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Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel

Tchad
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Cadre juridique
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Facteurs identifiés lors de l'inscription en 2016:

  • Nécessité de renforcer le statut de protection juridique du bien et d'étendre le bien pour inclure tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE)
  • Plan de gestion inadapté et le manque d'autorité de gestion
  • Nécessité d'une zonation assurant une protection intégrale aux zones clés pour la biodiversité
  • Nécessité de garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gestion du bien
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 9 janvier 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1475/documents/. Le rapport ne communique que très peu d’informations nouvelles au regard du précédent rapport, et peut être résumé comme suit :

  • En 2019, une nouvelle loi (no 018/PR/2018 du 10 janvier) sur la protection du patrimoine culturel a été promulguée. Elle établit le cadre juridique de la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi (RNCE), créée en 2016 ;
  • En 2018, une nouvelle Direction du patrimoine et de gestion des sites classés a été établie ;
  • Depuis son inscription, le bien n'a pas été confronté à des menaces imminentes, et la gestion locale se poursuit efficacement avec la participation des communautés locales, du comité local de gestion, des organisations de propriétaires traditionnels et de la société civile ;
  • Un système local de renseignement a été mis en place via le comité local de gestion ;
  • Une bonne collaboration est en place entre les forces de défense et de sécurité des deux provinces où se situe le bien pour surveiller les éventuelles infractions ;
  • Le partenariat avec l’ONG African Parks Network (APN) permettra d’établir un système de surveillance intégré du RNCE, comprenant une brigade de 50 écogardes pour patrouiller dans la zone protégée et améliorer la gestion, avec une deuxième brigade de 25 écogardes pour le soutien réactif ;
  • Les données du sondage par caméra réalisé en 2016 par l’APN sur l'interaction entre l'homme et la faune aux points d'eau seront utilisées pour étayer le développement potentiel du futur tourisme d'observation de la faune ;
  • Des comités de gestion ont été mis en place pour les quatre sites touristiques de Guelta d'Archeï, Guelta de Bachikélé, Aloba et Terkey ;
  • La collaboration avec les populations locales serait efficace pour la gestion du braconnage et du bois à brûler ;
  • Un business plan quinquennal pour la gestion du RNCE contribue à renforcer la co-conservation et la cogestion du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

L'État partie ne communique que peu d'informations nouvelles sur l'état de conservation du bien ou sur les mesures prises pour mettre en œuvre les demandes du Comité au moment de l'inscription (décision 40 COM 8B.15). Il importe de rappeler que l'évaluation de la candidature par les Organisations consultatives en 2016 a estimé que la proposition d’inscription était prématurée car le bien ne satisfaisait pas aux exigences de protection et de gestion requises par les Orientations et qu’il convenait de documenter davantage les attributs au titre du critère (ix). En outre, les limites proposées ont été jugées inadéquates pour protéger tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE). 

Si l'adoption de la loi de 2019 sur la protection du patrimoine culturel, et la création de la Direction du patrimoine sont des mesures positives, leur incidence sur la gestion globale reste imprécise, et l'État partie n'a communiqué aucune information en réponse à la demande du Comité d'améliorer davantage le statut de protection du bien et d'entreprendre un examen complet des dispositions législatives. L'État partie ne communique aucune information non plus sur les progrès réalisés dans l'élaboration d'une stratégie visant à dresser un inventaire botanique détaillé du site et à identifier tous les refuges et zones importants pour la flore relique qui pourraient justifier davantage l'application du critère (ix), ni sur l'extension demandée du bien pour inclure et protéger de manière adéquate tous les attributs de la VUE. Comme demandé par le Comité en 2018 (décision 42 COM 7B.64), l'État partie doit encore soumettre le rapport détaillé sur l'étendue des dommages et les mesures prises pour réhabiliter les sites d'art rupestre ayant subi des actes de vandalisme, sites qui ont fait l’objet d’une enquête en 2017. La mise en place prévue d'une brigade intégrée de surveillance et de patrouille d’écogardes a déjà été mentionnée par l'État partie en 2017.

Le système local de renseignement et la nouvelle collaboration entre les forces de défense et de sécurité provinciales sont des étapes importantes pour améliorer le suivi, la surveillance et la conformité du bien. Il est à noter que l'État partie ne signale aucune menace imminente pour le bien depuis son inscription et que la gestion locale autochtone continue d'être efficace. Il est toutefois important de rappeler que l'évaluation de 2016 a considéré que la gestion lors de l'inscription était inadéquate, et a souligné l'importance de compléter ce système de gestion traditionnel par un système de gestion plus formel. Le cadre général de gestion reste peu précis et aucune documentation supplémentaire sur les systèmes de gestion traditionnels n'est fournie, contrairement à la recommandation faite dans l’évaluation. L'État partie ne communique aucune information suite à la demande du Comité de fournir un plan de gestion révisé pour l'ensemble du bien, satisfaisant aux normes internationales, qui devrait clarifier les responsabilités de gestion du nouveau système en coordination avec la gestion traditionnelle, préciser les opérations de gestion nécessaires pour conserver les valeurs du patrimoine mondial, inclure un zonage qui permette la protection complète des zones clés pour la biodiversité, détailler les mesures prévues pour faire face aux principales menaces potentielles, garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gestion du bien et clarifier le régime institutionnel de gestion du bien, et mettre à disposition un budget et des effectifs détaillés cohérents avec la mise en œuvre effective de la gestion requise. Le rapport de l'État partie mentionne un business plan quinquennal préparé par l’APN pour la région, qui facilite la gestion du bien, mais ne donne pas plus de détails sur son contenu.

Il importe que les plans potentiels visant à établir un futur tourisme culturel et d’observation de la faune soient soigneusement étudiés dans le contexte de la VUE du bien. Il est rappelé que la pression touristique a été considérée par l'évaluation de 2016 comme étant limitée mais susceptible d'augmenter, avec la possibilité d’avoir des impacts sur l'environnement sensible de l'Ennedi et d'induire des changements dans les structures socio-économiques traditionnelles. Le développement du tourisme doit être abordé de manière stratégique et intégrée, dans le cadre de la gestion globale du bien.

Il est recommandé que le Comité exprime ses regrets quant au manque d'informations communiquées par l'État partie pour répondre aux préoccupations soulevées lors de l'inscription (décision 40 COM 8B.15) et en 2018 (décision 42 COM 7B.64), Ces questions devraient être traitées d'urgence pour assurer une protection adéquate de la VUE du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.71
Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel (Tchad) (C/N 1475)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 8B.15, 41 COM 8B.52 et 42 COM 7B.64, adoptées respectivement à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017) et 42e(Manama, 2018) sessions,
  3. Regrette que l'État partie n'ait communiqué que peu d'informations nouvelles sur l'état de conservation du bien ni sur les mesures prises pour mettre en œuvre les demandes du Comité lors de l'inscription et dans les décisions ultérieures ;
  4. Accueille avec satisfaction les actions en cours mises en œuvre dans le cadre du partenariat entre l'État partie et African Parks Network (APN) pour renforcer la protection et la gestion du bien, avec le soutien financier de l'Union européenne et d'autres partenaires, notamment la création d'une nouvelle Direction au sein du gouvernement et l’établissement d'une législation pour la protection du patrimoine culturel ;
  5. Réitère sa demande à l'État partie de traiter d'urgence les problèmes identifiés lors de l'inscription du bien et de fournir un calendrier précis pour leur mise en œuvre :
    1. Renforcer le statut de protection juridique du bien en créant dès décembre 2016 une aire protégée avec un régime de protection adapté aux valeurs du bien et conforme aux exigences de protection de la Convention,
    2. Etablir un plan de gestion révisé pour l'ensemble du bien, satisfaisant aux normes internationales, y compris un calendrier de mise en œuvre opérationnelle de toutes les étapes nécessaires pour atteindre ce but, qui clarifie les responsabilités de gestion du nouveau système en coordination avec le système traditionnel en place jusqu'alors, et qui, de manière claire :
      1. Précise les opérations de gestion pour conserver les valeurs du patrimoine mondial,
      2. Inclut un zonage permettant la protection intégrale des zones clés pour la biodiversité,
      3. Détaille les mesures prévues pour faire face aux principales menaces potentielles,
      4. Garantit la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gestion du bien,
      5. Clarifie le régime de gestion institutionnelle du bien et met à disposition une dotation en personnel et un budget détaillés cohérents avec la mise en œuvre effective de la gestion requise,
    3. Inclure une stratégie pour établir un inventaire botanique détaillé du site afin d’identifier tous les refuges et zones importants pour la flore relique qui pourraient justifier davantage l'application du critère (ix) ;
  6. Notant les enquêtes de 2017 et l'inventaire des actes vandalisme perpétrés sur des sites d’art rupestre, réitère également sa demande à l'État partie de transmettre au Centre du patrimoine mondial un rapport détaillé sur l'étendue des dommages et les mesures prises pour réhabiliter les sites concernés ;
  7. Prie instamment l'État partie de consulter le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant de finaliser la proposition de limites de la Réserve naturelle et culturelle de l'Ennedi afin de garantir que toutes les zones importantes sont incluses et qu'une zone tampon appropriée est prévue, et de soumettre une demande de modification des limites, pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  8. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.71

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 8B.15, 41 COM 8B.52 et 42 COM 7B.64, adoptées respectivement à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017) et 42e(Manama, 2018) sessions,
  3. Regrette que l'État partie n'ait communiqué que peu d'informations nouvelles sur l'état de conservation du bien ni sur les mesures prises pour mettre en œuvre les demandes du Comité lors de l'inscription et dans les décisions ultérieures ;
  4. Accueille avec satisfaction les actions en cours mises en œuvre dans le cadre du partenariat entre l'État partie et African Parks Network (APN) pour renforcer la protection et la gestion du bien, avec le soutien financier de l'Union européenne et d'autres partenaires, notamment la création d'une nouvelle Direction au sein du gouvernement et l’établissement d'une législation pour la protection du patrimoine culturel ;
  5. Réitère sa demande à l'État partie de traiter d'urgence les problèmes identifiés lors de l'inscription du bien et de fournir un calendrier précis pour leur mise en œuvre :
    1. Renforcer le statut de protection juridique du bien en créant dès décembre 2016 une aire protégée avec un régime de protection adapté aux valeurs du bien et conforme aux exigences de protection de la Convention,
    2. Etablir un plan de gestion révisé pour l'ensemble du bien, satisfaisant aux normes internationales, y compris un calendrier de mise en œuvre opérationnelle de toutes les étapes nécessaires pour atteindre ce but, qui clarifie les responsabilités de gestion du nouveau système en coordination avec le système traditionnel en place jusqu'alors, et qui, de manière claire :
      1. Précise les opérations de gestion pour conserver les valeurs du patrimoine mondial,
      2. Inclut un zonage permettant la protection intégrale des zones clés pour la biodiversité,
      3. Détaille les mesures prévues pour faire face aux principales menaces potentielles,
      4. Garantit la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gestion du bien,
      5. Clarifie le régime de gestion institutionnelle du bien et met à disposition une dotation en personnel et un budget détaillés cohérents avec la mise en œuvre effective de la gestion requise,
    3. Inclure une stratégie pour établir un inventaire botanique détaillé du site afin d’identifier tous les refuges et zones importants pour la flore relique qui pourraient justifier davantage l'application du critère (ix) ;
  6. Notant les enquêtes de 2017 et l'inventaire des actes vandalisme perpétrés sur des sites d’art rupestre, réitère également sa demande à l'État partie de transmettre au Centre du patrimoine mondial un rapport détaillé sur l'étendue des dommages et les mesures prises pour réhabiliter les sites concernés ;
  7. Prie instamment l'État partie de consulter le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant de finaliser la proposition de limites de la Réserve naturelle et culturelle de l'Ennedi afin de garantir que toutes les zones importantes sont incluses et qu'une zone tampon appropriée est prévue, et de soumettre une demande de modification des limites, pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  8. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Tchad
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(vii)(ix)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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