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Les Ahwar du sud de l’Iraq : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes

Iraq
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Cadre juridique
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    conditions de conservation très instables des sites archéologiques

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Cadre juridique
  • cessité de mener dautres études concernant les flux deau minimums nécessaires et pour confirmer la biodiversité dans le bien et les paysages environnants
  • Classement incomplet de tous les éléments du bien en tant quaires protégées légales
  • Nécessité de réglementer les concessions pétrolières et gazières ainsi que dautres activités pouvant être préjudiciables dans les zones tampons du bien
  • Conditions de conservation très instables des sites archéologiques
  • cessité d'un plan directeur/feuille de route détaillé qui garantit la conservation du bien sur une base durable
  • cessité d'une mise en œuvre effective du plan de gestion consolidé
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

2017: Fonds d’urgence pour le patrimoine – soutien aux biens du patrimoine mondial iraquiens : 100 000 dollars EU

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 31 janvier 2020, l’État Partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, et le 31 janvier 2021, un rapport actualisé, en complément dun rapport sur les composantes culturelles soumis le 28 janvier 2021. Les rapports sont disponibles à http://whc.unesco.org/fr/list/1481/documents et présentent les informations suivantes :

  • Des études ont été menées à Tell Eridu et quelques travaux de conservation et d'entretien ont été entrepris à Ur. Cependant, d'autres travaux archéologiques ont été entravés en 2019 par l'instabilité et en 2020 par la pandémie de COVID-19 : il s'agit, entre autres, de travaux d'entretien, d’études et de planification de la conservation. Afin d’apporter une réponse urgente au mauvais état du bâtiment en pierre à Uruk, il a été réenfoui jusqu'à ce que les travaux de conservation puissent à nouveau avoir lieu ;
  • De novembre 2018 à mai 2019, un flux entrant de 12,3 milliards de mètres cubes (Gm3), résultant de fortes pluies, de crues du Tigre et d’inondations près des frontières orientales, a dépassé de 112 % les 5,8 Gm3 minimum requis. Parmi les conséquences environnementales positives on peut citer : une augmentation de 331 % de la couverture végétale ; le rétablissement de la biodiversité illustrée par la réapparition d'une flore aquatique qui n’avait pas été observée depuis 15 ans ; et l'augmentation des stocks de poissons. En 2020, le flux entrant a été de 4,8 Gm3, et des travaux de surveillance et d'amélioration de la qualité de l'eau ont été entrepris ;
  • Le dialogue avec les États parties de la Turquie et de la République islamique d'Iran est en cours, notamment les réunions du Comité économique conjoint irako-turc dont l’objectif est de garantir les niveaux d'eau nécessaires à la durabilité des marais. Le ministre irakien des Ressources en eau a présenté à l'État partie de la Turquie un projet d'accord sur les ressources en eau nécessaires, et des discussions sont en cours qui visent à établir, en Irak, un centre de recherche conjoint irako-turc sur l'eau et à activer un protocole d'accord, signé en 2012, sur les questions de gestion commune de l'eau ;
  • Des inquiétudes concernant les impacts négatifs de la construction du barrage Al Jazeera en Turquie sur la qualité et la quantité des eaux irakiennes du Tigre ont été exprimées à l'État partie de la Turquie. Il est prévu que l'exploitation du barrage d'Ilisu, sur le Tigre en Turquie, ne cause pas de préjudice à l'Irak, avec un accord de partage fixe pour les eaux évacuées par le barrage ;
  • La désignation au titre du patrimoine mondial assure la protection juridique des composantes naturelles en tant qu’aires protégées dans le cadre national. Un processus est en cours pour modifier la loi sur la protection de la vie sauvage afin d'élargir la protection du bien. En 2020, un projet de loi a été soumis qui prévoit la protection des composantes naturelles ;
  • Les activités pétrolières ont été limitées et l'exploration à proximité du bien a été interrompue en raison de l'inondation des marais des Ahwar. Conformément à la réglementation environnementale et aux normes internationales, les compagnies pétrolières sont tenues de respecter les études d'impact sur l'environnement. En 2020, le Haut Comité pour la mise en œuvre du plan de gestion des Ahwar du sud de l'Irak, bien du patrimoine mondial (le Haut Comité), a pris une décision obligeant les compagnies pétrolières à n’envisager aucun projet ou investissement dans les industries pétrolières sans coordination avec le Haut Comité, à ne pas mener d'activités d'exploration pétrolière dans le périmètre du bien, et à veiller à ce que toute activité pétrolière à l'extérieur du bien ne cause pas de dommages au bien ;
  • Les mesures visant à lutter contre les activités illégales comprennent la réduction de la surpêche par l'élaboration d'une loi, le suivi des activités de pêche, la sensibilisation aux impacts sur la biodiversité, la condamnation des trafiquants, ainsi que des mesures visant à faire respecter la loi et à la faire appliquer par la police environnementale et les forces d'intervention rapide ;
  • La préparation d'un plan de gestion intégrée (PGI) actualisé pour l'ensemble du bien et de plans de gestion actualisés pour chaque composante reste en cours, mais est entravée par les conditions qui prévalent en Irak. En 2020, des relevés topographiques actualisés de plusieurs composantes naturelles ont été réalisés ;
  • Le Haut Comité travaille avec les ministères et les autorités pour envisager les activités touristiques. Des projets touristiques ont été mis en place dans les composantes naturelles, un centre d'accueil des visiteurs sera créé et un plan général de gestion du tourisme est prévu pour 2020. Treize projets sont proposés sur le territoire du bien, notamment des projets relatifs aux villages, aux eaux usées, au tourisme, à l'artisanat et à des révisions juridiques. Aucune mesure n'a été prise en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 ;
  • L’engagement des communautés locales se poursuit dans le cadre de l’Association des utilisateurs d’eau et des sous-comités ;
  • En raison de la pandémie de COVID-19 et des restrictions aux déplacements, ainsi que de l’absence de suivi, le dépôt sauvage d’ordures a pris des proportions excessives dans deux zones, le problème a depuis été traité par les autorités.

L’État Partie a invité une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN à se rendre sur le territoire du bien. Toutefois, il n’a pas été possible d’organiser cette mission pour des questions de sécurité et de logistique et suite aux restrictions de voyages imposées en raison de la pandémie de COVID-19.

Le 7 mai 2021, le Centre du patrimoine mondial a transmis un courrier à l'État partie au sujet d'informations émanant de tiers, reçues en 2020 et 2021, concernant : des projets de barrage prévus ou déjà en cours de construction, notamment le barrage de Makhool, qui pourraient encore aggraver la pénurie d'eau ; des inquiétudes concernant l'exploitation pétrolière à proximité du marais d'Hawiza ; et la pollution signalée des marais par le rejet de canalisations d'égouts.

Le 12 mai 2021, le Centre du patrimoine mondial a reçu deux notes de la Turquie. La première note donne des informations et des précisions sur la coopération entre la Turquie et l'Irak en ce qui concerne les questions relatives à l'eau, et sur les efforts entrepris pour améliorer la gestion transfrontalière des eaux au cours de la période 2018-2020. Cela inclut une proposition de Plan d'action Turquie-Irak pour la coopération dans le domaine de l'eau, qui couvre des projets communs dans ce domaine, y compris l'établissement, en Irak, du Centre de recherche conjoint sur leau ci-dessus mentionné. La deuxième note sur les marais de Mésopotamie donne un aperçu des altérations de ces marais au fil du temps en raison des changements anthropiques dans le bassin de l'Euphrate et du Tigre et des activités de drainage, et documente la complexité du problème du maintien des marais qui ont été transformés en une zone humide semi-construite et ont perdu leur structure naturelle. La note souligne la nécessité d'une approche scientifique pour assurer la protection des marais fragmentés.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Il est regrettable que les conditions de sécurité actuelles et la pandémie de COVID-19 aient limité les progrès de plusieurs activités essentielles liées à la gestion du bien.

Lors de linscription, le Comité avait déjà exprimé ses préoccupations quant à la nécessité de conserver les vestiges archéologiques vulnérables, et la situation a été exacerbée par la récente interruption de la conservation et de l'entretien en raison de la pandémie de COVID-19. Pour les trois composantes culturelles, il est urgent d'achever les études de sites et d'élaborer des plans de conservation, tout en reprenant l'entretien dès que possible. La priorité doit être accordée aux travaux de conservation urgents, avant d'entreprendre de nouvelles fouilles et d'encourager le tourisme.

Après la sécheresse de 2017-2018, on peut se réjouir qu'en 2019, les crues et les événements pluvieux aient conduit à un dépassement des exigences minimales de flux d'eau pour les composantes naturelles, avec des résultats environnementaux positifs. Cependant, il est préoccupant que les exigences minimales en matière de flux deau n'aient à nouveau pas été satisfaites en 2020. Les préoccupations de l'État partie de l'Irak concernant les impacts négatifs de la construction du barrage Al Jazeera en Turquie sur la qualité et la quantité d'eau du Tigre en Irak sont notées, tout comme les rapports établis par des tiers indiquant que plusieurs projets de barrages sont prévus ou sont déjà en cours de construction en Irak et dans les pays voisins, ce qui pourrait aggraver davantage la pénurie d'eau. Il est également pris bonne note des informations communiquées par l'État partie de la Turquie, qui démontrent clairement la complexité de la conservation des marais restants dans le contexte des différents prélèvements d'eau dans le bassin du Tigre et de l'Euphrate. Il est important de souligner que les pénuries d'eau risquent de saggraver à l'avenir en raison du changement climatique. Il est recommandé de demander à l'État partie de communiquer des informations sur tous les projets de barrages en amont du bien, en particulier une évaluation des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et de veiller à ce qu'aucun projet susceptible davoir un impact négatif sur la VUE ne soit entrepris. Rappelant la conclusion de la mission d'évaluation de l'UICN de 2016, selon laquelle les fluctuations importantes des flux d'eau constituent une menace majeure pour le bien à long terme, et la décision 42 COM 7B.66, selon laquelle la non-satisfaction des exigences minimales en eau pourrait représenter une mise en péril pour la VUE, il demeure essentiel que l'État partie de l'Irak prenne des mesures de gestion efficaces pour assurer l'approvisionnement en eau adéquat et à long terme du bien. Il est clair que la conservation à long terme des marais ne peut être assurée que par une plus grande coopération transfrontalière en matière de gestion de l'eau, qui s'appuie sur des données scientifiques et détermine de quelle façon atteindre les exigences minimales en eau du bien, tout en assurant une disponibilité adéquate et équitable de l'eau afin de répondre aux besoins des populations vivant dans le bassin. Il est recommandé que le Comité prie instamment les États parties de l'Irak, de la République islamique d'Iran et de la Turquie de renforcer et d'accélérer leur coopération dans la mise en œuvre de mesures de gestion durable de l'eau à long terme qui s'appuient sur des données scientifiques et peuvent garantir les flux minimums nécessaires afin de préserver la VUE du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont disponibles pour apporter leur aide à ce processus. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN considèrent également qu'une évaluation environnementale stratégique (EES) à l'échelle du bassin permettrait une évaluation complète de limpact cumulatif et futur sur les flux vers les Ahwar.

L'élaboration d'un projet de loi qui assure la protection des composantes naturelles du bien est une évolution positive. Étant donné que des composantes ne bénéficient toujours pas d'une protection juridique officielle, il est recommandé que le Comité réitère sa demande d'achever le classement de toutes les composantes naturelles du bien en tant quaires protégées. Bien que la confirmation de mesures pour traiter les activités illégales et une réduction signalée de la surpêche soient appréciées, on ne saurait dire quelle est la portée de leur impact sur la VUE du bien car aucune donnée précise n'a été communiquée. Les actions signalées pour traiter le problème des dépôts sauvages dordure et de la sensibilisation sont accueillies avec satisfaction.

L'achèvement du PGI pour l'ensemble du bien, qui devrait intégrer un programme de suivi régulier des valeurs et des attributs, ainsi que des menaces et de leurs modalités dimpact sur la VUE, reste une priorité élevée. Le PGI devrait englober les plans de gestion actualisés des composantes individuelles et le plan de tourisme proposé. Un projet de PGI devrait être soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives.

Bien que le lancement prévu d'un plan général du tourisme pour le bien soit accueilli avec satisfaction, il est rappelé que le plan devrait concerner à la fois les composantes culturelles et naturelles, réglementer les visites, assurer la sécurité des visiteurs et aborder les pratiques et les infrastructures de tourisme durable. Notant la mise en place de plusieurs projets touristiques, il est recommandé que le plan de tourisme soit finalisé à titre prioritaire afin de garantir une approche stratégique du développement des infrastructures sur le territoire du bien, y compris les hébergements touristiques. S'agissant plus particulièrement de la proposition de complexe hôtelier et écotouristique de 2,5 ha dans les marais, comprenant un parc d'attractions, des terrains de sport et d'autres infrastructures pour une capacité de 300 personnes, il est important qu'une évaluation d'impact soit entreprise pour évaluer les impacts potentiels du projet proposé sur la VUE du bien, et quelle soit réalisée conformément à la Note consultative de l'UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale et au Guide de l'ICOMOS pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial, avant toute décision relative à lavancement du projet. Un projet de plan de tourisme devrait être soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, ainsi que toute nouvelle proposition de construction avant sa mise en œuvre.

Rappelant les vives inquiétudes quant à la vulnérabilité persistante du bien aux projets pétroliers et gaziers, la confirmation en 2020 de lobligation pour les compagnies pétrolières de ne pas mener d'activités d'exploration pétrolière dans le périmètre du bien et de s'assurer que toute activité à l'extérieur du bien ne porte pas atteinte à celui-ci, est positive. Cet engagement devrait être permanent et étendu à toutes les activités extractives, y compris le gaz. Le potentiel d'activités de prospection à proximité du bien demeurant, et compte tenu des préoccupations exprimées par des tiers quant à la pollution des rivières qui se jettent dans le marais d'Hawiza, il est important que tout impact potentiel de ces activités sur la VUE soit évalué de manière appropriée conformément à la Note consultative de l'UICN et au Guide de l'ICOMOS, avant la délivrance de toute autorisation, et que toute activité ayant un impact négatif sur la VUE soit évitée.

L'engagement des communautés locales devrait être renforcé afin de garantir un engagement significatif dans une série de domaines de gestion du site, y compris l'utilisation de l'eau et les approches fondées sur les droits pour protéger la VUE du bien.

La mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN sur le territoire du bien devrait être organisée dès que les conditions le permettront.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.73
Les Ahwar du sud de l’Iraq : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes (Iraq) (C/N 1481)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 42 COM 7B.66 et 43 COM 7B.35, adoptées respectivement à ses 42e (Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions,
  3. Réitère sa préoccupation quant à la grande vulnérabilité persistante des trois composantes culturelles et à la nécessité de les conserver pour empêcher une nouvelle érosion et un nouvel effondrement qui seraient irréversibles, et prie instamment l'État partie de reprendre les travaux d'entretien dès que possible, d’accorder la priorité à l'achèvement des études des sites, d'élaborer pour chaque composante des plans de conservation qui constitueront la base des travaux de conservation urgents, avant d'entreprendre de nouvelles fouilles et d'encourager le tourisme ;
  4. Prend acte que le niveau de flux minimum de 5,8 milliards de mètres cubes (Gm3) requis pour les composantes naturelles du bien a été atteint en 2019 en raison de crues et de précipitations importantes, toutefois note avec inquiétude que les crues et les précipitations restent très variables et que le niveau minimum n'a de nouveau pas été atteint en 2020, et rappelle que des fluctuations importantes des flux d'eau peuvent constituer une menace majeure pour le bien et que le non-respect des exigences minimales en eau pourrait représenter une mise en péril pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  5. Demande que l’État Partie mette en œuvre de toute urgence des mesures de gestion qui démontrent que des flux adéquats d’eau vers le bien sont garantis à court et long terme, et ce, à titre absolument prioritaire ;
  6. Demande également aux États parties de l'Irak, de la République islamique d'Iran et de la Turquie de renforcer et d'accélérer leur coopération dans la mise en œuvre de mesures de gestion transfrontalière, durable et à long terme de l'eau, fondées sur des données scientifiques et pouvant garantir l'approvisionnement minimum en eau nécessaire au maintien de la VUE du bien, et encourage les États parties à préparer une évaluation environnementale stratégique à l'échelle du bassin, réalisée conformément à la Note consultative de l'UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, afin d'évaluer l'impact cumulatif et futur sur les flux vers le bien ;
  7. Notant avec inquiétude que différents projets de barrages sont prévus ou en cours en Irak, ainsi qu'en Turquie et en République islamique d'Iran, ce qui pourrait encore aggraver la pénurie d'eau et donc avoir un impact négatif sur la VUE du bien, demande en outre aux États parties de l'Irak, de la République islamique d'Iran et de la Turquie de :
    1. Communiquer des informations exhaustives sur tous les projets existants ou prévus de barrages en amont du bien, y compris une évaluation claire et complète de leur potentiel à créer des impacts sur la VUE du bien, tant individuellement que cumulativement,
    2. S'assurer que tous les projets d'aménagement et de développement potentiels, susceptibles d'avoir un impact sur la VUE du bien, sont évalués de façon exhaustive conformément à la Note consultative de l'UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale et au Guide de l'ICOMOS pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial, et soumettre les évaluations au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant toute décision de poursuivre la planification ou la mise en œuvre,
    3. De ne pas donner suite aux développements qui auraient un impact négatif sur la VUE du bien ;
  8. Réitère sa demande à l'État partie d'achever le classement de toutes les composantes naturelles du bien en tant qu’aires protégées, afin d'assurer une protection efficace dans le cadre des systèmes législatifs et de gestion nationaux, comme exigé par les Orientations ;
  9. Demande par ailleurs à l'État partie, dans le cadre d'une approche de gestion intégrée, de renforcer davantage ses capacités de suivi, de protection juridique, de gestion et d'application des lois et réglementations afin de contrôler les activités illégales telles que la chasse aux oiseaux et la surpêche, et de soumettre au Centre du patrimoine mondial des données sur ces activités ;
  10. Réitère également sa demande à l'État partie de finaliser, à titre prioritaire, la préparation d'un plan de gestion intégrée actualisé pour l'ensemble du bien, d’élaborer des plans de gestion actualisés pour chacune des composantes du bien et de soumettre des projets de ces plans au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
  11. Prenant acte de l’élaboration prévue d'un plan général de gestion du tourisme en 2020, réitère en outre sa demande à l'État partie d'élaborer et de mettre en œuvre un plan global de tourisme pour l'ensemble du bien afin de réguler la fréquentation, d'assurer la sécurité des visiteurs et de garantir des pratiques, infrastructures et installations de tourisme durable, et notant le développement de projets touristiques, y compris un projet d'hôtel et de complexe écotouristique dans les marais, demande d’autre part à l'État partie d'évaluer les impacts potentiels de tout développement d'infrastructure sur la VUE du bien par le biais de processus d'évaluation d'impact environnemental, mis en œuvre conformément à la Note de l'UICN et au Guide de l'ICOMOS, avant de prendre toute décision relative à l’avancement des projets, et de soumettre les plans au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  12. Rappelant sa vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante des composantes naturelles du bien aux développements pétroliers et gaziers, et sa position établie selon laquelle l'exploration et l'exploitation pétrolières et gazières sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial, note avec satisfaction la confirmation par le Haut Comité en 2020 que les compagnies pétrolières sont tenues de ne pas mener d'activités d'exploration pétrolière dans le périmètre du bien et que toute activité pétrolière à l'extérieur du bien ne doit pas porter atteinte au bien, prie à nouveau instamment l'État partie de s'engager de manière permanente à ne pas explorer ou exploiter le pétrole et le gaz à l'intérieur du bien et de veiller à ce que ces activités à l'extérieur du bien n'aient pas d'impact négatif sur sa VUE ; et demande de plus à l'État partie de clarifier le statut de tout projet pétrolier et gazier à l'intérieur ou à proximité du bien, y compris par l'évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien, réalisée conformément à la Note de l'UICN et au Guide de l'ICOMOS ;
  13. Demande par surcroît à l'État partie de continuer à s'engager de manière significative avec les communautés locales sur une série de questions de gestion, y compris les questions concernant la chasse et la pêche, l'utilisation de l'eau, les approches de gestion fondées sur les droits et le recours aux savoirs écologiques traditionnels pour toute nouvelle construction prévue ;
  14. Regrette que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN sur le territoire du bien n'ait pas encore pu avoir lieu en raison de la situation sanitaire mondiale et de questions de sécurité, et réitère en outre sa demande que la mission ait lieu dès que possible ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.73

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 42 COM 7B.66 et 43 COM 7B.35, adoptées respectivement à ses 42e (Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions,
  3. Réitère sa préoccupation quant à la grande vulnérabilité persistante des trois composantes culturelles et à la nécessité de les conserver pour empêcher une nouvelle érosion et un nouvel effondrement qui seraient irréversibles, et prie instamment l'État partie de reprendre les travaux d'entretien dès que possible, d’accorder la priorité à l'achèvement des études des sites, d'élaborer pour chaque composante des plans de conservation qui constitueront la base des travaux de conservation urgents, avant d'entreprendre de nouvelles fouilles et d'encourager le tourisme ;
  4. Prend acte que le niveau de flux minimum de 5,8 milliards de mètres cubes (Gm3) requis pour les composantes naturelles du bien a été atteint en 2019 en raison de crues et de précipitations importantes, toutefois note avec inquiétude que les crues et les précipitations restent très variables et que le niveau minimum n'a de nouveau pas été atteint en 2020, et rappelle que des fluctuations importantes des flux d'eau peuvent constituer une menace majeure pour le bien et que le non-respect des exigences minimales en eau pourrait représenter une mise en péril pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  5. Demande que l’État Partie mette en œuvre de toute urgence des mesures de gestion qui démontrent que des flux adéquats d’eau vers le bien sont garantis à court et long terme, et ce, à titre absolument prioritaire ;
  6. Demande également aux États parties de l'Irak, de la République islamique d'Iran et de la Turquie de renforcer et d'accélérer leur coopération dans la mise en œuvre de mesures de gestion transfrontalière, durable et à long terme de l'eau, fondées sur des données scientifiques et pouvant garantir l'approvisionnement minimum en eau nécessaire au maintien de la VUE du bien, et encourage les États parties à préparer une évaluation environnementale stratégique à l'échelle du bassin, réalisée conformément à la Note consultative de l'UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, afin d'évaluer l'impact cumulatif et futur sur les flux vers le bien ;
  7. Notant avec inquiétude que différents projets de barrages sont prévus ou en cours en Irak, ainsi qu'en Turquie et en République islamique d'Iran, ce qui pourrait encore aggraver la pénurie d'eau et donc avoir un impact négatif sur la VUE du bien, demande en outre aux États parties de l'Irak, de la République islamique d'Iran et de la Turquie de :
    1. Communiquer des informations exhaustives sur tous les projets existants ou prévus de barrages en amont du bien, y compris une évaluation claire et complète de leur potentiel à créer des impacts sur la VUE du bien, tant individuellement que cumulativement,
    2. S'assurer que tous les projets d'aménagement et de développement potentiels, susceptibles d'avoir un impact sur la VUE du bien, sont évalués de façon exhaustive conformément à la Note consultative de l'UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale et au Guide de l'ICOMOS pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial, et soumettre les évaluations au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant toute décision de poursuivre la planification ou la mise en œuvre,
    3. De ne pas donner suite aux développements qui auraient un impact négatif sur la VUE du bien ;
  8. Réitère sa demande à l'État partie d'achever le classement de toutes les composantes naturelles du bien en tant qu’aires protégées, afin d'assurer une protection efficace dans le cadre des systèmes législatifs et de gestion nationaux, comme exigé par les Orientations ;
  9. Demande par ailleurs à l'État partie, dans le cadre d'une approche de gestion intégrée, de renforcer davantage ses capacités de suivi, de protection juridique, de gestion et d'application des lois et réglementations afin de contrôler les activités illégales telles que la chasse aux oiseaux et la surpêche, et de soumettre au Centre du patrimoine mondial des données sur ces activités ;
  10. Réitère également sa demande à l'État partie de finaliser, à titre prioritaire, la préparation d'un plan de gestion intégrée actualisé pour l'ensemble du bien, d’élaborer des plans de gestion actualisés pour chacune des composantes du bien et de soumettre des projets de ces plans au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
  11. Prenant acte de l’élaboration prévue d'un plan général de gestion du tourisme en 2020, réitère en outre sa demande à l'État partie d'élaborer et de mettre en œuvre un plan global de tourisme pour l'ensemble du bien afin de réguler la fréquentation, d'assurer la sécurité des visiteurs et de garantir des pratiques, infrastructures et installations de tourisme durable, et notant le développement de projets touristiques, y compris un projet d'hôtel et de complexe écotouristique dans les marais, demande d’autre part à l'État partie d'évaluer les impacts potentiels de tout développement d'infrastructure sur la VUE du bien par le biais de processus d'évaluation d'impact environnemental, mis en œuvre conformément à la Note de l'UICN et au Guide de l'ICOMOS, avant de prendre toute décision relative à l’avancement des projets, et de soumettre les plans au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  12. Rappelant sa vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante des composantes naturelles du bien aux développements pétroliers et gaziers, et sa position établie selon laquelle l'exploration et l'exploitation pétrolières et gazières sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial, note avec satisfaction la confirmation par le Haut Comité en 2020 que les compagnies pétrolières sont tenues de ne pas mener d'activités d'exploration pétrolière dans le périmètre du bien et que toute activité pétrolière à l'extérieur du bien ne doit pas porter atteinte au bien, prie à nouveau instamment l'État partie de s'engager de manière permanente à ne pas explorer ou exploiter le pétrole et le gaz à l'intérieur du bien et de veiller à ce que ces activités à l'extérieur du bien n'aient pas d'impact négatif sur sa VUE ; et demande de plus à l'État partie de clarifier le statut de tout projet pétrolier et gazier à l'intérieur ou à proximité du bien, y compris par l'évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien, réalisée conformément à la Note de l'UICN et au Guide de l'ICOMOS ;
  13. Demande par surcroît à l'État partie de continuer à s'engager de manière significative avec les communautés locales sur une série de questions de gestion, y compris les questions concernant la chasse et la pêche, l'utilisation de l'eau, les approches de gestion fondées sur les droits et le recours aux savoirs écologiques traditionnels pour toute nouvelle construction prévue ;
  14. Regrette que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN sur le territoire du bien n'ait pas encore pu avoir lieu en raison de la situation sanitaire mondiale et de questions de sécurité, et réitère en outre sa demande que la mission ait lieu dès que possible ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Iraq
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(v)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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