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Sites Gusuku et biens associés du royaume des Ryukyu

Japon
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Autres menaces :

    Incendie

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 31 octobre 2019, un incendie s’est déclaré sur le site du Shuri-jô, l’une des neuf composantes du bien.

L’État partie a présenté un rapport sur le niveau des dommages du bien en janvier 2020 et un rapport supplémentaire en mai 2020 sur les avancées du relèvement. Les résumés de ces rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/972/documents/. Ces rapports fournissent des informations sur les dommages causés à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, les mesures d’urgence, les principes de base et un calendrier des travaux de relèvement, comme suit :

  • La cause de l’incendie n’a pas encore été identifiée, mais l’installation électrique à l’intérieur de la réplique du seiden (bâtiment d’État) semble être la cause la plus probable ;
  • La plupart des vestiges archéologiques (99,9 % de la zone) étaient protégés par des couches de terre et n’ont pas été directement endommagés. Seules deux parties des vestiges du bâtiment d’État, qui sont accessibles à des fins d’exposition et de recherche, ont été endommagées lorsque l’incendie a détruit la structure réplique en surface ;
  • Neuf structures répliques, dont le bâtiment d’État, ont été complètement détruites, et deux autres structures répliques ont été partiellement endommagées par l’incendie. Toutes ces structures ont été construites après 1989 ;
  • Immédiatement après l’incendie, l’État partie a exprimé son intention de relever le bien et a élaboré, en décembre 2019, des principes de base en matière de relèvement, notamment en créant un groupe consultatif et trois groupes de travail interdisciplinaires. Le groupe consultatif s’est réuni trois fois, et chaque groupe de travail s’est réuni deux fois pour aborder le processus de reconstruction de la réplique du bâtiment d’État, les mesures de prévention des incendies et l’achat de matériel ;
  • Sous la supervision de l’Agence pour les Affaires culturelles (AAC), le relèvement a commencé par des travaux d’urgence, une étude scientifique détaillée de l’étendue des dégâts causés aux vestiges et la restauration des vestiges endommagés, en coopération avec les autorités locales et les instituts de recherche concernés. Les vestiges endommagés ont été recouverts de sable afin de stabiliser leurs abords, la surface des vestiges a été renforcée à l’aide de résine et un abri temporaire a été construit pour empêcher toute dégradation supplémentaire. Un plan de restauration a été établi, comprenant des mesures à court, moyen et long termes pour le relèvement, le suivi et l’accès du public.

Un rapport a été publié par le groupe consultatif en mars 2020, qui comprend les recommandations suivantes s’agissant du relèvement :

  • La reconstruction du bâtiment d’État sera fondée sur une recherche historique approfondie et sur la documentation de la structure détruite ;
  • Des mesures de prévention des incendies doivent être mises en place conformément aux « Directives de prévention des incendies pour les trésors nationaux et les biens culturels importants (édifices) » établies par l’AAC ;
  • L’utilisation de bois d’œuvre d’origine nationale pour les grands éléments et de bois d’œuvre d’origine locale est fortement recommandée, si ces derniers sont disponibles. De même, des matériaux d’origine locale doivent être utilisés pour les tuiles rouges caractéristiques, en s’appuyant sur les artisans locaux et les techniques traditionnelles ;
  • La protection des vestiges archéologiques est un élément essentiel de la sauvegarde du bien du patrimoine mondial pendant les travaux de relèvement et doit être garantie.

L’État partie a établi un calendrier pour la reconstruction de la réplique du bâtiment d’État : les travaux de construction commenceraient en 2022 et finiraient en 2026. Le groupe consultatif poursuivra en temps utile ses réflexions sur le processus de reconstruction d’autres structures répliques.

Une passerelle et une plateforme d’observation temporaires ont été mises en place, accompagnées de panneaux explicatifs, permettant aux visiteurs et aux résidents locaux de suivre l’avancement des travaux de relèvement. Les communautés locales sont invitées à participer au processus de relèvement, par exemple via des activités bénévoles. L’État partie a prévu de valoriser les techniques traditionnelles afin que les artisans locaux puissent apporter leur savoir-faire pour reconstruire les structures répliques.

Une mission consultative de l’UNESCO sur site était prévue en mars-avril 2020, mais elle a dû être reportée en raison de la pandémie de COVID-19. Une réunion en ligne avec les autorités japonaises, le Centre du patrimoine mondial et l’expert international du patrimoine a donc eu lieu le 5 juin 2020, en vue de poursuivre la réflexion sur les travaux de restauration en cours et prévus pour le bien. La Directrice du Centre patrimoine mondial a également souligné les principes de relèvement et de reconstruction qui ont été mis en avant dans les Recommandations de Varsovie pour le relèvement et la reconstruction du patrimoine culturel de 2018.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Immédiatement après l’incendie, l’État partie a rapidement pris les mesures d’urgence nécessaires pour limiter les dégâts et s’est engagé par la suite à relever l’état de conservation du bien sur la base de principes de relèvement et d’un plan à long terme incluant la participation de plusieurs parties prenantes.

Le bien est composé de neuf composantes, mais l’incendie a exclusivement endommagé le site de Shuri-jô. Les dommages directs causés par l’incendie sur les vestiges archéologiques du site de Shuri-jô ont été très limités car la quasi-totalité de ceux-ci est protégée par des couches de terre.

Les travaux de restauration des vestiges archéologiques ont progressé, et les interventions ont été mises en œuvre sous la supervision technique de l’AAC et des experts des autorités locales. Le plan de restauration des vestiges archéologiques doit continuer à être mis en œuvre en consultation avec des experts, conformément à la législation et à la réglementation nationales.

Les structures répliques dévastées par l’incendie sont des éléments importants du bien et ont été reconstruites par le passé grâce à des plans et des photographies d’architecture documentés avant sa destruction dans un incendie en temps de guerre, et en stricte cohérence avec les résultats de fouilles couvrant une large zone. Il est donc important que la reconstruction des répliques soit rigoureuse pour restaurer l’authenticité de la conception, de la forme et de l’artisanat qui prévalaient avant leur destruction dans l’incendie.

Si des mesures complètes de prévention des incendies sont prévues, le relèvement doit également envisager la réduction des risques liés à d’autres périls auxquels le site peut être exposé, tels que les tremblements de terre, les typhons et les glissements de terrain.

Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour la reconstruction du bâtiment d’État et à intégrer des mesures appropriées pour réduire les risques d’incendie et autres périls dans le plan de reconstruction des nouvelles structures répliques, tout en évitant toute influence négative sur la VUE du bien. Des mesures de réduction des risques doivent également être introduites dans les environs immédiats du bien pour prévenir les risques extérieurs.

Le Comité pourrait souhaiter demander à l’État partie  d’entreprendre un relèvement complet du site de l’élément Shuri-jô et du paysage environnant, y compris tous les composants mobiliers et immobiliers, sur la base des archives historiques disponibles et de la documentation du site avant l’incendie.

Étant donné la situation actuelle, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif sur le bien afin d’évaluer les dommages causés par l’incendie et les travaux de restauration qu’il est envisagé d’entreprendre, ainsi que d’examiner d’autres aspects de l’état de conservation du bien.

Enfin, il est recommandé que le Comité encourage plus avant l’État partie à faciliter durablement la participation de toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, au processus de relèvement du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.29
Sites Gusuku et biens associés du royaume des Ryukyu (Japon) (C 972)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Exprime sa solidarité avec l’État partie quant aux dommages causés par un incendie le 31 octobre 2019 au site de Shuri-jô, composante du bien du patrimoine mondial « Sites Gusuku et biens associés du royaume des Ryukyu » ;
  3. Prend note des informations fournies par l’État partie concernant les dommages, les mesures d’urgence et les travaux de restauration déjà entrepris pour relever le bien, et félicite l’État partie pour les efforts des autorités nationales et locales responsables afin de garantir la sauvegarde du bien malgré les difficultés rencontrées ;
  4. Demande à l’État partie de mettre en œuvre une stratégie globale de relèvement du bien comprenant un plan de restauration des vestiges archéologiques et la reconstruction des structures répliques endommagées par l’incendie, en consultation avec les experts compétents et conformément aux lois et règlements nationaux ;
  5. Demande également à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif sur le bien pour évaluer les dommages causés par l’incendie et les travaux de restauration proposés à entreprendre, ainsi que pour examiner d’autres aspects relatifs à l’état de conservation du bien ;
  6. Accueille avec satisfaction la mise en place de principes de base et d’un calendrier pour les travaux de relèvement, notamment la mise en place de mesures renforcées de prévention des incendies et la reconstruction de structures répliques à l’emplacement du bâtiment d’État, et demande en outre à l’État partie à intégrer des mesures appropriées de réduction des risques multiples, notamment la prévention des incendies, dans le prochain plan de reconstruction d’autres structures répliques, conformément aux « Directives de prévention des incendies pour les trésors nationaux et les biens culturels importants (édifices) » établies par l’agence pour les Affaires culturelles et aux autres directives nécessaires en matière de préparation aux risques, et encourage l’État partie à continuer de faciliter la participation de toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, aux actions de relèvement du bien ;
  7. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.29

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Exprime sa solidarité avec l’État partie quant aux dommages causés par un incendie le 31 octobre 2019 au site de Shuri-jô, composante du bien du patrimoine mondial « Sites Gusuku et biens associés du royaume des Ryukyu » ;
  3. Prend note des informations fournies par l’État partie concernant les dommages, les mesures d’urgence et les travaux de restauration déjà entrepris pour relever le bien, et félicite l’État partie pour les efforts des autorités nationales et locales responsables afin de garantir la sauvegarde du bien malgré les difficultés rencontrées ;
  4. Demande à l’État partie de mettre en œuvre une stratégie globale de relèvement du bien comprenant un plan de restauration des vestiges archéologiques et la reconstruction des structures répliques endommagées par l’incendie, en consultation avec les experts compétents et conformément aux lois et règlements nationaux ;
  5. Demande également à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif sur le bien pour évaluer les dommages causés par l’incendie et les travaux de restauration proposés à entreprendre, ainsi que pour examiner d’autres aspects relatifs à l’état de conservation du bien ;
  6. Accueille avec satisfaction la mise en place de principes de base et d’un calendrier pour les travaux de relèvement, notamment la mise en place de mesures renforcées de prévention des incendies et la reconstruction de structures répliques à l’emplacement du bâtiment d’État, et demande en outre à l’État partie à intégrer des mesures appropriées de réduction des risques multiples, notamment la prévention des incendies, dans le prochain plan de reconstruction d’autres structures répliques, conformément aux « Directives de prévention des incendies pour les trésors nationaux et les biens culturels importants (édifices) » établies par l’agence pour les Affaires culturelles et aux autres directives nécessaires en matière de préparation aux risques, et encourage l’État partie à continuer de faciliter la participation de toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, aux actions de relèvement du bien ;
  7. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Japon
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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