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Réserve de biosphère El Pinacate et le Grand désert d’Altar

Mexique
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures de transport de surface
  • Autres menaces :

    • Nécessité de sauver l’antilocapre de Sonora d'une éventuelle extinction • Préoccupations environnementales dans les efforts de sécurité le long de la frontière internationale

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Facteurs identifiés au moment de l’inscription du bien:

  • Impacts du tourisme/visiteur/loisirs (activités touristiques, véhicules tout-terrain ainsi que problèmes potentiels dérivés de la consommation d'eau liée au tourisme)
  • Espèces terrestres envahissantes/exotiques
  • Infrastructures de transport terrestre (routes proposées)
  • Nécessité de sauver l’antilocapre de Sonora d'une éventuelle extinction
  • Préoccupations environnementales dans les efforts de sécurité le long de la frontière internationale
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

À la suite d’informations reçues de tiers, le Centre du patrimoine mondial a écrit aux États parties des États-Unis d’Amérique (EEUU) et du Mexique le 4 octobre 2019 et le 2 mars 2020 pour demander des informations concernant le projet de construction d’un mur le long de la frontière entre les États-Unis d’Amérique et le Mexique, et les impacts potentiels de ce mur sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, qui est situé sur le territoire du Mexique, le long de la frontière.

L’État partie des États-Unis d’Amérique a confirmé le 15 août 2020 que la construction d’une nouvelle barrière frontalière était en cours à la frontière, séparant le bien des aires protégées d’Organ Pipe Cactus National Monument (OPCNM) et de Cabeza Prieta National Wildlife Refuge (CBNWR), situées aux États-Unis d’Amérique. Cette construction est coordonnée par le ministère américain de la Sécurité intérieure et le Corps du génie de l’armée américaine. Elle est réalisée sur toute la longueur entre le bien et les zones protégées susmentionnées. L’État partie des États-Unis d’Amérique a indiqué qu’une réflexion était en cours pour comprendre et atténuer, dans la mesure du possible, tout impact environnemental potentiel de la barrière, par exemple sur les déplacements fauniques.

Le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie du Mexique le 10 avril 2020 pour lui faire part de sa grande préoccupation concernant les informations reçues de diverses sources selon lesquelles la construction du projet de mur le long de la frontière du bien avait déjà été entamée par les États-Unis d’Amérique. Cette lettre informait l’État partie du Mexique que cette question serait examinée par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 44e session.

En réponse, l’État partie du Mexique a soumis le 5 octobre 2020 un rapport sur l’état de conservation disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1410/documents/. Le rapport confirme que la construction du mur frontalier est achevée le long de trois sections sur quatre, des sections dans d’autres zones étant toujours en cours de construction au moment de la rédaction du rapport. Les nouvelles structures sont constituées d’une cloison de métal massif doublée d’un autre mur parallèle fait de grillage, de fils barbelés et de chemins de service et de surveillance. Elles remplacent les structures existantes dans la zone frontalière, qui laissaient passer la faune. Il est signalé que ces nouvelles structures auront inévitablement des impacts sur la biodiversité et la VUE du bien du fait de la perte de continuité écologique, de la dégradation et de la fragmentation de l’habitat, de l’accès réduit aux ressources, de l’isolement et de la fragmentation des populations, entre autres aspects.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Les impacts négatifs du mur frontalier sur la biodiversité et la conservation du bien sont extrêmement préoccupants. Ce mur frontalier constituera une barrière physique entre le bien et les zones adjacentes de l’OPCNM et du CPNWR et aura des impacts négatifs directs sur la continuité écologique et les déplacements d’espèces fauniques clés, telles que l’antilocapre de Sonora et le mouflon du désert, qui constituent des attributs importants de la VUE du bien. Cette conclusion est également confirmée par l’évaluation préliminaire des impacts potentiels sur le bien fournie par l’État partie du Mexique.

Il convient de rappeler que l’évaluation de la proposition d’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial par l’UICN, en 2013, avait déjà relevé que la continuité écologique du bien avec l’OPCNM et le CPNWR ainsi qu’avec l’aire Barry M. Goldwater Range, aux États-Unis d’Amérique, était une condition importante de l’intégrité du bien. L’évaluation avait également souligné que si la frontière internationale ne présentait aucun obstacle par le passé, les barrières physiques nouvellement érigées constitueraient une menace potentielle pour l’état de conservation du bien.

Il est particulièrement préoccupant qu’aucune évaluation d’impact environnemental (EIE) de ce projet n’ait été soumise au Centre du patrimoine mondial, conformément aux conditions requises des Orientations, étant donné l’impact potentiel de ce mur sur la VUE du bien, et que les travaux de construction soient en cours et en partie achevés.

Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie des États-Unis d’Amérique d’interrompre tous travaux supplémentaires du mur frontalier adjacent au bien, et demande aux États parties du Mexique et des États-Unis d’Amérique, conformément au paragraphe 118 bis des Orientations, de coopérer afin de réaliser une évaluation des impacts que les travaux de construction auraient déjà pu avoir sur la VUE du bien, de mettre au point des mesures appropriées pour assurer la restauration de la continuité écologique et de soumettre des informations sur ces sujets au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN.

Conformément à l’esprit de la Convention du patrimoine mondial, il est nécessaire de renforcer la coopération transnationale pour assurer la protection et la conservation appropriées du bien et maintenir la continuité écologique. Il est recommandé à cet égard que le Comité réitère sa décision 37 COM 8B.16, qui encourage les États parties du Mexique et des États-Unis d’Amérique à renforcer la coopération en matière de conservation et de gestion de l’écosystème partagé du grand désert du Sonora, en s’appuyant sur les accords existants et les relations de travail à tous les niveaux, en vue de l’éventuelle création officielle d’une zone protégée transfrontalière.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.114
Réserve de biosphère El Pinacate et le Grand désert d’Altar (Mexique) (N 1410)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 37 COM 8B.16, adoptée à sa 37esession (Phnom Penh, 2013),
  3. Exprime sa plus grande préoccupation concernant la construction d’un mur frontalier par l’État partie des États-Unis d’Amérique entre le bien et l’Organ Pipe Cactus National Monument et le Cabeza Prieta National Wildlife Refuge, contigus au bien et situés sur le territoire des États-Unis d’Amérique ;
  4. Considère que la construction du mur frontalier aura des impacts négatifs sur l’intégrité du bien et que la présence d’une barrière physique affectera négativement la continuité écologique et les déplacements des principales espèces fauniques comme l’antilocapre de Sonora et le mouflon du désert, qui constituent des attributs importants de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  5. Note avec grande préoccupation que les travaux de construction du mur sont en cours, ont été partiellement achevés et qu’aucune évaluation d’impact environnemental (EIE) de ce projet n’a été soumise au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  6. Rappelant également le paragraphe 15 des Orientations, prie instamment l’État partie des États-Unis d’Amérique d’interrompre tous nouveaux travaux de construction du mur frontalier entre le bien et les aires protégées adjacentes situées aux États-Unis d’Amérique et demande à l’État partie des États-Unis d’Amérique de collaborer avec l’État partie du Mexique, conformément au paragraphe 118 bis des Orientations, afin d’effectuer une évaluation des impacts que les travaux de construction pourraient avoir déjà eus sur la VUE du bien et de mettre au point des mesures appropriées pour assurer la restauration de la continuité écologique, et demande également à l’État partie de soumettre un rapport d’avancement au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
  7. Réitère sa décision 37 COM 8B.16, qui encourageait les États parties du Mexique et des États-Unis d’Amérique à renforcer la coopération en matière de conservation et de gestion de l’écosystème commun du grand désert du Sonora en tirant parti des accords existants et des relations de travail à tous les niveaux, en vue de la création officielle éventuelle d’une zone protégée transfrontalière ;
  8. Demande enfin à l’État partie du Mexique, en coopération avec l’État partie des États-Unis d’Amérique, de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.114

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 37 COM 8B.16, adoptée à sa 37esession (Phnom Penh, 2013),
  3. Exprime sa plus grande préoccupation concernant la construction d’un mur frontalier par l’État partie des États-Unis d’Amérique entre le bien et l’Organ Pipe Cactus National Monument et le Cabeza Prieta National Wildlife Refuge, contigus au bien et situés sur le territoire des États-Unis d’Amérique ;
  4. Considère que la construction du mur frontalier aura des impacts négatifs sur l’intégrité du bien et que la présence d’une barrière physique affectera négativement la continuité écologique et les déplacements des principales espèces fauniques comme l’antilocapre de Sonora et le mouflon du désert, qui constituent des attributs importants de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  5. Note avec grande préoccupation que les travaux de construction du mur sont en cours, ont été partiellement achevés et qu’aucune évaluation d’impact environnemental (EIE) de ce projet n’a été soumise au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  6. Rappelant également le paragraphe 15 des Orientations, prie instamment l’État partie des États-Unis d’Amérique d’interrompre tous nouveaux travaux de construction du mur frontalier entre le bien et les aires protégées adjacentes situées aux États-Unis d’Amérique et demande à l’État partie des États-Unis d’Amérique de collaborer avec l’État partie du Mexique, conformément au paragraphe 118 bis des Orientations, afin d’effectuer une évaluation des impacts que les travaux de construction pourraient avoir déjà eus sur la VUE du bien et de mettre au point des mesures appropriées pour assurer la restauration de la continuité écologique, et demande également à l’État partie de soumettre un rapport d’avancement au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
  7. Réitère sa décision 37 COM 8B.16, qui encourageait les États parties du Mexique et des États-Unis d’Amérique à renforcer la coopération en matière de conservation et de gestion de l’écosystème commun du grand désert du Sonora en tirant parti des accords existants et des relations de travail à tous les niveaux, en vue de la création officielle éventuelle d’une zone protégée transfrontalière ;
  8. Demande enfin à l’État partie du Mexique, en coopération avec l’État partie des États-Unis d’Amérique, de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Mexique
Date d'inscription : 2013
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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