n'aient pas d'impact négatif sur elle, notamment sur son comportement naturel et son écosystème.

Il est positif que l'État partie confirme qu'il n'y aura pas de déplacement de communautés locales d'une quelconque aire protégée et qu’il a intention de développer l'écotourisme communautaire. Compte tenu des diverses préoccupations de tiers reçues par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ces dernières années concernant les moyens d’existence des populations locales dans le cadre du développement du tourisme (comme le déplacement de communautés locales ou l'augmentation éventuelle des droits d'entrée sur l'île de Komodo pour un accès exclusif), il importe que l'État partie assure la participation des communautés locales aux processus de prise de décision au niveau approprié, conformément aux politiques internationales en matière de meilleures pratiques. Le développement du tourisme devrait être axé sur une offre touristique de grande qualité, tout en donnant des opportunités et des avantages aux communautés locales.

Rappelant l'importance de l'écosystème marin, il est heureux que le rapport signale une diminution importante du braconnage et de la pêche illégale grâce aux efforts de surveillance soutenus, bien qu’il ne donne pas de détails. Alors que différentes activités de surveillance du milieu marin, comme la transplantation de coraux et les enquêtes de Reef Check, ont été réalisées ces dernières années, la capacité de l'Autorité du PNK à mettre en œuvre un programme global de suivi et de gestion du milieu marin pour le bien semble être limitée et demande des capacités supplémentaires. Il est recommandé à l'État partie de renforcer les capacités de suivi et de gestion du milieu marin, en tenant compte des recommandations de la mission et du précédent rapport de l'UNESCO (2020), intitulé Outline for the Future Marine Management of the Komodo National Park World Heritage Site (Schéma pour la gestion future du milieu marin du site du patrimoine mondial du parc national de Komodo).

La soumission d'une nouvelle carte du bien et d'informations cartographiques par l'État partie pour clarifier les limites est accueillie favorablement, et il est recommandé à l'État partie de continuer à collaborer avec le Centre du patrimoine mondial afin de clarifier les limites du bien, comme l'a également recommandé la mission de suivi réactif de 2022.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.15
Parc national de Komodo (Indonésie) (N 609)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add.2,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.93, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Considère que l'identification du Parc national de Komodo (PNK) comme l'une des cinq destinations touristiques prioritaires en Indonésie, l'intention de l'Etat partie de s'éloigner du tourisme de masse, et le développement d'un Plan directeur de tourisme intégré pour le Parc national de Komodo et Labuan Bajo Flores (PDTI), représentent une opportunité positive de positionner le bien comme une destination touristique durable de premier ordre garantissant la protection et la gestion de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) ;
  4. Notant cependant l'expansion du tourisme prévue dans le KNP et dans la région plus large de Labuan Bajo, avec notamment la prévision d’une augmentation importante du nombre de visiteurs et l'attribution de concessions privées à l'intérieur du bien, et notant avec préoccupation le décret ministériel de 2020 exemptant les infrastructures touristiques à l'intérieur du KNP des exigences d'évaluation d'impact environnemental (EIE), note avec satisfaction la confirmation par l'État partie qu'une évaluation environnementale stratégique (EES) et des EIE pour des projets individuels seront réalisées, et demande également à l'État partie :
    1. d'adopter une approche de gestion stratégique et prudente pour le développement du tourisme, en ayant pour priorité une expérience durable et de grande qualité pour les visiteurs, par opposition à l'exclusivité,
    2. de réaliser une EES du développement touristique à l'intérieur du bien et dans son environnement plus large avant d'approuver chacun des projets, notamment les concessions touristiques privées, conformément à la recommandation de la mission 2022,
    3. de veiller à ce que tous les projets d’aménagement envisagés soient évalués de manière appropriée sous l’angle de leur impact potentiel sur la VUE, conformément aux Orientations et boîte à outils sur les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant de prendre toute décision difficilement réversible, en engageant notamment des consultations avec les détenteurs de droits et les parties concernées, avant l'approbation et la construction d'un projet,
    4. de veiller à ce qu'aucune concession ou projet d’aménagement ne soit approuvé sans une évaluation appropriée et qu'aucun agrément ne soit délivré à des projets qui auraient un impact négatif sur la VUE ;
  5. Prend note de la révision de l'EIE pour le Loh Buaya Resort (île de Rinca) et demande par ailleurs à l'État partie de veiller à ce que des mesures proactives de suivi et de gestion soient en place, notamment par la mise en œuvre du Plan de gestion environnementale (PGE), afin de protéger et de gérer efficacement la VUE et d'éviter tout éventuel impact négatif à venir pouvant résulter de l'augmentation du nombre de visiteurs, comme une pression touristique accrue, en particulier sur la population de dragons de Komodo ;
  6. Se déclare préoccupé par les modifications du plan de zonage du bien intervenues en 2012, dont le Centre du patrimoine mondial n'a pas été informé par l'État partie et qui ont entraîné la transformation de zones de nature sauvage en zones d'utilisation permettant le développement du tourisme, et demande à l'État partie d'examiner si le zonage actuel et le développement du tourisme qui en résulte permettent d'assurer le statut de protection et la VUE du bien, et de soumettre les résultats au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Rappelant qu'en 2021 le statut du dragon de Komodo est passé de ‘vulnérable’ à ‘en danger’ sur la Liste rouge de l'UICN en raison de l'impact du changement climatique et de la perte d'habitat due aux activités humaines en cours, note avec satisfaction que les activités de suivi font état d'une tendance à la stabilité pour la population du PNK, et demande de plus à l'État partie de poursuivre le suivi régulier de la population et de mettre en œuvre des mesures de gestion qui garantissent la protection à long terme de l'espèce, notamment dans le cadre de l'expansion du tourisme ;
  8. Notant avec satisfaction que le rapport signale une réduction significative du braconnage et de la pêche illégale, réitère sa préoccupation concernant le manque d'équipements opérationnels et de capacités techniques pour gérer l'aire marine du bien, et réitère sa demande à l'État partie de renforcer d'urgence les capacités de gestion du milieu marin et d'application de la loi dans le bien, en mettant particulièrement l'accent sur le contrôle des activités de pêche illégale et d'ancrage des bateaux, et d'allouer un budget suffisant pour la recherche marine, la surveillance, l'éducation et le respect des réglementations marines ;
  9. Demande par ailleurs à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN de 2022, notamment en :
    1. assurant la formation et le renforcement des capacités des principales parties concernées sur les processus d'évaluation d'impact afin de soutenir la planification et la prise de décision pour la protection et la gestion du bien,
    2. assurant une approche de gestion proactive et stratégique du développement du tourisme dans le cadre du PIDT, comprenant une évaluation de la capacité d'accueil du bien, avant d'approuver tout aménagement touristique majeur,
    3. veillant à ce que les communautés locales participent aux processus de prise de décision conformément aux politiques internationales en matière de meilleures pratiques, y compris sur le développement du tourisme,
    4. finalisant le PIDT pour permettre à l'État partie de fournir aux parties concernées des conseils sur les meilleures pratiques pour un développement futur du tourisme, qui assure la protection de la VUE, soutienne les moyens de subsistance des populations locales et fournisse des opportunités commerciales et économiques à partir de la conservation, et comprenne des actions pour lutter contre le changement climatique,
    5. mettant en œuvre les mesures de gestion et de suivi nécessaires pour assurer la protection à long terme du dragon de Komodo, de ses espèces proies et de ses habitats importants, y compris pour planifier, surveiller et gérer efficacement les principales pressions, telles que le braconnage et l'augmentation prévue du tourisme, notamment par l’intermédiaire du PIDT,
    6. renforcer les mesures de suivi et de gestion du milieu marin du bien, en assurant notamment une réglementation efficace de l'industrie du tourisme de croisière hauturière ou du cabotage, en créant un mécanisme systématique et transparent de captation des recettes pour rapporter des revenus au bien, et en intégrant un programme de suivi du milieu marin dans la gestion de base du bien,
    7. étudier la possibilité d'utiliser le Forum multipartite de coordination de la réserve de biosphère de Komodo comme mécanisme de soutien à la gestion de base du bien du patrimoine mondial,
    8. clarifier les limites du bien, et en particulier le statut des trois réserves (la réserve naturelle de Wae Wuul, la forêt de Mburak et les forêts protégées de Mbeliling et Nggorang) situées sur l'île de Flores, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Projet de décision : 45 COM 7B.15

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/22/45.COM/7B.Add.2,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.93, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Considère que l'identification du Parc national de Komodo (PNK) comme l'une des cinq destinations touristiques prioritaires en Indonésie, l'intention de l'Etat partie de s'éloigner du tourisme de masse, et le développement d'un Plan directeur de tourisme intégré pour le Parc national de Komodo et Labuan Bajo Flores (PDTI), représentent une opportunité positive de positionner le bien comme une destination touristique durable de premier ordre garantissant la protection et la gestion de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) ;
  4. Notant cependant l'expansion du tourisme prévue dans le KNP et dans la région plus large de Labuan Bajo, avec notamment la prévision d’une augmentation importante du nombre de visiteurs et l'attribution de concessions privées à l'intérieur du bien, et notant avec préoccupation le décret ministériel de 2020 exemptant les infrastructures touristiques à l'intérieur du KNP des exigences d'évaluation d'impact environnemental (EIE), note avec satisfaction la confirmation par l'État partie qu'une évaluation environnementale stratégique (EES) et des EIE pour des projets individuels seront réalisées, et demande également à l'État partie :
    1. d'adopter une approche de gestion stratégique et prudente pour le développement du tourisme, en ayant pour priorité une expérience durable et de grande qualité pour les visiteurs, par opposition à l'exclusivité,
    2. de réaliser une EES du développement touristique à l'intérieur du bien et dans son environnement plus large avant d'approuver chacun des projets, notamment les concessions touristiques privées, conformément à la recommandation de la mission 2022,
    3. de veiller à ce que tous les projets d’aménagement envisagés soient évalués de manière appropriée sous l’angle de leur impact potentiel sur la VUE, conformément aux Orientations et boîte à outils sur les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant de prendre toute décision difficilement réversible, en engageant notamment des consultations avec les détenteurs de droits et les parties concernées, avant l'approbation et la construction d'un projet,
    4. de veiller à ce qu'aucune concession ou projet d’aménagement ne soit approuvé sans une évaluation appropriée et qu'aucun agrément ne soit délivré à des projets qui auraient un impact négatif sur la VUE ;
  5. Prend note de la révision de l'EIE pour le Loh Buaya Resort (île de Rinca) et demande par ailleurs à l'État partie de veiller à ce que des mesures proactives de suivi et de gestion soient en place, notamment par la mise en œuvre du Plan de gestion environnementale (PGE), afin de protéger et de gérer efficacement la VUE et d'éviter tout éventuel impact négatif à venir pouvant résulter de l'augmentation du nombre de visiteurs, comme une pression touristique accrue, en particulier sur la population de dragons de Komodo ;
  6. Se déclare préoccupé par les modifications du plan de zonage du bien intervenues en 2012, dont le Centre du patrimoine mondial n'a pas été informé par l'État partie et qui ont entraîné la transformation de zones de nature sauvage en zones d'utilisation permettant le développement du tourisme, et demande à l'État partie d'examiner si le zonage actuel et le développement du tourisme qui en résulte permettent d'assurer le statut de protection et la VUE du bien, et de soumettre les résultats au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Rappelant qu'en 2021 le statut du dragon de Komodo est passé de ‘vulnérable’ à ‘en danger’ sur la Liste rouge de l'UICN en raison de l'impact du changement climatique et de la perte d'habitat due aux activités humaines en cours, note avec satisfaction que les activités de suivi font état d'une tendance à la stabilité pour la population du PNK, et demande de plus à l'État partie de poursuivre le suivi régulier de la population et de mettre en œuvre des mesures de gestion qui garantissent la protection à long terme de l'espèce, notamment dans le cadre de l'expansion du tourisme ;
  8. Notant avec satisfaction que le rapport signale une réduction significative du braconnage et de la pêche illégale, réitère sa préoccupation concernant le manque d'équipements opérationnels et de capacités techniques pour gérer l'aire marine du bien, et réitère sa demande à l'État partie de renforcer d'urgence les capacités de gestion du milieu marin et d'application de la loi dans le bien, en mettant particulièrement l'accent sur le contrôle des activités de pêche illégale et d'ancrage des bateaux, et d'allouer un budget suffisant pour la recherche marine, la surveillance, l'éducation et le respect des réglementations marines ;
  9. Demande par ailleurs à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN de 2022, notamment en :
    1. assurant la formation et le renforcement des capacités des principales parties concernées sur les processus d'évaluation d'impact afin de soutenir la planification et la prise de décision pour la protection et la gestion du bien,
    2. assurant une approche de gestion proactive et stratégique du développement du tourisme dans le cadre du PIDT, comprenant une évaluation de la capacité d'accueil du bien, avant d'approuver tout aménagement touristique majeur,
    3. veillant à ce que les communautés locales participent aux processus de prise de décision conformément aux politiques internationales en matière de meilleures pratiques, y compris sur le développement du tourisme,
    4. finalisant le PIDT pour permettre à l'État partie de fournir aux parties concernées des conseils sur les meilleures pratiques pour un développement futur du tourisme, qui assure la protection de la VUE, soutienne les moyens de subsistance des populations locales et fournisse des opportunités commerciales et économiques à partir de la conservation, et comprenne des actions pour lutter contre le changement climatique,
    5. mettant en œuvre les mesures de gestion et de suivi nécessaires pour assurer la protection à long terme du dragon de Komodo, de ses espèces proies et de ses habitats importants, y compris pour planifier, surveiller et gérer efficacement les principales pressions, telles que le braconnage et l'augmentation prévue du tourisme, notamment par l’intermédiaire du PIDT,
    6. renforcer les mesures de suivi et de gestion du milieu marin du bien, en assurant notamment une réglementation efficace de l'industrie du tourisme de croisière hauturière ou du cabotage, en créant un mécanisme systématique et transparent de captation des recettes pour rapporter des revenus au bien, et en intégrant un programme de suivi du milieu marin dans la gestion de base du bien,
    7. étudier la possibilité d'utiliser le Forum multipartite de coordination de la réserve de biosphère de Komodo comme mécanisme de soutien à la gestion de base du bien du patrimoine mondial,
    8. clarifier les limites du bien, et en particulier le statut des trois réserves (la réserve naturelle de Wae Wuul, la forêt de Mburak et les forêts protégées de Mbeliling et Nggorang) situées sur l'île de Flores, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Année du rapport : 2023
Indonésie
Date d'inscription : 1991
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2023) .pdf
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top