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Delta de l’Okavango

Botswana
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
  • Exploitation minière
  • Gouvernance
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Santé animale et contrôle des maladies ; Gestion transfrontalière des ressources hydriques

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Gestion transfrontalière des ressources hydriques
  • Absence de programme de surveillance de la faune
  • Santé animale et contrôle des maladies
  • Licences d’exploration minière empiétant sur la zone tampon
  • Gestion et gouvernance
  • Engagement des communautés locales et des populations autochtones
  • Espèces exotiques envahissantes
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé au bien : 150 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt des Flandres (2017-2021) pour le Programme de gestion communautaire du projet de préservation de zones protégées (COMPACT) en coopération avec les Programme de micro financements du PNUD FEM. Le fonds-en-dépôt des Flandres apporte un soutien supplémentaire (2019-2022) aux États-parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie pour étudier la faisabilité d’une extension transfrontalière du bien.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 1 (de 2017-2017)
Montant total approuvé : 27 080 dollars E.U.
2017 Review of the management plan for Okavango Delta World ... (Approuvé)   27 080 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 23 mars 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1432/documents/ dans lequel il fait état des informations suivantes :

  • Les activités d’exploration proches de la zone tampon sont surveillées ;
  • La Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM) conduit actuellement une évaluation environnementale stratégique (EES) du bassin hydrologique du Cubango-Okavango (BHCO), avec un cadre de suivi environnemental à l’échelle du bassin et des études de suivi de l’hydrométéorologie, de la qualité de l’eau, de l’environnement et de la biodiversité ;
  • Une Stratégie de gestion communautaire des ressources naturelles a été élaborée pour tenir compte de l’utilisation des ressources traditionnelles comme moyens de subsistance et pour élargir l’accès aux opportunités du tourisme ;
  • Une analyse de la surveillance aérienne de la faune de 2019 sera soumise au Centre du patrimoine mondial lorsqu’elle sera disponible ;
  • Les données de surveillance hydrologique montrent que 2018/19 a été l’année la plus sèche depuis 1981 en raison de faibles précipitations dans la région. Pour 2019/20, une amélioration significative était attendue en conséquence de précipitations exceptionnelles à la source dans les hauts plateaux angolais ;
  • Les méthodes de contrôle biologique utilisées pour maîtriser l’espèce envahissante Salvinia molesta en coopération avec les acteurs locaux semblent porter leurs fruits ;
  • Dix des 15 installations produisant des eaux usées étaient non conformes aux normes nationales de pollution des eaux usées et utilisaient des méthodes d’élimination non autorisées dans les aires de gestion de la faune. Néanmoins, la surveillance montre que la qualité de l’eau dans le delta est bonne ;
  • Un audit du plan de gestion environnemental (PGE) pour la construction d’un pont à haubans et de sa voie d’accès à Mohembo a été réalisé, faisant ressortir de nombreuses non-conformités.

Le projet de Plan de gestion du delta d’Okavango (PGDO) a été soumis par l’État Partie le 13 avril 2021.

Grâce au soutien des Flandres (Belgique), l’État partie a réuni un comité de pilotage pour étudier la faisabilité d’une extension transfrontalière du bien en coopération avec les États parties de l’Angola et de la Namibie. Un plan d’action a été adopté, mais sa mise en œuvre a été retardée à cause de la pandémie de COVID-19.

Des échanges de courriers entre le Centre du patrimoine mondial et les États-parties du Botswana et de la Namibie en novembre 2020 ont permis de clarifier le fait que les activités d’exploration du pétrole sont autorisées au nord-est de la Namibie et au nord-ouest du Botswana dans le bassin du fleuve Okavango, mais que le permis exclut le bien du patrimoine mondial de Tsodilo (Botswana) et l’EIE sur le forage de multiples puits d’essai stratigraphiques a été communiquée. Le 1er février 2021, l’examen de l’EIE effectué par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN a été soumis à l’État-partie de Namibie. Le Centre du patrimoine mondial a reçu plusieurs pétitions et courriers de la société civile, notamment d’organisations des peuples autochtones, exprimant leur inquiétude à propos de ce projet.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

La coopération entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie via l’OKACOM est favorablement accueillie, dans la mesure où elle soutient la protection à long terme du bien. Tout développement au sein du bassin du fleuve Cubango-Okavango (BHCO) entraînant un captage d’eau non durable ou une pollution de l’eau pourrait avoir un impact sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. L’impact des faibles précipitations en 2018/19 sur les niveaux d’eau dans le bien prouve l’importance d’une approche à l’échelle du bassin. La conduite de l’évaluation environnementale stratégique (EES) demandée par le Comité, avec un Cadre de suivi environnemental à l’échelle du bassin, est une étape importante à cet effet.

Le rôle moteur de l’État partie du Botswana pour étudier la possibilité d’une extension transfrontalière du bien est appréciable. L’inclusion de zones clés du BHCO améliorerait les efforts de collaboration actuels visant à protéger le bien.

La révision du PGDO est une excellente occasion de garantir que la protection de la VUE sous-tend les objectifs de gestion du bien et d’incorporer l’utilisation des ressources traditionnelles comme moyens de subsistance, les droits d’accès et les droits culturels, comme demandé par le Comité, ainsi que les autres enjeux de gestion et protection. Le projet soumis est en cours d’examen par l’UICN.

Les végétaux exotiques envahissants demeurent une importante menace pour l’intégrité écologique du bien, et des stratégies de contrôle et un suivi exhaustif devraient être inclus dans le nouveau PGDO.

Il est préoccupant qu’aucune avancée n’ait été rapportée concernant l’EIE pour les clôtures du cordon vétérinaire qui créent un obstacle de taille aux migrations des populations animales.

Les résultats de la surveillance aérienne de la faune de 2019, importants pour évaluer si les populations se sont maintenues depuis le précédent relevé de 2012, devraient servir de référence pour établir un programme de suivi régulier des populations animales.

Il est inquiétant que l’audit du PGE pour le projet de pont de Mohembo ait constaté de nombreuses non-conformités et il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de compléter l’EIE par une évaluation spécifique des impacts potentiels du projet sur la VUE du bien.

Des mesures adéquates sont également requises pour veiller à ce que toutes les installations qui génèrent des eaux usées dans le bien soient conformes à la législation.

L'octroi de licences d'exploration pétrolière au Botswana et en Namibie est très préoccupant. Bien que les zones sous licence n’empiètent pas sur le bien ou sa zone tampon, elles sont situées dans des zones écologiquement sensibles du BHCO, avec un impact négatif potentiel sur le bien en cas de déversements ou de pollution. Ces zones sont également des voies de dispersion importantes pour les éléphants et autres animaux sauvages. Bien qu’il soit improbable que les activités actuelles présentées dans les documents de planification aient un impact direct significatif sur le bien en raison de leur portée limitée et de leur localisation à l'écart du bien, il pourrait s'agir d'une première étape vers un projet plus important comportant des risques significatifs pour le système d'eau interconnecté du delta et pour la VUE, au cas où des réserves seraient trouvées. De plus, l'UICN et le Centre du patrimoine mondial ont identifié certaines lacunes et certains problèmes dans l'EIE, comme la nécessité d'évaluer plus en détail la répartition spatiale des espèces et de vérifier la connectivité des écosystèmes. Par conséquent, il convient de faire preuve d'une grande prudence avant de poursuivre toute étape de ce projet. Toute éventuelle activité future, notamment les étapes d'exploration plus approfondie, comme la recherche sismique et le forage de puits stratigraphiques, doit être évaluée de manière critique et faire l'objet d'une EIE conforme aux normes internationales, comprenant une évaluation des impacts sociaux et un examen des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial, conformément à la Note consultative de l'UICN sur l'évaluation environnementale du patrimoine mondial. 

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.80
Delta de l’Okavango (Botswana) (N 1432)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 38 COM 8B.5 et 42 COM 7B.89, adoptées à ses 38e (Doha, 2014) et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement,
  3. Salue chaleureusement la coopération accrue entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie via la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM), en particulier le lancement du processus de réalisation d’une évaluation environnementale stratégique (EES) afin d’évaluer les impacts des développements dans le bassin hydrologique du Cubango-Okavango (BHCO) au niveau stratégique et à l’échelle du paysage, comme cela a été demandé par le Comité, et l’élaboration d’un cadre de suivi environnemental à l’échelle du bassin ;
  4. Encourage les États parties de l’Angola, du Botswana et de la Namibie dans leur initiative d’examen de la faisabilité d’une extension trans-frontalière ou -nationale du bien en vue d’inclure des zones clés du BHCO, ce qui contribuerait à une meilleure protection de la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) et en particulier de l’intégrité du bien ;
  5. Rappelle l’importance d’une protection adéquate du BHCO pour garantir la survie à long terme du bien et considère que tout développement dans le bassin hydrographique, susceptible d’entraîner un important captage d’eau ou sa pollution, risque d’avoir un impact élevé sur la VUE du bien ;
  6. Se déclare préoccupé par l'octroi de licences d'exploration pétrolière dans des zones écologiquement sensibles du bassin de l'Okavango au nord-ouest du Botswana et au nord-est de la Namibie, qui pourraient avoir un impact négatif sur le bien en cas de déversements ou de pollution ;
  7. Prie instamment les États parties du Botswana et de la Namibie de s'assurer que les nouvelles étapes potentielles du développement du projet pétrolier, qui comprennent l'utilisation de nouvelles techniques d'exploration, fassent l'objet d'un examen préalable rigoureux et critique, notamment par le biais d'une évaluation d'impact environnemental (EIE) conforme aux normes internationales, comprenant une évaluation des impacts sociaux et un examen des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial, conformément à la Note consultative de l'UICN sur l'évaluation environnementale du patrimoine mondial, et demande que toutes ces évaluations soient soumises au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l'UICN ;
  8. Apprécie les efforts de révision du Plan de gestion du delta de l’Okavango (PGDO) et sa soumission au Centre du patrimoine mondial, et demande également à l’État Partie de finaliser ce plan suite à son examen par l’UICN ;
  9. Apprécie également les efforts continus de contrôle des espèces exotiques envahissantes qui menacent l’intégrité écologique du bien, et demande en outre à l’État partie d’inclure des stratégies de contrôle et un plan de suivi intégral dans la version révisée du PGDO ;
  10. Rappelant également que les clôtures du cordon vétérinaire créent un obstacle majeur aux migrations animales, s’inquiète qu’une évaluation d’impact environnemental (EIE) n’ait pas encore été entreprise à cet égard, et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour rationaliser les clôtures de ce cordon vétérinaire, en les supprimant lorsque cela est possible ;
  11. Réitère également ses demandes à l’État partie de :
    1. Compléter l’EIE pour le projet de pont de Mohembo par une évaluation spécifique des impacts potentiels de la construction et de l’utilisation du pont et de la route sur la VUE du bien, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN,
    2. Soumettre les résultats de la surveillance aérienne de la faune de 2019 au Centre du patrimoine mondial et définir un programme de suivi régulier des populations animales en utilisant les données de 2019 comme référence,
    3. Prendre des mesures pour garantir que toutes les installations générant des eaux usées dans le bien se conforment aux normes nationales de pollution des eaux usées et évitent toute méthode d’évacuation des effluents susceptible d’affecter la VUE du bien, en garantissant un suivi régulier de la qualité de l’eau ;
  12. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.80

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 38 COM 8B.5 et 42 COM 7B.89, adoptées à ses 38e (Doha, 2014) et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement,
  3. Salue chaleureusement la coopération accrue entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie via la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM), en particulier le lancement du processus de réalisation d’une évaluation environnementale stratégique (EES) afin d’évaluer les impacts des développements dans le bassin hydrologique du Cubango-Okavango (BHCO) au niveau stratégique et à l’échelle du paysage, comme cela a été demandé par le Comité, et l’élaboration d’un cadre de suivi environnemental à l’échelle du bassin;
  4. Encourage les États parties de l’Angola, du Botswana et de la Namibie dans leur initiative d’examen de la faisabilité d’une extension trans-frontalière ou -nationale du bien en vue d’inclure des zones clés du BHCO, ce qui contribuerait à une meilleure protection de la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) et en particulier de l’intégrité du bien ;
  5. Rappelle l’importance d’une protection adéquate du BHCO pour garantir la survie à long terme du bien et considère que tout développement dans le bassin hydrographique, susceptible d’entraîner un important captage d’eau ou sa pollution, risque d’avoir un impact élevé sur la VUE du bien ;
  6. Se déclare préoccupé par l'octroi de licences d'exploration pétrolière dans des zones écologiquement sensibles du bassin de l'Okavango au nord-ouest du Botswana et au nord-est de la Namibie, qui pourraient avoir un impact négatif sur le bien en cas de déversements ou de pollution ;
  7. Prie instamment les États parties du Botswana et de la Namibie de s'assurer que les nouvelles étapes potentielles du développement du projet pétrolier, qui comprennent l'utilisation de nouvelles techniques d'exploration, fassent l'objet d'un examen préalable rigoureux et critique, notamment par le biais d'une évaluation d'impact environnemental (EIE) conforme aux normes internationales, comprenant une évaluation des impacts sociaux et un examen des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial, conformément à la Note consultative de l'UICN sur l'évaluation environnementale du patrimoine mondial, et demande que toutes ces évaluations soient soumises au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l'UICN ;
  8. Apprécie les efforts de révision du Plan de gestion du delta de l’Okavango (PGDO) et sa soumission au Centre du patrimoine mondial, et demande également à l’État Partie de finaliser ce plan suite à son examen par l’UICN ;
  9. Apprécie également les efforts continus de contrôle des espèces exotiques envahissantes qui menacent l’intégrité écologique du bien, et demande en outre à l’État partie d’inclure des stratégies de contrôle et un plan de suivi intégral dans la version révisée du PGDO ;
  10. Rappelant également que les clôtures du cordon vétérinaire créent un obstacle majeur aux migrations animales, s’inquiète qu’une évaluation d’impact environnemental (EIE) n’ait pas encore été entreprise à cet égard, et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour rationaliser les clôtures de ce cordon vétérinaire, en les supprimant lorsque cela est possible ;
  11. Réitère également ses demandes à l’État partie de :
    1. Compléter l’EIE pour le projet de pont de Mohembo par une évaluation spécifique des impacts potentiels de la construction et de l’utilisation du pont et de la route sur la VUE du bien, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN,
    2. Soumettre les résultats de la surveillance aérienne de la faune de 2019 au Centre du patrimoine mondial et définir un programme de suivi régulier des populations animales en utilisant les données de 2019 comme référence,
    3. Prendre des mesures pour garantir que toutes les installations générant des eaux usées dans le bien se conforment aux normes nationales de pollution des eaux usées et évitent toute méthode d’évacuation des effluents susceptible d’affecter la VUE du bien, en garantissant un suivi régulier de la qualité de l’eau ;
  12. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Botswana
Date d'inscription : 2014
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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